♠ ♦ Alice in Wonderland ♥ ♣
Chapitre 41 : ♠ ♦ Une promesse à tenir ♥ ♣
3971 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 05/02/2017 21:14
« Alors, tu te sens prêt ? » Togano sursaute et sentant ma main sur son épaule, ma voix l'ayant sorti de ses pensées. Il esquisse un petit sourire gêné en grattant sa nuque et murmure : « Pardon Alice, je ne t'avais pas entendu arriver. »
Il prend une grande inspiration, puis me dit d'un air sérieux et plein d'assurance :
« Oui, j'ai bien réfléchi et je suis prêt à régner sur le Royaume de Cœur. »
Je lui rends un beau sourire plein de confiance. Je suis fière de lui. J'avais peur que ce soit trop précipité pour lui... mais ce n'est pas un poste pour moi. Il le mérite amplement. Sans oublier que... « Tu t'en vas alors ? » Je lève les yeux vers Kuro, qui me lance un triste regard. Les Rebelz s'approchent tous de moi avec le même air profondément attristé.
Hiruma s'avance et prend mes mains, son fidèle sourire s'effaçant peu à peu. Il me dit :
« Tu peux rester, hein. Tu n'es pas obligée de partir, Fuckin' Brunette... »
Je frissonne à l'entente de ce surnom que j'aime tant et baisse les yeux.
« Je sais... mais j'ai des choses à faire...
-Alice, nous sommes ta vraie famille, reste ! Me supplie Edge, des sanglots commençant à tirailler sa voix.
-Tu nous dis toujours que tu n'as pas ta place sur Terre... Continue Marshall en écrasant sa cigarette au sol. Ne perds pas ton temps... Nous on a besoin de toi. »
Du coin de d’œil, je remarque que les Résistants et les Cavaliers Rouges ont quasiment tout remis en ordre, comme si une page se tournait enfin. Ça me fait bizarre de me dire que tout est fini... je n'arrive pas à accepter ça...
« Putain, les mecs, vous m'aidez pas hein... Je verse une larme.
-Tient, cela faisait longtemps que tu ne pleurais pas, lance L en s'avançant vers moi de sa démarche courbée, essuyant ma larme fugitive du bout de son pouce.
-Je vous promets de revenir très vite. Je regarde les Rebelz un à un. Comme je vous l'ai dit, il y a juste une promesse que je dois tenir. Je me tourne ensuite vers Blue. Et j'aimerais en savoir plus concernant un certain membre de ma famille, un jumeau dont j'ignorais l'existence-même... En baissant une nouvelle fois les yeux, je murmure en essuyant mes yeux d'un revers de main. Mais je reviendrai juste après ça, je vous le jure ! »
Pour toute réponse, Jumonji s'approche de moi et me tend une étrange potion orangée et brillante. Il m'explique, de sa voix suave, ses yeux noisettes transpirant la gentillesse :
« Comme tu le sais, mon intuition ne me trompe jamais, Alice. Et j'ai eu le pressentiment que tu voudrais rentrer chez toi dés la fin de cette bataille, quelle qu'en soit l'issue. Du coup j'ai prévu de t'apporter ceci. Il dépose le flacon entre mes mains. Quelques gorgées, et tu retourneras immédiatement à Londres.
-Moi je te refile ça... Kuro s'avance vers moi et attache un collier autour de mon cou. C'est un porte-bonheur que j'ai toujours sur moi... Il appartenait à ma mère. Lorsque tu voudras revenir, tu n'auras qu'à m'appeler en serrant le pendentif, et je viendrai te chercher. »
Ce collier est magnifique. Il est fait d'une chaîne dorée, et le pendentif est une montre à gousset au cadran fait de rubis. Pleurant encore et ne pouvant me retenir, je me blottis contre mon Frère que j'adore. Puis, sans que je m'y attende, tous les Rebelz viennent me câliner un à un. Avec un petit sourire, j'essuie mes joues humides et lance :
« Aller, je reviens vite, ne vous en faites pas. Ce n'est pas comme si je partais pour six ans, cette fois-ci... J'ouvre la petite fiole, bois plusieurs gorgées pour être sûre qu'elle fasse effet et murmure. À bientôt, longue vie aux Rebelz. »
Ainsi, la dernière vision que j'ai du Wonderland est celle des dix Rebelz effectuant le geste de notre clan, avec leurs chaleureux regards emplis de bienveillance et de folie.
