Le Feu et le Bleu

Chapitre 11 : Souviens-toi de moi

8437 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 24/09/2017 22:00

Chapitre 9.1 : Souviens-toi de moi.



Le soleil se lève à l’horizon, illuminant l’île volcanique de la Duel Académie. Au dortoir des Rouges OSIRIS, Gwen est installée à son bureau toujours en pyjama. Elle pianote sur le clavier de son ordinateur portable rouge. À côté de l’ordinateur se trouve un réveil rectangulaire qui affiche 6h30. C’est bien la première fois qu’elle se lève aussi tôt car ce samedi matin, la jeune fille compte bien rendre la mémoire à Jûdai. Kisara est debout derrière elle, appuyant ses mains sur le dossier de sa chaise.

Gwen consulte ses mails et aperçoit le nom de MUTÔ Yûgi dans sa boîte de réception.

— Yûgi-nii-chan a eu le temps de m’envoyer un mail, dit Gwen en ouvrant le courriel.

— Ils doivent être arrivés en Égypte maintenant, commente Kisara.

~ Kurikuri ~ se manifeste Kuriboh en entendant le nom de son maître.

— Tu veux lire aussi le message d’Yûgi-nii-chan, Kuriboh ?

~ Kurikuri ~ hoche joyeusement la boule de poil.

 

Les trois individus lisent attentivement le mail du Roi des Duels :

Bonjour ma petite sœur adorée ^^,

Comment vas-tu ? Moi et Grand-père sommes bien arrivés en Égypte avec le professeur Hawkins et Rebecca. Au lieu d’aller dans un hôtel, nous hébergeons chez les Ishtar comme d’habitude. Nous avons même commencé à faire des repérages dans la Vallée des Roi. Comme je m’en doutais, la véritable tombe de Mon Autre Moi est difficile à trouver.

Je suis revenu dans le temple où je l’ai affronté. Tout est comme dans mes souvenirs. Je me sens plus proche de lui ici. Je lui ai même demandé s’il pouvait nous guider jusqu’à sa véritable tombe. Ça nous épargnerait des soucis. J’espère qu’il m’a entendu XD.

Gwen rit et dit :

— Bien sûr qu’il t’a entendu ! Je parie même qu’il t’observe à chaque fois qu’il a du temps libre.

 

Et pour Grand-père ne t’en fais pas. Je vais m’assurer qu’il ne se force pas trop parce que tu ne seras pas là pour le soigner ;).

Cela fait rire les trois individus dans la pièce.

J’espère que tout se passe bien pour toi à la Duel Académie. Kuriboh Ailé m’a dit que Jûdai-kun s’amuse beaucoup mais qu’il a toujours du mal à se souvenir de toi. Si quelque chose de bizarre se passe à la Duel Académie, préviens-moi. Même si c’est ta marque. En cas de besoin, Kuriboh me préviendra. Je vais te laisser, amuse-toi bien petite sœur ! ^^

PS : J’ai pris quelques photos.

En cliquant sur la pièce jointe, Gwen y trouve une dizaine de photos. Elle clique sur la première et voit Yûgi ainsi que Sugoroku en compagnie du professeur Hawkins et Rebecca. Une autre avec la famille ISHTAR. Kisara écarquille des yeux en voyant une femme bronzée avec des cheveux noirs coupés au carré en compagnie d’un jeune homme bronzé aux cheveux blancs ébouriffés à sa droite et un homme bien bâtit comme une armoire avec le crâne rasé ne laissant seulement une petite mèche noire à sa gauche. La moitié de son visage est tatoué par des hiéroglyphes.

— C’est Isis-san ! s’exclame Kisara en se penchant un peu plus pour mieux voir.

— C’est Ishizu ISHTAR, rectifie Gwen, la réincarnation d’Isis.

 

Kisara se redresse, ferme les yeux, pose une main contre sa joue et coude soutenu par son autre main.

— Décidément, je n’arrive pas à m’y habituer, reprend la Demoiselle aux Yeux Bleus un peu hébétée.

 

Le reste des photos montrent la vallée des Rois, des pyramides ainsi que la ville dans laquelle, ils logent. Ensuite Gwen ferme son portable. Puis elle se lève de son siège et ouvre son armoire placée contre le mur à côté de son bureau. Elle fouille quelque peu avant de ressortir une veille casquette rouge. Kuriboh s’avance vers elle et s’agite dans tous les sens.

~ Kurikuri ~

— Oui Kuriboh, c’est bien la casquette de Jûdai, sourit Gwen.

 

~ Les deux enfants se séparent avec peine puis se regardent une dernière fois avant de se quitter. Le petit garçon enlève sa casquette avec ses mains puis la pose sur la tête de Gwen.

— Prend-le, commence Jûdai la voix tremblante, pour que tu m’oublies pas ! 

