[Nathaniel] Premier amour...

Je traine un peu les pieds avant de rentrer à la maison. Je sais que je vais avoir droit à un interrogatoire musclé et je me sens trop fragile pour ne pas exploser en sanglots dés la première question de ma mère. Mes parents ont déjà fait beaucoup trop de sacrifices pour moi et je ne veux plus leur créer de problèmes. Je finis par me poser dans un parc sur un banc et décide de sortir les feuilles que m’a donné Nathaniel. Autant faire mon choix tout de suite pour les activités extra-scolaire, comme ça ça me donnera un sujet de discutions facile à aborder….

Je ne pensais pas qu’une seule école pouvait proposer autant de club : athlétisme, basket ball, cuisine, jardinage, musique, chant, football, base-ball, danse, tir à l’arc…. Tiens c’est pas mal ça le tir à l’arc, ça demande de la rigueur, de la maitrise de soi et je ne manque ni de l’un, ni de l’autre. En plus, ça devrait me permettre de me détendre un peu. Et puis, ça me permettra de me muscler un peu, et ça sera pas du luxe, faut que je puisse me défendre toute seule. Je laisse mes bras retomber, les feuilles sur les genoux et me repasse en tête ma journée. J’ai connue pire, c’est certain, et puis il y a quand même des gens sympa dans cette école. Iris et violette sont très gentilles, et Nathaniel est un garçon serviable et agréable. Je n’ai pas trop eu le temps de discuter avec les autres mais je suis sure que la plupart sont sympa.

Pourquoi a-t-il fallu que je tombe sur le seul sadique de la classe ! Je ferais mieux de rentrer et de m’occuper des devoirs, si je dois en faire le double, ça me prendra un certain temps, heureusement, avec mon pc, il me suffira de les imprimer en modifiant certaines parties et en ajoutant des erreurs par ci par là pour que ça soit crédible pour Castiel pour que le changement soit pas trop brutale. Je me demande si je dois viser la moyenne ou faire un peu mieux… Je commence par la moyenne pile poil et j’augmenterais les résultats au fur et à mesure. Peut-être que si je le fais bien, il ne m’ennuiera pas trop….

Maintenant que j’ai eu le temps de me poser un peu, je me dis que la situation aurait pu être bien pire. Je rentre à la maison le cœur plus léger, me disant qu’au moins, tout le monde ne me déteste pas cette fois...

-Je suis rentrée !

Ma mère passe la tête par la porte de la cuisine :

-Alors ?

Je vois bien à sa tête qu’elle est anxieuse. Après tout, elle a tout quittée pour s’occuper de moi ici…Quand je rentre dans la cuisine, je vois une montagne de gâteaux et de biscuit variés envahir la table, elle me regarde en haussant les épaules. Elle cuisine toujours quand elle est stressée, c’est son passe-temps favori. Je pose mon sac sur le banc et croque dans un cookie.

-Délicieux comme toujours !

-Je ne parle pas de ma cuisine ! Comment c’est passé ton premier jour ?

-Pas trop mal, le délégué principal est serviable, les gens sont plutôt sympa dans l’ensemble. Je me suis fait deux amies : Iris et Violette, elles sont jumelles…

Je vois ses épaules se relâcher. Elle semble soulagée.

-Je pense aussi m’inscrire dans un club de sport….

-Toi ! Faire du sport ! On aura tout vus !

Là, elle éclate de rire, laissant toute la pression de la journée s’évacuer, son rire est tellement communicatif que je mets à rigoler avec elle. Ça fait longtemps qu’on n’avait pas rie ensemble de cette façon.

-Je peux savoir dans quelle activité ma crevette a-t-elle décidée de se lancer ?

-Le tir à l’arc… Bougonnais-je dans mon coin, je déteste quand elle m’appelle comme ça. C’est vrai qu’avec mon mètre 58 et mes 50 kilos toute mouillée, je ne suis pas impressionnante mais quand même…

Je la vois qui se retourne pour ne pas me vexer mais je sais bien qu’elle est encore en train de pouffer de rire. C’est vrai que j’aurais probablement l’air ridicule avec un arc presque aussi grand que moi dans les mains, mais c’est le seul truc qui m’avait semblé être intéressant.

-Je vais faire mes devoirs !

Je monte les escaliers menant à ma chambre puis sort mes affaires pour me mettre au travail. Je détache mes cheveux qui glissent dans mon dos dans un chuintement soyeux, comme s’ils étaient heureux de retrouver enfin la liberté. Je glisse mes doigts dedans, ravie de retrouver cette sensation de liberté. Je ne les attache pas d’habitude. Puis je me mets au travail.Une fois mes devoirs finis, je range ceux de Castiel dans une pochette rouge comme ses cheveux pour ne pas me tromper demain. Je rempli le formulaire d’inscription et le range dans mon sac besace.