Difficilement, je me cramponne aux rebords du terrier, m'agrippant aux brins d'herbe et enfouissant mes ongles dans la terre. Réunissant toutes mes forces, je parviens à me hisser à l'extérieur, et me retrouve ainsi dans la forêt, celle située derrière Cloverjack's House. Je reste un temps assise dans la mousse, à genoux, regardant mes mains. Afin de vérifier si il ne s’agissait pas d'un rêve obscur, je cherche ma montre magique dans les pans de ma robe. Et c'est avec soulagement que je la trouve dans l'une des poches que Edge a cousu dans mon jupon. Le Pays des Merveilles est loin d'être un rêve, issu de mon imagination. Je jette un furtif coup d’œil au cadran de ma montre, après avoir épousseté ma robe : il est exactement 15h18. C'est l'heure à laquelle j'ai quitté Londres, je crois. Serait-il possible que le temps se soit arrêté ici lorsque j'étais au Wonderland ? En sachant que j'ai passé une douzaine de jours là-bas, cela me semble étrange... quoique, avec tout ce que j'ai vécu, rien ne devrait me sembler bizarre. Prenant une grande inspiration, je sors lentement de ce bois, me dirigeant vers la cour de récréation.
Je n'ai même pas encore enjambé les derniers buissons qui barrent ma route que j'entends les voix de mes potes hurler mon prénom. Je relève les yeux et vois Monta, Ciel et Sena courir vers moi. Les trois gamins ne sont pas là. Un peu gênée car je ne sais pas trop quelle excuse inventer, je leur souris malgré tout.
« Alice, où tu étais ? Demande Monta en prenant mes mains. Depuis que tu es partie à ton cours de dessin hier, on ne t'a plus vue. »
Hier ? Il ne s'est écoulé qu'un jour ici, alors que je suis restée un peu moins de deux semaines au Pays des Merveilles ? Le temps fait vraiment sa loi au Wonderland. Profitant du fait que tout le monde me considère comme folle ici, je pose une question qui n'a aucun rapport, mais qui pourra m'aider à mentir :
« Vous n'avez pas vu la directrice ?
-Non, dit Ciel, nous ne lui avons pas demandé où tu étais, car nous ne voulions pas te griller si jamais tu avais fait une fugue.
-Tu aurais été sévèrement punie... continue Sena en grattant sa nuque.
-Ne vous en faites pas, j'étais seulement malade. Me souvenant que Bowser Junior et Vivien ont également cours de dessin avec moi, je cherche une nouvelle ruse. Vous avez vu, je me suis précipitée à mon cours... mais j'ai fait un petit malaise avant d'atteindre la salle, alors la directrice qui passait par là m'a ramené à mon dortoir et j'y suis restée jusqu'à maintenant. Je me sentais toute faible, alors j'ai traîné au lit. Là j'étais dans le bois pour faire une petite balade... prendre l'air loin d'Alois et sa bande... c'est la dernière emmerde dont j'ai besoin. »
Je marque une pause, ayant peur d'avoir dit une connerie dans le lot. Mais Monta pose sa main sur mon épaule et me sourit : « Bon, j'espère que tu vas mieux maintenant.
-T'inquiète, je vais très bien. J'étais juste un peu fatiguée, ça arrive.
-Bon, allons en classe, nous allons être en retard, lance Sena en commençant à courir. »
Alors que je suis mes trois amis, j'aperçois la directrice du coin de l’œil, qui se dirige vers son bureau. Voyant que je traîne, Ciel me crie d'un air sévère :
« Alice, qu'est-ce-que tu attends ? Quelque chose ne va pas ?
-J'ai quelques questions à poser à Mme. Kingston. Prévenez le prof' de mon retard. »
Sans donner plus de détails, je fonce à la poursuite de la directrice, sous le regard de mes camarades qui vont en cours. Il est temps que j'obtienne des réponses...
Mme. Kingston ouvre la porte de son bureau. Elle ne m'a pas vu. D'une petite voix, je dis après avoir éclairci ma gorge : « Excusez-moi, Madame...
-Oh, Alice ! Dit-elle en se tournant vers moi. Où étais-tu passée ? Encore une fugue ?
-Oui... je vous prie de m'excuser. Suis-je obligée de mentir.
-Tu sais que tu as été grandement sanctionnée la première fois Alice, alors pourquoi recommences-tu ? »
Sans un mot, je rentre dans son bureau sous ses yeux étonnés.
Je commence à fouiller les tiroirs sans même lui en demander la permission. Les mains sur les hanches, elle me suit : « Enfin, Alice, que fais-tu ? Calme-toi donc ! »
Pour toute réponse, je ferme la porte et m'assois sur une chaise placée face à son bureau. Le visage dans mes mains, je murmure après avoir pris une grande inspiration :
« Vous n'aurez pas besoin de me punir une fois de plus Madame... je m'en vais de cet orphelinat et je ne reviendrai pas.
