Le nouveau role de TK

Chapitre 9 : Où est Carlos

881 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 1 mois

T.K. se réveilla en sursaut.

Le plafond blafard d'une chambre d'hôpital l'accueillit sans douceur. L’odeur d’antiseptique lui piqua les narines, l’aidant à recoller les morceaux flous de sa mémoire. Puis, tout revint, d’un coup.

Violent.

L’accident.

Le crissement des pneus.

Carlos, inconscient.

Le cri de l’homme.

Le coup de feu.

Nancy, penchée sur lui, le front plissé, ses mains gantées pressant un bandage contre son front.

T.K. se redressa trop vite. Une douleur aiguë lui transperça l’épaule et il étouffa un gémissement.

Wow, tout doux, cowboy, lança une voix familière.

T.K. tourna la tête et aperçut Owen, assis sur une chaise à son chevet, un café fumant entre les mains, le regard inquiet dissimulé derrière un sourire faussement détendu.

- Papa ?

Owen posa rapidement le gobelet sur la petite tablette, puis s’approcha.

- Ou est Carlos ?

- Deux chambres plus loin, expliqua son père. Il va bien. Il a pris un sale coup, mais il est entre de bonnes mains. Il à passé un scan, pas d’hémorragie, pas de lésions internes.  il va s’en sortir.

Les yeux de T.K. s’embuèrent sans prévenir. Il serra les mâchoires pour ne pas flancher.

— Et toi ? reprit Owen doucement. Comment tu te sens ?

- Je vais bien, marmonna TK. Et Jonah ?

- Judd et Grace viennent de prendre le relais pour la nuit. Andréa est au chevet de Carlos.

T.K. hocha lentement la tête, les traits encore tirés par la douleur et l’angoisse.

— Je veux le voir… murmura-t-il. Carlos.

— Tu pourras, fiston. Mais repose-toi un peu avant. T’as perdu connaissance, t’as une épaule bien amochée et une commotion légère. On te garde en observation au moins jusqu’à demain.

— Je veux juste m’assurer qu’il est là… qu’il respire…

La voix de T.K. se brisa sur les derniers mots. Owen baissa les yeux un instant, le cœur serré. Puis il posa à nouveau sa main sur celle de son fils, la pressant doucement.

— Il est là, T.K. Il respire. Il va s’en sortir. Et il sait que t’es là aussi.

- Non, je veux y aller, insista TK en tassant les drap.

Owen poussa un soupir, jeta un coup d’œil vers la porte, puis revint vers T.K., vaincu d’avance.

— Bon… ok. Mais tu attende que je revienne avec une chaise roulant.

- Je peux marcher, bougonna TK.

— Ah ouais ? Tu peux marcher ? Super. Alors explique-moi pourquoi tu trembles rien qu’en essayant de repousser une couverture.

T.K. serra les dents, mais ne répondit pas. Il n’en avait tout simplement plus la force. Son épaule hurlait, ses jambes lui semblaient faites de coton, et son front luisait de sueur froide. Mais ce n’était rien comparé à cette urgence dans sa poitrine, ce besoin viscéral de voir Carlos.

Owen soupira de nouveau, adoucissant sa voix.

— Je sais que tu veux être fort, fils. Et tu l’es. Mais être fort, parfois, c’est aussi accepter un peu d’aide. Je vais chercher la chaise. Deux minutes. Pas plus.

T.K. resta là, la tête renversée contre l’oreiller, luttant contre les vertiges. Il ferma les yeux un instant, inspira profondément, essayant de garder les émotions à distance. Mais dès qu’il rouvrit les paupières, c’était Carlos qu’il voyait. Son corps inerte, le sang sur sa tempe, sa main froide entre les siennes. Le choc. Le cri.

Il n’eut pas à attendre longtemps. Owen revint avec la chaise roulante, l’aida à s’installer sans un mot. Une fois bien calé, ils sortirent ensemble dans le couloir. Le silence n’était brisé que par le cliquetis lointain de moniteurs et le roulement feutré des roues sur le linoléum.

— Deuxième porte à droite, murmura Owen, ralentissant.

Devant la chambre, T.K. sentit son cœur rater un battement. Owen ouvrit la porte, révélant Carlos, encore endormi, son torse qui se soulevait régulièrement, sa main posée sur le drap blanc.

Andréa leva les yeux, surprise, puis compréhensive.

— Je vais vous laisser seuls un instant, dit-elle en effleurant l’épaule de T.K. au passage.

T.K. se retrouva enfin là où il voulait être. Il attrapa doucement la main de Carlos et la porta à ses lèvres.

— Je suis là, mon cœur. On est encore là. Ensemble.

T.K. resta immobile, serrant la main de Carlos comme pour lui transmettre toute sa force. Son souffle était irrégulier, ses paupières lourdes, mais peu à peu, le mouvement léger d’un doigt, un frémissement du front, éveillaient un espoir fragile.

Puis, lentement, Carlos ouvrit les yeux. Un regard trouble cherchant celui de T.K., une lumière vacillante qui reprenait vie.

— T.K… murmura-t-il d’une voix rauque, presque étranglée. Tu es là…

Un souffle, un sourire tremblant naquit sur ses lèvres. T.K. sentit ses émotions éclater en lui, mêlées de soulagement et d’amour profond.

— Je suis là, Carlos. Je ne t’ai jamais quitté.

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