Histoires colorées de l'île Panorama

Chapitre 14 : Sortie en famille

736 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 14/10/2020 14:36

Sortie en famille

De toutes les surprises que l’on pouvait faire à Marie, celle que lui fit son petit frère ce jour-là fut une des plus agréables. Sans la prévenir, il était venu lui rendre visite sur son lieu de travail. Difficile d’être plus satisfait par sa réaction lorsqu’elle vit le petit shih tzu au poil brun avancer pas à pas dans le bureau des résidents et de s’adresser au guichet de Marie.

Elle avait levé le nez pour voir qui était son client du jour, et ses petits yeux s’écarquillèrent en reconnaissant la bouille ronde et douce de son jumeau. Sa queue fouetta l’air, et ses oreilles remuèrent tandis qu’elle saluait chaleureusement le nouveau venu.

Après un échange de banalités de type « comment vas-tu ? » pour ne citer que cela, Marie s’excusa auprès de son collègue et prit son après-midi. Elle retrouva Max à l’extérieur après avoir rangé son poste. Ce fut à ce moment-là qu’elle remarqua qu’il avait troqué son ensemble costume-cravate habituel contre un simple pull et un manteau – il fallait admettre qu’il faisait plutôt froid ce jour-là – assez sobres. Il avait aussi oublié de prendre un rendez-vous chez le toiletteur, visiblement, puisque sa frange frisée commençait à sérieusement tomber sur ses petits yeux noirs. Lorsque sa sœur le lui fit remarquer, il bafouilla qu’il avait manqué de temps, croulant sous le travail ces derniers jours, et qu’il le ferait au plus vite.

« Bien, qu’est-ce que tu veux faire ? fit-elle en remettant correctement la lanière de son sac sur son épaule.

– Montre-moi un peu cette île où tu vis maintenant ! » sourit-il.

Et c’est ainsi qu’elle l’emmena dans une petite visite guidée des environs. Elle lui montra d’abord le côté « urbanisé », celui qui regroupait boutiques et habitations. Il sembla fortement amusé de voir la diversité des jardins, et l’herbe à chat qui poussait dans celui de Kitty le fit grandement sourire. De belles roses décoraient le devant de la maison de Napoléon, et d’autres, de couleur violette, longeaient la rivière qui coulait derrière celle de l’écureuil Cachou.

Une fois le tour des habitations fini, elle le mena jusqu’au petit potager de citrouilles qui poussaient tranquillement, à leur rythme. Elle en profita pour vérifier si certaines n’étaient pas déjà mûres et prêtes à être creusées, ou bien cuisinées ; elle était bien tentée de faire une soupe de citrouilles et autres courges pour lutter contre le froid qui saisissait en début de soirée. Max semblait presque saliver lui aussi à cette idée. Peut-être que la cuisine de sa sœur lui manquait après tout ce temps ? Elle pouffa légèrement à cette idée.

« Là-bas, sur cette falaise, c’est l’auberge japonaise. C’est la petite Chiyoko qui s’en charge, elle est toujours dans ses préparatifs alors je te ferai visiter lorsqu’elle sera finie.

– Ce doit être bien de se réveiller le matin, et d’avoir une vue sur le phare et l’océan depuis la fenêtre, rêvassa Max.

– Tu me diras comment ce sera, quand tu t’y arrêteras ! »

Il acquiesça, un énorme sourire dévoilant ses babines, que Marie imita. Quel plaisir de voir une telle joie se dessiner sur les traits de son petit frère !

Elle lui montra encore quelques merveilles de l’île pour lesquelles elle avait contribué ; le terrain de basket avait été un projet communautaire, chacun avait travaillé à sa construction. Elle avait aussi beaucoup donné pour la mise en forme des ponts. Sans oublier les nombreuses fleurs qu’elle se faisait une joie d’arroser et de humer lorsqu’elle passait devant lors de ses promenades post-débauche.

Mais l’heure du départ sonna, et il fallut aux jumeaux se séparer. Dans le hall de l’aéroport, tandis que Morris finissait les préparatifs relatifs au départ de Max, ils se firent leurs adieux.

« Merci beaucoup pour aujourd’hui, souffla Marie en le serrant contre elle. Ça me manque, nos sorties en famille. »

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