Le Coeur en Feu

Chapitre 12 : Mégas Feux

2682 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 07/03/2024 14:59

Depuis les funérailles de Tim et la fin de leurs congés forcés la 126e intervenait sur les mégas feux dans les collines du comté de Travis au nord d’Austin. Mégas feux provoqués par l’éruption volcanique qui avait eu lieu à Austin.


Les pompiers de la 126e intervenaient depuis des jours dans la poussière, une chaleur étouffante, humide et un soleil écrasant. Des conditions qui mettaient les corps de tous les soldats du feu à très rude épreuve. Il fallait boire énormément d’eau pour ne pas finir déshydraté en quelques heures.


Il fallait arroser les foyers, pelleter du sable, creuser des fossés, débroussailler au maximum sur des dizaines d’hectares et trouver le temps de grappiller quelques heures ou quelques minutes de sommeil dès qu’ils le pouvaient. Ils étaient sur le qui-vive en permanence de jour comme de nuit. Leur plus grande crainte ? Que le vent tourne et renforce les feux. 


Les mégas feux se caractérisaient par une intensité, une durée et une dimension hors normes et incontrôlables. En outre, ils avaient créé leur propre climat pour les soldats du feu qui se trouvaient au pied des collines ; une chaleur moite, humide et insupportable. De hauts et larges pyrocumulus et pyrcumulonimbus aussi appelés « Dragons cracheurs de feu » s’étaient formés au-dessus des collines. Les nuages de fumées étaient visibles à des kilomètres à la ronde. 


Malgré le travail acharné des pompiers de toutes les casernes du comté de Travis et même d’autres états les mégas feux persistaient. Le travail des pompiers consistant à mettre en oeuvre tous les moyens pour ralentir sa propagation ; son extinction étant pour le moment totalement exclue.


De par son expérience et sa carrière Owen avait été nommé responsable de plusieurs unités au sud des collines et menait un véritable bras de fer avec les mégas feux qui se consumaient de jour comme de nuit. Il fallait continuer la lutte et tenir bon pour ne pas que les feux deviennent meurtriers et ne fassent de victimes humaines en se dirigeant vers les zones habitées.


Les pompiers étaient les derniers remparts entre les collines en feu et les habitants d’Austin. 


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Allongé sur le dos sur un lit de camp, une main sous la tête TK était comme tous ses autres coéquipiers ; épuisé. Ils étaient dans ses collines depuis des jours. Leur ancienne vie leur paraissait bien loin. Et pourtant ils savaient qu’ils ne devaient pas lâcher le combat et continuer coûte que coûte. 


TK et Carlos s’étaient appelés tous les jours. Chaque fois que TK trouvait un temps de pause pour quelques minutes ou quelques heures de sommeil il avait appelé pour le tenir au courant de leur avancée. 


Hors les appels de son partenaire, Carlos ne pouvait suivre l’avancée des feux qu’à travers les informations. Or, les médias semblaient prendre un malin plaisir à rendre la situation encore plus dramatique qu’elle ne l’était et surtout insoluble. TK pourtant lui faisait chaque jour part de leurs avancées et de leurs petites victoires. 


Pourtant savoir son compagnon au milieu de ce brasier géant inquiétait Carlos plus que de raison. Après tout TK exerçait son métier et ce pourquoi il avait été formé. Néanmoins le policier s’inquiétait ; que pouvait les hommes face à un tel déchainement de la nature ? Mais Carlos s’inquiétait ; parce que TK attirait les ennuis en permanence comme s’il était un paratonnerre. 


TK prit son téléphone qui était en train de recharger. 


-Hey babe, dit faiblement TK alors que sa moitié décrochait à l’autre bout de la ville. 

-Hey mon cœur !

-Tu es au boulot ?

-Bébé il est 6h du matin, répondit Carlos un sourire dans la voix

 

La chaleur était si forte et la poussière si importante que les pompiers en avaient perdu la notion du temps. Ils ne distinguaient plus les jours des nuits. 


-Oh…j’avais pas remarqué. Excuse-moi…je t’ai réveillé ? 

-Non, pas du tout, répondit Carlos.

 

TK avait effectivement réveillé Carlos mais ce dernier, depuis son départ, ne dormait qu’à moitié. En outre il avait mis son téléphone au volume maximum pour être sûre de ne rater aucun appel de son copain ; de jour comme de nuit. 


-Alors cette nuit ? 

-Longue, murmura TK une main sur le front. On a réussi à contenir le feu à l’Est mais on s’inquiète surtout du vent qui s’est levé. S’il tourne il faudra tout recommencer à zéro. Des renforts de L.A. doivent arriver aujourd’hui. Ce qui veut dire qu’on en a encore pour un moment, soupira TK. 


Carlos pouvait entendre la fatigue dans sa voix. 


-Et toi hier ? demanda TK à son partenaire. 


