Le Feu et le Bleu
Chapitre 14 : Chapitre 10.2 : Une ombre qui plane PARTIE 2
10548 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 13/12/2017 22:02
Chapitre 10.2 : Une ombre qui plane, PARTIE 2
Dans la lumière dorée, Shadow distingue la silhouette de Yûgi se relever doucement. Puis la lumière diminue lentement laissant entrevoir le corps entier du Roi des Duellistes. Ses blessures ont totalement disparu ainsi que son teint qui a repris des couleurs.
— Impossible ! Son corps est revenu à la normale, commente Shadow. Il ne devrait plus avoir d’énergie !
Yûgi ouvre ses yeux améthyste qui reflètent la détermination. L’œil d’Oudjat reste gravé sur son front tandis que la lumière se réduit à une aura dorée l’entourant.
— J’étais sur le point d’abandonner mais je veux retrouver mon Grand-père. J’ai promis à Marek que je ramènerais l’âme d’Ishizu-san et ceux de tout le monde. Alors…je n’perdrais pas contre toi, Shadow !! Tu vas payer pour la vie de Gwen et Jûdai-kun !! déclare Yûgi d’un regard noir.
— Ton terrain est complètement vide et tu n’as plus de carte en main ! Comment espères-tu me vaincre ?
— Je vais te montrer.
Une fois ces paroles prononcées, le Deck de Yûgi luit d’une lueur dorée. Le jeune homme pose trois doigts sur son Deck puis pioche avec force.
— À cause de ton Virus Démoniaque Destructeur de Deck, je dois te montrer la carte que j’ai piochée, poursuit Yûgi en révélant sa carte à Shadow qui reste figé. Quand je le fais, je peux l’invoquer spécialement sur le terrain !
— Comment ? Son ATK est trop élevé ! Le virus ne va pas le toucher !
— Prête-moi main forte, Mahado l’Oracle Palladium (2500/2100) !! lui demande Yûgi en le posant sur son disque de duel.
Un homme de grande taille apparaît dans un éclat de lumière, se prosternant devant Yûgi. Il porte une coiffe de tissu blanc sur la tête où est collée une pierre ronde entourée de longues ailes dorées. Il est vêtu d’une armure dorée sur sa tunique blanche qui laisse des pans de tissus blanc incrustés de pierres entourées de bordure en or. Son équipement laisse voir des manches longues de couleur noire sur les bras ainsi qu’un pantalon noir et des bottes en cuirasse dorée lui arrivant à mi-cuisse. Dans sa main droite se trouve un long sceptre d’or avec des pierres rondes ainsi qu’une cape blanche sur les épaules.
— Sur ordre du Pharaon, je suis venu vous aider. C’est un plaisir de vous servir sous cette forme, Petit Maître.
— Je te remercie Mahado.
Puis Mahado se lève et se met face à son ennemi qui n’en croit pas ses yeux. D’un geste de la main, Yûgi ordonne :
— Mahado l’Oracle Palladium (2500/2100) attaque Grapha le Seigneur Dragon du Monde Ténébreux (2700/1700) !!
Immédiatement, Mahado saute en l’air.
— Imbécile ! L’ATK de Grapha est bien plus élevé ! ricane Shadow.
— Pendant la Damage Step, lorsque Mahado combat un monstre TÉNÈBRES, son ATK est doublée ! Allez !
— COMMENT ?! Une ATK de 5000 ?! s’affole le Soldat de l’Ombre avec le visage en sueur.
Mahado (5000/2100) lève son sceptre puis un cercle magique apparaît.
— Madoha Suprême !! déclare Mahado.
Puis de la foudre sort du cercle magique et s’abat férocement sur Grapha qui se fait pulvériser. Shadow se fait souffler par la force de l’impact.
— NON !!! hurle-t-il tandis que ses LP chutent à zéro.
Mahado disparaît pour rejoindre Yûgi. Celui-ci observe sa nouvelle carte avec un sourire reconnaissant. Le dôme des ténèbres se dissipe laissant Yûgi à nouveau dans la chambre funéraire du Pharaon. Le Roi des Duels s’approche de Shadow qui est à genoux. Son masque fissuré, tombe au sol et sa capuche est retombée derrière son dos.
Yûgi aperçoit finalement le visage de son ennemi. Cela le surprend car il est bien plus jeune que lui ! Les yeux de Shadow ont une couleur ambrée, son teint est halé, son visage est ovale et a l’air d’avoir dans la vingtaine. Il a une accroche noire sous les yeux typique des Égyptiens. Ses cheveux sont de couleur verte luxuriante et ont la forme de pattes de crabe.
— Voilà donc à quoi tu ressembles sous ton masque, dit Yûgi. Tiens ta promesse, libère tout le monde !
Shadow lance un regard noir à Yûgi puis se lève péniblement et sort sa boîte noire de sous sa cape. Il l’ouvre et plusieurs boules de lumière s’en échappent. Puis cinq boules lumineuses prennent la forme de Sugoroku, Arthur, Rebecca, Marek et Rishido qui sont allongés sur le sol, inconscients.
— Maintenant dis-moi tout, exige calmement Yûgi. Pourquoi t’en prendre à Gwen à cause de sa lumière ?
— Kukukuku, ricane Shadow. MUTÔ Yûgi, tu es bien naïf. Tu ignores totalement l’effroyable vérité qui se cache derrière la bonté que tu appelles « Lumière ».
— Qu’est ce que tu veux dire ? le questionne Yûgi qui est visiblement déconcerté.
— Le monde est condamné depuis des lustres par la lumière et ton existence contribue à la destruction de ce monde !
— Quoi ?!
— MEURS MUTÔ YÛGI !!!
Shadow lève son bras puis des éclairs entourent Yûgi qui recule. Puis le sol cède sous ses pieds.
— AAAAAAAAAAAAHHHH !!!! crie Yûgi tandis qu’il tombe rapidement dans le vide sans fin du tombeau et une étincelle lui arrache son pendentif.
— Hum…tu vas perdre ce qui t’es le plus précieux, commente Shadow avec un sourire au coin. Mais tu ne seras pas là pour le voir.
Puis Shadow se retourne et d’un geste de la main, ouvre un couloir des ténèbres. Il s’engouffre immédiatement à l’intérieur et le couloir se referme derrière lui. Quelque temps plus tard, les cinq individus remuent lentement, reprenant doucement leur esprit. Rebecca bat des paupières puis ouvre les yeux. Elle se redresse sur ses fesses et se frotte la tête avec sa main. Les autres font de même. Arthur s’approche de sa petite fille.
— Rebecca !
— Grand-père ? Qu’est ce qui s’est passé ? lui demande la jeune femme un peu déboussolée.
— Hum, je ne sais pas trop mais je me souviens qu’une ombre était en train de plonger sur toi, répond Arthur en se caressant le menton et un sourcil arqué.
— Est-ce que tout le monde va bien ? s’inquiète Marek.
Tout le monde répond affirmativement. Marek siffle de douleur en se tenant l’abdomen. En voyant ses brûlures sur les bras et le visage, Sugoroku s’approche de lui avec une trousse de secours dans les mains.
— Qu’est ce qui vous est arrivé tous les deux ? questionne Arthur à Marek et Rishido.
— Je crois qu’on…a été frappés par la foudre, marmonne Marek.
— Quoi ? Nous sommes à l’intérieur d’un tombeau, signale Sugoroku en sortant divers produits de sa boîte. À moins que vous avez déclenché un piège.
— Non, c’est à cause de cet homme, répond Rishido qui résiste beaucoup mieux à la douleur.
— Mais oui ! Grand sœur est, déclare Marek en se levant d’un bond mais grimace.