— Yubel, ne laisse pas Jûdai mourir, lui demande Gwen le visage baigné de larmes.

— Humph, évidement pas besoin de me le dire ! répond Yubel les bras croisés. ~

 

— Tu comptes lui faire retrouver la mémoire en lui montrant sa casquette ? lui demande Kisara.

— Ça pourrait marcher, pense Gwen en caressant la surface épaisse de la casquette dont une étiquette se distingue où nous pouvons lire : YÛKI Jûdai. S’il se souvient avec, je n’aurais pas besoin de l’affronter en duel.

 

À 7h, Gwen descend à la cafète entièrement habillée. En ouvrant la porte coulissante constituée de papier de riz, Gwen retrouve ses amis assis à une table en train de manger une omelette au riz. Elle vient s’asseoir à la seule place libre à côté de Hayato et en face de Jûdai.

— Tu t’es levée vraiment tôt aujourd’hui, la salut Jûdai les baguettes en main.

— Je pourrais te dire la même chose, sourit Gwen.

— J’ai tiré Frérot du lit parce que c’est une belle journée aujourd’hui, lui apprend Shô.

 

Puis le professeur Banner s’approche d’eux avec un plateau dans les bras. Il pose le plateau devant Gwen qui le remercie. Après avoir dit la formule de politesse, elle prend ses baguettes puis saisit un morceau d’omelette. Après le petit-déjeuner, Banner empile des paquets ainsi que des lettres sur sa table.

— Bien tout le monde, puisque nous sommes samedi, vos familles vous ont envoyé des lettres et des colis, leur annonce Banner.

Il jette un œil à sa liste puis déclare :

— Et bien la première, c’est AZUR Gwendoline.

 

Celle-ci se lève et rejoint son professeur qui lui tend un colis moyen ainsi qu’une lettre. Puis elle retourne à sa place tandis que Banner continue la distribution.

— J’ai reçu une lettre de mon père, commente Hayato en lisant son courrier.

— Mes parents m’ont envoyé de l’argent pour m’acheter des cartes, poursuit Shô.

— Moi aussi, mais ils m’ont laissé seulement trois foutu lignes pour me demander comment je vais et c’est tout, se plaint Jûdai avec sa lettre à la main.

— Jûdai tu t’entends pas avec tes parents ? lui demande Gwen avec curiosité.

— Si mais bon, on ne parle pas souvent en ce moment, répond Jûdai ennuyé en posant sa main contre sa joue et le coude sur la table. Enfaîte ça toujours été comme ça depuis que je suis gosse. Mais Yuka m’a laissé un petit mot, lui apprend-t-il en souriant. Elle te remercie pour Friendship et qu’elle a une amie maintenant.

— Ah c’est cool ! Je savais que ça allait marcher, sourit Gwen.

— Frérot, t’as une sœur ? questionne Shô visiblement surpris.

— Ouais, elle s’appelle Fuyuka ! C’est marrant mais Gwen m’a donné la carte de Friendship pour elle quand je suis passé dans sa boutique.

— Tu as une boutique ? demande Hayato à la jeune fille.

— La boutique de jeu appartient à mon grand-père, répond Gwen. C’était mon tour d’aider.

― Ma sœur a juste cinq ans et elle écrit déjà mieux que moi ! rit Jûdai en remettant sa lettre dans l’enveloppe.

― C’est sûr avec ton écriture pattes de mouche, le taquine Gwen.

― Quoi ?! s’exclame Jûdai en faisant la moue.

Gwen pouffe de rire.

— Grande sœur tu n’regarde pas ton courrier ? lui demande gentiment Shô.

— Hum...fait-elle en ouvrant sa lettre. C’est de ma mère qui me dit d’ouvrir mon colis.

 

Gwen s’exécute et trouve cinq petits paquets de gâteau.

— Whoua des brownies, bave Hayato, t’as de la chance !

— Elle dit aussi qu’il y a un paquet pour chacun d’entre nous, rajoute Gwen en tendant un paquet pour chacun des garçons qui la remercie.

— Ta mère est vraiment sympa, trouve Jûdai en défaisant le nœud.

— Tiens ? Le dernier paquet est pour Asuka, remarque Gwen en regardant l’étiquette.

 

Jûdai avale un morceau de son gâteau avant d’avoir les yeux brillant comme une étoile à neutron.

— Punaise c’est vachement bon ! s’exclame Jûdai avec un grand sourire. En plus les brownies aux noisettes sont mes préférés !

— Maman va être contente de savoir que tu aimes, sourit Gwen.

— Remercie-la de ma part. Ça me rappelle que j’en ai mangé quand j’étais gosse, lui apprend Jûdai le regard rêveur.

— Vraiment ? lui demande Gwen avec une lueur d’espoir dans les yeux.

— Oui mais je me souviens plus où et avec qui, répond-t-il en croisant ses bras et fermant les yeux.

