Histoires colorées de l'île Panorama

Chapitre 19 : SOS chaussette disparue

715 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 19/10/2020 09:45

SOS chaussette disparue

Pour Marie, le lundi rimait avec grand ménage. Encore plus lorsque le changement de saison arrivait ; elle s’adonnait à un intense nettoyage et tri de ses affaires tous les trois mois.

Si bien que, en ce merveilleux matin du lundi dix-neuf octobre, elle mit la radio à un volume élevé – tout en restant dans le respect de ses voisins et congénères – et commença à ranger, balayer, aspirer…

Un premier coup de balai permettait de dégrossir la charge à aspirer. À l’aide un petit chiffon, elle ôta la poussière de chaque recoin de meuble. Rien ne lui échappait. Bientôt, le sol fut recouvert d’une fine couche d’eau et de produit, une fois la serpillère passée. Le temps que tout séchât, elle se dit qu’elle pourrait peut-être bricoler un ou deux de ses appareils électriques. À vrai dire, voilà un petit moment que ses chaussettes disparaissaient les unes après les autres – mais fait étrange, c’était toujours la chaussette gauche qui restait introuvable ! –, si bien qu’elle se retrouva à genoux derrière l’immense appareil, ôtant vis après vis, afin d’accéder au tambour défectueux.

Ce qu’elle y trouva fut tel un trésor.

Elle avait retrouvé son vieux porte-monnaie où elle avait gardé quelques pièces rares, elle qui pensait l’avoir perdu en se promenant sur l’île !

Il y avait eu sa carte d’identité, qui s’était glissée dans une petite fente. Dire qu’elle avait déclaré l’avoir perdue, et qu’elle était passée par tant de procédures pour en refaire une… Si elle avait su, elle ne se serait pas autant cassé les pattes !

Et entre autres trouvailles qui illuminèrent son visage comme l’annonce des cadeaux de Noël enfin apportés par le Père Noël, elle extirpa un vieux bilboquet qu’elle avait cru avoir perdu. C’était un cadeau d’anniversaire que lui avait fait Max, il l’avait peint à la main. Les traits étaient maladroits, et la corde commençait à s’user – ce devait faire un petit paquet d’années qu’il lui avait offert ce jouet de bois – mais la joie qui l’envahit lorsqu’elle le retrouva fut des plus intenses.

Elle lui envoya un petit message, accompagné d’une photo du jouet. Tentée par le petit objet, elle le serra dans sa patte, et commença à le balancer et le secouer pour tenter de mettre la petite boule sur le bout du manche. Essuyant les échecs les uns après les autres, elle n’en démordit pas, et retenta encore et encore jusqu’à, éventuellement, réussir.

Un message de son frère la tira de son amusement ; il partageait sa joie de l’avoir retrouvé, et lui souhaitait de réussir assez vite à le maîtriser de nouveau. Ce fut à ce moment-là qu’elle constata qu’elle n’avait toujours pas fini de ranger la machine ; après avoir rapidement remis chaque élément en place et revissé chaque petit bout de métal, elle rangea sa boîte à outils dans son placard, lança une lessive, et retourna jouer avec le bilboquet.

Quelle drôle de redécouverte, se dit-elle. Si j’avais su que ma machine à laver renfermait un tel trésor, il y a de ça longtemps que je l’aurais bricolée pour remettre la patte sur toutes ces petites choses !

L’horloge finit pourtant par sonner midi, et Marie dut se rendre à son travail au bureau des résidents. Le pas léger, elle repensa toute la journée à l’incommensurable joie qu’elle avait ressentie.

Satisfaite de sa longue journée de travail et de ménage, elle alla se coucher d’un air paisible. Lovée entre les épaisses couettes, la tête posée sur son doux oreiller qui épousait si bien la forme de sa tête.

Elle commençait à sombrer dans un sommeil réparateur, lorsque soudain, elle ouvrit les yeux. Son cri résonna entre les murs, et atteignit notamment les oreilles de son voisin, qui s’éveilla à son tour en sursaut.

« MES CHAUSSETTES ! »

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