— Un instant jeune homme ! le réprimande Sugoroku. On doit soigner tes blessures !
Marek se rassoit permettant au vieil homme de le soigner tandis qu’Arthur s’occupe de Rishido. Ils enlèvent leur t-shirt et les trois individus sont horrifiés. Marek et Rishido ont plusieurs blessures sur leur corps, des hématomes ainsi que des brûlures dues à l’électrocution. Rebecca se retourne, les mains sur les yeux. C’est une chance qu’ils ont survécu ! Rebecca se lève puis regarde autour d’elle avec inquiétude.
— Dites, vous savez où est Yûgi ? demande-t-elle.
— Oh mince ! s’inquiète Marek.
— Qui y a-t-il ? l’interroge Sugoroku un sourcil arqué.
— J’ai dit que c’est à cause de cet homme que nous sommes blessés, répond Rishido. Il s’est transformé en une ombre pour voler vos âmes.
Les trois individus poussent un hoquet de surprise en entendant cela. Sugoroku sue à grosses gouttes.
— Comment ?! Tu as bien dit « ombre » comme les « Ombres » ?! s’exclame Sugoroku en lui lançant un regard effaré.
— Vous connaissez ce type bizarre ? lui demande Marek visiblement curieux.
— Hein ? Je ne l’ai même pas vu moi, répond Sugoroku en bandant le bras du jeune égyptien. Mais ce que je sais…c’est qu’une nouvelle catastrophe va encore s’abattre le monde. Et Yûgi va devoir encore se battre.
— Yûgi n’en a jamais parlé, dit Marek visiblement inquiet.
— Vous savez comment il est, sourit Sugoroku, il n’aime pas impliquer des innocents dans cette histoire.
— Mais il ne peut pas se battre seul ! intervient Rebecca. Pendant le combat contre Doma, nous étions tous unis.
— Mais cette fois, c’est complètement différent. Vous devez sûrement connaître l’existence de ma petite fille ?
— Oui, il nous parlé d’elle une fois, acquiesce Marek.
— Eh bien, Gwen-chan vient d’un autre monde qui est inaccessible ici.
— QUOI ?! s’exclament le groupe.
— Mais elle a été adoptée, se souvient Rebecca, parce qu’elle était orpheline.
— Oui, c’est ce qu’on disait à tout le monde, confirme Sugoroku en hochant la tête. Mais c’était pour la protéger des « Ombres ». Ils ont réussit à s’introduire dans son monde et l’on tué de sang-froid pour s’emparer de sa « Lumière ».
Le groupe est interloqué par le récit du vieil homme qui a gardé ce secret durant toutes ces années.
— Ils ont échoué mais Gwen-chan a été brutalement arrachée de sa famille et de son monde. Le Pharaon l’a envoyé ici sous la forme d’une petite fille de cinq ans pour aider Yûgi à les combattre.
— Quelle histoire ! s’exclame Arthur finissant de soigner Rishido. C’est pour cela qu’Yûgi-kun avait l’air très pressé de nous faire sortir d’ici.
— Mais ça ne nous dit pas où il se trouve ! s’impatiente Rebecca qui tape du pied.
— Yûgi nous a juste dit de partir d’ici pendant qu’il s’occupe de cet homme, avoue Marek. Il doit toujours être en train de le combattre.
— Vous pensez qu’il l’a attiré loin de cette salle ? s’inquiète Sugoroku tandis qu’Arthur range les fournitures de secours dans la boîte.
— Et bien si nous sommes revenus alors Yûgi-kun a dû le vaincre, précise Arthur en se levant.
— Mais alors…où est-il ? se demande Marek avec un sourcil arqué.
Ils se lancent des regards inquiets avant de se lever d’un bond.
— Yûgi !! YÛGI !! Où es tu ?! l’appelle Sugoroku en courant dans la salle funéraire.
— Yûgi répond ! enchaîne Marek en formant un entonnoir autour de sa bouche.
Rishido et Arthur se précipitent sur les murs en essayant de trouver une porte. Puis Rebecca s’approche du sarcophage mais remarque un trou énorme dans le sol près de l’autel. Intriguée, elle inspecte le trou et son regard est attiré par un objet brillant au sol. Rebecca s’accroupit près de l’objet et le ramasse. Soudain, elle commence réellement à prendre peur quand elle découvre que ce pendentif doré comporte l’œil d’Oudjat entouré d’aile.
— C’est le collier d’Yûgi ! Ne me dis pas que…dit-elle en couvrant sa bouche de sa main gauche. Grand-père, tout le monde !!
Interpellés par Rebecca, le groupe se précipite vers elle puis découvre la trappe sans fond.
— Whoua, c’est quoi ce trou énorme ?! se demande Marek avec surprise. Il n’était pas là avant.
— Regardez, j’ai trouvé ce pendentif près du trou, leur explique Rebecca en tendant le collier par la chaîne.
— Mais…c’est à Yûgi ! le reconnaît Sugoroku affolé. Ne me dis pas qu’il est tombé dans le trou !
— J’en ai bien peur, risque la jeune femme d’une voix tremblante.
— Non !! NON !!! refuse Sugoroku qui s’accroupit près du trou. Yûgi !! Yûgi tu es là ?! Répond à ton Papy !! YÛGI !!
— Sugoroku calme-toi ! Ce n’est pas bon pour ton cœur, tente Arthur en prenant son ami par les épaules.
— Comment veux-tu que je me calme ?! proteste le vieil homme le visage dégoulinant de larmes. Mon unique petit-fils est dans ce trou !
Rebecca réprime un sanglot en serrant le pendentif d’Yûgi contre sa poitrine. Pris d’un doute, Marek saisit un petit gravât puis le lance dans le précipice. Tendant l’oreille, le jeune homme attend le bruit du caillou atteignant le fond mais il n’y a rien. Il panique.
— Yûgi ne meurt pas là-dedans !
— Yûgi attend, je viens t’aider ! déclare Rebecca en fouillant dans son sac.
— Rebecca c’est trop dangereux ! refuse le professeur Hawkins.
— Nous ne pouvons pas le laisser tomber ! Et s’il est blessé ?
Soudain, Sugoroku ressent une douleur aiguë à la poitrine. Il met ses mains tremblantes contre son cœur. Son teint devient verdâtre, son visage sue à grosses gouttes et suffoque.
— Sugoroku ! Tiens le coup mon ami, s’affole le professeur Hawkins.
Le groupe se précipite vers lui mais le vieil homme s’effondre dans les bras de son ami.
— Sugoroku !!
— Nous devons l’emmener à l’hôpital, suggère Marek.
— Il y a une trappe derrière le sarcophage, leur indique Rishido tandis qu’il aide Arthur à soulever Sugoroku.
— Et Yûgi ? leur demande Rebecca angoissée.
— Yûgi-kun peut en sortir, notre priorité est de sauver Sugoroku, déclare le professeur Hawkins avec fermeté.
Sugoroku est transporté sur le dos de Rishido, et se dirige immédiatement derrière le sarcophage suivit du groupe. Marek ouvre la trappe avec l’aide de Rebecca laissant voir un escalier souterrain. Rishido y descend avec précaution suivit du groupe.
*******
Un portail des ténèbres s’ouvre dans un mystérieux couloir sombre. Cependant, de vieux rideaux déchirés se distinguent, suivit de carreaux qui forment le sol. On aurait dit un échiquier géant. Shadow émerge du portail puis la referme d’un claquement de doigt. Il longe le couloir avant de rencontrer une jeune fille habillée d’une cape noire à capuche ainsi qu’un masque de loup blanc lui couvrant la moitié du visage.
— Si tu fais cette tête, c’est que tu as échoué ta mission, entame la jeune fille d’un timbre mélodieux. C’est bien la première fois.
