Le Coeur en Feu
Chapitre 10 : Les cheese balls de la discorde
3131 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 03/03/2024 01:07
Malgré le bonheur naissant de TK et Carlos le monde lui, courait tout droit vers une pandémie mondiale. L’épidémie de Covid-19. Une infection s’attaquant aux voies respiratoires et aux poumons ; créant des détresses respiratoires et dont personne ne connaissait la véritable origine.
Néanmoins très vite le monde devint fou ; paranoïa et suspicion avant que les confinements et une économie mondiale à l’arrêt ne leur succède.
La pandémie avait mis la vie de tous entre parenthèses. Et au départ sans réelle connaissance du virus et sans vaccin chacun devait se protéger du mieux qu’il pouvait.
La 126e ne fût pourtant, elle, jamais confinée et ne travailla jamais autant que pendant l’épidémie. Tout comme Carlos et les équipes de la police d’Austin qui avait vu une hausse de la criminalité dans la ville avec les confinements.
Gwyn la mère de TK et ex -épouse d’Owen avait débarquée avant la pandémie en apprenant que TK s’était fait tirer dessus. Elle avait ensuite été bloquée par le premier confinement.
TK et Carlos avaient dû espacer leurs visites suite au premier confinement mais aussi en raison des services à répétition de TK et Carlos. Ils s’appelaient et s’écrivaient tous les jours. TK comme l’ensemble du reste de l’équipe soumis à une pression intense et un travail ininterrompu commençait à s’épuiser.
Ce soir-là après une énième intervention chez un habitant d’Austin en détresse respiratoire qui avait dû être évacué vers l’hôpital qui possédait encore de rares lits en réanimation, TK était épuisé. Cela faisait 10 jours qu’il n’avait pas vu Carlos et qu’ils enchaînaient tous des gardes. Il vivait pratiquement à la caserne. Épuisé il s’endormit dans le camion en revenant à la caserne comme Marjane et Mateo.
Owen leur donna congé pour la nuit jusqu’au lendemain 12h. Il avait besoin d’avoir des pompiers frais et dispos.
Assis sur son lit TK sortit son iPhone.
De : TK Strand : Bébé, je peux venir passer la nuit chez toi ?
De : Carlos Reyes : Bien sûr :D tu as mangé ?
De : TK Strand : J’arrive. J’ai pas vraiment faim, t’embête pas…
De : Carlos Reyes : Je t’attends.
Depuis le début de la pandémie, TK et Carlos avaient convenu d’un rituel lorsque TK rentrait chez Carlos. Il devait quitter ses vêtements de service dans le garage. Tout partait immédiatement à la machine et TK devait se faire une première douche désinfectante dans le garage avant d’entrer dans la maison. Ils ne voulaient prendre aucun risque. Et au moindre soupçon ou moindre symptôme c’était la quarantaine pour l’un comme pour l’autre.
Ce soir-là en arrivant dans le garage TK était épuisé. Il mit de très longues minutes à réaliser sa besogne de sécurité pourtant indispensable.
-Hey babe, l’accueillait Carlos en le prenant dans ses bras alors qu’il entrait dans le salon.
-Hey, souffla le pompier en l’embrassant.
Carlos remarqua tout de suite qu’il était à bout. Il avait de larges cernes noires sous les yeux et il était très pâle.
Au milieu de la brume de la fatigue TK sentit malgré tout qu’une délicieuse odeur régnait dans la cuisine. Comme Carlos lui avait promis des mois plutôt il lui avait fait à dîner tous les soirs où TK était venu chez lui. Il prolongea le câlin avec Carlos son nez au creux de son cou. Il ferma les yeux et pris une longue inspiration. Dans ses bras il était chez lui, en sécurité. Carlos resserra son étreinte le nez dans les cheveux de TK. Ils ne s’étaient pas vus depuis 10 jours ce qui, malgré leurs jobs respectifs extrêmement prenant depuis le déclenchement de l’épidémie, avait été très difficile. L’un comme l’autre avait souffert de cette séparation forcée.
-Ça sent bon, murmura TK contre son partenaire.
-J’ai fait de la soupe de poulet, répondit Carlos.
Ils s’installèrent sur l’îlot de la cuisine de Carlos.
-Et ta journée ? demanda le policier à sa moitié en servant du liquide fumant dans deux bols.