Carlos s’appliqua à lui raconter sa dernière garde lui changeant les idées. Au son de la voix du policier TK sentit son esprit et son corps commencer à somnoler. 


-TK tu t’endors…s’écria soudain Carlos. 

-Hum… ? Mouais peut-être, répondit faiblement TK les yeux clos. 

-Repose toi babe, tu en as besoin…

-Je veux rester avec toi.

-Appelle moi tout à l’heure. 

-…T’aime…

-Moi aussi je t’aime Tiger. 

 

TK s’endormit profondément à ces derniers mots. 


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Ce que craignaient les pompiers depuis des jours avait fini par se produire ; le vent était en train de tourner. Ils devaient alors tenter une dernière action tout en haut des collines avant de voir réduit tout leur travail à néant. 


Toutefois un groupe d’adolescents et son éducateur se trouvaient sur le site au pied des collines et les feux risquaient de les emporter dans leur progression. Judd, Marjane et Paul furent donc affecté à leur sauvetage avec quelques pompiers de L.A. TK et Mateo, eux, furent affectés à l’action au sommet des collines avec un autre pompier de Californie ; Buck.


Tout en haut des collines c’était un spectacle de désolation qui s’offrait aux yeux des pompiers. Des centaines d’hectares avaient brûlés et noircis sous l’effet des flammes. 


Sur les crêtes les pompiers creusaient et débroussaillait la tranchée qui devait signer le ralentissement significatif des feux. 


Mateo écoutait avec amusement la petite bataille d’anecdotes que s’échangeaient Buck et TK. C’est alors qu’une voiture en flammes dévala la colline tout droit vers eux. TK poussa le pompier californien hors de sa trajectoire au dernier moment. TK faisait définitivement plus que de s’attirer des ennuis ; les ennuis étaient attirés par TK lui-même. Car qu’elle pouvait être la probabilité pour qu’une voiture en feu ne déboule de nulle part sur eux ? Aucune. Sauf si TK faisait partie de l’équation. Il s’avéra qu’un chien était à l’origine de l’incident hautement improbable. Chien bientôt rattrapé par son maître. Les ennuis étaient indubitablement attirés par TK. 


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En rentrant au camp de base ce soir-là ; TK, Buck et Mateo étaient satisfait de leur travail. Restait à savoir si le fruit de leurs efforts allait être récompensés. Ils oublièrent pourtant très rapidement leur journée harassante en apprenant qu’Owen et Hen s’étaient crashés en hélicoptère et ne répondaient plus à la radio.


TK était très inquiet pour son père. Le briefing s’était terminé par le refus du capitaine suppléant d’envoyer des hommes au cœur du brasier les chercher. Le capitaine suppléant attendait une accalmie pour mettre en place une stratégie. TK était fou de rage. Son père n’aurait peut-être pas le temps d’attendre l’accalmie. Même si TK savait pertinemment que son père aurait pris exactement la même décision ; il n’était pas comme son père. 


Assis sur un banc attenant aux tables de fortune qui leur servait de coin repas, TK appela Carlos. Il lui expliqua la situation la voix fébrile. 


-TK, s’il te plaît ne prend pas de décision irréfléchie. Ne te mets pas en danger, s’exclama Carlos

-C’est mon père Carlos…

-Je sais babe, mais tu n’aideras pas plus ton père en te mettant en danger de mort. Tu sais mieux que moi que ces feux sont extrêmement dangereux. Mais ton père à de la ressource, je suis sûr qu’il va trouver une solution, poursuivit le policier


Ces quelques mots furent le réconfort dont TK avait besoin. 


-Je dois raccrocher Chéri. 

-Je sais Babe. Sois prudent s’il te plaît. 

-T’inquiètes pas, répondit TK. 

-Je t’aime, termina Carlos.

-Moi aussi je t’aime. 


TK raccrocha en soupirant alors que Buck s’approchait de lui. Quelques minutes plus tard le pompier californien lui expliquait son plan pour aller chercher Owen et Hen. Plan consistant en un vol de camion de pompier et l’infraction aux ordres directs de leur hiérarchie. 


Qu’est-ce que Carlos lui avait dit ? De ne pas prendre de décision irréfléchie et de rester prudent. TK songea, en suivant Buck, que le policier allait être très énervé en apprenant qu’il ne l’avait pas écouté. 


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Après la nuit du sauvetage du Capitaine Strand et de Hen, le vent était miraculeusement retombé et les feux faiblissaient. La venue de canadair supplémentaires de tout le pays acheva de mettre fin aux mégas feux. Le soir venu la 126e pût enfin rentrer à la caserne après des jours sur le front de l’incendie. Des milliers d’hectares étaient partis en fumée et la biodiversité mettrait des mois voire des années à se remettre. Mais les pompiers avaient réussi leur mission ; contenir l’incendie et éviter les pertes humaines. 


TK arrivé à la caserne n’avait qu’une hâte ; retrouver Carlos. Il attrapa ses affaires, déclina l’offre de ses collègues de boire une dernière bière et courra à sa voiture. Il jeta son sac sur les sièges arrière. 


