Le Coeur en Feu

Chapitre 11 : Perdre l'un des siens

3827 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 05/03/2024 16:30

Ce jour-là, à Austin, un grand soleil et un large ciel bleu régnaient sur la ville Texane. Une magnifique journée se préparait. 


Pourtant Dame Nature décidait de se déchaîner sur la ville. Un volcan soi-disant éteint avait choisi de se réveiller et de créer le chaos sur toute la capitale Texane. 


Après avoir sauvé un père de famille au « Paradis des Familles », la 126e n’avait pas arrêté les interventions de l’après-midi. Le pire restait pourtant à venir. 


Aux alentours de 23h l’alarme retentit à nouveau dans les locaux de la 126e. Des étudiants d’une fraternité de l’Université d’Austin les avaient appelés en urgence. La piscine bouillonnait littéralement. 


A leur arrivée, une pagaille et un chaos indescriptibles régnaient dans les jardins de la fraternité. Il y avait des dizaines de blessés parmi les étudiants et les autres casernes de la ville avaient été appelées en renfort. 


TK arrêta rapidement de compter le nombre d’aller-retour qu’il effectua entre les jardins et les dizaines de camions de secouristes. 


Puis la piscine tourbillonnante et bouillante se mit à vomir des boules de feu et de lave créant une panique générale dans l’assemblée que les pompiers essayaient en vain de contenir.


Owen intervenait auprès du secouriste Tim après que ce dernier l’ait appelé en renfort pour évacuer un jeune homme dont les facultés de motricité semblaient touchées. 


-Capitaine Strand je vous présente mon ami Spence. Il a fait une mauvaise chute sur le toboggan. Du moins c’est ce qu’il veut que je dise à sa mère, s’exclama Tim alors qu’ils le plaçait sur le plan dur. 

 

C’est à cet instant que l’impensable se produisit. 


De nouvelles boules de feu furent à nouveau crachées du cratère situé dans l’espace aquatique. 


En levant les yeux, le Capitaine Strand se rendit compte qu’un de ces projectiles se dirigeait tout droit vers eux. Tétanisé alors que la fin semblait à quelques secondes de lui, Owen était dans l’incapacité de réagir. Toute réaction aurait été vaine au regard de la rapidité du projectile. A ses côtés Tim s’occupait toujours du jeune étudiant et ne vit rien arriver. 


La bombe de lave et de feu percuta le secouriste avec une violence peu commune le tuant sur le coup. 


-Tim, appela faiblement le jeune étudiant en médecine, Tim…


Quelques centimètres plus à droite et Owen était victime de l’éruption volcanique. Tétanisé il mit quelques secondes à réaliser ce qui c’était produit sous ses yeux. Tim recouvert de suie, une bombe de feu sur la poitrine, du sang sur le visage et le cuir chevelu ne respirait plus. 


-Homme à terre ! hurla finalement Owen dans sa radio, homme à terre !


Tous les éléments de la 126e relevèrent la tête en entendant la voix du Capitaine Strand. Tous éparpillés dans les jardins de la fraternité dans une pagaille indescriptible, ils étaient tous séparés. Impossible de savoir qui était blessé ou pire. Tous s’inquiétèrent pour leurs coéquipiers, leur famille. 


-Judd, hurla Owen en voyant son coéquipier à quelques mètres de lui. Tommy ? Tommy tu me reçois ? 

-Capitaine Vega j’écoute.

-Toi et Nancy partez avec l’ambulance et votre victime si vous en avez une. Emmenez les derniers blessés à l’hôpital. Et rentrez directement à la caserne !

-Owen qui est ce ?

-Fais ce que je vous dis !

-Ok.


Judd arriva en courant auprès de son capitaine et constata avec horreur le corps sans vie du secouriste auprès d’Owen. 


-Nom de dieu, murmura-t-il. 

-On ne peut plus rien faire, répondit Owen alors que son équipement lui semblait tout à coup peser 10kg de plus. Capitaine de la 126e au Capitaine de la 122e, je répète Capitaine de la 126e au Capitaine de la 122e…

-Capitaine de la 122e j’écoute, répondit son interlocuteur dans un grésillement.