-Encore 4 interventions pour des détresses respiratoires, répondit TK en soupirant. C’est super bon… Et toi ?
-Encore des infractions dans certains petits commerces de la ville. A croire que même une pandémie ne peut pas mettre fin à la criminalité. Tu reprends à quelle heure demain ?
-Mon père nous a donné congé jusqu’à 12h, répondit TK.
-Tu vas bien ? s’inquiéta le policier.
-Honnêtement ? Je suis épuisé, répondit le pompier en prenant sa tête entre les mains. Je crois que je pourrais m’endormir là ; au-dessus de mon bol de soupe.
Ils terminèrent leur dîner en silence envahis par la fatigue.
-Viens te coucher, murmura Carlos en prenant TK dans ses bras son torse collé contre son dos.
TK avait déjà les yeux fermés le menton appuyé dans ses mains alors que Carlos débarrassait leurs bols.
-Mmmh…
TK se traîna jusqu’au lit de Carlos et après avoir quitté ses chaussures de sport se coucha tout habillé. Il n’en pouvait plus. Il ne voyait pas le bout de cette pandémie et se demandait comment la caserne et le monde allait pouvoir s’en sortir. En débardeur et short gris Carlos le rejoignit alors que le pompier enfoui sous la couette s’était endormi. Seuls ses yeux et ses cheveux dépassaient des draps. Il se coucha près de lui en souriant. Quand il s’endormait ainsi il ressemblait à un enfant. Carlos se glissa face à lui et le pris dans ses bras, ses lèvres contre son front, passant et repassant sa main dans son dos. TK poussa un soupir dans son sommeil en se collant à la chaleur de son partenaire.
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Le lendemain matin TK se sentait moins fatigué sans pour autant être totalement reposé. Face à lui Carlos dormait encore profondément. Reprenant seulement à 12h ils n’avaient pas mis de réveil.
TK regarda son partenaire avec tendresse. Il caressa son visage en prenant son menton entre ses doigts. Il le trouvait magnifique.
10 jours sans le voir avait été difficile à supporter pour TK même s’ils avaient tous deux étés très occupés. Plus le temps passait et moins TK ne supportait les séparations d’avec Carlos. Il avait besoin de le voir chaque jour, d’entendre sa voix, l’entendre lui raconter ses journées, l’embrasser, sentir ses bras autour de lui. TK avait besoin de vivre tous ces instants du quotidien comme il avait besoin de respirer.
TK sentait aussi que ses sentiments pour le policier grandissaient.
En se tournant il se mit sur le dos une main sous la tête en fixant le plafond.
TK sentait que ses sentiments évoluaient. Il en avait peur mais c’était pour une fois une bonne peur. Une peur positive qui l’inquiétait pourtant. La peur du rejet était toujours présente et surtout est-ce que Carlos partagerait ses sentiments ?
-Je peux voir la fumée qui sors de tes oreilles d’ici, marmonna Carlos qui s’était réveillé pendant les tergiversations de TK.
Le pompier se tourna vers son compagnon avec un large sourire.
Ce sourire rendait fou Carlos. Quand TK le regardait ainsi il avait la sensation d’être le centre du monde. Il bénissait chaque jour qui lui permettait d’être aux côtés de cet homme. Il avait parfaitement conscience que ses sentiments évoluaient plus vite que prévu. Carlos tombait amoureux de ce pompier rencontré un soir de pluie torrentielle lors d’une intervention avec un nouveau-né qui avait terminé dans un arbre. Il tombait irrémédiablement amoureux de cet homme qu’il admirait et qui avait rendu sa vie exceptionnelle depuis qu’il y était entré avec fracas.
-A quoi tu penses ?
-Rien de sérieux, répondit TK en s’approchant pour l’embrasser.
-Tu avais l’air très sérieux il y a quelques minutes…
TK secoua la tête de droit à gauche en reprenant ses lèvres.
-Bonjour…
-Hey Tiger…
TK frissonna sous le surnom. Il fondait littéralement lorsque Carlos l’appelait ainsi.
-Tu viens courir avec moi ce matin ? demanda doucement Carlos en glissant ses doigts dans les mèches brunes.
-Ok mais d’abord tu traines avec moi au lit, répondit TK.
Carlos roula sur lui avec un rire.
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Cette après-midi-là la fine équipe de la 126e se réunissait chez Carlos pour jouer à des jeux vidéo et entretenir les relations sociales malgré la pandémie.