Arrivé chez Carlos la Camaro n’était pas garée devant la maison. Son policier devait encore être en service. Il ne l’avait pas prévenu de son arrivée imminente voulant lui faire la surprise de rentrer de sa mission plus tôt qu’il ne l’espérait. 


Il entra dans la maison, laissa tomber son sac et retira ses chaussures de sécurité. Tellement impatient il n’avait ni pris le temps de se doucher ou de se changer.


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En rentrant ce soir-là, un bond se fit dans la poitrine de Carlos en constatant que la voiture de TK était garée devant chez lui. Il ne l’avait pas prévenu qu’il rentrait ! 


Il glissait la clé dans la serrure et ouvrait la porte lorsqu’il constata les chaussures et le sac jetés tels quels dans l’entrée. Son Tiger était bien rentré constata-t-il avec un sourire. TK était aussi passionnée et bordélique que Carlos pouvait être un maniaque du contrôle et très ordonné. Ils s’accordaient pourtant très naturellement. 


Carlos vit que son pompier s’était endormi sur le canapé, un bras au-dessus de la tête, la bouche entrouverte. En t-shirt gris de la caserne, brettelles élastiques et pantalon jaune épais ; il s’était endormi tout habillé en tenue professionnelle. Les cheveux en bataille il avait des marques de suie sur le visage. Merveilleuse vision pour Carlos. 


Carlos sentit le stress et la peur quitter son corps. TK était rentré de garde. En vie. 


Il posa son sac dans l’entrée et s’approcha de son compagnon profondément endormi. 


-TK…murmura-t-il en posant doucement ses lèvres sur les siennes. 


Il sentait la fumée, le bois brûlé et la sueur. 


TK s’éveilla dans un soupir de satisfaction répondant avec gourmandise au baiser. 


-Bonjour babe, répondit le pompier. 

-Tu es dans un bel état dis-moi, murmura Carlos avec un sourire.

-Je t’attendais…


TK reprit les lèvres de Carlos. Il lui avait tellement manqué. 


-Viens te laver, tu es sale à faire peur, répondit le policier, tu vas détruire le revêtement du sofa. 


TK coula sa main sur sa nuque approfondissant leur baiser en soupirant. 


Il finit tout de même par suivre Carlos dans la salle de bain sachant ce dernier à cheval sur la propreté. 


TK alluma le ciel de pluie de la douche et retint Carlos qui s’apprêtait à quitter la salle de bain. 


-Viens par-là, murmura-t-il en attrapant son polo entre ses doigts. 


Il reprit sa bouche alors que Carlos glissait ses mains le long de ses hanches. Il lui retira son t-shirt gris de la caserne et dégrafa son pantalon jaune de pompier. Puis TK fit disparaître à son tour les vêtements du policier. 


Sous le ciel d’eau chaude, dans la douche italienne en pierre noire, peau contre peau TK et Carlos s’embrassaient. La langue de TK vint à la rencontre de celle de son policier alors que ce dernier lui mordillait les lèvres. 


Les mégas feux s’étaient éteints, le danger s’était éloigné de TK. Carlos retrouvait son amant presque avec douleur. Continuant de l’embrasser, il prit les mèches brunes entre ses doigts ; TK était de nouveau tout à lui. Son absence avait provoqué chez Carlos un manque émotionnel, physique, psychologique ; il avait besoin de l’avoir prêt de lui. 


Carlos le repoussa contre la paroi en pierre de la douche sans cesser de l’embrasser, sa peau nue contre la sienne. Il était électrisé par ses mains, son corps, sa bouche ; il voulait que jamais cela ne cesse. 


TK resserra son étreinte autour de son partenaire et ainsi rapprocher davantage son corps contre le sien. Il frissonna. Il aimait cet homme et se refusait à le perdre. 


Seul le clapotis de l’eau sur la pierre sombre de la douche ne vint troubler le peau à peau et les soupirs de TK et Carlos. 


Nus, ils glissèrent sur le sol de la douche sans cesser de s’embrasser. Carlos sur le corps de TK ne cessait de l’embrasser les bras de chaque côté de sa tête. Ils glissaient l’un contre l’autre dans une danse de corps et d’âmes. 


Au moment où ils ne firent plus qu’un Carlos se redressa au-dessus de son partenaire et passa une main sur son front et ses cheveux l’air très sérieux. 


-Je t’aime, murmura-t-il.


Ému, TK repris sa bouche en le prenant par la nuque. Resserrant ses jambes autour de lui ; il approfondit leur étreinte dans un gémissement de Carlos. 


Tout ne fût que magie et choc de sensations pendant de très longues minutes. 


TK céda dans un tremblement ses lèvres contre celle de Carlos alors qu’une larme glissait lentement sur sa joue. Ressentir autant de sensations et d’amour ne pouvait pas être humain…


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