 

Gwen soupire de déception car même les gâteaux n’ont pas fonctionnés.

— Comment ça se fait que ta mère n’a pas envoyé un paquet pour ton ami optimiste ? lui demande Jûdai un peu étonné. D’ailleurs, je t’ai même pas vu lui parler depuis qu’on est ici et on sait même pas qui c’est.

 

Le visage de Gwen se décompose et se demande s’il ne fait pas exprès parfois. Shô et Hayato sont blasés par son inconscience.

— Frérot, franchement tu n’as pas remarqué que Grande sœur est ton amie d’enfance ? pense Shô un peu agacé.

― Il est vraiment lent à la détente, soupire intérieurement Hayato.

― Celui-là, grince intérieurement Gwen. Il commence sérieusement à me taper sur les nerfs. Si tu me vois pas aller lui parler c’est parce que c’est TOI !! Comment on peut être inconscient à ce point ?

 

Sans répondre à Jûdai, Gwen prend son paquet et s’en va de la cafète. Jûdai est un peu confus de sa réaction tandis que Shô et Hayato soupirent car il l’a vexé. Shô se lève de table et suit Gwen.

— Grande sœur attends-moi ! l’appelle Shô avec inquiétude.

— Mais qu’est ce qui lui prend ? J’ai dit quelque chose qu’il fallait pas ? s’interroge Jûdai avec un sourcil arqué et se frottant la joue avec son index.

— Oui tu es stupide, lui répond Hayato.

— Hein ?

Gwen entre dans sa chambre en ouvrant brutalement sa porte. Puis elle dépose son paquet sur son bureau tandis que Shô attend à l’extérieur, inquiet pour elle. Elle rejoint son ami et ferme sa chambre à clé.

— Et si on allait se promener ? lui demande Gwen avec un visage impassible.

— Ok, lui répond Shô.

 

Les deux OSIRIS quittent leur dortoir pour se promener aux alentours. Aucun d’eux ne parle et Shô remarque l’ambiance morose qui s’est installée. Quant à Gwen, elle ne cesse de soupirer car son ami d’enfance est vraiment dense. Fatigué par ce silence pesant, Shô se décide à entamer la conversation pour remonter le moral de sa grande sœur.

— Grande sœur, ne t’en fais pas pour Frérot, tente de la rassurer le petit aux cheveux bleus clairs. Il est peut être un peu lent à la détente mais je suis certain qu’il va finir par se souvenir de toi.

— Ouais...si tu le dis, marmonne-t-elle en regardant le sol.

 

Shô est de plus en plus inquiet pour elle.

— Même avec tous les indices que je lui ai laissé, il est même pas foutu de s’en rendre compte ! se plaint Gwen en levant le regard brûlant de colère et le poing plié. Même toi Shô, tu as fini par le remarquer.

— Et bien parce que ça saute aux yeux Grande sœur, ajoute-t-il.

— Alors pourquoi Jûdai l’a pas remarqué ?! s’exclame-t-elle. Je suis vraiment idiote, peut être que j’aurais du lui dire directement !

— Je te l’ai proposé mais tu as refusé catégoriquement prétextant qu’il va prendre ses jambes à son cou, lui rappelle Kisara en flottant à côté d’elle.

— Mais bon, Jûdai n’est pas comme ça, dit Gwen avec un air morose.

— Grande sœur, il n’y a pas autre chose dont Frérot pourrait se souvenir ? lui demande Shô.

 

Ils s’arrêtent à la lisière de la forêt sans savoir que quelqu’un autre s’y trouve, caché derrière un arbre.

— Et bien...il y a toujours sa casquette rouge qu’il m’a donnée avant son départ, avoue Gwen.

— Tu l’as avec toi ?

— Oui mais je l’ai laissé dans ma chambre, ajoute-t-elle.

— Mais si Frérot le voit, il se souviendra sûrement ! conclut Shô avec un sourire.

— Oui c’est que je pense aussi, sourit Gwen en retour.

 

Cachée derrière un arbre, Tsukasa a entendu toute la conversation bien qu’elle ne s’est pas attendue à les voir traîner par ici.

— Alors comme ça ce vaurien de Jûdai est l’ami d’enfance de cette saleté ? Intéressant, sourit cyniquement Tsukasa. Si je mets la main sur cette fameuse casquette alors sa chance de retrouver son ami perdu va être réduite à néant. Si je me souviens bien, il me semble qu’Asuka a une casquette du même genre qui appartenait à son grand frère.

En sortant son PDA de sa poche, Tsukasa compose un numéro et approche l’appareil près de son oreille.

— Torimaki, tu peux me rendre un service ?

 

*******

Jûdai est peu surpris par le comportement de Gwen.

— Mais qu’est ce qui lui prend ? J’ai dit quelque chose qu’il fallait pas ? s’interroge-t-il avec un sourcil arqué et se frottant la joue avec son index.

