[Nathaniel] Premier amour...
Le lendemain, je me réveille de bonne humeur. Je jette un œil au bazar qui règne dans ma chambre et commence à tout ranger. Fatiguée, je descends faire une pause devant un bon petit déjeuner : j’adore les pancakes servis avec du miel ! J’en avale autant que me le permet mon estomac puis remarque que ma mère s’acharne déjà à récurer la maison. A croire qu’un hôte de marque s’invite chez nous ! Aspirateur, poussières, serpillière, rien n’est laissé au hasard. Même les cartons du déménagement qui n’ont pas été ouvert ont disparus (probablement dans le grenier). Ma mère, les cheveux attachés dans un foulard me fait un grand sourire à mon passage, elle semble ravie de pouvoir faire la parfaite maitresse de maison.
Je remonte dans ma chambre, choisi des vêtements confortable qui dissimulent ma maigreur puis m’allonge sur mon lit pour me reposer un peu. Ce peu d’agitation m’a épuisée. Ma mère fini par me réveiller pour le déjeuner, je m’efforce de manger autant que possible mais je le regrette vite quand je la voie préparer la pate à gaufre et sortir son siphon pour de la chantilly maison. Je n’aurais jamais assez faim pour en manger une ! Je retournais dans ma chambre où je tournais en rond jusqu’à ce que je reprenne les feuilles délaissées et que je m’installe confortablement dans mon lit. J’étais en train d’essayer de comprendre un exercice de mathématiques particulièrement retord quand la sonnette retentie.
-j’y vais !
Ma mère s’occupe de tout comme d’habitude. Peu de temps après, j’entends frapper à ma porte.
-Entre !
Nathaniel passe la porte, bientôt bousculée par une tornade rousse que suit timidement Violette.
-Iris ! Violette ! Qu’est-ce que vous faites là ?
-Quelle question ! On a harcelé Nathaniel jusqu’à ce qu’il nous avoue qu’il passerait te voir aujourd’hui et on l’a suivie ! Il faut absolument que tu me donne un numéro de téléphone où te joindre, Violette et moi on était mortes d’inquiétudes !
L’intéressé haussa les épaules d’impuissance, j’imagine bien jusqu’à quel point Iris à pût l’harceler… Finalement, cet après midi qui devait être studieux n’a pas vue le moindre travail effectué. Nous avons passé un super après midi, pleins d’éclats de rires et de bonne humeur. Maman a été assaillie de compliments sur la qualité de sa cuisine. Nous nous quittâmes à regret avec la promesse d’autres après-midi comme cela. Même Nathaniel, plutôt réservé d’ordinaire, s’est laissé gagner par quelques fous rires. Je me couchais le soir complètement épuisée, mais tellement heureuse de pouvoir compter sur de tels amis !
Ma dernière semaine de repos s’est plutôt bien passée, chouchouté par Maman, je repris deux kilos, mon médecin accepta que je retourne à l’école et Nathaniel, Iris ou Violette passaient le soir me déposer les cours ou les devoirs. Je tachais tant bien que mal de rattraper mon retard mais était fin prête à reprendre les cours. Je n’aurais jamais cru pouvoir de nouveau être si impatiente de retourner en classe. J’étais avide de ces amitiés qui s’étaient crées avec certain de mes camarades.
Pour mon retour, je m’habillais du mieux possible, mettais un peu de maquillage et contemplais dans le miroir une jeune femme que je reconnaissais à peine : ma perte de poids me donnais une allure de mannequin et si on faisait abstraction de ma petite taille, j’avais tout pour plaire, une taille fine, une belle poitrine, un visage agréable qu’illuminait mes grands yeux verts, une bouche délicate. Je m’asseyais sur le bord du lit et me demandais quand ce changement s’était opéré en moi.
-Ma chérie ! Viens prendre ton petit déjeuner avant que Nathaniel ne passe te prendre !
