Le Coeur en Feu

Chapitre 3 : Libre échange

1997 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 01/03/2024 09:51

TK avait un bon flair pourtant. Voilà plusieurs jours qu’il avait donné son numéro à Carlos mais rien, nada. Il avait du mal à saisir. 


En général, quand il donnait son numéro l’appel ou le texto ne tardait pas. Mais là il s’était visiblement trompé ce qui l’embêtait plus que prévu. TK aimait bien avoir raison. Surtout en matière de mec ! D’autant que ce Carlos n’avait pas l’air du genre à faire marronner les autres.


Est-ce que pour la première fois de sa vie TK s’était trompé ? 


Il se regarda dans la glace alors qu’il se lavait les dents. 


-Fais chier, marmonna TK en se rinçant la bouche. 



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Cette après-midi-là, la 126e avait été appelée par le Central pour une intervention dans un quartier résidentiel de la ville. Une dame avait signalé un incendie. 


Cependant, une fois arrivés sur place il n’y avait aucun incendie mais seulement un barbecue enfoui ; un « barbacoa ». La dame se révéla en plus raciste, homophobe, transphobe bref la totale. Owen eu donc recours à une arrestation citoyenne. 


La caserne emmena l’interpellée au poste de police. Marjane ne pût s’empêcher de rire pendant tout le trajet tandis que la vieille dame la fusillait du regard. 


-Agent Reyes ! s’exclama Owen en descendant du camion. Ça fait plaisir de vous recroiser. Et je vous amène une bonne citoyenne. 

-Oui le standard nous a prévenu, répondit le policier mexicain avec un sourire. 


TK repéra Carlos en descendant du camion à son tour. Mais cette fois-ci il était plus vexé dans son amour propre qu’enclin à lancer des œillades. TK choisis de rester en retrait au grand dam de Carlos qui cherchait son regard. 


Ah d’accord…songea le policier en fronçant les sourcils. TK avait littéralement l’air de bouder. 


Il confia la vieille dame à une collègue, pris son téléphone dans sa poche, alors que TK retournait au camion, et pianota rapidement un texto. 


TK sentit son téléphone vibrer dans sa poche intérieure alors qu’il s’apprêtait à remonter dans le camion à la suite de Paul. 


De : Carlos Reyes : « 540, Lynwood Avenue dans une 1h ? »


En découvrant le sms TK se remit à sourire. Il regarda dans la direction de Carlos qui compris instantanément sa réponse. 


TK avait justement une pause dans une heure ; le timing parfait. 



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En arrivant au 540, Lynwood Avenue TK aperçut Carlos qui l’attendait Ray ban noires sur le nez, appuyé, à sa voiture. Une superbe Camaro bleue. Il avait du goût. 


-Salut, s’exclama Carlos en voyant TK s’approcher de lui. 

-Salut.


TK suivit le policier jusqu’à sa porte d’entrée avant de l’attraper par le t-shirt pour le retourner vers lui. Une telle invitation ne nécessitait pas de discussion. Les deux hommes le savaient. La tension était palpable entre eux depuis quelques jours déjà et les regards lancés en intervention ne suffisaient plus. 


TK plaqua son partenaire contre la porte et se jeta contre sa bouche. Carlos coula une main sur sa nuque et avec l’autre ouvrit la porte avant de la refermer derrière eux. 


Carlos poussa le pompier contre le mur de l’entrée glissant sa langue contre ses lèvres. TK le repoussa contre le mur d’en face tout en enlevant sa chemise. Il embrassait divinement bien. 


Carlos finit par le repousser sur son canapé en cuir noir avant de retirer son polo en le fixant du regard. Carlos s’allongea sur TK reprenant sa bouche avec ferveur, mordillant sa lèvre inférieure déclenchant un gémissement de son partenaire. 


TK avait le corps en feu. Il roula sur Carlos et ils tombèrent tous les deux sur le sol du salon avec un rire. 


TK prit le visage de Carlos entre ses mains l’embrassant plus profondément alors que le policier glissait les mains le long de son dos jusqu’aux poches arrière de son jean. 


Le pantalon de l’un et l’autre ne tardèrent pas à voler à l’autre bout de la pièce. Carlos fit glisser la table basse plus loin d’eux et repris le dessus sur TK et s’allongea sur lui. 


TK n’arrivait plus à réfléchir. Carlos était vraiment très doué. Il se sentait en confiance comme cela lui était rarement arrivé. Il voulait oublier et s’abandonner complètement. Il ferma les yeux sous les caresses et les baisers. 


Mais c’était mal connaitre TK qui roula de nouveau sur Carlos alors que ce dernier reprenait sa bouche avec ferveur. TK embrassa son cou, descendit sur sa clavicule, le long de son torse, jusqu’à son bas ventre déclenchant un gémissement chez le policier. 


Carlos le pris par les aisselles pour le ramener vers lui avant de succomber et le fit passer sous son corps. 


Il sortit un préservatif du tiroir de la table basse et déchira l’emballage doré avec les dents. Sous lui TK à bout de souffle le fixait des yeux. 


Carlos se rallongea sur lui et prit ses lèvres plus doucement, plus tendrement. La première douleur passée, TK laissa totalement Carlos prendre le contrôle. 


Le froid du béton ciré venait compenser la chaleur que dégageaient leurs deux corps. Les mains accrochées à son dos, TK sentit la main de Carlos agripper sa cuisse. Il rejeta la tête en arrière subjugué à chaque mouvement de son partenaire. Carlos, les sourcils froncés, était concentré sur les sensations et le corps de TK dont il savourait chaque parcelle.