— Chiyuki, si tu es là pour te moquer de moi, ce n’est même pas la peine ! s’exclame Shadow irrité par sa présence.
— C’est bon, ne t’énerve pas, le raisonne Chiyuki d’un revers de main.
— Tch, ce MUTÔ Yûgi est une vraie plaie !! Il a eu l’aide du Pharaon ! se plaint-il les bras croisés. J’espère qu’il va crever au fond de son trou !
— Tu devrais être heureux de sa disparation.
— Et bien je ne suis pas satisfait ! s’emporte Shadow en fouettant l’air avec son bras. Je n’peux pas croire que je me suis fais battre par un naze au look emo ! S’il est dans l’au-delà, j’y retournerais pour le tuer à nouveau !
Cela semble surprendre la jeune fille car il est rare que Shadow perd son sang froid. Elle hausse les épaules puis reprend sa marche et lui donne une petite tape sur son épaule.
— Tu devrais aller te reposer, lui conseille-t-elle avant d’ouvrir un couloir des ténèbres et disparaître de sa vue.
Shadow serre les poings puis frappe brutalement le mur avec un regard haineux sur le visage. Ses yeux ambrés semblent luire dans l’obscurité comme un fauve.
— Tu me le payeras, MUTÔ Yûgi !
*******
L’équipe d’Yûgi a pu sortir du tombeau et Marek a tenté de rentrer en contact avec Ishizu avec son talkie walkie. Il a été très heureux de l’entendre puis lui a rapidement demandé de venir les chercher avec la jeep car Sugoroku a eu une attaque. Pendant ce temps, ils avancent le plus possible tandis que l’aube approche. Ils ont finit par rencontrer Ishizu en chemin. Rishido installe Sugoroku à l’avant puis lui boucle soigneusement la ceinture. Quelque temps plus tard, ils arrivent à l’hôpital accueillis par plusieurs médecins et infirmières qui prennent immédiatement le vieil homme en charge.
Il est transporté sur une civière avec un masque respiratoire. Arthur, Rebecca, Rishido, Marek et Ishizu assistent à la scène avec un regard perdu et désespéré. Puis une infirmière vient leur parler :
— Êtes-vous des parents de Mr. MUTÔ ?
— Non, nous sommes des amis, répond le professeur Hawkins dans un parfait anglais. Nous sommes une équipe de fouille archéologique. Sugoroku s’est effondré pendant l’expédition.
— Malheureusement, nous n’autorisons seulement la famille auprès du patient.
— Sa fille et sa petite-fille sont au Japon, explique Arthur en essayant de ne pas céder à la panique. Son petit-fils fait partit du groupe mais il a disparu pendant un accident durant notre fouille.
— Je vois, c’est un vrai problème, acquiesce l’infirmière. Mr. MUTÔ a été emmené en salle d’examen. Je vais vous conduire dans la salle d’attente.
— Je vous remercie, sourit Arthur en s’inclinant.
Puis le groupe est dirigé dans la salle d’attente dont les murs sont blancs, un bureau se situe à proximité dans une pièce vitrée, plusieurs chaises sont disposées contre le mur ainsi qu’une porte au fond du couloir où une plaque indique : « Salle d’examen ». Le groupe s’affale sur les sièges complètement épuisés et angoissés tandis que l’infirmière rejoint son équipe dans la salle d’examen.
— Marek, Rishido, expliquez-moi ce qui s’est passé pendant votre expédition, leur demande Ishizu un peu perdue.
Tout de suite, Rebecca fond en larme puis enlève ses lunettes avant de se couvrir le visage avec ses mains pour tenter de stopper le liquide qui coule sur ses joues pâles. Arthur entoure un bras autour de sa petite fille pour la réconforter. Ishizu se sent immédiatement coupable mais elle a besoin de savoir ce qui est arrivé.
— Et bien, nous nous sommes fait attaquer par un homme étrange en capuche noire, lui raconte Marek. C’est pour ça que nous sommes blessés.
— Vous aussi ?! s’exclame Ishizu.
— Alors tu as vraiment été attaquée par cet homme Ishizu, constate Rishido les bras croisés en jetant un œil à sa sœur.
— Et bien, je n’me souviens pas de grand-chose, avoue Ishizu les yeux fermés. Je sais seulement que les archéologues ont perdu leur âme.
— Ce salopard ! grince Marek en tapant la paume de sa main avec son poing. Yûgi nous a tous sauvé mais il a disparu à cause de cette enflure !
— Il est tombé dans un trou énorme…snif et on …n’est pas sûr qu’il soit encore en vie ! babille Rebecca.
— Mon dieu, murmure Ishizu horrifiée.
— En apprenant ça, Sugoroku a fait une crise, termine Arthur les larmes aux yeux.
Plusieurs minutes durant comme plusieurs heures, passent dans le silence total. Chacun ruminant dans leur pensée. Enfin, un homme bronzé aux cheveux noirs et portant une veste blanche pousse la porte pour se retrouver dans la salle d’attente.
— Vous êtes les amis de Mr. MUTÔ ? leur demande le médecin.
— Oui, répondent-ils en se levant de leur siège.
— Comment va-t-il, docteur ? questionne le professeur Hawkins.
— Et bien…Mr. MUTÔ ne va pas bien du tout, explique le médecin soucieux en consultant sa fiche dans les bras. Sa tension artérielle est très élevée. Nous lui avons fait passer divers examens dont l’électrocardiogramme et nous lui avons diagnostiqué un infarctus du myocarde.
Ils sont horrifiés d’apprendre la nouvelle.
— De plus nous avons remarqué qu’il a reçu des pontages au niveau du muscle cardiaque, ajoute le docteur.
— C’est exact, Sugoroku a déjà été opéré pour un cas similaire il y a des dizaines d’années, confirme Arthur.
— Heureusement que ces pontages sont en bon état. En raison de son âge très avancé, pratiquer une deuxième intervention chirurgicale est bien trop risqué. Pour l’instant, il est sous repos absolu avec des sédatifs.
— Docteur, il va s’en sortir ? demande Marek.
Le médecin ferme un instant les yeux.
— Il est encore trop tôt pour le dire. Il est dans un état critique mais nous faisons de notre mieux pour qu’il s’en sorte.
Cela semble décourager l’équipe. Cette expédition a finalement tourné au cauchemar. Puis le médecin fixe Arthur.
— J’ai besoin de plus de renseignement au sujet de Mr. MUTÔ pour pouvoir lui trouver un traitement adéquat.
— Bien sûr, accepte le professeur Hawkins. Je vais vous informer du mieux que je peux. Mais sa fille doit être mise au courant, elle pourra mieux vous renseigner que moi.
— Dans ce cas, allons discuter dans mon bureau, propose le médecin. Quant à vous, vous devriez aller vous reposer.
— Mais nous devons chercher Yûgi, proteste Rebecca. Il doit être dans un sale état !
Ishizu pose une main sur l’épaule de Rebecca qui se tourne vers elle.
— Rebecca, rentrons, déclare Ishizu. Yûgi ira bien et nous avons tous besoin de repos.
— Mais…
— Rebecca, rentre avec eux, lui demande son grand-père. Je te tiendrais informer de l’état de Sugoroku. Tu auras besoin de tes forces pour chercher Yûgi-kun.
— Grand-père…très bien, je vais rentrer, se résigne la jeune femme blonde.
Arthur hoche la tête puis suit le médecin laissant Rebecca, Ishizu, Marek et Rishido seuls.
— Demain ou dans quelques heures du moins, nous allons montrer une équipe de recherche pour chercher Yûgi, propose Ishizu.