-Homme de la 126e à terre, la 126e doit évacuer en totalité…

-Bien reçu Capitaine nous prenons le relais, une équipe médicale se dirige vers vous. Où êtes-vous exactement ?

 

Owen donna leur position et ordonna à toute l’équipe d’évacuer les lieux avec le premier camion et de rentrer à la caserne. Certains protestèrent mais Owen demeura ferme. Personne ne devait voir l’état de Tim. 


Une fois les secouristes de la 122e arrivés, ils ne purent que constater le décès de Tim ; Owen et Judd quittèrent à leur tour le lieu de l’intervention. 


Dans le camion, en rentrant à la caserne, le silence était lourd seulement perturbé par la respiration des deux hommes. 


Perdre un coéquipier en intervention était terrible, la pire perte que pouvait vivre un pompier en mission. D’autant qu’ils savaient que toute l’équipe les attendraient certainement de pied ferme. 


Judd comme Owen étaient choqués. Pour eux qui avaient si bien connu la perte de tous les membres de leur unité le choc était terrible. 


En arrivant dans la caserne, ils garèrent le camion. Toute l’équipe les attendaient. En voyant que Tim n’était pas avec eux Nancy fondit en larmes dans les bras de Marjane. Tout le monde baissa la tête. Il n’y avait pas besoin d’en dire plus ou même de dire quoi que ce soit. 


Très vite le bureau du Chef des pompiers de la ville arriva à la caserne pour interroger la 126e. 


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Assis autour de la table à manger ou sur le canapé de l’espace de vie commun plus personne ne parlait. Sur un banc Nancy continuait de pleurer silencieusement. Elle avait perdu son coéquipier, un frère avec qui elle travaillait depuis des années. Personne ne disait rien. 


-C’est la faute de personne, s’exprima Judd en se raclant la gorge.

-Je me demande s’ils ont déjà prévenu sa famille, s’écria TK. 

-Ils vivent dans le Maryland, répondit Nancy, il est venu pour finir ses études. Et il a fini par rester là. Il voulait leur rendre visite l’année dernière mais il a pas pu avec le confinement. Je crois que ça fait deux ans qu’il n’est pas retourné là-bas. Pourquoi on l’a laissé sur place ? Pourquoi ? On aurait fait ça avec personne d’autre ! 

-Il y a une raison, répondit Owen, quand l’un de nous est tué en intervention une autre équipe vient prendre le relais. C’est comme ça. C’est la procédure.

-On est censés faire le maximum jusqu’aux portes de l’hôpital ! On a été formés à ça ! Pas à arrêter les soins ! On aurait dû rester auprès de lui et tenter de le réanimer ! s’exclama Nancy des larmes sur les joues. 

-Il était en lambeaux, on pouvait plus rien pour lui Nancy, répliqua Judd. 

-Je suis désolé, termina Owen. 


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Après les interrogatoires et les annonces de congé forcé TK monta à l’étage laissant les autres aux rez-de-chaussée pour prendre une douche, se changer et partir. Il était profondément choqué par la mort de Tim. C’était un gars bien, un bon coéquipier qui faisait son travail avec passion, gentil. 


C’était la première fois que TK perdait un camarade en intervention. A l’époque de l’attentat sur les Tours Jumelles il était bien trop jeune pour être pompier et depuis il n’avait jamais perdu personne.


Il ne savait pas comment réagir. Il était terriblement choqué. C’était comme un séisme émotionnel qui se propageait à travers lui. Pourtant ses yeux demeuraient secs ; il n’arrivait pas à pleurer. 


Sous le pommeau de douche il laissa l’eau couler sur sa tête, son visage, ses épaules. Il était comme anesthésié il ne savait pas comment réagir. Il était comme tétanisé. Il n’arrivait plus à réfléchir. Sa seule certitude était qu’il n’avait qu’une seule envie ; rentrer et retrouver Carlos. Le savoir bien vivant et le prendre dans ses bras. 

La perte du secouriste était comme la perte d’un membre de sa propre famille. Ce décès provoquait un vide énorme au sein de la 126e. C’était comme perdre un membre de son corps. 


C’était la première étape du deuil : le choc. Inévitable, indescriptible, inexplicable.