— Oui tu es stupide, lui répond Hayato qui mange un autre morceau de brownie aux noisettes.

— Hein ?

— Réfléchis bien Jûdai, Gwen ne te fait pas penser à quelqu’un ?

— Me faire penser à quelqu’un ? réfléchit celui-ci en croisant ses bras et les yeux fermés. C’est vrai que j’ai l’impression de l’avoir rencontré bien avant les exams d’entrée, poursuit Jûdai en regardant en l’air.

 

Hayato termine joyeusement ses gâteaux puis s’adresse de nouveau à Jûdai :

— Tu es sur la bonne voie.

 

Jûdai regarde son ami avec étonnement et décroise ses bras.

— Hein ? Attends pourquoi j’ai l’impression que toi et Shô, vous me cachez quelque chose ?

— On n’cache rien, lui répond Hayato. Si tu veux savoir, tu devrais directement demander à Gwen. Elle saura te renseigner mieux que nous.

— Bon ba, je vais lui demander alors, décide Jûdai en se levant de table.

 

Un paquet attire son attention. Il le saisit et consulte l’étiquette qui indique : TENJOIN Asuka.

— Gwen a oublié le paquet d’Asuka.

— Ah oui Jûdai, ce que tu voulais lui dire, tu l’as pas encore fait n’est ce pas ? Eh bien fais-le, lui suggère Hayato.

— T’as raison, merci Hayato, le remercie Jûdai avant de quitter le réfectoire.

Jûdai marche avec son paquet de brownie et celui d’Asuka dans les mains.

— Je me demande où ils sont allés, réfléchit Jûdai en scrutant les alentours.

 

Soudain il renifle quelque chose dans l’air qui n’a rien à voir avec l’odeur des gâteaux.

— Encore ce parfum d’amande ?

— On dirait que ta meilleure amie est passée par ici, lui apprend Yubel qui est sortie de sa carte, les bras croisés.

— Vraiment ? s’étonne Jûdai en la regardant. Elle doit pas être bien loin.

 

DRRIIIIIING !!! Jûdai sort son PDA de sa ceinture et remarque qu’il reçoit un appel direct de quelqu’un. Il clique sur accepter et le visage de Tsukasa apparaît à l’écran. Cela étonne le Mini-Roi Suprême.

— Tu es...Tsukasa ! se souvient Jûdai.

— Bonjour, YÛKI Jûdai, le salut Tsukasa en lui adressant un sourire mesquin. C’est seulement pour t’informer que ta « précieuse » amie d’enfance t’attend au pont.

— Quoi ? Comment tu peux le savoir ? lui demande Jûdai avec méfiance.

— Parce que c’est elle qui me l’a dit, lui répond Tsukasa sur un ton théâtral. Elle avait tellement hâte de te revoir mais tu l’as complètement oublié ! Elle a le cœur brisé maintenant.

 

Jûdai fronce les sourcils et retient un grognement.

— Si ça ne t’intéresses pas de la revoir, libre à toi.

Puis l’écran s’éteint et Tsukasa ricane.

— Quel idiot, il va sûrement se précipiter pour la voir, se réjouit Tsukasa. Heureusement, je connais ses habitudes. Il ne reste que la part de Torimaki.

 

Du côté de Jûdai, celui-ci est plutôt troublé après l’appel de Tsukasa. Il accroche de nouveau son PDA à sa ceinture. Il se dirige vers le pont d’une démarche rapide juste à côté de son dortoir. Quelque temps plus tard, Torimaki s’approche discrètement du dortoir des Rouges OSIRIS avec le PDA près de l’oreille. Quelques gouttes de sueur perlent sur son visage car il n’est pas très sûr de lui.

— Tsukasa-san, tu es sûre que c’est une bonne idée ? lui demande le Bleu à la coupe de banane tombante.

— Je t’ai dit de le faire ! Cette saleté mérite de recevoir une bonne leçon. Évite de te faire prendre, je compte sur toi, lui répond-t-elle de sa voix froide.

— Bien comme tu voudras, accepte Torimaki même s’il trouve qu’il risque vraiment cher en faisant cela.

 

Il raccroche puis range son PDA. Il se poste derrière le bâtiment puis regarde de gauche à droite en espérant ne croiser personne. Fort heureusement pour lui, tous les rouges ont quittés leur dortoir pour profiter du soleil. Torimaki grimpe les escaliers qui grincent à chacun de ses pas.

— Voilà pourquoi les OSIRIS sont des vauriens, peste doucement Torimaki, ils n’ont même pas de quoi rénover le bâtiment !

Ensuite il s’arrête devant la porte de Gwen. Il sort une épingle de sa poche puis s’accroupit devant la serrure et introduit l’épingle à l’intérieur. Puis en l’agitant, le Bleu OBÉLISK parvient à déverrouiller la porte et l’ouvrir.