— Ok, nous avons été inutiles sur le terrain, s’en veut Marek.
— Je vais aussi vous aider, décide fermement Rebecca. Si Yûgi est là, Sugoroku-san ira mieux !
Les quatre individus se mettent d’accord puis se mettent en route vers la maison.
*******
Des éclairs entourent Yûgi puis le sol cède sous pieds.
— AAAAAAAAAAAAAHHH !! hurle le jeune homme tandis qu’il tombe rapidement dans le vide sans fin et une étincelle lui arrache son pendentif.
— YÛGI !!
Sugoroku ressent une douleur lancinante dans la poitrine. Il met ses mains tremblantes contre son cœur. Son teint devient verdâtre, son visage sue à grosses gouttes et suffoque. Puis le vieil homme s’effondre.
— PAPY !! NON !!
Gwen sursaute dans son lit, le visage en sueur. Elle prend sa tête dans ses mains, le corps tremblant. Sa chambre est plongée dans la pénombre avec une petite lampe comme seule éclairage, posée sur le bureau. Soulevant ses couvertures, Gwen quitte son lit vêtue de son pyjama rouge à motif d’étoiles blanches. Elle se dirige vers sa fenêtre. Gwen ouvre les rideaux ainsi que sa vitre. Le ciel est noir d’encre et peu étoiles y brillent. Une douce brise s’infiltre dans la chambre, rafraîchissant ainsi la jeune fille qui semble se calmer mais toujours soucieuse. Elle s’accoude à sa fenêtre, la tête sur les bras et semble fixer un point vide.
— Gwen ?
Gwen se retourne et aperçoit la figure fantomatique de Kisara et de Kuriboh qui l’observe avec inquiétude.
— Pardon, je n’voulais pas vous réveiller, murmure Gwen.
~ Kurikuri ? lui demande Kuriboh soucieux ~
— J’ai fait un mauvais rêve, lui répond-t-elle anxieuse. J’ai un mauvais pressentiment.
— À propos de ?
— Yûgi-nii-chan et Papy. Je pense qu’ils sont en danger.
— Tu veux les appeler ?
— Mon téléphone n’est pas multinational, répond Gwen en secouant négativement de la tête.
~ Kurikuri ? ~
— Maman ? Je vais lui demander, approuve Gwen.
Elle se dirige vers son bureau puis prend son téléphone portable. Elle compose le numéro de sa mère et pose son téléphone contre son oreille gauche. Elle patiente anxieusement que Lili décroche. Enfin elle entend une voix ensommeillée au bout du fil.
— Allo ?
— Maman ? risque Gwen. Désolée d’appeler à cette heure.
— Gwen-chan ? Qui y a-t-il ? lui demande Lili d’une voix claire.
— Est-ce que t’as des nouvelles d’Yûgi et Papy ?
À l’autre bout du fil, Lili ne sait que faire. Elle se demande si elle devrait dire la vérité à sa fille.
— Maman ?
— Ah, oui ils ont appelé il n’y a pas longtemps, répond Lili en tentant de paraître enjoué. Ils ont fait une grosse découverte !
— Ah oui ? Ils vont bien ?
— Oui, ils vont très bien, sourit Lili. Pourquoi cette question ma chérie ?
— Oh…j’ai rêvé qu’Yûgi-nii-chan est tombé dans un trou et que Papy a eu une crise cardiaque, lui raconte Gwen la voix tremblante. Alors…je pensais qu’ils étaient en danger.
Des larmes roulent sur les joues pâles de Lili dont ses yeux bleus reflètent de la douleur. Elle les essuie rapidement de sa main.
— Ne t’inquiète pas, ils vont bien, la rassure Lili en gardant une voix posée. Tu sais qu’il est 3h du matin ? J’imagine que tu as cours demain, non ?
— Oui désolée.
— Rendors-toi, tu dois être forme pour l’école.
— Ok. Bonne nuit.
— Bonne nuit, Gwen-chan, lui souhaite Lili avant de raccrocher.
Lili repose le combiné sur le téléphone puis éclate en sanglot. Quelques minutes plus tard, elle essuie ses larmes puis se dirige vers son armoire. Elle l’ouvre puis prend une valise noire qu’elle pose sur son lit ainsi que quelques vêtements. Du côté de Gwen, elle repose son téléphone l’air incertaine.
— Maman a dit qu’ils vont très bien.
— Je vois, acquiesce Kisara. C’est donc une fausse alerte.
— Oui.
Soudain, son tatouage brille d’une douce lueur dorée. Gwen pose une main sur son bras droit et se sent réconfortée par la chaleur qui y dégage.
— On dirait que je me suis inquiétée pour rien, constate Gwen.
Elle se dirige vers son lit et s’allonge tandis que la Demoiselle aux Yeux Bleus la couvre avec sa couverture. Kuriboh vient se loger contre Gwen avec sa peluche Kuriboh Ailé.
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Gwen et Yûgi observent le coucher de soleil en s’accoudant à la rambarde.
— Mais d’après ce que j’ai vu, le mal est toujours accompagné par les ténèbres, entame Yûgi.
— C’est pas forcément vrai. Regarde Jûdai, il a un pouvoir des ténèbres mais c’est doux comme la nuit, poursuit la jeune fille. Je pense que le bien et le mal ne se limitent pas à la lumière et aux ténèbres. C’est la façon dont on utilise son pouvoir qui fait toute la différence.
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— Tu es naïf ! Le mal existe aussi bien dans la lumière que dans les ténèbres. Si elle ne disparaît pas, c’est l’univers tout entier qui va être éradiqué !! raille Shadow.
Dans un tunnel sombre, une silhouette est adossée sur la paroi rocheuse, les longues jambes à moitié pliés, les bras tombant mollement sur le sol et la tête sur le côté. Son pantalon ainsi que son t-shirt sont déchirés par endroits. Plusieurs contusions et brûlures ainsi que de la saleté, recouvrent son corps meurtri. De la lumière s’infiltre dans le tunnel par un minuscule trou au dessus de l’individu. Ses cheveux salis sont légèrement éclairés par la lumière de la lune. Il est possible d’y distinguer des bordures cramoisies sur ses cheveux noirs en pointes. FLIP-FLAP, FLIP-FLAP. Une autre personne marche dans le tunnel puis aperçoit le jeune homme inconscient. La main du jeune homme bouge sans pour autant reprendre conscience. Soudain il se fait soulever par l’inconnu puis s’engage plus loin dans le tunnel.
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Le lendemain, Ishizu, Marek, Rishido, Rebecca ainsi que quelques chercheurs de l’équipe de fouille sont retournés dans la tombe du Pharaon Sans Nom pour rechercher activement Yûgi. Dans la salle funéraire, ils ont inspecté le trou. En préparant une longue corde solide et un équipement de sauvetage, Marek s’est proposé de sauter dedans malgré le refus d’Ishizu à cause de ses blessures. Marek l’a rassuré qu’il ne peut pas rester sans rien faire car il en doit une à Yûgi pour l’avoir sauvé.
À l’intérieur du précipice, le jeune homme pointe sa lampe torche vers le bas en espérant repérer le fond mais seul le vide est présent. Il tire une fois sur la corde pour le faire à nouveau descendre. Quelques minutes plus tard, Marek aperçoit enfin le fond puis détache son équipement. En cherchant avec sa lampe, Marek est attiré par un objet de taille moyenne à moitié enfoui dans la terre. Il s’approche, s’accroupit puis déterre l’objet avec ses deux mains après avoir placé sa lampe torche dans la bouche.