 


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Leur garde était officiellement terminée. Chacun devait rentrer chez lui. Attendre. Il était encore trop tôt pour comprendre, se reconstruire et avancer. 


Mateo partit courir, Paul et Marjane se rendirent à la salle de sport pour boxer, Judd rentra chez lui et se coucha auprès de sa femme, Owen bu un verre de tequila Caramel à ses pieds sur la terrasse alors que la ville était peu à peu recouverte de cendres, Nancy en pleurs rangeait les affaires de Tim tandis que Tommy alla chercher son chat pour l’accueillir chez elle. 



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Dans sa voiture qui le conduisait chez Carlos TK était dans un état d’hébétude. Sa mémoire le conduisit à la maison de son partenaire sans qu’il ne s’en rende vraiment compte. Arrivé sur place, il descendit de voiture et se dirigea vers la porte d’entrée en sortant ses clés. 


Entre le moment de l’alerte de l’intervention et de leur départ de la caserne plusieurs heures étaient passées. TK arriva donc chez Carlos à plus de 3h du matin. 


TK rentra doucement sur la pointe des pieds car il ne voulait pas réveiller Carlos. Mais son partenaire l’attendait assis dans les escaliers, les mains croisées, en le fixant du regard. 


Le central avait prévenu les équipes de Carlos de ce qui c’était produit sur le camp de la fraternité. Et Carlos avait été informé du décès du secouriste. Carlos avait été très choqué en apprenant la mort de Tim et il s’inquiétait pour TK. Perdre un collègue était très difficile. Et TK pouvait être sensible aux chocs émotionnels et traumatismes. Il avait attendu son compagnon la peur au ventre voulant le sentir dans ses bras bien vivant. 


TK en entrant dans la maison et voyant le policier aurait voulu courir se jeter dans ses bras. Mais le poids qui s’était abattu sur lui l’en empêchait. Il était épuisé, vidé. Chaque membre de son corps pesait une tonne. 


Il monta les quelques marches le séparant de Carlos en se tenant à la rambarde comme si au moindre mouvement il pouvait s’effondrer. 


TK se lova dans les bras de Carlos. Fermant les yeux écoutant sa respiration et les battements de son cœur. Le mexicain referma ses bras autour du pompier le serrant davantage contre lui, son nez et ses lèvres sur le haut de sa tête. Il le berçait doucement. TK s’accrocha à son partenaire comme à une bouée en pleine mer. En cet instant, il était le seul élément, la seule personne à le raccrocher au sol, à lui faire comprendre qu’il était toujours en vie. Il s’accrochait à lui alors que le désespoir l’envahissait. 



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Allongés l’un en face de l’autre dans le lit de Carlos, TK ne parlait pas. Pas un mot. Pas une larme. Il fixait le matelas tourné vers son partenaire. Carlos caressait doucement sa nuque sans cesser de le regarder. Son mutisme l’inquiétait mais par son propre silence Carlos signifiait à son partenaire qu’il était présent pour lui. Voir TK ainsi brisa le cœur de Carlos qui ne savait quoi lui dire pour le réconforter. Lui d’ordinaire si solaire était comme éteint, vidé de l’intérieur ; ce qui était terrible à voir pour le policier. 


-Je t’aime, murmura TK sans le regarder. 

-Quoi ? répondit Carlos qui n’était pas certain d’avoir entendu.

-Je t’aime, repris TK en le regardant dans les yeux. 

-TK tu…

-Je t’aime, insista le pompier.

-TK ça été une nuit difficile…répondit Carlos alors que son cœur s’enflammait pourtant à ces mots, tu devrais pas…


Le policier savait que son partenaire était toujours à fleur de peau et le moindre évènement pouvait prêter parfois à des réactions irrationnelles et précipitées. Il venait de perdre un collègue et prononcer ses mots pour la première fois à Carlos à cet instant perturba le policier même s’il avait rêvé de les entendre. 


Mais TK pris son visage à deux mains. 


-Je t’aime, redit-il, je veux pouvoir te le dire avant de mourir. Je t’aime…


A ces derniers mots sa voix se brisa et les larmes jaillirent enfin. TK était incapable de les arrêter. Cette mort avait brisé quelque chose en lui. Il n’aurait pas su l’expliquer mais c’était terrible. 


