Le Coeur en Feu

Chapitre 7 : Rythm of the night

2555 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/03/2024 11:00

TK passa sa garde dans une sorte d’euphorie électrisante. Il regardait son téléphone toutes les 5 minutes pour voir si Carlos ne lui avait pas envoyé un texto. En vérité, il se sentait totalement idiot et n’arrivait toujours pas à faire la part des choses entre ce qu’il voulait vraiment et ce qu’il ressentait. Mais la nuit dernière avait été tellement exceptionnelle qu’il ne savait plus où donner de la tête. 


Pour autant il était encore convaincu de faire le bon choix en refusant toute nouvelle relation. 


Le milieu d’après-midi arrivé, TK était frustré n’ayant toujours pas reçu de message de Carlos. 



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De son côté Carlos ne pensais qu’à TK. Son corps, son odeur, sa voix, ses mains, son visage lors de la nuit dernière. Impossible de se concentrer sur ses rapports ou sur ce que lui disait ses collègues. Avoir passé la nuit près de lui et se réveiller avec un homme comme TK dans les bras relevait du conte de fées. Le policier avait totalement été subjugué par la nuit qu’ils avaient partagé. Il ne pouvait penser qu’à TK. 


Dans quelle galère allait le conduire cette liaison ? Il poussa un soupir. 


-Carlos tu m’écoutes ? demandait un autre agent du poste. 

-Quoi ? s’exclama Carlos en relevant la tête. 

-Mais qu’est-ce que t’as aujourd’hui ? T’es complètement à côté de la plaque ! Faut arrêter de picoler la veille du service mon vieux, termina son collègue en quittant son bureau sans avoir obtenu de réponse à sa question.


Carlos avait l’esprit totalement ailleurs. Il ne savait même pas ce que lui avait demandé son collègue. 


Il se prit la tête entre les mains. Il avait besoin de réponses. Carlos sentait bien que l’intérêt qu’il portait à TK commençait à aller au-delà d’une simple liaison ou amitié. Pour cette raison, il avait besoin de réponses. Il avait besoin de savoir où ils allaient. Il avait besoin de déterminer ce qui demeurait de l’ordre du possible et de l’interdit. 


Il se rejeta en arrière sur sa chaise de bureau. Carlos allait devenir fou. 


Il en était à ce stade de la réflexion lorsque son portable émis un bip familier. Son cœur s’emballa en découvrant l’expéditeur. 


De : TK Strand : Boîte ce soir ? 

De : Carlos Reyes : Grave !

De : TK Strand : Ça t’embête si j’invite Paul à se joindre à nous ? Il s’est fait jeter aujourd’hui ça lui ferait du bien je pense…

De : Carlos Reyes : Avec plaisir ! 

De : TK Strand : Tu peux venir me chercher à la caserne ? Je termine à 23h30. 

De : Carlos Reyes : Ok je passerais vous prendre. Où tu veux aller ? 

De : TK Strand : Le Rain on 4th ? Comme ça ce n’est pas qu’un bar de mecs pour Paul. 

De : Carlos Reyes : Tu ne veux pas plutôt aller dans une boîte généraliste dans ce cas, plutôt que Queer ?

De : TK Strand : Il est transgenre et hétéro en fait…

De : Carlos Reyes : Ah d’accord ! Très bon choix le Rain alors.

De : TK Strand : Ok à ce soir alors :)

De : Carlos Reyes : A ce soir Tiger…


-Oh putain le con ! s’exclama à voix haute Carlos en réalisant la teneur de ses derniers mots. 


Le « Tiger » lui avait échappé et il ne pouvait pas effacer son message. Il se prit le visage à deux mains. Mais quel abruti… 


De loin sa coéquipière regardait depuis 5 minutes le petit manège de son collègue en se retenant de rire. Voilà une situation qu’il allait falloir éclaircir. Qu’est-ce que Carlos trafiquait pour avoir un air aussi benêt ?


-Reyes ! Qu’est-ce que tu trafiques assis tout seul dans ton coin ? s’exclama sa coéquipière avec un large sourire en s’asseyant sur le bord de son bureau. 


Carlos la tête dans les mains se redressa pour faire face à sa coéquipière.  


-C’est ton beau pompier qui te donne du fil à retordre ? 


Le policier ouvrit la bouche sans savoir quoi répondre. 


-Oh pitié tu crois que je ne vous ai pas vus pendant nos interventions ? On dirait que vous allez vous dévorer. Allez viens je t’invite à prendre un café et tu as intérêt à tout me raconter ! 