-Ne dis pas de sottises. Tu sais très bien qu'il faut que quelqu'un t'adopte pour que tu puisses partir... Et je n'ai encore malheureusement pas rencontré de couples qui …
-Qui a parlé de parents adoptifs ? »
Elle se tait soudainement. Elle aussi doit me prendre pour une cinglée. Ce n'est pas complètement faux, mais je n'ai pourtant jamais été aussi sérieuse de ma vie.
« Bon, j'ai tout mon temps Alice... explique-moi ce qui ne va pas.
-Pour une raison que vous n'avez pas à savoir pour l'instant, je connais l'intégralité de mon passé, ou presque. Je sais qui était ma mère, qui était mon père, pourquoi il a sombré dans la folie et comment je me suis retrouvée ici. Seulement, voilà, il y a un détail que j'ignore : qui est mon frère jumeau. »
La directrice comprend directement à mon regard déterminé que je n'en démordrai pas. Ne me posant pas plus de question, elle ouvre un placard et en sort une montagne de paperasse, qu'elle pose sur le bureau devant moi. Elle jette un furtif coup d’œil à chaque feuille, puis en dépose une entre mes mains. C'est apparemment celle qu'elle cherchait.
« Qu'est-ce-que c'est, exactement ? Je demande, voyant seulement une liste de noms.
-Il s'agit de la liste des enfants qui ont été internés ici de 1865 à 1875. De l'année de ton arrivée à l'année de ta première fugue.
-Oui, cette fameuse année de mes 10 ans... Dis-je avec un sourire, amusée du fait qu'elle ne se doute absolument pas que j'étais dans une monde parallèle nommé le Pays des Merveilles lors de mes deux fugues.
-J'espère que tu trouveras ce que tu cherches... »
Je comprends à sa voix fébrile que c'est ce petit bout de papier qui va m'apporter la vérité. Je lis alors attentivement la liste. Je vois mon nom, au bas de la liste.
Wonderchess Alice – Arrivée le 18 Mai 1865 – Internée
Mes yeux se posent ensuite sur la ligne qui suit, et mon cœur fait un douloureux bond.
Wonderchess Tarrant – Arrivé le 18 Mai 1865 – Adopté le 31 Août 1866
Parents Adoptifs : (Comte) Raimon William, (Comtesse) Raimon Cynthia
Nouveau nom : (Comte) Raimon Taro
« C'est Monta... ce n'est pas possible... »
Ma voix est toute tremblante, et mes doigts crispés dans mes cheveux. Je ne peux pas le croire. Depuis que nous sommes tout petits nous pensons que le 31 Août était en fait sa date d'anniversaire... Nous n'avons aucun souvenir de notre gémellité car nous étions bébés, et les adultes en ont profité pour nous cacher la vérité. Je retiens mes larmes de toutes mes forces, en ayant marre de chialer tout le temps. Mme. Kingston me tend gentiment un mouchoir, comprenant que je suis sur le point d'éclater en sanglot. Elle ajoute :
« Tu... te doutes bien qu'il ne sait pas qu'il est un enfant adopté... »
Je baisse les yeux et pense fortement au fond de moi que si il finit par l'apprendre, il sera anéanti. Je ne dois absolument rien lui dire. Je murmure en prenant le mouchoir :
« Je dois quitter cet établissement...
-Puis-je maintenant savoir où tu veux aller, Alice ? Elle a l'air de perdre patience.
-Là où mon père allait quand il quittait l'établissement quelques jours. J'ai découvert cet endroit et j'y suis heureuse. Je vous en prie, ne me posez pas plus de questions et contentez-vous de faire croire aux élèves de ma classe que j'ai été adoptée et que j'ai déménagé... pourquoi pas dans un autre pays ? S'il-vous plait...
-Le Pays des Merveilles existe, tu vas me dire ? »
Je sursaute, lâchant la liste de noms que je tenais toujours. La directrice perd de suite son petit sourire taquin pour me regarder plus sérieusement, quelque peu choquée.
« Alors ce n'est pas une blague ? Ton père n'était peut-être pas si fou que ça...
-Il vous a parlé de ce monde ?
-Pas à moi, mais au psychologue chez lequel il allait régulièrement. Au début, il parlait juste de ses peines, de son stress, de ses colères. Puis un jour il a évoqué cet étrange monde tout droit sorti de son imagination. Le psychologue a même contacté un psychiatre pour le remplacer. Mais ta mère est arrivée dans sa vie et il s'est calmé. Le personnel de l'orphelinat, dont moi, a été informé de ses délires... Elle prend une inspiration pleine d'angoisses. Si j'en crois ce que tu dis, ce n'était justement pas des délires et des folies... Cet espèce d'univers parallèle existe réellement ?