En disant ces mots à Carlos, des mots qu’il pensait et ressentait réellement c’était aussi l’expression pour lui de la peur de le perdre. Une peur animale, profonde, qui le prenait aux tripes. Bien sûr qu’il l’aimait ! De toute son âme, de tout son cœur et de chaque cellule de son être. Il ne pouvait plus se mentir, fuir ou se cacher. Il aimait cet homme qui était entré dans sa vie après un drame qui avait failli lui coûter la vie. Et ce soir-là, face à l’inéluctabilité de la mort il avait besoin de lui dire. Il devait lui dire son amour avant de manquer d’air et de sombrer. 


-Je t’aime, reprit-il dans un flot de larmes, je t’aime, il fallait que je te le dise…parce que…si je…si tu…

-TK calme toi, murmura Carlos en le prenant contre lui. 


Carlos était brisé de le voir dans un tel état. Il savait qu’il ne mentait pas en disant ses mots. La façon de les dire lui confirma qu’il les pensait réellement. Carlos était heureux de savoir qu’il partageait ses sentiments mais fatalement brisé de les entendre dans de telles circonstances et de voir TK dans un tel état de détresse. 


Son compagnon commençait à haleter contre lui comme s’il suffoquait. Carlos savait qu’il n’était pas loin de la crise de panique. 


-TK calme toi, chut…, je suis là, je ne vais nulle part, calme toi Tiger


Carlos prit son visage entre ses mains sans cesser de le regarder. 


-Je t’aime, dit Carlos à son tour, et je ne vais nulle part je te le promets...


Le policier prit doucement ses lèvres. Sans le savoir il utilisait les mêmes mots pour le calmer qu’utilisait la mère de TK dans son enfance et après ses overdoses. 


Peu à peu, contre Carlos, TK finit par se calmer. Saoulé de larmes, épuisé il s’endormit contre son partenaire le visage bouleversé marbré de rouge. 



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Le lendemain matin, en milieu de matinée, TK totalement épuisé dormait encore. Carlos s’était levé tôt pour aller courir. Il avait appelé son chef pour lui demander quelques jours qu’il récupérerait en heures de nuit en plus de ses gardes de 24h. Ne prenant jamais de congé et remplaçant nombre de collègues au pied levé sans rechigner Carlos faisait figure d’exemple auprès de sa hiérarchie. Les rares congés qu’il demandait étaient alors de fait rarement refusés. 


A 11h, Carlos monta à sa chambre avec une tasse de thé fumante. Dans la pièce plongée dans la pénombre TK dormait toujours. Seule sa respiration régulière se faisait entendre. 


Carlos entrouvrit un rideau laissant entrer un peu de lumière et vint s’asseoir au côté de TK en posant le mug sur la table de chevet. 


Il passa doucement sa main dans les cheveux de TK. 


-TK…murmura-t-il, Babe…

-Mmmh…

-Je t’ai monté du thé. Tu veux te lever ?


TK ouvrit difficilement les yeux. Il était dans un genre d’état comateux, le brouillard l’enveloppait. Il repensa à la nuit dernière et songea qu’il devait s’agir d’un cauchemar. Ça ne pouvait pas être vrai. 


-Carlos…

-Oui ? 

-Tim va bien n’est-ce pas ? C’était juste un cauchemar ? 

-Mon cœur je…


Une grimace de douleur tordait le visage de TK. Il était à bout de forces. Il se tourna dans le lit et ferma à nouveau les yeux. 


Carlos soupira en se levant, referma les rideaux et redescendit avec sa tasse. 



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Les autres pompiers de la 126e ne purent pas non plus se lever de la journée à l’exception d’Owen et Judd qui connaissaient ces douloureuses étapes pour se remettre. 


Nancy tout particulièrement était dans une grande souffrance d’avoir perdu son coéquipier ; elle était à bout de forces. Elle ne croyait pas au décès de son ami et frère d’armes c’était impossible. 


L’émotion qui suivait de près le choc et le traumatisme du décès soudain s’installa en chacun d’eux : le déni.