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TK avait attendu la fin de son service comme un lion en cage. D’autant que cette après-midi-là les interventions avaient été très rares. Il tournait tellement en rond qu’Owen à bout de nerfs l’envoya nettoyer le camion alors que ce dernier était déjà propre. 


TK vit arriver l’équipe de nuit avec soulagement. Il monta se changer et se recoiffer. Il mit sa chemisette blanche à empreintes noires. Il adorait cette chemise et il allait encore plus adorer voir Carlos lui enlever. Il ferma les yeux et frissonna rien qu’en y pensant. En repensant au Tiger glissé dans le dernier sms il n’en frissonna que davantage, un sourire aux lèvres. 


Il prit son téléphone, son portefeuille et ses clés mais laissa son sac dans son casier revenant pour une nouvelle garde dès le lendemain. 


Lorsqu’il descendit les escaliers pour sortir de la caserne, la Camaro était garée devant l’entrée, Carlos appuyé contre la portière passager les bras croisés. En t-shirt noir à col V et jean bleu brut TK le trouva définitivement trop sexy. 


-Salut, souffla TK au policier en s’arrêtant à quelques centimètres de lui se retenant de sauter sur ses lèvres. 

-Salut, répondit Carlos hypnotisé par les deux yeux bleus qui le fixait. 

-Paul arrive…

-Hum hum…


L’électricité et la tension entre eux fût immédiatement palpable. 



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-Salut les gars. Il se passe quoi ? s’exclama Paul Strickland en voyant les deux hommes contre la voiture bleue électrique.

-On t’attendait, répondit TK avec un sourire. 

-Ah ouais ? Pourquoi ?

-On t’emmène faire un tour.

-Ouais non, non, c’est…


En réalité Paul était épuisé et la journée qu’il venait de passer l’avait convaincu d’aller se coucher pour dormir pendant 3 jours d’affilé. 


-Je plaisante pas Paul, tu peux pas dire non, répliqua TK. 

-On va pas faire du bowling j’espère ?

-Non mec.

-Hey Carlos je suppose que t’es au courant pour moi ?

-Quoi ? Que t’es hétéro ? Mouais. Personne n’est parfait, répondit le policier avec un sourire à Paul. 


Le pompier de Chicago dû reconnaître que le policier avait un tact certain. Il était persuadé que TK l’avait mis au courant de sa condition mais pourtant cela ne semblait en aucune façon perturber le mexicain. 



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Pendant tout le trajet jusqu’au Club TK n’arriva pas à détacher son regard dans le rétroviseur de Carlos qui le regardait à son tour à intervalles réguliers. 

Se léchant la lèvre inférieure TK le déshabillait littéralement du regard. 


En entrant dans la salle du Club à moitié plongée dans l’obscurité à la suite de Paul, TK se rapprocha de Carlos, rompant la distance qui les séparaient, en le prenant par la taille. Carlos passa son bras autour de ses épaules la hanche collée à la sienne. Ce contact l’électrisa. 


Il ne pût pourtant s’empêcher de s’interroger sur la signification de ce contact. Il était tellement perdu qu’une sorte de paranoïa le consumait en permanence au contact du pompier. Qu’est-ce qu’il pouvait et ne pouvait pas faire ? 


Pourtant ce soir il ne voulait que profiter de leur soirée et de ces quelques minutes où ils apparaissaient aux yeux de tous comme ensemble. 

D’autant que dans ce club il s’agissait d’un lieu sécure pour eux, où ils pouvaient exprimer ce qu’ils ressentaient au grand jour et s’embrasser sans personne pour les juger. 


Ils dansaient tous les trois au milieu de la piste alors que les baffles crachaient en faisant vibrer le sol de la boîte les notes de « This is the rythm of the night » de Fedde le Grand. Paul ne tarda pas à se faire alpaguer par une jeune femme renversante. En riant TK le regarda s’éloigner alors que son ami avait retrouvé le sourire. Après tout c’était aussi la raison de leur venue ; faire penser autre chose à Paul dans un lieu safe


Carlos dansait bien. TK en était convaincu depuis leur première danse en ligne au bar texan. Ils dansèrent pendant de longues minutes où était-ce des heures ? TK perdit la notion du temps. 


En l’attrapant par la ceinture il le rapprocha soudainement de lui et plaqua ses lèvres sur les siennes. 

D’abord timide de par le fait d’être en public, Carlos finit par prendre son visage à deux mains et approfondir leur baiser toujours au rythme de la musique. 


La musique hurlait, la tension montait, il faisait une chaleur étouffante dégagée par les danseurs.

 

Une fine pellicule de sueur se déposa sur la nuque de Carlos due en partie à l’ambiance mais aussi au baiser fiévreux que TK s’appliquait à lui prodiguer. 