— Voyant voir, où pourrait-il bien être ? s’interroge Torimaki en inspectant les lieux.

******

Hayato sort de la cafète en se frottant le ventre avec un visage bienheureux.

— Ha, ces brownies sont vraiment délicieux, se réjouit-il.

 

Montant les escaliers, Hayato entend du bruit venant de la chambre de Gwen. Intrigué, il s’arrête et se met à toquer à la porte.

— Gwen tout va bien ? demande Hayato.

Le bruit s’arrête soudain. Puis d’un geste brusque, la porte s’ouvre brutalement et BAM ! Elle frappe le visage de Hayato qui est surpris. Celui-ci tombe lourdement sur le parquet en bois à cause de l’impact tandis qu’une ombre l’enjambe à toute vitesse. Hayato pleure de douleur et son visage est rougi avec du sang qui coule de son nez.

— Snif...ça fait mal !! gémit-il en tentant de se lever.

Il s’assit et essuie doucement le sang qui tache sa manche blanche. Quelques minutes plus tard, Shô et Gwen rentrent au dortoir.

— Je me demande si Frérot est encore à la cafète...

— Haa !!! s’écrit Gwen horrifiée en voyant leur ami. Hayato !

— Hayato-kun ! l’interpelle Shô en grimpant quatre à quatre les escaliers suivit de Gwen.

 

Les deux adolescents s’accroupissent près de lui pour constater les dégâts.

— Ça va Hayato ? lui demande Gwen avec beaucoup d’inquiétude.

— Je...crois que...je me suis cassé le nez !! sanglote Hayato en se tenant le nez avec précaution.

Shô se lève puis commence à descendre les marches.

— Attends Hayato-kun, je vais chercher Banner-sensei et de la glace.

 

Puis il se dirige vers la cafète. Gwen recentre son attention sur son ami au visage de koala mais remarque sa porte grande ouverte. Elle fronce les sourcils d’incompréhension.

 

— Comment ça se fait que ma porte est grande ouverte ? demande Gwen. J’étais sûre de l’avoir fermé à clé !

— Hum...je pensais que...snif...que tu étais dans ta chambre, lui raconte Hayato en s’efforçant de ne pas céder à la douleur lancinante qui s’est logée dans son nez et son visage, mais...snif...la porte s’est ouverte brusquement et m’a frappé !

 

Cela surprend Gwen. Shô et Banner arrivent en trombe armés d’une trousse de secours et de la glace enveloppée d’un sac plastique. Pendant qu’ils s’occupent de Hayato, Gwen se lève et entre dans sa chambre. Toutes ses affaires sont éparpillées sur le sol ainsi que sur les meubles. Son armoire est grande ouverte. Le visage de la jeune fille passe d’une expression horrifiée à un visage rouge de colère. Le plus pire dans cela, ce sont ses sous-vêtements qui sont étalés par terre.

— C’est quoi ce bazar ?! Qui a fait ça ?! s’énerve Gwen les poings serrés.

— Qu’est ce qu’il y a Grande sœur ? lui demande Shô qui passe la tête à l’intérieur de la pièce. Whoua !!! Qu’est ce qui s’est passé ici ? Sous-sou-sous vêtements, murmure-t-il le visage rouge comme une pivoine.

 

Une veine se pompe sur la tempe de Gwen en entendant cela. Elle se tourne vers Shô qui prend peur en voyant son expression.

— Shô…DEHORS !!! hurle-t-elle à plein poumon.

— OUI !!! s’excuse-t-il en fermant la porte derrière lui.

 

Hayato a été rafistolé avec un gros pansement sur son nez rose en forme de groin ainsi que des mouchoirs en tige dans les narines pour stopper l’hémorragie. Souffrant moins de sa blessure, il prend la parole :

— J’ai entendu du bruit dans la chambre de Gwen alors je pensais qu’elle était rentrée mais...la porte s’est ouverte brusquement et m’a frappé. Après Shô et Gwen sont revenus peu de temps après.

— Quelqu’un a cambriolé la chambre ? s’interroge Banner une main calée sous le menton. Effectivement la serrure a été forcée, affirme le professeur en inspectant la serrure avec une main sur la poignée de porte.

— Mais qui a bien pu faire ça ? demande Shô avec inquiétude.

— Hayato-kun, as-tu vu quelqu’un de suspect ? questionne Banner.

— Non pas que je sache, lui répond-t-il en hochant négativement de la tête.

— D’accord. Le vol est inacceptable à la Duel Académie, dénonce sévèrement Banner. Qui que ce soit, je ne tolérais pas qu’on fasse ceci dans mon dortoir !

 

Gwen commence par ranger ses sous-vêtements dans un tiroir de l’armoire, fulminant de rage. Heureusement qu’elle n’a pas grand chose car sinon cela lui prendra une bonne partie de la journée.

