Le Coeur en Feu

La 126ème avait été appelée sur une intervention délicate. Une femme enceinte et son petit garçon s’étaient retrouvés en difficultés après que leur voiture ce soit retournée. 

Le père de TK avait été magistral. Une vraie rock star. Comme d’habitude...songea TK en le regardant s’éloigner. 

- Il est impressionnant, s’exclama un agent de police à côté de TK. 

- C’est mon père, répondit le pompier en souriant. 

Carlos avait repéré le jeune pompier en voyant arriver la brigade. Ce devait être la nouvelle équipe de la 126ème. 

Mais ce qui était certain c’était que ce pompier n’était pas du coin. 

- Agent Carlos Reyes, dit-il vers le pompier en lui tendant la main. 

- TK, répondit le fils d’Owen dans un sourire. 

Carlos songea que ce « TK » était vraiment très séduisant. De son côté TK avait remarqué aussi que Carlos était très bel homme mais il ne pouvait pas le voir, il en était tout simplement incapable. 

-Vous êtes les nouveaux de la 126ème ? C’est le Capitaine Strand c’est ça ? 

Austin était une petite ville donc tout le monde avait bien évidemment entendu parler de la réouverture de la caserne 126. Et notamment du New-Yorkais qui en avait pris la tête ; héros du 11 septembre. 

-Ouais c’est ça, répondit TK sans se départir de son sourire.

Carlos était…hypnotisé. Comme un papillon de nuit attiré par les lumières. Il n’arrivait pas à arrêter de le regarder. 

- Je dois y aller, s’exclama TK, ravi de t’avoir rencontré. A plus. 

- Euh ouais…Bonne soirée. 

Carlos le regarda partir en se sentant totalement idiot. « Euh ouais…bonne soirée » … T’es un abruti Reyes. 

Il soupira en retournant à sa voiture de patrouille. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas été aussi peu loquace face à un mec. Franchement il avait plus eu l’air d’un bulot que d’un flic affirmé. Il soupira en rigolant. Carlos Reyes désarçonné par un beau gosse de Manhattan… Il mit le contact en se demandant s’il allait régulièrement recroiser le jeune pompier. 

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Carlos recroisa le pompier dès le soir même alors qu’il buvait un verre avec des collègues après le service dans un bar du coin. 

Peu de temps avant minuit, la 126e au grand complet débarqua dans le petit troquet. TK était là. Carlos songea qu’il était encore plus beau en tenue civile. Il secoua la tête en baissant la tête. Une ribambelle de femmes devait lui courir après. Il n’avait aucune chance. 

Accoudé au bar, il le regardait discuter avec son père avant que ce dernier ne se fasse embarquer par la Capitaine de l’équipe médicale pour une danse texane en ligne. Michelle sa meilleure amie. Il ria. Elle était infernale. 

Néanmoins cette approche permit à Carlos de voir que TK était seul. C’était le moment de tenter sa chance. 

- Salut, lui dit-il en s’approchant. 

- Hé, répondit TK toujours aussi souriant. 

Carlos ne pût s’empêcher de se demander s’il souriait toujours ainsi irradiant tout ce qui se trouvait à proximité. 

Carlos prit une inspiration et se jeta à l’eau. Au pire qu’est-ce qu’il risquait ? Se prendre un râteau. 

- Tu danses ? 

- Grave, répondit TK. 

Carlos avait peut-être ses chances finalement. 

TK prit dans l’euphorie de l’instant avait suivi le policier avec plaisir. Et puis la danse en ligne c’était toujours un bon moment pour lui. 

TK avait un bon instinct et avait compris dès leur première rencontre que Carlos préférait les hommes. Le gaydar comme certains l'appelait. C’était une compétence inexplicable pour TK mais il le repérait à des kilomètres à la ronde. Et ce policier en plus d'être définitivement très sexy jouait assurément dans la même équipe que lui. TK ne se rappelait plus la dernière fois qu’il avait vu un homme pareil à New-York d’autant plus que son monde gravitait autour d’Alex ces derniers temps. 

Il ne voulait pas penser à ça maintenant mais profiter de l’instant et oublier pour quelques minutes son ancienne vie. 

Carlos dansait bien et ne cessait de le regarder le temps de la chanson. TK se sentait étrangement rassuré par ces deux yeux. 

La fin de la chanson vit les applaudissements de tout le bar et des danseurs enjoués. 

-Une bière ? proposa Carlos à son nouveau partenaire de saloon. 

-Non merci je tourne à l’eau ce soir, répondit TK brusquement ramené à la réalité. 

Carlos avait la sensation que sa question l’avait mis mal à l’aise. Il voulait s’excuser mais en même temps il ne comprenait pas bien pour quelle raison il devait s’excuser. Il fronça les sourcils. 

-Euh…ok je te ramène une bouteille d’eau alors. 

TK et Carlos discutèrent un peu en buvant leurs boissons au goulot. Mais c’est davantage Carlos qui parla. 

Alors que la compagnie s’apprêtait à quitter le bar, Carlos lui posa une ultime question. 

- Je peux te demander ton numéro ?

- Téméraire, ne put s’empêcher d’ironiser TK avec un sourire en coin. 

- Toujours, répondit Carlos en le fixant des yeux. 

- Donne, répondit TK en prenant son téléphone. 

Après tout…pourquoi pas ? Rien ne l’empêchait de prendre du bon temps. 

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Il se trouve que Carlos recroisa à plusieurs reprises TK par la suite. Notamment lors de l’intervention dans l’immeuble d’habitation qui explosa suite à une fuite de gaz ou encore lors de l’empoisonnement massif au mercure dans des bureaux professionnels. Ils se croisaient aussi au bar du coin lors des fins de services. 

A chaque rencontre ils échangeaient quelques mots, quelques regards pendant les interventions mais rien de concret. Carlos trouva le pompier rapidement très impressionnant. Précis il exerçait son métier de façon remarquable. 

De son côté TK avait, dès leur première rencontre, compris qu’il avait retenu l’attention du policier. Bien que psychologiquement et émotionnellement indisponible TK appréciait de plus en plus leurs quelques conversations en intervention. 

Si Carlos était incapable de ne pas le regarder, TK ne se privait pas non plus pour lui couler des regards en coin. Et il était vraiment très beau ! Avec des yeux bruns très foncés presque noirs auréolés de long cils bruns, des lèvres ourlées et gourmandes, la mâchoire carrée, de larges épaules. Il s’entretenait beaucoup visiblement. TK haussa les sourcils alors qu’il le fixait depuis plusieurs minutes lors de leur dernière intervention. Au moment où Carlos leva les yeux il détourna le regard et rougit. 

Il tourna les talons pour retourner vers le camion. Ils étaient en intervention. Il devait rester concentré et ce regard insistant n’était absolument pas professionnel. 

Il s’appuya contre le camion pour retirer son casque et essuyer la sueur qui coulait de son front. La chaleur Texane n’était pas du tout la même qu’à New-York ; il suffoquait. 

Carlos n’avait pas perdu une miette du petit manège de TK et il savait pertinemment que ce dernier le fixait depuis plusieurs minutes lorsqu’il leva les yeux sur lui. Souriant et se mordant la lèvre il retourna vers ses collègues espérant que peut être quelque chose pourrait aboutir sur autre chose. 

Pourtant, il n’avait pas utilisé le précieux numéro récolté suite à leur danse. En réalité il voulait trouver le bon moment, bien faire les choses.