TK vint au contact de sa langue alors que ses deux mains glissaient le long de ses hanches pour le rapprocher encore davantage de lui. 


Carlos voulait tout oublier, toutes ses préoccupations, toutes ses interrogations et hypothèses. Il voulait TK pour lui, en entier et exclusivement pour lui. Leur baiser allait le tuer. Il haletait contre la bouche de TK pour reprendre son souffle, son front contre le sien, les yeux clos. Ils dansaient en rythme l’un contre l’autre sur la musique, désespérément accrochés l’un à l’autre au milieu d’une mer déchainée. Plus rien, ni personne n’existaient autour d’eux comme si une bulle les avaient coupés du reste du monde. 


Carlos reprit les lèvres de TK. Il ne ressentait plus aucun stress, ni aucune gêne à l’embrasser en public. Une fois qu’il y avait goûté il ne pouvait plus s’arrêter. TK glissa une main dans les cheveux de Carlos alors que ce dernier déplaçait ses mains sur les hanches de TK. 


Très vitre Carlos et TK sentaient qu’ils en voulaient et avaient besoin de plus. Il leur fallait quitter ce club. Mais que faire de Paul ? Pas question de l’abandonner. 


-Attends…Paul…s’exclama TK entre deux baisers. 


Sans lâcher TK, Carlos sonda la salle du regard. Paul était au bar avec la jeune femme en rose. 


-Viens, dit-il en l’entrainant à sa suite sa main dans la sienne. 


Paul en pleine conversation avec la jeune femme, un verre à la main les libéra sans protester. La soirée était pour lui aussi bien engagée. 



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TK plaqua son partenaire contre la porte d’entrée à l’intérieur de la maison. Dans l’entrée du lieu de vie de Carlos ils ne pouvaient plus se détacher l’un de l’autre. En lui dévorant la gorge Carlos déboutonna la chemise de TK en le gardant près de lui. Il ne pouvait pas se détacher de lui ; son odeur, son corps, sa chaleur, ses mains, sa peau légèrement humide de sueur après leur départ du Rain. 


TK avait eu une bonne intuition ; voir Carlos lui retirer sa chemisette allait le rendre dingue. 


Ils glissèrent le long de la porte, haletants, à bout de souffle. Carlos gémissait sous les assauts de TK. Il voulait plus que tout ce soir s’abandonner totalement. Il avait totalement foi en TK ; il lui faisait confiance. En cet instant il aurait pu lui confier son âme. 


Restés dans l’entrée, TK s’allongea sur le corps de Carlos après lui avoir retiré son t-shirt noir. 


Ce dernier s’assit en tailleur, TK à califourchon sur lui. Collés l’un à l’autre ils ne cessaient pas de s’embrasser ; les bras du pompier enroulés autour de sa nuque et ceux du policier autour de sa taille. Leurs corps se confondaient. 


Ce soir-là TK voulait mener la danse. Il suffit d’un regard de Carlos pour avoir son accord. Le jeune pompier voulait faire ressentir à son amant tout ce que ce dernier lui avait partagé jusqu’ici. 


Nus sur le béton froid, Carlos avait pourtant chaque centimètre de sa peau comme brulée au fer rouge. Les mains de TK semblaient être partout et nulle part. TK était de son côté totalement à l’écoute du corps de Carlos, en connexion absolue. 


Quand ils ne furent plus qu’un, les jambes de Carlos enroulées autour du corps de son amant il se cambra collant son corps à celui de TK, la tête renversée, les yeux clos, la bouche ouverte dans un cri silencieux. 


TK le serra un peu plus contre lui. Puis son esprit perdit complètement pied. Il ne savait plus où il se trouvait, il ne ressentait que son partenaire, sa peau et son souffle contre lui. 



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Allongés sur le sol de l’entrée ; Carlos sur le dos, TK la tête et un bras sur son torse ils reprenaient leur souffle et réintégraient petit à petit leurs enveloppes corporelles respectives. 


La main de Carlos montait et descendait à un rythme régulier dans le dos TK qui commençait à sentir ses paupières s’alourdir. La caresse était la plus délicieuse qu’il n’est jamais ressenti. Il se cala sur la respiration de Carlos. Il était apaisé, en paix, calme, serein comme si sa perpétuelle tempête intérieure s’était tue pour quelques instants à l’écoute des battements de cœur du jeune policier. Il se sentait heureux, à sa place, au bon endroit. Carlos resserra son étreinte contre lui, son nez dans les mèches de TK. Son odeur emplit ses narines dans un instant de calme et béatitude absolus. 


L’horloge du salon indiquait 4 heures du matin. 

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