— Non mais franchement ! ça sent l’homme ici !! Ce sale pervers, si le retrouve, je lui ferais mordre la poussière !! Rage Gwen tout en rangeant ses affaires. Ou pire, je le brûle sur le bûcher ou je laisse le Dragon d’Argent aux Yeux d’Azur s’en occuper !!

— Qui a pu faire une chose pareille ? se demande Kisara en vérifiant sous son matelas. Heureusement que ton album photo est toujours là. Ce serait un véritable problème si quelqu’un le trouvait.

— Qui que soit, il me le payera cher !

 

Puis une chose attire son attention. Gwen cherche frénétiquement dans son armoire mais ne trouve pas ce qu’elle cherche. Elle commence à paniquer.

— Non, non, non…me fait pas ça !

— Qu’est ce qu’il ya ? lui demande Kisara.

— Ma casquette ! Enfin la casquette de Jûdai n’est pas là ! s’affole Gwen qui recherche dans les recoins de sa chambre. RIEN !!!

— Le voleur l’a sûrement emporté mais pourquoi ? s’inquiète la Demoiselle aux Yeux Bleus avec une main près de sa bouche.

 

Puis Gwen ferme son armoire d’un geste brusque. CLAC ! Cela fait sursauter les trois autres individus qui sont restés dehors. Puis la porte s’ouvre, laissant apparaître la jeune fille très irritée.

— AZUR-chan, je vais rapporter tout ceci à la direction, l’informe gentiment Banner. Quelque chose te manque ?

— Ma casquette...la casquette que j’ai reçu de Jûdai a disparu ! s’exclame Gwen la voix bouillonnante de colère.

— Quoi ?! font Shô et Hayato scandalisés.

— Si je retrouve ce « voleur », je vais lui faire sa fête ! déclare Gwen en descendant précipitamment des escaliers.

— Où comptes-tu chercher ? lui demande le professeur.

— Je n’sais pas mais je le trouverais, répond Gwen à la hâte.

— Grande sœur attends-moi, l’appelle Shô en la suivant à pas de course.

— Je vais prévenir Jûdai, ajoute Hayato avant de s’en aller à son tour.

— Attendez les enfants ! soupire Banner qui se tourne vers la chambre de Gwen. Et c’est moi qui dois fermer derrière.

 

Shô et Gwen courent en direction de la forêt. Les sourcils de la jeune fille sont froncés, ses dents serrées ainsi que ses poings. Shô est vraiment inquiet car personne d’autre n’est au courant de l’existence de cette casquette à par lui, Hayato et Jûdai. Mais celui-ci ne sait pas qu’il est en possession de Gwen. Sauf si quelqu’un a entendu leur conversation dans les bois.

— Mon album photo est toujours là mais si ce voleur l’a vu alors je suis mal ! rumine Gwen.

— Grande sœur est ce que tu sais où tu vas ? lui demande Shô.

— Pas du tout.

 

Une goutte d’eau glisse à l’arrière du crâne de Shô. DRRRIIIIIIIIING !! Les deux adolescents s’arrêtent et Gwen prend son PDA de sa ceinture. Elle accepte l’appel entrant et le visage de Tsukasa s’affiche à l’écran.

— Tsukasa ? Qu’est ce que tu veux ? lui demande Gwen d’une voix agacée.

— Voyons ne sois pas aussi agressive, se défend Tsukasa avec un sourire mesquin.

— Et c’est toi qui me dis ça ?

— J’ai quelque chose qui t’appartient, l’informe Tsukasa en lui montrant sa casquette.

— C’est ma casquette ! déclare Gwen très surprise.

—Tsukasa-san, ne me dit pas que c’est toi qui as cambriolé la chambre de Grande sœur ? intervient Shô avec un regard accusateur.

— BAHAAHAHA !! s’esclaffe la Bleue OBÉLISK. Pourquoi j’aurais fait ça ? Ce sont des accusations graves. Tu as des preuves au moins ?

— Tu as ma casquette entre les mains et c’est justement ça qui a été volé ! soutient Gwen en pointant l’objet du doigt.

— Je l’ai juste trouvé abandonné près de la falaise, affirme Tsukasa qui jette un œil à l’objet rouge. Oh, quelle surprise, elle appartient à YÛKI Jûdai finalement. C’est ton ami d’enfance n’est ce pas ?

— Comment tu es au courant ? exige Gwen.

— J’ai seulement entendu Jasmine et Mindy en parler c’est tout, lui apprend la Reine des Océan d’une attitude désinvolte.

— Tu écoutes les conversations des autres maintenant ?

— Humph, si tu veux récupérer ton bien précieux, je t’attends à la falaise, termine Tsukasa avec un sourire de mauvais augure avant de raccrocher.