Ses yeux s’élargissent quand il découvre un disque de duel poussiéreux dont l’aile et le bracelet sont brisés. De plus l’appareil crache des étincelles. Marek remarque également une absence de Deck puis saisit le disque de duel avec précaution. Puis regardant autour de lui, il ne trouve aucune trace d’Yûgi ce qui semble le décourager. Il remet son équipement et tire deux fois sur la corde pour faire signe de le remonter. Arrivé à la surface, Marek se hisse hors du ravin aidé de Rishido.
— Alors, tu as trouvé quelque chose ? l’interroge Rebecca.
— Je n’ai pas trouvé la moindre trace de Yûgi mais son disque de duel oui, répond Marek en leur montrant l’objet.
— Il est mal en point, constate Rebecca en prenant le disque de duel des mains du jeune homme aux cheveux blancs.
— Yûgi a vraiment disparu ? s’inquiète Ishizu.
— Il doit être là-dedans ! s’obstine la jeune femme blonde. Il faut encore chercher !
Plusieurs personnes descendent à leur tour dans le précipice, pour rechercher un quelconque indice. Cependant, leur recherches s’avèrent être vaines. Et cela a duré trois jours. Trois jours sans nouvelles du Roi des Duels. À l’hôpital, Sugoroku est toujours inconscient et Arthur a enfin pu le voir. Il s’assied à son chevet et le fixe avec beaucoup de peine. Plusieurs fils et moniteurs sont attachés sur son ami, ainsi qu’un tube respiratoire dans la bouche. Le cardiogramme contrôle son rythme de cardiaque et semble être stable pour le moment.
— Tu dois te réveiller Sugoroku, lui dit Arthur. Lili-chan sera bientôt là.
Entre-temps, Lili est arrivée en Égypte. Valise en main, elle sort de l’aéroport. Elle cherche le papier qui indique l’adresse de l’hôpital dans la ville de Louxor dans son sac à main. Voyant plusieurs taxis à l’entrée, elle y entre dans la première puis demande au chauffeur de la conduire à l’hôpital. Enfin le véhicule se met en route. 15 min plus tard, le taxi arrive à l’hôpital de Louxor. Lili sort de la voiture après avoir payé le chauffeur puis elle s’engouffre avec hâte dans le bâtiment en traînant sa valise. Immédiatement, elle se rend à la réception qui est tenu par une jeune femme aux cheveux noirs coiffés en chignon, la peau bronzée et vêtue d’une chemise lavande à manches longues.
— Excusez-moi mademoiselle, l’interpelle Lili en anglais et un peu essoufflée.
— En quoi puis-je vous aider ? lui demande aimablement la réceptionniste.
— Je suis MUTÔ Lili, MUTÔ Sugoroku est mon père, déballe la femme rousse. Il a bien été admis dans cet hôpital, n’est ce pas ?
— Un instant je vous prie, la fait patienter la réceptionniste.
Lili s’accoude au bureau puis tapote la surface avec ses doigts pendant que la réceptionniste cherche les informations demandées sur son ordinateur.
— Voilà, MUTÔ Sugoroku est dans la chambre 307, l’informe-t-elle.
— Merci beaucoup mademoiselle.
Lili se dirige vers l’ascenseur puis entre à l’intérieur. Elle appuie sur le bouton n°3, fermant ainsi les portes. Une goutte de sueur lui glisse sur la tempe et son cœur bat à tout rompre. Enfin les portes de l’ascenseur s’ouvrent. Dans le couloir du troisième étage, le professeur Hawkins sort de la chambre de Sugoroku dans son costume couleur crème. En se promenant dans le couloir, il entend le bruit des portes de l’ascenseur s’ouvrir. Quelle surprise pour lui quand il découvre une femme d’âge mûre, de taille moyenne, cheveux courts de couleur rousse, yeux bleus et vêtue d’un chemisier bleu avec une longue jupe de la même couleur avec des talons blancs aux pieds. La femme a l’air également surprise de le voir.
— Arthur !
— Lili ! Tu es enfin arrivée, lui sourit Arthur.
— Il m’a fallu du temps pour organiser mon voyage, précise Lili en sortant de l’ascenseur. Comment va Papa ?
— Sugoroku est toujours dans le même état, lui répond le vieil homme avec peine. Yûgi-kun est toujours porté disparu.
Lili a les larmes aux yeux et apporte sa main vers sa bouche pour la couvrir.
— Viens Lili-chan, allons voir Sugoroku, lui dit Arthur en passant un bras autour de ses épaules.
Le professeur Hawkins conduit Lili dans la chambre de son père avec sa valise. La femme s’installe au chevet de son père. Elle lui caresse les cheveux grisés en bataille.
— Mon pauvre papa, murmure Lili les yeux brillant. Je t’avais prévenu que tu étais trop vieux pour ce genre de choses. Mais tu n’en fait qu’à ta tête comme d’habitude ! Mon petit Yûgi, où es-tu ?
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Noir, tout est noir autour de lui. Depuis combien de temps est-il là ? Il sent son corps complètement engourdi, allongé sur une surface rugueuse. Il essaie de bouger sa main droite.
— Oh ? Il a bougé ! s’exclame une voix féminine.
— Ne parle pas trop fort, conseille une voix masculine sur un ton grave.
— Réveille-toi, s’il te plait, lui demande une autre voix profonde et baryton.
Puis une petite lueur s’infiltre dans sa vision. Battant des paupières, les yeux de couleur améthyste s’ouvrent lentement. Il aperçoit trois silhouettes flous puis cligne des yeux, sa vue se faisant plus claire. La première silhouette s’avère être un homme a la peau halée, les cheveux raides de couleur brun, portant un chapeau bleu pointu ainsi qu’un costume de mage aux bordures dorées. La deuxième personne est une femme au teint rosé, les yeux de biche émeraude, les cheveux sauvages blonds portant un chapeau, des vêtements et des bottes bleues et roses bonbon.
Elle est parée d’un collier jaune-vert avec une pierre rouge à l’intérieur. Le troisième individu est un homme au teint bronzé, les yeux étroits de couleur violet, les cheveux noirs et magenta en forme d’étoile, des mèches blondes tordu qui encadrent son visage ainsi que des boulons de foudre qui se dressent sur sa tête. Il est habillé exactement comme le jeune homme sauf qu’il porte une veste bleue foncée style cape sur ses épaules ainsi qu’une pyramide inversée reliée par une chaîne autour de son cou et une couronne dorée avec l’œil Horus sur son front. Le jeune homme écarquille des yeux.
— Magicien des Ténèbres, Magicienne des Ténèbres, mon…Autre Moi ? murmure-t-il la voix pâteuse. Mon dieu, je suis mort…
— Rassure-toi, tu es bien vivant Aibou, sourit Atem.
— Atem !! s’exclame Aibou en se levant d’un bond mais traverse Atem en voulant le prendre dans ses bras.
BONG !! Il atterrit la tête première sur le sol sous les regards paniqués des trois individus.
— Attention Yûgi, ça va ? lui demande la Magicienne des Ténèbres.
— Aie, aie, marmonne Yûgi en se redressant et frottant son visage.
Il se retourne et soupire.
— J’ai oublié qu’on partage plus le même corps, croasse Yûgi.
— Haha haha !! rit Atem.
Atem prend la main d’Yûgi puis le tire pour lui donner une étreinte chaleureuse. Cela semble surprendre le Roi des Jeux car il est capable de le toucher.
— Moi aussi, je suis heureux de te voir, avoue le Pharaon.
Yûgi a les larmes aux yeux puis lui rend l’étreinte. Mana et Mahado sourient en les voyants. On aurait dit des frères jumeaux qui se retrouvent après une longue séparation ce qui n’est pas faux pour dire. Puis Atem prend son double par les épaules.
— Comment tu te sens ?
— Un peu…patraque, avoue Yûgi avec un visage fatigué.