-Salut, s’exclama TK visiblement énervé après que Mateo lui ai ouvert la porte de Carlos.
-T’as les cheese balls au fromage ? demanda immédiatement le bleu.
-Non j’ai pas les cheese balls au fromage ! s’écria TK.
-Pourquoi ?
-Parce que tu vois, mon mec se donne beaucoup de mal pour nous préparer des en-cas sains. Il nous fournit un endroit sûr où nous réunir pour qu’on puisse maintenir un semblant de vie sociale en ces temps difficiles. Et je vais pas gâcher ce moment avec des cheese balls au fromage. Et accessoirement j’ai oublié, s’écria TK en refermant la porte du frigo après y avoir déposé ses achats.
TK déposa un baiser sur les lèvres de Carlos en prenant le plateau de fromage que le policier terminait de disposer.
-T’as pensé à prendre le jus d’orange ? demanda Paul focalisé sur sa partie de jeu vidéo avec Marjane.
-Ouais je l’ai.
-Donc t’as pensé au jus d’orange mais les cheese balls t’as zappé, protesta Mateo.
-Le bleu, tous les trucs de couleur orange sont pas rangés au même rayon dans le supermarché, répliqua Marjane.
TK les narines pincées eût un gros soupir.
-Oh tu m’as l’air stressé toi, s’exclama Carlos en le rejoignant.
-Ça se voit à ce point ?
-Je l’ai senti alors que j’ai pas levé les yeux une seule fois depuis que t’es là, répondit Marjane avec un sourire ironique.
-On peut pas passer à côté, compléta Paul.
-J’ai eu un peu de mal à sortir de la maison, répondit TK en s’asseyant sur le tabouret en cuir du salon, un grain de raisin à la main.
-Encore ? demanda Marjane.
-Ça continue ? compléta Paul.
-Un peu que ça continue, c’est même pire ! s’écria TK au bord de la crise de nerfs.
TK passa les minutes suivantes à leur raconter l’enfer à la maison depuis que ses deux parents étaient réunis sous le même toit.
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Une fois la 126e partie TK aidait à ranger et passait les assiettes à Carlos qui les mettaient dans le lave-vaisselle.
-TK ?
-Mmmh ?
-Tu sais pour tes parents, si la situation devient vraiment insupportable tu pourrais vivre ici ?
-Quoi ? demanda TK en suspendant son geste.
-Non mais ce que je veux dire, repris Carlos précipitamment, tu peux venir dormir à la maison plus souvent si tu veux…enfin je veux dire plusieurs soirs par semaine tu vois…tu peux laisser des trucs pour aller bosser…enfin tu vois…
Carlos avait malencontreusement lâché à voix haute ce qu’il pensait depuis plusieurs semaines. Mais demander comme ça devant le lave-vaisselle n’était vraiment pas ce à quoi il pensait. Carlos en avait très envie et ne comptait plus le nombre de fois où il avait voulu demander à TK d’emménager avec lui. Mais c’était ridicule, trop tôt. Il risquait de faire fuir son pompier. Cela lui avait échappé et il s’en serait mordu la langue.
-Qu’est-ce que tu viens de dire ? redemanda TK avec un sourire. Il voulait être sûr d’avoir bien entendu.
-Ce que je voulais dire, repris Carlos rougissant et en baissant les yeux, c’est que tu peux venir autant de soirs dans la semaine que tu veux si c’est vraiment insupportable chez toi.
-C’est pas ce que tu as dit, repris TK de façon cajoleuse en passant ses bras autour de son cou sans se départir de son sourire.
-Mais si c’est ce que j’ai dit, répondit Carlos en déposant un baiser léger sur ses lèvres avant de se détacher d’un TK qui avait l’air décidé à le cuisiner.
-Où est-ce que tu vas ?
-Je vais courir !
-A cette heure-là, s’exclama TK avec un rire. Et c’est pas ça que tu m’as dit !
Carlos s’échappa avant de craquer. Très mal à l’aise, il se sentait idiot de lui avoir demandé comme ça. Il aurait voulu faire les choses différemment. Surtout il avait peur. Peur que TK ne prenne peur lui-même et prenne la fuite.
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Ce-soir là à la caserne de la 126e tout le monde s’était réuni pour fêter l’annonce de la rémission du Capitaine Strand.