-O-oui... Dis-je en baissant les yeux. Sentant une présence, je lance un regard furtif vers la fenêtre et me lève pour l'ouvrir. Évidemment, je ne vous force pas à y croire. Je peux comprendre que vous trouviez ça absurde. Mais sachez que, comme vous le dites, mon père n'était pas si fou que ça. Je suis navrée de vous faire porter ce lourd secret... »
Sans un mot, la directrice se lève et range toute la paperasse qu'elle a sorti pour moi.
« Pssst ! » Surprise, tenant les battants de la fenêtre, je passe ma tête au dehors et aperçois Kuro collé au mur à ma droite.
« J'ai la montre de L... Prends ça ! Murmure-t-il par la pensée en me tendant un flacon.
-Putain ! Mais qu'est-ce-que tu fais là ? Tu vas te faire repérer... Je réponds en gueulant.
-Ne t'en fais pas pour moi. Fais boire ça à ta dirlo', elle oubliera que tu lui as parlé du Wonderland, et elle dira tout de même à tout le monde que tu as été adoptée.
-Comment tu savais que j'en avais besoin dans l'immédiat ?
-C'est Blue et Jumonji qui l'ont su. Tu sais que l'étendue des pouvoirs de l'un et que l'intuition de l'autre sont impressionnantes. Donc ils m'ont dit de t'espionner et de te donner un coup de main. Alors file-lui ça et rejoins-moi prés du terrier au plus vite. »
À peine a-t-il fini sa phrase qu'il détale avec sa fidèle Vitesse Extrême dans les bois. Je ferme doucement la fenêtre pour ne pas éveiller les soupçons de Mme. Kingston, même si je pense que c'est déjà fait, et retourne m'asseoir. Sur son bureau, une théière est posée. Profitant qu'elle ne regarde pas, je verse du thé dans une tasse, et le contenu du flacon dans l'autre. La fameuse Potion d'Oubli. Je lui tends et dis tristement :
« Tenez, ça vous requinquera peut-être... »
Mme. Kingston me sourit, passe une main dans ses cheveux coiffés en chignon grisâtre négligé et me remercie en buvant le contenu de sa tasse. Croisant les doigts pour que ça ait fonctionné, je bois mon thé calmement. Au bout de quelques minutes, elle dit :
« Bon, retourne en classe Alice. Demain j'annoncerai à tes camarades que tu as été adoptée par Monsieur et Madame Lidell. J'espère que tu vivras heureuse avec eux. »
La fin de la journée approche à grands pas, le soleil commence à descendre doucement dans le ciel. Je ne suis pas retournée en cours. Je n'en voyais pas l'utilité. J'ai sagement attendu que 17h30 sonne, lorsque les élèves de ma classe sortent de leur ultime cours. Je sais que Kuro m'attend mais je n'ai toujours pas tenu ma promesse...
« Regardez qui est de retour ! L'Inutilité de la classe ! »
Il m'avait pas manqué celui-là... Je me tourne et vois bien sûr Alois et toute sa clique. Ils affichent tous un sourire mauvais au coin de leurs lèvres, tous plus hautains les uns que les autres. Ils sont tellement pathétiques, c'est hilarant.
« Alois... fiche-moi simplement la paix, tu veux ?
-Pourquoi ? C'est tellement plus amusant de t'agacer ! Dit-il en ricanant, me poussant en un coup d'épaule, ce qui a eu le mérite de faire rire cet abruti de Vivien.
-Toujours en train de me chercher... Je vais finir par croire que tu m'aimes bien. »
Alois a sursauté de dégoût suite à cette phrase, ce qui m'a fait sourire. Je jette un rapide regard à son gang, qui est aussi minable que lui : Kanagushi lève les yeux au ciel en entortillant sa tresse entre ses doigts, Riku et Kamiya font encore et toujours des messes basses, Vivien me tire la langue insolemment et Ikkyu reste bien droit en me toisant, tenant son sceptre. Ils ne changeront décidément jamais.
« T'inquiète pas, sale enfant pourri gâté, je sais très bien que tu me détestes, que tu fais en sorte de manipuler tout ton petit clan afin de les monter contre moi, et que cette haine à mon égard ne risque pas de disparaître de si tôt. Mais n'oublie pas le plus important, Alois Trancy, je m'approche de lui et murmure, cette haine est réciproque. »
N'ayant pas envie de perdre plus de temps avec eux, je le pousse à mon tour en lui foutant un coup d'épaule dans la sienne et trace ma route. Avant de les abandonner pour de bon, je lance : « Au fait, sachez que ce n'est pas toujours le plus puissant qui gagne à la fin. »
Vous vous doutez bien que les seules réponses que j'obtiens sont leurs yeux ahuris, leurs chuchotements mesquins et leurs airs exaspérés. Mais je m'en fiche, je ne reverrai plus jamais ces petites pourritures nobles. Je serai enfin moi-même, loin du rejet et des moqueries.