Alors que je finissais de ranger mes affaires dans mon sac, une photo m’attirait l’œil, je la sortais et avait sous les yeux un couple avec deux jeunes enfants. Tous étaient blonds comme les blés et avaient de magnifiques yeux bleus. Je retournais la photo et voyait marqué derrière : Papa, Maman, Ambre et moi.Je rangeais la photo dans mon agenda, elle doit appartenir à Nathaniel et a du glisser du sien. Je lui rendrais demain….

Je passais pour la première fois depuis des mois une nuit sans cauchemars. N’étant plus habituée a un sommeil aussi réparateur, je me levais aux aurores d’excellente humeur. Bien décidée à profiter autant que possible de cette journée, j’utilisais ce temps supplémentaire pour me pomponner. Je peignait longuement mes longs cheveux noir ondulés, choisi des vêtements un peu plus jolis mais toujours classique, un col roulé dans les tons bruns qui mettait en valeur ma peau très pale et mes yeux vert foncés, une jupe noir avec un leggings et des bottines assorties. Le miroir me renvoyait l’image d’une jolie jeune fille dont les cheveux retombaient en boucles gracieuses dans le bas du dos, une poupée gracile et fragile.Je jetais un coup d’œil au résultat dans ma glace puis, satisfaite, je descendais avaler le petit déjeuner de champion que m’avait préparé ma mère.

J’embarquais un sac pleins de super biscuits de Maman pour les partager avec les copines et partait d’un pas allègre sur le chemin du lycée. Le ciel avait une teinte magnifique et je flânais le nez en l’air en admirant la beauté de l’aurore quand je percutais soudain quelqu’un au détour d’une rue. La violence du choc me propulsa au sol.

-Ouch ! M’exclamais-je alors que mon postérieur rencontrait à grande vitesse le bitume du trottoir.

-Pardonnez-moi Mademoiselle, je ne faisais pas attention où j’allais.

Une main se tendait vers moi pour m’aider à me relever, je la saisie avec gratitude et me redressais péniblement. Je levais les yeux vers cette rencontre percutante et tombais nez à nez face à Nathaniel.

-Merci Nathaniel !

-Nous nous sommes déjà rencontrés ? demanda-t-il sans réussir à remettre un nom à mon visage.

Un peu vexée, je lui réponds :

-c’est moi, Alezia, nous avons passés la matinée ensemble hier !

Il a au moins le bon sens de rougir un peu.

-Excuse-moi, je ne t’avais pas reconnue, tu semble…. différente. Tu pars déjà au lycée ? Il est très tôt, je ne pensais pas voir quelqu’un du lycée à cette heure là…

-Je me sentais d’humeur matinale et il fait tellement beau aujourd’hui que je suis partie plus tôt de chez moi.

-Allons-y ensemble alors si tu veux.

-d’accord, mais avant, j’ai quelque chose à te donner.

Il lève un sourcil interrogateur en me voyant fouiller dans ma besace, puis je lui tend la photo :

-je l’ai retrouvée dans mon sac hier soir, je pense qu’elle t’appartient, elle a du glisser de ton agenda quand tu me l’avais prêtée mais je ne l’avais pas remarquée plus tôt, désolée….

-Je suis content que tu l’ai retrouvée ! Merci beaucoup !

Pendant un instant, alors qu’il contemplait cette image, j’ai eu l’impression qu’une grande mélancolie s’emparait de lui, puis il la glissa dans son sac et cette sensation fugitive disparue avec le sourire qu’il me fit en me tendant le bras.

-M’accompagnerez-vous jusqu’au lycée Mademoiselle ?

Je ne pouvais pas résister à son sourcil relevé et à son sourire si franc. J’éclatais de rire et pris le bras qu’il me tendait, me sentant l’espace de quelques instants une princesse se rendant au bal accompagnée de son prince charmant. Le trajet fût des plus agréables, j’avais l’impression de le connaitre depuis toujours  et nous parlions de choses et d’autres d’une façon tout à fait naturelle. Evidement, nous sommes arrivés les premiers au lycée.

-Je dois aller m’occuper de quelques papiers à la salle des délégués, j’ai aussi des photocopies à faire… Tu veux m’accompagner ? Ça risque d’être un peu ennuyeux et je comprendrais que tu trouves quelque chose de plus intéressant à faire…

-Comme percuter de galants hommes dans la rue pour qu’ils m’accompagnent au lycée ? Je veux bien t’accompagner, je m’occuperais des photocopies si tu me donnes les documents à imprimer et que tu me montre où se trouve la photocopieuse.

Le grand sourire qu’il me fit fut la plus belle des récompenses, je pouvais bien bosser un peu pour lui. En rentrant dans la salle, je vis que Mélody était déjà arrivée elle aussi.