— Quelle peste ! grogne Gwen en rangeant son PDA.

— Allons récupérer ta casquette Grande sœur, lui dit Shô.

 

Celle-ci acquiesce et ils rebroussent chemin en direction de la falaise.

*******

En arrivant au pont, Jûdai aperçoit quelqu’un. Il s’approche lentement pour mieux voir. Jûdai est surpris de voir une jeune fille blonde portant l’uniforme des Bleus OBÉLISK. Elle porte une casquette rouge et a la main posée dessus pour éviter qu’elle ne s’envole à cause du vent qui fait balancer ses cheveux.

— Asuka ? Ne m’dis pas que c’est elle mon amie d’enfance ?

— Tu vas croire l’autre conne ? lui demande froidement Yubel.

— Non, c’est juste bizarre qu’Asuka porte une casquette semblable à la mienne, pense Jûdai.

 

Il s’approche de la Bleue OBÉLISK.

— Salut Asuka, entame Jûdai en la saluant de la main.

Celle-ci se tourne vers lui et lui adresse un sourire aimable.

— Jûdai ? Bonjour, lui répond-t-elle.

— Je m’attendais pas à te voir par ici, enchaîne-t-il.

— Je n’ai vu aucun panneau indiquant que c’est interdit aux Bleus OBÉLISK ici.

— Non c’est pas ce que je voulais dire, rectifie Jûdai avec son bras droit derrière la tête et un sourire embarrassé.

 

Asuka rit doucement. Jûdai baisse son bras en se rappelant qu’il a un paquet dans la main.

— Ah oui, Asuka accepte ces petits gâteaux, lui propose Jûdai en lui donnant le paquet. C’est la mère de Gwen qui les a faites pour nous mais elle a oublié de le prendre.

Asuka prend le petit paquet dans ses mains.

— Je vois, merci.

 

Puis la jeune fille blonde défait le nœud et prend un morceau de brownie qu’elle mange avec délicatesse. Après avoir avalé l’aliment, Asuka sourit.

— C’est vraiment délicieux, complimente-t-elle. Ce n’est pas trop sucré.

— N’est ce pas ? Les gâteaux de Lili-obasan sont les meilleurs ! s’exclame joyeusement Jûdai en ouvrant les bras.

— Lili-obasan ? se demande Asuka avec étonnement.

 

Jûdai est d’autant surpris qu’elle et se demande ce qui s’est passé.

— J’ai dit...Lili-obasan ? répète-t-il un peu perdu.

— Pourquoi ça te surprend ? le questionne Asuka avec un sourcil arqué.

— Euh...ba, les brownies viennent de la mère de Gwen...et je connais même pas son nom, répond Jûdai les bras croisés ainsi que les yeux fermés. Je sais même pas qui est Lili.

— J’ai bien l’impression que Gwen n’a pas encore avoué à Jûdai qu’elle est son amie d’enfance.

— Dis Asuka...

— Oui ?

 

Jûdai serre fortement la rambarde du pont, le regard fixe sur la mer et quelques gouttes de sueur perlant sur son visage. Quant à Asuka, elle l’observe en attendant une réponse. Puis le jeune garçon lâche la rambarde et fixe la jeune fille dans les yeux avec sérieux.

— Ta casquette, quelqu’un te l’a donné ? lui demande-t-il.

— Oui, répond-t-elle ne sachant toujours pas où il veut en venir.

— Ah ok.

— Ne tourne pas autour du pot, dis moi ce que tu as à dire, lui suggère Asuka.

— Eh bien, j’ai donné une casquette du même genre à mon amie d’enfance pour que je puisse la reconnaître, lui explique Jûdai en se grattant la tête. Et je me disais que ça pourrait être toi. Tsukasa m’a appelé sur mon PDA en disant que mon amie d’enfance m’attend au pont.

— Sérieusement ? s’étonne Asuka.

— Oui mais bien sûr, je l’ai pas cru, hausse Jûdai des épaules. Mais ça m’a surpris de te voir porter une casquette semblable à la mienne.

— Je vois. Tsukasa vous cherche encore des ennuis en racontant n’importe quoi, commente Asuka la tête légèrement baissée ainsi que les yeux fermés. Elle sait que j’ai l’habitude de venir à cette heure tous les samedis.

— C’est pas un problème pour moi, sourit Jûdai avec le poing contre le cœur, tant qu’elle ne s’en prend pas à Gwen !

 

Asuka sourit à son tour car Gwen s’est fait un ami vraiment loyal et généreux.

— Pour être honnête avec toi, je n’suis pas ton amie d’enfance, lui répond calmement Asuka une main sur la hanche. Cette casquette me vient de mon grand frère.

— Ton grand frère ? s’étonne Jûdai.

—Exact.

 

Jûdai tourne légèrement la tête vers le ciel en se grattant l’arrière du crâne avec ses doigts. Son visage exprimant la déception.