Je sens soudainement un poids contre ma jambe droite, puis un autre sur mon pied gauche, et un autre dans mon dos. Ah, les Trois Canailles sont là ! Skelerex est à ma droite, debout et la joue appuyée contre ma robe. Marto est à ma gauche, assis sur mon pied et entourant ma jambe de ses petits bras. Et Bowser Jr. est sur mon dos et frétille de joie. Je ne pensais pas que je leur manquerais autant. Mais ce n'est pas le moment d'être triste, sinon je n'arriverai pas à les quitter définitivement...
« Alice ! Pourquoi tu n'étais pas là aujourd'hui ? Demande Bowser Jr. d'un air triste.
-J'étais un peu malade. Mais je vais mieux, ne vous en faites pas. »
Je prends les mains de Skelerex et Marto, gardant Bowser Jr. sur mon dos. En face de nous arrivent Ciel, Sena et Monta, accompagnés de Honey. C'est horrible, je n'arrive pas à regarder Monta en face sans que les larmes me viennent...
Honey s'approche de moi et me câline. Il a beau avoir un an de plus que moi, il m'arrive au ventre et a l'air encore plus jeune que les Trois Canailles.
« Alice, je me suis inquiété. Dit-il de sa voix si mignonne. J'ai cru que tu ne voulais pas venir à cause d'Alois qui t'a embêté hier...
-Oh non, ne t'en fais pas, dis-je en riant de bon cœur. Je me fiche complètement de ce qu'Alois peut me dire. J'assume complètement ma folie et tu le sais. Je passe au-dessus de tout ça, encore plus en ayant des amis comme vous. »
Tenant fièrement sa canne bleu nuit ornée d'un crâne brillant, Ciel me demande de sa voix monocorde : « Que faisais-tu dans le bureau de Madame Kingston, alors ?
-Rien de spécial. Elle m'a donné des médicaments pour que j'me remette sur pied et m'a fait une dispense pour le dernier cours auquel vous étiez, je mens en me grattant la nuque.
-Tu te débrouilles toujours pour te mettre dans des situations bizarres ! Lance Monta. »
Il rit de bon cœur en passant son bras autour de mon épaule et en se grattant le nez avec son pouce décoré de sa fameuse émeraude taillée en sphère. Je le regarde sans un mot, m'efforçant de lui décrocher un sourire alors qu'au fond de moi je suis bouleversée. J'aimerais tellement lui dire que je suis sa sœur jumelle. Mais je ne le peux pas... Je ne le reverrai plus jamais, je n'en reviens pas. Pour éviter de pleurer, je liste nos nombreuses différences physiques. Il est petit alors que je suis grande. Il a un petit nez écrasé (avec un éternel pansement dessus) contrairement au mien. Il a aussi des sourcils beaucoup plus épais, même si les miens le sont pas mal pour une ''lady''. Et il a un visage rond alors que le mien est long.
« Ça ne va pas Alice ? Me demande-t-il de sa voix légèrement cassée, haussant un sourcil interrogateur en me lâchant l'épaule.
-Oh, si, si ! J'étais perdue dans mes pensées. Je lui fais un clin d’œil. Tu n'as pas l'habitude depuis le temps ? »
Il me sourit de nouveau et secoue doucement la tête de droite à gauche, ce qui veut dire « Tu es incorrigible, Alice ! ». Soudain, je tape dans mes mains et m'exclame :
« Bon, et si ce soir vous rentriez un peu plus tard chez vous et que je finissais de vous raconter mon rêve ?
-Oh oui, pourquoi pas ? Dit Sena tout sourire. Je me chargerai de raccompagner les Trois Canailles chez eux. »
Ah, ce Sena, il est toujours en train de courir de droite à gauche pour rendre des services aux autres. C'est un garçon en or. Je me tourne vers Monta, qui lève ses deux pouces, satisfait. Honey aussi semble apprécier l'idée, étant donné qu'il est déjà assis sur le banc en train d'attendre que je commence. Je regarde alors Ciel, qui lâche un soupir. Il finit par esquisser un micro-sourire et murmurer :
« Après tout, j'ai toujours voulu savoir quel secret pouvait bien cacher ton imagination. »