-Bonjour Mélody ! S’exclamons nous en chœur Nathaniel et moi.

-Bonjour.

La pauvre semblait toute chamboulée mais elle s’est très vite reprise, je me demande ce qui lui arrive... J’aidais Nathaniel autant que possible puis quand il fut évident que je ne savais plus quoi faire et que je tournais en rond, je laissais Nathaniel et Mélody à leur lourde charge de travail et partie à la recherche du mien. Je tournais en rond dans les couloirs à la recherche de Castiel lorsque j’aperçue Iris :

-Iris ! L’appelais-je en la rejoignant.

-Alezia ! Je ne t’avais pas reconnue ! Tu es superbe ! C’est fou comme tu peut-être changée par une simple tenue, tu serais renversante si tu t’habillais un peu plus sexy !

Elle me fit la bise puis me fis tourner sur moi-même. Au moins mes efforts avaient payés. Les joues rouges de plaisirs suite à ses compliments, je lui demandais où je pourrais trouver Castiel. Ses yeux se mirent à pétiller de malice :

-Ne me dis pas que tu es tombée sous le charme de notre beau ténébreux !

-Mais pas du tout ! J’ai un truc à lui donner par rapport au cours de physique d’hier ! (ce n’était pas tout à fait un mensonge, mes joues devaient être en feu maintenant)

-C’est ça oui… (Son ton laissait bien entendre qu’elle ne me croyait pas du tout) à cette heure de la journée, soit tu ne le trouve pas parce qu’il n’est pas encore arrivé, soit il est sur le toit du gymnase à fumer.

-Comment je fais pour monter sur le toit du gymnase ?

-Il y a un escalier derrière le bâtiment.

Elle redevint d’un seul coup beaucoup plus sérieuse :

-Fais attention avec Castiel, c’est un garçon dangereux Al.

-Promis !

Je suivais les instructions d’Iris et finis par arriver sur le toit du gymnase. Il n’y avait personne. J’allais repartir quand je restais soufflée par la vue qui s’offrait à moi.D’ici, la vue donnait sur le parc voisin du lycée, on avait une vue dégagée grâce aux différents terrains de sport et en ce début de matinée, malgré le vent froid qui me piquait les joues, je restais quelques instants à profiter de ce panorama où les couleurs du jour naissant illuminait l’horizon.

-T’es qui toi ! Qu’est-ce que tu fais ici, c’est ma place !

*Point de vue de Castiel*J’ai attendu un bon quart d’heure devant le portail d’entré du lycée mais elle n’est pas venue, ça me gave. Je pensais que l’intello se serait empressée de me ramener mes devoirs avec la frousse que je lui ai filée. Blasé, je montais les dernières marches qui mènent sur le toit du gymnase, mon havre de paix personnel, lorsque je me rendis compte que quelqu’un se trouvait déjà là !

-T’es qui toi ! Qu’est-ce que tu fais ici, c’est ma place !

Grognais-je, furieux que quelqu’un ose se ponter ici.

-Tout le monde sait que c’est mon toit dans ce foutu lycée !

Je levais les yeux. La fille, puisque c’était une fille, a tourné la tête quand je lui ai parlé, et pendant un instant, mon cœur a manqué un battement. Ce n’était pas une fille mais une poupée qui me regardaient de ses yeux verts sapin. La peau blanche semblait délicate, les joues légèrement rosée par le froid piquant. Ses longs cheveux noirs comme la nuit brillaient en reflétant la lumière du soleil. Ses lèvres pulpeuses semblaient rouges vif, on aurait dit une cerise tombé sur de la neige.

Reprends-toi mon vieux ! C’est rien qu’une nana !

*Point de vue d’Alezia*

Je tournais la tête et dévisageait un Castiel furibond. Encore perdue dans ma contemplation, je mis quelques instants à me reprendre. Puis je me détournais rapidement pour fouiller dans mon sac et sortit mon dossier rouge pour lui tendre.

-Tes devoirs, ceux que tu m’as demandés hier, j’ai tout tapé sur pc.

Castiel sembla perdu quelques instant. Encore un qui ne m’a pas reconnue, c’est dingue ça quand même ! Je ne peux pas changer tellement juste en changeant de tenue ! Ou alors c’est que je devais avoir une sacrée tête de zombie sans dormir. Je lui donnais le dossier puis descendais rejoindre Iris et Violette en vitesse avant qu’il puisse me demander quoique ce soit d’autre. Un frisson couru le long de ma colonne vertébrale alors que son regard me fixait tout du long de ma descente. J’espère ne pas avoir fait un faux pas supplémentaire, manquerait plus qu’il me demande de lui servir de bonniche en me demandant de lui monter à manger et à boire là-haut tout les jours !

Je me serre dans mes bras en avançant dans la cours pour réprimer mes tremblements et entame cette nouvelle journée de cours….