Le nouveau role de TK

Chapitre 8 : ON ne touche pas à ma famille

1182 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 1 mois

— Carlos ?! balbutia T.K., la voix étranglée par la panique.

Un grognement lui répondit. Carlos, la tête ensanglantée, bougea faiblement.

T.K. sentit un vertige le gagner. Il serra la main de Carlos qu’il avait toujours dans la sienne. Puis, il détacha sa ceinture et mis ses doigts sur la jugulère de son mari. Son pouls était lent, mais il était encore vivant.

T.K. essaya de pousser la portière de son épaule, mais une douleur fulgurante le cloua sur place. Son crâne tournait, la tête lourde, tandis qu’un filet de sang coulait de son sourcil, se mêlant à la sueur sur son front. Mais rien n’était aussi insupportable que ce silence inquiétant venant de Carlos, inconscient à côté de lui.

Il se tortilla avec effort, grimaçant, pour attraper son téléphone — mais il n’était plus dans la poche de son pantalon. La panique commença à monter.

Avec un grognement, il étira alors le bras, cherchant dans les poches de Carlos. Ses doigts tremblants effleurèrent le plastique froid : le téléphone, intact.

T.K. le sortit et composa le 911 d’une main qui tremblait autant pour la douleur que pour l’angoisse.

— 911, quel est votre urgence ? lança calmement la voix de l’opérateur.

— Je viens d’avoir un accident ! haleta T.K., la respiration saccadée. Mon mari est inconscient, je saigne, je... je crois qu’on a été percutés volontairement !

— D’accord monsieur, restez avec moi. Où vous trouvez-vous ?

— Route 47… juste après le pont de la rivière… une voiture nous a foncé dedans, j’ai pas vu la plaque, je… je crois qu’il a pris la fuite. Il a foncé sur nous !

Il jeta un regard rapide à Carlos, dont la tête reposait contre le montant de la portière, le visage ensanglanté. Son torse se soulevait faiblement, mais au moins, il respirait.

— Quel est l’état de votre mari ? demanda la voix de l’opérateur.

— Il... il ne répond pas. Il a perdu connaissance. Il a une entaille au front, je sais pas si c’est tout. Il a reçu le plus gros du choc…

T.K. sentit une brûlure le traverser de l’épaule jusqu’au flanc, mais serra les dents. Il devait rester lucide.

— Les secours sont en route. Une ambulance et une équipe des pompiers sont à moins de dix minutes. Restez avec moi.

T.K. serra plus fort le téléphone contre son oreille, sa voix toujours tremblante.

— Vous pouvez… vous pouvez demander à la police si les patrouilleurs sont toujours devant la maison d’Andréa Reyes ? C’est la mère de mon mari. J’ai des raisons de croire que la voiture qui nous a percutés… en veut à ma famille.

Un bref silence au bout du fil, puis l’opératrice reprit d’une voix posée, mais plus alerte.

— Très bien, monsieur. Je transmets immédiatement l’information aux autorités. Restez en ligne avec moi, s’il vous plaît.

T.K. ferma un instant les yeux, essayant d’ignorer la douleur lancinante dans son épaule et le bourdonnement incessant dans sa tête. Il leva à nouveau les yeux vers Carlos, toujours inconscient. Une goutte de sang s’échappait lentement de sa tempe et traçait un sillon rouge sur sa joue.

Puis, T.K. vit au loin les phares d’une voiture. Elle ralentit. S’approcha lentement. Puis s’arrêta à quelques mètres de l'épave.

Son cœur s’accéléra brutalement.

Et si c’était lui ?

Et si c’était le même type qui avait foncé sur eux ?

T.K. sentit la peur lui remonter dans la gorge comme une vague acide. Il n’avait plus le souffle pour crier, plus la force pour courir. Mais il avait encore la volonté de protéger Carlos.

Sans réfléchir, il tendit le bras vers le coffre à gants. Ses doigts tremblaient, butaient contre des papiers, un stylo, puis rencontrèrent enfin le métal froid et lourd de l’arme de service de Carlos.

Une lueur de détermination traversa son regard embué de douleur.

Tu touches pas à ma famille. Pas encore.

Il ferma les yeux un instant, inspira profondément — malgré la douleur cuisante dans son épaule — puis se glissa maladroitement vers la banquette arrière, en grognant de douleur. Chaque mouvement était une torture, mais il refusa de lâcher prise.

De son autre main, il ouvrit la portière arrière dans un cliquetis.

L’air glacial de la nuit s’engouffra dans la voiture. Et avec lui, le silence pesant. Seuls les faibles gémissements de métal tordu et le souffle irrégulier de Carlos lui rappelaient qu’il n’était pas encore seul.

T.K. sentit son sang se figer dans ses veines.

Ton mari a tué ma sœur ! hurla l’homme, la voix tremblante de rage. Je ne vais pas rester là sans rien faire ! Je vais lui enlever sa famille !

Et dans un mouvement rapide, il sortit une arme de la poche de son sweat à capuche.

T.K. n’hésita pas. L’adrénaline prit le dessus sur la douleur.

Il hurla :

Non !

Puis il appuya sur la détente.

Le coup partit.

L’écho du tir résonna dans la nuit comme une déchirure.

L’homme chancela, l’arme tombant de ses mains. Il tomba à genoux, puis s’écroula face contre terre, à un mètre de la voiture.

T.K. haletait, l’arme toujours levée, incapable de croire ce qu’il venait de faire.

— Mon Dieu… mon Dieu…

Il baissa lentement le bras, sa main tremblant violemment. Le métal de l’arme lui brûlait presque la paume. Sans réfléchir, il la jeta dans l’herbe détrempée, loin de lui, comme si elle pouvait encore mordre.

Puis, dans un souffle haletant, il leva les yeux et aperçut enfin les gyrophares. Bleus. Rouges. Un déluge de lumière qui fendait la nuit.

Il tituba, chaque pas lui coûtant, jusqu’à la portière côté passager. Carlos… Il devait sortir Carlos…

Ses doigts tremblaient en tentant de déverrouiller la ceinture. Le visage de Carlos était pâle, ses lèvres entrouvertes. Il respirait, mais doucement. Trop doucement.

— Reste avec moi, bébé… supplia T.K., le souffle court.

Puis, une voix familière le fit sursauter.

T.K.! cria Tommy, surgissant de la pénombre avec un brancard et une lampe frontale.

— Il… il respire, mais… murmura T.K., la gorge serrée.

Tommy posa une main sur son épaule, douce mais ferme.

— On s’en occupe maintenant. Tu peux souffler, T.K. T’as fait tout ce que tu pouvais.

Mais T.K. ne répondit pas. Ses yeux papillonnèrent. La tension, la douleur, le choc… Tout s’effondrait d’un seul coup. Ses jambes fléchirent.

— T.K. ? entendit-il avant de perdre connaissance. 

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