Enfin, TK sentit un raz de marée de sensations envahir chaque centimètre de sa peau et de son corps. Il allait devenir fou, sa peau le brûlait littéralement. Carlos reprit sa bouche ne pouvant plus se retenir bien longtemps. 



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-Waouh c’était vraiment le pied. Tu fais ça comme un dieu, s’écria Carlos allongé sur son canapé un bras sous la nuque. 

-Ah ouais ? répondit TK tout en se rhabillant et prenant un fruit dans la corbeille sur la table à manger. Tu te débrouilles toi aussi, dit-il avec un sourire.  

-Tu ne reprends même pas ton souffle ? Tu t’en vas déjà ? s’exclama Carlos en voyant TK se rhabiller à la va vite. 

-Ouais je dois bosser. 36 minutes pour faire 12 bornes ? s’écria TK en regardant son GPS. Je rêve ! La circulation est pire qu’à Manhattan ici ou quoi ?

-Hey, si tu veux on fait le 2e round et je te dépose. Il suffira de mettre les gyrophares et les sirènes, répondit doucement Carlos espérant retenir TK plus longtemps. 

-T’es adorable et très sexy mais tu vois, j’aime bien avoir un peu de temps à moi pour écouter de la musique avant d’aller au boulot alors…

-Je comprends. On s’appelle ? termina Carlos alors que TK quittait sa maison presque en courant et sans un au revoir. 



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TK savait qu’il s’était précipité pour partir. Il devait certes partir pour le travail mais avait encore largement le temps. Il aurait pu succomber à un 2e round au vu de l’excellente teneur du premier. 


Mais la vérité c’était qu’il avait paniqué. En voyant Carlos rouvrir les yeux au-dessus de lui après un dernier baiser à la fin de leurs ébats TK était brusquement revenu à la réalité. Carlos l’avait embrassé une dernière fois avec une telle tendresse…


Et TK était brusquement revenu à la réalité. 


Il venait de faire l’amour avec un homme qui n’était pas Alex. Il savait qu’entre eux tout était terminé mais il avait la sensation de l’avoir trompé. Il avait paniqué, son pouls s’était accéléré. 


Il n’avait jamais sauté aussi vite dans son jean alors que Carlos en boxer s’alanguissait sur son canapé en vantant ses mérites. TK avait paniqué. Il aurait parfaitement pu rester pour un 2e round. Le pire c’est qu’il aurait aimé rester. Il se serait mentit à lui-même s’il ne s’avouait pas qu’il avait adoré leur étreinte. Carlos faisait plus que se débrouiller. Largement plus.


TK frissonna en montant dans sa voiture. Les deux mains sur le volant il colla son front contre ce dernier, des flashs de ce qui venait de produire lui revenant à l’esprit. Il n’était pas disponible, il ne pouvait pas faire ça. Alex lui revint en mémoire et il eût encore davantage la sensation de le trahir. La sensation était terrible et lui enserra le cœur. Les larmes lui montèrent aux yeux. 


Il ne pouvait pas. 


Pour la première fois de sa vie il eût honte de ce qu’il venait de faire, se jetant sur le premier venu sans réfléchir. Il l’avait déjà fait par le passé mais depuis il y avait eu Alex. Il n’était au Texas que depuis peu et il se jetait déjà sur un autre homme ? Il avait honte et culpabilisait. 



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Assis sur le canapé de son salon Carlos n’était pas du tout dans le même état d’esprit. TK était en effet parti très vite mais après tout il travaillait. 


Il frissonna. Il avait adoré. TK était vraiment très doué. Ce mec lui plaisait vraiment. Carlos n’avait jamais vraiment été un coureur, sortir en boite ou au bar pour choper des mecs et avoir des histoires sans lendemains. Il avait eu des liaisons et des mecs juste pour s’amuser mais il n’en raffolait pas non plus.


Mais là il n’avait pas pu résister avec TK. Physiquement et émotionnellement il n’avait pas pu résister. 


Les quelques échanges et leurs regards lancés en intervention l’avait complètement chamboulé et il n’avait pas pu résister cette après-midi à lui lancer une invitation d’une telle nature. Aujourd’hui plus que jamais il avait ressenti le besoin d’aller plus loin et de s’autoriser à le toucher. 


Il se laissait envahir par toutes ces émotions en se passant machinalement les doigts sur ses lèvres encore gonflées. Pourtant, il avait cette fois-ci, envie d’un peu plus. 


Il lui restait un peu plus d’une heure et demie avant la prise de son service du soir. Il avait le temps de passer à son marché bio préféré. Il avait un plan. 



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TK passa son service à fleur de peau. Il culpabilisait et d’un autre côté il ne pouvait se sortir de l’esprit le corps de Carlos. A moitié paniqué mais totalement surexcité il n’allait pas tarder à devenir fou. Pourtant il devait se concentrer et travailler mais il ne pensait qu’à Carlos ; son corps, ses lèvres, ses soupirs, ses mains sur lui. 


-TK ça va ? T’es tout rouge, s’exclama Paul alors que la sonnerie pour une nouvelle intervention venait de se déclencher dans la caserne. 

-Ouais merci. 


Paul regarda son collègue s’éloigner en fronçant les sourcils. Il y avait quelque chose. Foi de Strickland, il en était persuadé, il était un expert lorsqu’il s’agissait de déchiffrer les autres. 


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