Pour ta femme, quand tu te marieras
Chapitre 5 : Péripétie plutôt que dénouement
1435 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 03/01/2018 15:29
Judy avait de l'eau jusqu'aux genoux. Il faisait froid, si froid... Autour d'elle, il n'y avait rien d'autre que cette eau, plate, silencieuse. Une silhouette se détacha du lointain, pivotant dans sa direction. Elle plissa les yeux et reconnu Nick. Elle voulu crier son nom mais aucun son ne sortit de sa bouche, alors elle se mit à courir à en perdre haleine. Mais l'eau se souleva, plus elle avançait, plus elle était immergée. Lentement, le renard se détourna d'elle, commençant à s'éloigner. Elle se débattit de toutes ses forces, incapable d'hurler, rien n'y fit. Elle tendit une main désespérée vers son ami qui peu à peu déclinait. L'étendue insensiblement la recouvrait. Puis Nick se dissipa. A l'instant où il s'effaça, la tête de Judy disparut sous l'eau. Il n'y eut plus rien que les flots.
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Elle ouvrit les yeux. Malgré le peu de luminosité dans la pièce, elle fut aveuglée. Sa vision resta floue quelques instants et elle eut du mal à revenir pleinement à elle. Quand ce fut fait, elle observa le plafond. Il ne ressemblait en rien à celui de chez elle, craquelé et poussiéreux. Celui-ci était blanc, propre. Elle remua le museau. Une odeur aseptisée emplissait l'air. Elle cligna longuement les paupières avant de tourner la tête sur le côté. Elle était reliée à plusieurs machines et avait un cathéter dans le bras, lui-même rattaché à plusieurs perfusions. A cet instant elle réalisa la douleur assaillant son abdomen. Elle se crispa, portant une patte à celui-ci en grimaçant quelques instants, avant de comprendre qu'elle n'était pas seule, sentant son autre patte entravée.
A côté du lit, Nick était sur une chaise, la moitié du corps affalée près d'elle. Il tenait dans sa main l'une de celles de Judy. De sa patte vacante, elle secoua un peu le bras de son ami, étant incapable de se relever davantage pour le moment.
Le renard se dressa aussitôt, réveillé dans un bond, secouant la tête, posant le regard sur la lapine.
" Judy..? Oh Judy, tu vas bien ? Ne parle pas, ne bouge pas, j'appelle une infirmière. "
" Nick... Je suis désolée... J'ai... "
" Ne dit rien, ça n'est pas ta faute. Le principal c'est que tu te reposes désormais. "
Il attrapa une télécommande rattachée au lit, appuyant sur le bouton en son centre. Bien qu'il se réfrène habituellement dans les marques d'affection, il n'en manqua pas en cet instant, caressant la joue de la lapine tendrement. Il ne pensait plus qu'à elle et au fait qu'elle soit toujours en vie.
" Tu n'as pas trop mal..? "
" Ca... va... Et le conducteur..? "
Nick fronça les sourcils.
" Bogo m'a tenu au courant. Il a survécu et n'a presque rien. Il a été admis à l'hôpital en même temps que toi, mais je ne l'ai su qu'à sa sortie. Tu es là depuis hier soir. "
" Dit moi... "
L'infirmière pénétra dans la chambre, accompagnée d'un médecin, constatant le réveil de la lapine et demandant à Nick de sortir. Il resta dans le couloir plusieurs dizaines de minutes, faisant les cents pas. Malgré ses inquiétudes, il souriait, heureux de savoir Judy sauve et réveillée. Le docteur et l'infirmière ressortirent.
" Elle s'éveille vite. " Cela fit grandir le sourire sur les lèvres du renard.
" Elle ne présente aucun trauma particulier en dehors de celui lié à ses côtes brisées. Si elle continue sur cette voie, elle pourra repartir dans quinze jours. Pour le moment, nous allons attendre qu'elle reprenne totalement conscience pour lui apporter un repas chaud. Vous pourrez alors retourner auprès d'elle. "
Il coucha les oreilles, son impatience de la rejoindre palpable, mais il opina malgré tout. Il en profita pour appeler Bogo.
" En voilà une bonne nouvelle ! " Nick entendit le chef répéter ce qu'il venait d'apprendre, cela s'accompagnant de manifestations de joie au loin.