Carlos n’avait pas reparlé de sa proposition d’emménager à TK ; il n’avait plus rien dit à ce sujet. TK n’avait pas non plus remis le sujet sur le tapis car il savait que Carlos souhaitait lui demander à sa manière. TK ne voulait pas gâcher ce moment alors il attendait. Patiemment mais tout de même impatient.
Après le discours d’Owen, TK rejoignit Carlos dans la cuisine.
-Je trouve ça sympa que ta mère soit venue.
-Je trouve ça sympa que tu sois venu. Merci beaucoup mon cœur.
-Je suis surtout venu pour le gâteau, répondit Carlos faisant rire son partenaire. Alors ça se passe comment chez vous ? Finalement elle reste ?
-Étrangement l’ambiance est calme pour l’instant. On va voir combien de temps ça dure…
-Pourquoi tu dis ça ?
-Parce que je connais mes parents. Attends que la lune de miel se termine.
-Parfois elle se prolonge, murmura Carlos en fixant TK avec un sourire.
-D’ailleurs en parlant de parents, les tiens je les rencontre quand ?
-Je te ressers du punch ?
Cette fois-ci c’est Carlos qui paniquait. Bien qu’il fût dingue de TK il n’était absolument pas prêt à lui présenter ses parents. Il ne le ferait peut-être jamais d’ailleurs songea-t-il en s’éloignant avec le verre vide de son compagnon. Rien qu’à imaginer la tête d’Andrea et Gabriel alors qu’il…non ! Impossible…pensa-t-il en secouant la tête.
TK le regarda s’éloigner. Sa réaction cachait quelque chose. D’ordinaire c’était TK qui fuyait mais pas Carlos. Jamais. Il fronça les sourcils en se demandant ce que cela pouvait bien cacher.
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La soirée battait son plein. Toute la caserne était au rez-de-chaussée.
-TK ? appela Carlos en cherchant son partenaire.
-Je suis en haut babe !
Carlos monta les marches deux par deux rejoignant son compagnon aux vestiaires attenants à la salle de bain.
-Salut toi, murmura TK en voyant s’approcher le policier.
-Qu’est-ce que tu fais ?
-Je voulais me changer.
Carlos prit son visage à deux mains en le plaquant contre les casiers ses hanches contre les siennes. Il l’embrassa doucement en fermant les yeux.
-Quoi ? fit TK alors que Carlos le fixait.
-J’ai un truc pour toi, répondit doucement le mexicain.
-Ah bon ?
Carlos lui tendit alors un trousseau de clés.
-Pour les soirs où se sera trop tendu chez toi. Quand la lune de miel sera finie.
TK se mit à sourire en se mordant la lèvre inférieure.
-Tu me donnes tes clés ?
-On dirait bien oui, répondit Carlos.
TK sentait que son cœur allait exploser de tout ce bonheur. Cet homme était juste parfait. Il se demandait comment sa chance avait pu aussi bien tourner. Toujours en souriant il glissa ses bras autour de la nuque de l’homme qui venait de lui donner ses clés. Personne avant ne l’avait fait pour lui. Pas même Alex qu’il avait dû tanner pour avoir un tiroir sans parler de ses clés. Carlos lui avait ouvert toute sa vie sans questions. Recevoir ces clés était donc un très fort symbole pour TK.
Le pompier déposa ses lèvres sur celles de son partenaire trop heureux de son bonheur tout neuf. Carlos resserra leur étreinte ; TK toujours appuyé contre les casiers.
-Hey ! La distanciation sociale ! s’écria Owen en sortant de son bureau en les pointant du doigt.
TK éclata de rire.
Le Capitaine constata le sourire sur le visage de son fils. Il se fit la réflexion qu’il ne l’avait pas vu si heureux depuis des années. Carlos monta davantage dans son estime. Un homme qui pouvait faire sourire à ce point son fils gagnait toute son estime. Il redescendit à sa soirée rémission et « tumor cake ».
-On ferait mieux de redescendre, murmura Carlos.
-Sans doute, répondit TK ses mains englobant son visage caressant ses joues et sa nuque.
Il reprit tendrement ses lèvres.
En rangeant ses nouvelles clés il constata que sur l’anneau se trouvait un petit porte clé en forme de casque de pompier rouge et noir. TK trouvait cette attention adorable et extrêmement mignonne.
Il était en train de tomber amoureux.