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Les obsèques de Tim devaient avoir lieu quelques jours après le drame. Pour autant les jours qui suivirent l’accident furent une épreuve pour tous. 


Owen invita la 126e ainsi que le mari de Tommy, l’épouse de Grace et Carlos pour un déjeuner en commun étant tous en congés forcés jusqu’à l’enterrement et la fin de l’enquête.


Nancy, épuisée, était méconnaissable. 


Au cours de ce déjeuner elle explosa de colère contre ses coéquipiers et ses deux capitaines. Elle leur en voulait d’avoir abandonné Tim. Pire que tout elle s’en voulait à elle-même de ne pas être restée auprès de son coéquipier. Elle eût des mots très durs envers l’ensemble de l’équipe et quitta finalement la maison d’Owen en claquant la porte. 


Au déni, succédait les affres de la colère dirigée vers les amis, vers soi-même, vers le monde entier. 



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En fin de semaine, sous une journée ensoleillée remplie d’ironie par un magnifique soleil les obsèques de Tim eurent lieu. 


Toute la 126e était habillée en tenue de cérémonie, leurs insignes barrés d’un ruban noir comme le voulait le protocole. Carlos était parmi eux. Il avait passé la semaine avec TK veillant sur lui. TK avait passé toutes les nuits serrées contre lui se réveillant hurlant parfois alors que de vieux cauchemars avaient refait surface. Il avait alors fallu à Carlos des trésors de patience et d’amour pour le calmer et l’aider à se rendormir. 


Autour du cercueil quelques membres de la famille de Tim, venus du Maryland étaient présents. Notamment sa mère, une petite femme replète au visage accueillant se tenait fière et droite alors que le prêtre déclamait l’oraison en l’honneur de son fils mort en intervention. Toute l’équipe de la 126e se tenait derrière elle et la famille de Tim, silencieux, en tenue d’apparat. 


Après l’oraison vint la remise du drapeau américain plié en forme de triangle. 



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Après la cérémonie tous se retrouvèrent à la caserne où quelques collations et des boissons avaient été disposées sur la table où l’équipe partageait d’ordinaire ses repas quotidiens.


Le portrait de Tim était venu rejoindre celui des autres pompiers de la 126e morts en intervention sur le mur d’honneur de la caserne remis en état par Owen à son arrivée. 


Une bière à la main, Nancy fixait la photo alors qu’une larme coulait silencieusement sur sa joue. Toute l’équipe la rejoignit en la prenant par les épaules. 


Il allait falloir guérir, avancer, recommencer, et continuer à vivre malgré tout. Ces étapes seraient jalonnées par la tristesse, la résignation, l’acceptation et enfin la reconstruction qui constituaient inévitablement le deuil. 



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A l’étage, assis sur un des lits de la chambrée de la caserne TK avait ressenti le besoin de s’isoler de l’assemblée.


-TK ? 


Entendit-il derrière lui. 


-Je suis là bébé. 


Carlos s’approcha de lui voyant ce dernier la tête entre les mains. Il s’accroupit face à lui en posant ses mains sur ses cuisses.


-Ça va ? murmura Carlos. 

-J’avais besoin de m’isoler un peu, répondit doucement le pompier. 

-Tu veux que je te laisse ?

-Non, répondit TK en relevant la tête. 


Il passa doucement sa main sur sa joue et son menton en souriant faiblement. 


-Je t’aime tu sais, murmura TK. 

-Je sais, répondit Carlos. Moi aussi. 


TK déposa ses lèvres contre les siennes après avoir enroulé ses bras autour de sa nuque. 



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Au rez-de-chaussée le chef des pompiers d’Austin après avoir présenté ses condoléances à la famille de Tim intima Owen de le rejoindre. L’irruption volcanique qui avait eu lieu quelques jours plus tôt avait cette fois-ci crée des mégas feux dans les collines et la vallée du Comté de Travis. 


La 126e devait quitter son congé forcé. L’enquête était terminée. Le chef avait besoin de toutes les forces et pompiers disponibles. La 126e en ce qui concernait tous ses pompiers devaient se rendre sur les lieux de l’incendie et tenter d’endiguer la catastrophe qui risquait de raser le comté et la ville d’Austin. 


La 126e devait reprendre du service. 

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