— C’est normal, avec toute l’énergie que tu as dépensé pendant le jeu des ténèbres, indique Mana en pliant le bras gauche. Nous avons même soigné tes blessures.
— Merci et je vous dois des excuses, marmonne Yûgi aux deux magiciens. Vous avez été envoyés au cimetière à cause de ce type.
— Ne t’inquiète pas, la rassure Mana en balançant sa main de haut en bas. Ce Grapha était assez pénible et laid ! Ce Brron était encore pire ! C’est un vrai fauteur de trouble dans le monde des esprits.
— Ce misérable Shadow t’a entraîné dans les profondeurs du tombeau, grince Atem en serrant les poings.
— Je dois remonter là-haut, je dois m’assurer que tout le monde va bien, déclare Yûgi en essayant de se lever mais ses membres refusent de lui obéir.
Mahado le soutient par les épaules alors qu’il est sur le point de s’effondrer. Le magicien le fait rasseoir.
— Tu n’es pas encore en état de te déplacer, Petit Maître, le conseille le Magicien des Ténèbres en lui donnant un sac ainsi qu’une gourde que Yûgi accepte. Tu dois reprendre des forces. Ça fait trois jours que tu es resté inconscient.
— QUOI ?!! Trois jours ?!! s’écrit Yûgi les yeux exorbités avant de tousser violemment.
Atem se déplace près de lui puis lui masse le dos avec ses mains.
— Calme-toi Aibou, lui demande Atem. Boit ton eau.
Yûgi apporte sa main près du bouchon de la gourde puis le dé-bouchonne. Ensuite, il lève la gourde près de sa bouche sèche et en boit le contenu à grande gorgée pour soulager sa gorge en feu. Enfin il essuie sa bouche d’un revers de main pour chasser l’humidité. Il bouchonne de nouveau le récipient et le pose à côté de lui.
— Ah, ça fait du bien. Mais tout le monde doit me chercher, s’inquiète Yûgi. Grand-père doit se faire un sang d’encre.
Les trois individus se regardent avec inquiétude. Atem ferme les yeux et croise les bras. Mana joue nerveusement avec une mèche de ses cheveux. Mahado tapote son bâton vert. Yûgi détache son sac de nourriture quand il remarque le comportement de ses amis.
— Qu’est ce qu’il ya ? leur demande Yûgi.
— Comment dire, hésite le Pharaon. J’ai tout vu depuis l’au-delà. Tout le monde te recherche activement. Et Grand-père…est à l’hôpital.
Yûgi reste interdit pendant quelques secondes. Puis il prend sa tête dans ses mains.
— Non pas Grand-père ! Je dois aller le voir, déclare-t-il en les toisant du regard. Je veux le voir immédiatement !! Emmenez-moi le voir !!
— Petit Maître, tu es toujours convalescent, tente de le raisonner Mahado.
— Mais Grand-père…
— Grand-père est un combattant, Aibou, le rassure Atem. Il va s’en sortir, il s’en sort toujours.
Yûgi baisse la tête en signe de défaite. Ce n’est pas la première fois que le vieil homme se retrouve dans un lit d’hôpital et à chaque fois, le jeune homme panique. Puis son ventre gronde comme un tonnerre. Cela le fait rougir furieusement car cela fait longtemps qu’il n’a mangé quelque chose. Yûgi se frotte le ventre, puis reprend son sac de nourriture qui contient des fruits, des tranches de gruyère ainsi que deux miches de pain complet. Yûgi prend une pomme puis croque dedans.
— J’ai prévenu nos amis pour leur indiquer où tu te trouves, l’informe le Pharaon. J’ai dû faire une apparition like ghost.
Yûgi avale sa nourriture puis pouffe de rire :
— J’espère que tu ne les a pas fait fuir ?
— Ah non, avec tous ce qu’ils ont vécu, voir un fantôme est le cadet de leur souci, rit Atem.
— Quand est-ce qu’ils arrivent ? demande Yûgi puis croque de nouveau dans sa pomme.
— Nous sommes de l’autre côté du Nil, donc ça devrait prendre quelques heures, précise la Magicienne des Ténèbres.
— Vous m’avez emmené aussi loin ?
— On avait un truc à faire ici, répond le Pharaon.
— Ah oui, commence Yûgi. Félicitation pour votre mariage !
Mana et Atem piquent un fard à la mention de leur union. La magicienne sourit jusqu’aux oreilles.
— Merci Yûgi ! s’exclame joyeusement la Magicienne des Ténèbres. Et dire que j’ai attendu 3000 ans et une dizaine d’années pour qu’il me le demande enfin, plaisante-t-elle puis fait un clin d’œil.
— J’ai toujours su qu’il avait un faible pour la Magicienne des Ténèbres, rit Yûgi.
— Ah oui ? sourit Mana en jetant un œil à son mari qui est rouge cramoisi.
— Aibou ! le gronde le Pharaon.
— Le prince n’a pas cessé de reluquer la carte de Mana pendant son temps sur terre, affirme Mahado, encore plus lors des duels.
— Oh, le petit pervers ! rit Yûgi à gorge déployé.
— Mahado pas toi aussi ! se plaint Atem.
— Mes excuses mon Pharaon, s’excuse le Magicien avec un sourire au coin.
Yûgi continue de rire en voyant la mine gênée de sa moitié.
— Tu peux parler Aibou, riposte Atem. Toi et Anzu, vous vous tournez autour depuis des années et vous voilà fiancées maintenant ! Tu es vraiment devenu un homme !
Le visage d’Yûgi prend une couleur pivoine. Le trio sont pris d’un fou rire et bientôt, le Roi des Jeux les rejoints.
— Finalement, je n’pense pas que je suis prêt à te voir en momie, avoue Yûgi avec un regard peiné. C’est trop bizarre. Je devrais laisser ta tombe tranquille.
— Tu peux l’emporter, accepte Atem. Tous mes biens terrestres te reviennent de droit.
— Quoi ?! Mais c’est trop ! refuse Yûgi en secouant la tête. Et puis c’est l’Égypte qui en a la propriété. Je veux seulement te remettre dans l’histoire comme il se doit c’est tout.
— Merci Aibou, sourit le Pharaon.
— Bon, Mahado et moi, devons retourner dans le monde des esprits. Nous ne pouvons pas laisser le palais trop longtemps, explique Mana.
— Je vois, comprend Yûgi. Merci à vous.
— Nous serons toujours à ta disposition Petit Maître.
Yûgi hoche la tête en approbation puis les deux magiciens disparaissent, le laissant seul avec le Pharaon. Il se tourne vers Atem avec un regard interrogateur.
— Pourquoi tu ne vas pas avec eux ?
— Il y a encore une chose que je dois faire, lui répond-t-il. Et je veux m’assurer que tu ailles mieux. Pourquoi, tu veux déjà te débarrasser de moi ?
— Non, bien sûr que non ! sourit Yûgi avec gratitude.
Quelques heures plus tard, Yûgi a repris quelques forces. Atem l’aide à se relever puis entreprennent de sortir du tunnel. Ils marchent pendant un certain temps.
— Où mène ce tunnel ? questionne Yûgi à son yami.
— Dans un autre tombeau, répond le Pharaon. Le prêtre Seto a fait construire ce passage pour évacuer le pays en cas de guerre. Mais finalement, il n’a jamais servi. La salle doit être ensevelit sous la terre maintenant. De plus, seul un membre de la famille royale peut ouvrir le chemin conduisant là où nous nous sommes affrontés.
— Hein ? Le tombeau de la Porte du Paradis ?! s’exclame Yûgi.
— Oh, nous sommes arrivés, constate Atem en s’arrêtant à quelques pas.