Les cris de ma mère dans l’escalier mirent un terme à mes réflexions. J’attrapais Mon sac besace et descendais en bas. Ma mère avait mis bien en évidence mon trench-coat et mon parapluie sur une chaise. Nous étions désormais à la mi-octobre et ma récente maladie l’avait beaucoup inquiétée. Déjà que d’ordinaire, elle est plutôt du genre mère poule ! Je finissais d’avaler mon chocolat quand Nathaniel sonnait à la porte. Ma mère le mis de force devant une tasse fumante, lui fourrant une tartine beurrée entre les mains en se récriant sur la maigreur de se pauvre garçon. J’eu pitié de lui un instant mais le sourire qu’il me fit en croquant dans son morceau de pain me fit ressentir à quel point il semblait apprécier les intensions de ma mère.
Nous marchions côte à côte en silence sur le chemin du lycée, une gène presque palpable entre nous. Je tournais la tête vers lui et eut à peine le temps de voir qu’il me dévisageait avant qu’il ne tourne la tête pour regarder droit devant lui.
-Tu trouveras dans ton casier ta tenue pour le cours de tir à l’arc. Mr Faraize tient absolument à t’y voir ce soir. Tu as pas mal de retard vis-à-vis des autres élèves et il est impatient de former une nouvelle élève.
Je sursautais quand il se mit à parler, j’étais tellement perdue dans mes pensées que je ne m’y attendais pas.
-Pourquoi ?
-Parce qu’il lui manquait depuis longtemps une fille dans l’équipe pour participer à certains tournois féminins.
-Des tournois ? Le pauvre Mr Faraize va être déçu, je n’ai jamais fait de tir à l’arc ! Et pour être franche, je doute d’être très douée, même avec de l’entrainement, le sport n’a jamais été ma tasse de thé.
-En parlant de sport, pense à emporter ton maillot de bain pour le cours d’aujourd’hui. On commence la natation puisqu’il fait trop mauvais pour les exercices d’extérieurs.
-Je n’en ai pas besoin, j’ai une dispense pour la natation… dis-je en rougissant.
-Ah bon.
Je lui étais reconnaissante de ne pas me demander pourquoi. La journée se passait plutôt bien, lorsque j’interrogeais Iris sur l’absence de Castiel, elle me répondit qu’il avait été suspendu pour un mois pour faute grave mais que personne dans le lycée ne connaissait la raison. Peggy enrageait de ne pas trouver cette info pour le journal du lycée. Violette me tenait compagnie sur le banc de natation. Un problème d’oreille interne lui interdisait de plonger la tête sous l’eau.
J’observais les nageurs avec envie, j’adorais me baigner avant… puis mes yeux glissèrent sur Nathaniel. Il avait un corps souple, musclé, sa brasse était parfaite et il évoluait dans l’eau avec fluidité. Quel dommage qu’il porte une combinaison courte de plongé ! C’était d’ailleurs un peu étrange, puisque la plupart des garçons portaient un simple boxer. J’y vis une sorte de pudeur que je trouvais touchante.
Violette s’inspirait des nageurs pour ses croquis, un bras jaillissant dans une gerbe d’eau, les ronds provoqués par les plongeurs. Je la regardais dessiner et elle avait beaucoup de talent !Ma « rentrée » se passait comme si je n’avais jamais été absente. J’avais parfois un peu de mal à suivre certains cours, mais dans l’ensemble, grâce à l’aide de mes amis, je n’avais pas trop de retard à rattraper.
Le soir, je me rendais à mon cour de tir à l’arc, j’enfilais la tenue réglementaire qui consiste en un kimono à manche courte avec akama noir. Une sorte de gaine en cuivre couvrant la moitié du haut du corps nous protégeait des frottements dût à la corde de l’arc. J’enfilais sous ma tenue un sous-pull moulant me recouvrant tout les bras, pas très réglementaire, mais que le prof m’avait autorisé. Puis je me rendais dans le dojo, le temps était trop mauvais à l’extérieur pour pratiquer.
Quatre garçons et deux filles étaient déjà en place, leur arc bandé, et s’entrainaient sur des cibles plus ou moins grosses et plus ou moins lointaines en fonction de leur niveau.Mr Faraize me mena un peu à l’écart et ma première leçon, pas vraiment passionnante, consistait à essayer de corder mon arc toute seule. Exercice périlleux au possible ! Je me prenais deux fois le manche dans le visage ! Quand enfin j’eu réussie l’exercice 3 fois de suite toute seule, Mr Faraize m’emmena devant ma première cible. Il m’indiqua la posture adéquate, comment tenir la corde, placer correctement flèche et doigts, comment viser.