" Bon, dit moi Wilde, tu n'es certes pas sur l'affaire du chauffard en tant que tel, mais je dois t'informer de récentes découvertes à son propos dans le cadre de ta propre enquête. Dans le coffre de la voiture de sport, outre les objets dérobés, nous avons retrouvé un sac de poils, exactement du même type que ceux que nous avons découvert dans la cabane où vous êtes allés il y a peu. "
" Mais... Comment ? Pourquoi ? Vous l'avez interrogé ? "
" Il n'a concédé qu'une vague allusion à un patron et à son rôle d'intermédiaire dans un trafic. Après quoi il s'est muré dans le silence. "
" Chef, je veux lui parler ! "
" Je savais que tu dirais ça. Et puisque désormais c'est en lien avec votre affaire et non plus uniquement le fait qu'il ai renversé l'agent Hopps, je t'invite à rejoindre le Poste pour lui poser tes questions. Rapidement en revanche, sa garde à vue touche à sa fin. "
Le chef raccrocha. Nick fut tiraillé entre son envie de rester au cas où il soit autorisé à rejoindre Judy et celle de partir le plus vite possible. Il prévint l'infirmière, lui laissant son numéro, filant à toute vitesse dans les couloirs de l'hôpital.
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" Te voilà. "
C'était un renard qui se tenait face à Nick. Il était un peu plus grand, les contour des yeux sombre, une balafre récente passant sur sa joue droite. Il avait un air condescendant, le regard tourné vers la porte de la salle.
" Tu as envoyé ma coéquipière à l'hôpital, alors tu as tout intérêt à parler. "
" Un de mes semblables entiché d'un misérable lapin. Pathétique. "
Nick le souleva par le col avec une rage perceptible.
" Que faisait tu avec cette fourrure ? Pourquoi et à qui allait tu la remettre ? "
Le chauffard secoua les épaules, se dégageant de l'étreinte en soupirant. Il roula des yeux, ne répondant pas.
" Si tu ne parle pas, après avoir renversé et grièvement blessé un agent de Police, crois bien que je témoignerai pour que tu prennes au moins 20 ans rien que pour ça. "
" Oh ça va, je ne suis qu'un intermédiaire moi. "
" Un intermédiaire pour quoi et pour qui ? Si tu ne parles pas, tu sera chargé, en dehors des chefs d'accusation pour vol, refus d'obtempérer et coups et blessures sur un agent, pour enlèvement et tenu seul responsable de ce crime. Alors dit moi : A quoi peut bien servir de la fourrure sans la peau ? "
Le renard soupira de nouveau.
" Bon j'ai compris... Certains poils peuvent être tissés. Les autres sont revendus à des "collectionneurs"... Je suis un de ceux qui font le trajet entre l'endroit où l'on tond et celui où l'on vend. On enlève en général des jeunes animaux à l'extérieur de la ville et on vend les fourrures à l'intérieur, ça évite les ennuis. Je sais pourquoi vous êtes au courant de tout ça. Un idiot de soi-disant expérimenté à prit le risque de s'en prendre à une petite de Zootopie. Quel abruti... "
Nick, fronçant les sourcils, manifestait sa colère et son ressentiment, mais laissa son congénère aller au bout de ses propos.
" Une fois que les jeunes sont tondus, on ne peut pas retondre, car quand le poil repousse, il n'est plus duveteux. Du coup, on rentabilise en les faisant travailler au noir dans le tissage des poils et la confection de vêtements. Ceux qui sont en trop sont envoyés à d'autres réseaux. "
" D'autres réseaux..? "
L'inculpé pouffa.
" Vous croyez que le seul gros réseau qui ai existé illégalement à Zootopie fut celui de la maire Bellwether ? Quelle naïveté. C'est presque toute l'industrie du textile de la ville qui est gangrénée, faisant recourt à une main d'œuvre gratuite, illégale et forcée. "
Après un long moment entre colère et incompréhension, Nick lui demanda des noms, tendant de quoi noter. Le renard s'exécuta et Nick ressortit. Bogo, qui était derrière la vitre sans teint depuis le début n'en revenait pas.
" Vous pensez qu'il dit vrai chef..? "
" Je l'ignore, mais auquel cas, il y a de quoi s'inquiéter fortement... "
Tandis qu'ils cogitaient, le téléphone de Nick sonna.