Là se situe une entrée vers une pièce plus vaste. Les deux duellistes s’engagent à l’intérieur. La pièce est étroite, fabriquée en brique de terre séchée et le plafond est troué. Puis une étincelle brille dans la terre. Intrigué, Yûgi s’approche puis se met à genoux. Il déterre l’objet de ses mains. Il est surpris de découvrir une pièce de puzzle dorée.
— C’est…l’une des pièces du Puzzle Millénaire ! Comment ? Il est autour de ton cou.
— C’est plutôt une version spirituelle que j’ai, précise Atem en prenant son Puzzle dans les mains. Tu dois le reconstituer Aibou.
— Pourquoi ? Ton âme n’est plus à l’intérieur, se demande Yûgi perplexe. Le Puzzle Millénaire a perdu son pouvoir.
— Depuis quelques temps, j’ai reçu plusieurs rapports étranges, lui raconte le Roi de l’au-delà. Dans le monde des esprits du Duel Monster, plusieurs esprits ont disparu.
— Quoi ? Comme avec les Doma ? lui demande Yûgi en fronçant les sourcils.
— Oui, acquiesce Atem. Mais seuls les esprits de pure lumière ont disparu.
— Alors ce sont les Soldats de l’Ombre qui sont derrière tout ça ?
— Exact. Il ne reste plus que la famille des Yeux Bleus maintenant.
— Merde ! Gwen est vraiment en grave danger ! s’affole Yûgi. Leurs cartes sont sous sa protection.
— C’est pour ça que la famille des Yeux Bleus est intouchable. Mais…il y a aussi Kaiba. Il est le propriétaire d’origine après tout, ils vont vouloir l’éliminer aussi.
— Ça craint, Kaiba-kun est facile à trouver vu qu’il est célèbre dans le monde entier. Ils ont essayé de me tuer parce que je fais partie des Lumières, réfléchit Yûgi en s’asseyant en tailleur. Jûdai-kun les a déjà combattus pour protéger Gwen mais je n’connais pas vraiment leur connexion.
— Malheureusement, le seul qui puisse nous éclairer n’existe plus, soupire le Pharaon. Et le Jûdai de cette époque n’a pas encore vécu son futur funeste.
— En plus, j’avais promis à Gwen de rechercher des infos sur la malédiction de Jûdai-kun.
— En parlant de ça, se rappelle Atem. Mahado a trouvé le contre-sort mais il n’a pas eu le temps de te le dire.
— Vraiment ?! sourit Yûgi en reprenant espoir. Comment ?
— Hum…il faut effectuer une sorte de rituel. On a besoin de rassembler l’énergie de LUMIÈRE et TÉNÈBRES ainsi que celui qui l’a maudit pour espérer briser la malédiction. Il faut le faire avant la fin du compte à rebours, sinon c’est fichu. À partir de trois flammes, on ressent seulement une intense fatigue qui épuise toutes nos forces et nous fait perdre connaissance. Puis la quatrième, des douleurs atroces dans tout le corps, la cinquième, des convulsions et des vomissements de sang…À partir de la septième, l’âme se déchire lentement et cause des pannes. A partir de la dixième, des tentacules noirs poussent sur le corps, la onzième, tu meurs puis la dernière efface l’existence après s’être transformé en rose noire.
— Mais…on retourne à la case départ ! On n’sait même pas qui l’a maudit.
— C’est ça le gros problème, dit Atem en secouant négativement de la tête. Le plus simple, ce serait qu’ils viennent à vous pour pouvoir les forcer à parler.
— Mais Gwen, s’inquiète Yûgi.
— Elle est l’une des raisons pour laquelle tu dois reconstituer le Puzzle. Ton pouvoir actuel n’est pas suffisant pour lutter contre les Ombres, le met en garde Atem. Il te sera très utile.
Yûgi observe la pièce de puzzle dans sa main droite. Il serre sa main puis pose la pièce au sol et creuse la terre pour trouver les autres pièces. Il finit par tous les rassembler.
— Aibou…
— Je suis l’aîné, je n’veux pas être un poids mort pour eux, affirme Yûgi en commençant à assembler le puzzle. Mon nouveau vœu, c’est de pouvoir les sauver pour qu’ils cessent de souffrir.
Puis quelques minutes plus tard, la pyramide inversée prend forme. Cela surprend Yûgi que la chaîne soit toujours présente sur son puzzle. Enfin la dernière pièce où est incrusté l’œil d’Oudjat. Une goutte de sueur glisse lentement sur la tempe du jeune homme. Il saisit la dernière pièce et le place. CLIC !! Cependant rien ne se passe. Yûgi soupire de déception.
— Je le savais, il est inutilisable sans toi.
— J’ai juste à te céder une partie de mes pouvoirs. Aibou, nos esprits ne permuteront plus comme avant, l’avertit le Pharaon. Nous pourrons toujours utiliser notre lien mental mais tu devras te débrouiller seul.
— Je vois, pas de problème.
Atem acquiesce puis approche son index près de l’œil d’Oudjat. En touchant l’œil, le Puzzle Millénaire se met à briller de mille feux surprenant Yûgi par la même occasion.
— Whoua !! s’écrit Yûgi tandis que l’œil d’Horus apparaît également sur son front.
— Je compte sur toi Aibou, lui souhaite Atem.
Puis la vision d’Yûgi blanchit. Il cligne des yeux tandis que la lumière se dissipe. Il aperçoit des surfaces rocheuses autour de lui. Yûgi se retourne pour essayer de repérer Atem mais il a disparu. Il remarque seulement l’entrée du tombeau. Le ciel est de couleur crépuscule.
— Je suis à l’extérieur ? Whoua la classe, je me suis téléporté !! s’exclame-t-il impressionné.
Yûgi baisse le regard vers son puzzle toujours dans ses mains. Il saisit la chaîne puis la met autour de son cou. Ce poids lourd lui a presque manqué. Ensuite, Yûgi court pendant quelques temps et atteint le quai où plusieurs personnes, chargent des cargaisons sur les bateaux. Yûgi s’approche du pont tout en regardant les gens travailler. À l’horizon, un yacht se pointe. Le jeune homme aux cheveux tricolores, plisse ses yeux améthyste pour mieux voir.
Un homme bronzé aux cheveux blancs noués en queue de cheval, navigue le bateau tandis qu’un homme de grande taille avec un tatouage d’hiéroglyphe sur le côté droit de son visage, se tient à ses côtés. Une jeune femme en tenue de cowboy, les yeux bleus et lunettes carrés sur le nez, les longs cheveux blonds et bouclé dansent au rythme du vent. Elle scrute les alentours en cherchant quelqu’un des yeux et une main sur son chapeau. La dernière est une femme d’âge mûr au teint halée ainsi qu’aux longs cheveux noirs coupés au carré avec un diadème sur le front dont la pierre verte est incrustée au centre.
— Ils sont là ! Hé, les amis je suis là !! hèle Yûgi en agitant ses bras au dessus de sa tête. HÉ !!
— Hum ? se demande Marek qui plisse des yeux en fixant le quai.
Il aperçoit un homme aux cheveux tricolore lui agitant les bras et criant. Marek écarquille des yeux en le reconnaissant.
— C’est Yûgi !! Il est vivant !! s’écrit Marek en s’adressant aux autres.
— Yûgi !! l’appelle Rebecca les larmes aux yeux se postant à côté de Marek.
Puis Marek accoste au pont où se trouve Yûgi. Il prend une corde puis jette l’ancre dans la mer. Immédiatement, le groupe débarque à la grande joie du Roi des Jeux. Rebecca saute sur Yûgi qui est surpris. Elle le serre fortement dans ses bras tandis qu’il tente de garder l’équilibre. Marek étreint le duelliste avec la même force qui fait grimacer ce dernier. Rishido et Ishizu sont heureux de le retrouver sain et sauf. Le visage d’Yûgi vire au bleu.