Ça a l’air tellement simple quand on regarde les autres élèves ! Je me sentais empotée au possible, plusieurs fois, la corde me râpais le visage en me laissant une sensation cuisante, j’avais l’impression que la pulpe du bout de mes doigts allais se détacher dans un lâcher de corde ! Je n’arrivais pas trouver le truc, et Monsieur Faraize ne m’aidait pas beaucoup…
- Plus haut le bras droit ! Tend le Gauche : Tiens-toi droite !
J’avais beau suivre toute ses indications, c’était peine perdue. Heureusement, une élève appelait le professeur, j’allais pouvoir souffler un peu…
-Toi là ! Remplace-moi !
Et m*rde, je n’ai plus qu’à oublier mon « souffler un peu »… Pour la peine, je me remets en position, tournant le dos à mon nouveau tortionnaire et encoche une nouvelle flèche. Je m’attendais à d’autres critiques acerbes concernant ma posture quand une main d’homme délicate se pose se mon avant bras gauche pour l’abaisser d’un pouce, l’autre maintenait en arrière mon coude, me forçant à tirer la corde d’une autre façon, je sentais son corps contre le mien puis une voie me chuchotais à l’oreille :
-Ne mets pas ta tête si prêt de la corde, regarde la pointe de ta flèche et ton objectif, ne fait qu’un avec cet ensemble…
Cette voie ne m’était pas inconnue…Nathaniel ! De saisissement, je lâchais la corde, la flèche fit une belle parabole et atterrie juste à coté de la cible : ma plus belle réussite depuis le début, même si c’est un hasard ! Je me retournais vers lui, stupéfaite de ne pas l’avoir reconnu. Ses cheveux étaient maintenus en arrière par un bandeau noir qui dévoilait un visage moins enfantin, sa tenue lui allais comme un gant et donnais à l’ensemble un aspect viril auquel je ne m’attendais pas.
-Mr Faraize ! Je dois emmener Alezia à l’infirmerie ! Elle s’est blessée !
-D’accord, allez-y !
Et l’apollon de m’emmener sur le champ au royaume d’olympe…. J’étais sous le choc de ma rencontre avec ce nouveau Nathaniel que je ne reconnaissais pas. Je le laissais me prendre par la main et m’entrainer à travers les couloirs du lycée, cette simple course dans les couloirs faisant battre mon cœur à cent à l’heure… Je me retrouvais assis sur un lit à l’infirmerie, l’infirmière auscultant mon oreille pendant que je dévisageais un Nathaniel à la fois inquiet et en colère. Pourquoi en colère ?
-Ce n’est rien, juste une estafilade, les blessures au visage saignent toujours un peu. Un strip et de l’antiseptique et dans quelques jours, on n’y verra que du feu.
La brave femme soigna ma blessure puis me laissa seule face au un Nathaniel bouillonnant. Je ne comprenais rien à ce qu’il se passait… Ne pouvant pas laisser les choses en l’état, je prenais une grande inspiration puis lui demandait :
-J’ai fait quelque chose de mal ? Tu ne peux pas m’en vouloir juste pour une égratignure…
-Pourquoi tu ne me l’a pas dit ? Qui t’a fait ça ?
-De… de quoi tu parles enfin ? Le rouge me montait au visage, il sait...
Il s’avance furibond, me prends le bras et soulève dans le même geste la manche qui recouvre mes cicatrices.
-Je sais reconnaitre ce genre de traces quand j’en vois ! Ne me prends pas pour un idiot !
-ça ne te regarde pas !
-Evidemment que ça me regarde ! Si quelqu’un te fais du mal je veux savoir qui c’est !
- Laisse-moi tranquille ! Ce ne sont pas tes oignons ! JE NE VEUX PAS EN PARLER !!!!
-Nathaniel, veuillez sortir de l’infirmerie et laisser cette jeune fille tranquille !
L’infirmière, attirée par nos éclats de voies, venait de mettre Nathaniel dehors. Je m’effondrais en larme dans ses bras puis m’endormais épuisée…