— J’ai…j’étouffe !!
— Pardon !! s’excuse Marek et Rebecca en le relâchant.
— Ouf…moi aussi…je suis content de vous retrouver, se réjouit Yûgi.
— Yûgi, c’est un soulagement de voir que tu vas bien, déclare Ishizu.
— Oui, je suis désolé de vous avoir inquiété.
— Yûgi ton grand-père, commence Rishido.
— Je sais, hoche Yûgi. Emmenez-moi le voir.
— Ok mais comment tu es au courant ? lui demande Marek un peu curieux.
— Hum ? Mais…ce n’est pas le Puzzle du Millénium ?! s’exclame Rebecca surprise en pointant la pyramide du doigt.
— Si, c’est lui, confirme Yûgi en prenant son puzzle dans ses mains.
— Mais il est censé avoir disparu après le Duel de Cérémonie, rappelle Ishizu.
— Euh… c’est une longue histoire, avoue Yûgi en se grattant la tête avec sa main droite. Je vous raconterais en chemin.
Le groupe embarque sur le yacht avec Yûgi qui leur explique rapidement ce qui lui est arrivé. Marek ramène l’ancre à bord, puis navigue en marche arrière avant de tourner et faire demi-tour. Ils ont tous été surpris que le Pharaon soit revenu sur terre pour le sauver et de la raison pour laquelle Yûgi est à nouveau en possession du Puzzle Millénaire. Puis ils arrivent à Louxor à l’aube. Reprenant la jeep, ils se rendent à l’hôpital.
En arrivant à la clinique, le groupe conduit immédiatement Yûgi au troisième étage pour qu’il puisse voir Sugoroku. Surpris, Yûgi voit sa mère et le professeur Hawkins endormis sur leur siège près de la porte de son grand-père. S’approchant doucement de Lili, il s’assit discrètement à côté d’elle. Le groupe décide de réveiller le professeur Hawkins sans bruit. Celui-ci est surpris et très heureux de voir Yûgi mais il s’abstint ne voulant pas réveiller Lili. Il se contente alors d’une simple poignée de main avec le Roi des Jeux. Ensuite ils quittent le couloir pour laisser Yûgi avec sa mère. Hésitant, il pose délicatement une main sur l’épaule de Lili et la secoue doucement.
— Maman ? Maman, réveille-toi, lui murmure Yûgi.
— Hum ? marmonne-t-elle avant d’ouvrir les yeux.
Lili sursaute en apercevant son fils la regarder. Ses larmes coulent abondamment sur ses joues. N’y croyant pas ses yeux, elle prend les joues d’Yûgi dans ses mains qu’il trouve un peu froide.
— Mon…fils, mon…petit garçon, pleure Lili. Tu es revenu.
— Oui, je suis là, sourit Yûgi. Excuse-moi de t’avoir autant inquiété.
Lili serre son fils dans ses bras et sanglote de joie. Yûgi lui rend l’étreinte en souriant et tente de réconforter sa mère en lui frottant le dos. Quelques minutes plus tard, Lili parvient à se calmer et se sépare de son fils.
— Mon dieu, j’ai cru mourir quand on m’a appelé pour me dire que mon père a eu un infarctus et que mon fils unique a été porté disparu dans la fouille, gémit Lili.
— Oui, c’est un peu de ma faute, s’excuse Yûgi honteux de lui-même.
— Le plus important, c’est que tu sois sain et sauf, le pardonne Lili.
— Et Gwen, elle le sait ? lui questionne Yûgi un peu inquiet.
— Non, j’ai préféré ne rien lui dire, lui répond Lili. Bien qu’elle m’a appelé car elle a fait un cauchemar où ton grand-père a eu sa crise et que tu es tombé dans un trou. Mais je l’ai convaincu que ce n’était qu’un mauvais rêve, rien de plus.
— Oh, tu as bien fait. Je n’ai pas envie qu’elle panique et qu’un autre accident arrive, s’inquiète Yûgi. Et Grand-père ?
— Il est toujours inconscient. Va le voir, mon chéri, lui suggère-t-elle.
Yûgi acquiesce puis se lève de son siège. Il tourne doucement la poignée puis ouvre la porte et rentre à l’intérieur. Il a un pincement au cœur de revoir à nouveau son grand-père sur un lit d’hôpital avec plusieurs machines autour de lui. Il s’approche de lui puis s’installe sur le tabouret. Yûgi prend la main gauche vieillit de son papy dans les siennes.
— Grand-père, je suis là, murmure Yûgi. S’il te plait, ne nous laisse pas maintenant. Je n’veux pas que Gwen souffre encore plus qu’elle ne l’est déjà si tu t’en vas. S’il te plait, Grand-père reste encore un peu de temps avec nous. Réveille-toi.
Sans qu’il ne s’en rende compte, l’œil du Puzzle Millénaire scintille. Puis, les yeux de Sugoroku bouge ce qui attire l’œil de Yûgi. Enfin, il bat des paupières laissant entrevoir ses yeux améthyste de la même couleur que son petit-fils. Yûgi est très surpris et sourit de toutes ses dents.
— Grand-père !
À la mention de son nom, Sugoroku aperçoit le visage souriant et dégoulinant de larmes de son petit fils. Ému, il laisse glisser une larme solitaire de ses yeux.
— Attend Grand-père, je vais prévenir maman et le docteur, je reviens tout de suite, le rassure Yûgi en se levant et se dirigeant vers la porte.
Quelques jours plus tard…Sugoroku s’est complètement remis de sa crise à la grande joie de sa famille et de ses amis. Le groupe entier est venu lui rendre visite l’après-midi. Yûgi et Lili sont installés à son chevet tandis que le reste préfère rester en retrait.
— Sacrée histoire ! rit Sugoroku en apprenant le sauvetage de Yûgi. Le Pharaon et toi me surprenaient toujours !
— Mais il n’occupe plus mon corps, je suis complètement seul dans ma tête, avoue Yûgi en tenant son puzzle dans ses mains.
— Que comptes-tu faire maintenant Yûgi ? lui demande Ishizu.
— Je vais rentrer au Japon, répond-t-il. Kaiba-kun, Gwen et Jûdai-kun sont en danger. C’est pour ça que j’ai récupéré le Puzzle Millénaire.
— Donc ce cas, moi et Grand-père on va rester ici pour s’occuper de la découverte récente du tombeau, lui annonce Rebecca. Tu peux partir tranquille, Yûgi.
— Nous, nous allons chercher des infos sur ces Ombres, propose Marek.
— C’est trop dangereux, s’inquiète Yûgi.
— Qu’est ce que tu racontes ? argumente Marek. Nous savons maintenant de quoi il est capable. Nous sommes tous impliqués dedans.
— C’est gentil à vous, sourit Yûgi. Mais ça m’embête un peu.
— Yûgi accepte leur aide, tu ne pourras pas les vaincre seul, tente de le convaincre Lili.
— Bon très bien, accepte-t-il finalement. Alors faites très attention. La prochaine étape, c’est rentrer à la maison et trouver une façon de protéger Gwen, Jûdai-kun et Kaiba-kun bien qu’il n’en a pas vraiment besoin lui.
Il se lève de son siège puis contourne le lit de son grand-père pour se retrouver devant la fenêtre. Yûgi scrute le ciel bleu d’un regard déterminé.
— Préparez-vous, Soldat de l’Ombre, je vous n’laisserais pas faire ce que vous souhaitez plus longtemps !