— Où est-ce qu’elle peut bien être ? se demande Jûdai. Je pensais qu’elle était passée par ici à cause de son parfum d’amande.

— Maintenant que tu en parles, où sont Gwen et Shô-kun ? lui demande la jeune blonde. D’habitude ils sont toujours avec toi.

— Eh bien...je les cherche justement, répond le jeune brun en se frottant la joue avec son index. Gwen s’est vexée ce matin et Shô la suivit mais je n’sais même pas ce que j’ai fait de mal !

— Je n’saurais pas quoi te dire, sauf d’aller lui parler.

— Ouais, j’allais le faire, acquiesce Jûdai.

— Et remercie-là pour les petits gâteaux, lui demande Asuka en levant son paquet.

— Pas de problème !

— JÛDAI !! l’interpelle une voix masculine derrière lui.

 

Celui-ci se retourne et aperçoit Hayato se diriger vers lui à pas de course. Le plus surprenant, c’est que son visage est rouge et un énorme pansement est collé sur son nez avec des mouchoirs en tige dans les narines. Cela surprend grandement les deux adolescents. Hayato s’arrête devant lui, ses grandes mains posées sur ses genoux et tente de reprendre son souffle.

— Hayato ! Qu’est ce qui t’es arrivé ? le questionne Jûdai en inspectant les dégâts.

— Je me suis cogné contre...la porte...de Gwen, lui répond le koala en se redressant, le visage en sueur.

— Quoi ? Comment t’a pu te cogner contre sa porte ?

— Quelqu’un a cambriolé sa chambre et le voleur m’a blessé en ouvrant la porte ! Gwen et Shô sont partis à sa poursuite parce qu’elle a perdu sa casquette, explique Hayato d’une traite.

— QUOI ?! s’exclame Jûdai et Asuka d’une même voix. Une casquette ? Tu as bien dit qu’elle a perdu une casquette ? le questionne Jûdai avec empressement et le tenant par les épaules.

— Oui, je les ai vu prendre le chemin vers la forêt, affirme Hayato.

 

Jûdai grince des dents et serre ses poings.

— C’est sûrement encore un coup de Tsukasa, grince le Rouge OSIRIS.

— Nous devons les retrouver, indique Asuka avec fermeté.

 

Les deux OSIRIS hochent fermement de la tête avant de se mettre en route. Ils arrivent au dortoir quelques instants plus tard et aperçoit la porte de Gwen barricadée par des planches de bois.

 

— C’est sûrement Banner-sensei qui l’a fait parce que la serrure est complètement cassée, indique Hayato. Il doit faire son rapport à la direction maintenant.

— Qui a bien pu faire une chose pareille ? s’offusque Asuka.

— On n’sait pas. Si seulement j’avais vu le visage du voleur, soupire Hayato.

— T’en veux pas pour ça, le rassure Jûdai en lui tapotant l’épaule.

 

DRRIIIIIING ! DRRIIIIIING ! Jûdai baisse le regard vers sa ceinture qui vibre. De sa main droite, il soulève son t-shirt noir puis prend son PDA de son étui. Il voit l’appel entrant de Shô et l’accepte. Son visage s’affiche à l’écran mais il a l’air très inquiet.

— Frérot, on a des problèmes avec Tsukasa-san ! explique rapidement Shô.

— Shô ? Où es-tu ? demande Jûdai.

— À la falaise, viens vite, l’implore le jeune garçon avant de détourner son attention de l’écran. Ah ! Grande sœur calme-toi !

— Comment veux-tu que je me calme ?! hurle Gwen.

— WAAAH !! crie Shô dont le PDA lui échappe des mains car le ciel est visible sur l’écran.

— Shô ? SHÔ !!! l’appelle désespérément Jûdai. Mais on revient du pont et on les a même pas vus !

— Là où nous étions, il y a plusieurs arbres qui cachent la vue sur la falaise. Il faut traverser la moitié du pont pour espérer les apercevoir, explique Asuka.

 

L’écran tremble puis finit par se brouiller. Il sert son PDA dans sa main droite et se met à courir en direction de la falaise qui se trouve en bas du pont en laissant ses deux amis en plan.

— Jûdai ! l’interpelle Hayato.

— Attends-nous ! termine Asuka.

 

Puis ils rejoignent leur ami avant de se faire distancer pour de bon.

*******

Gwen et Shô arrivent finalement à la falaise rocheuse de l’île. Il y a plusieurs arbres autour, on peut également apercevoir une partie du pont qui survole la mer et qui rejoint le quai. Ils aperçoivent Tsukasa en train de discuter joyeusement avec Torimaki en faisant tournoyer la pauvre casquette entre ses doigts.

— Tsukasa ! l’interpelle vivement Gwen.

— Tu es enfin là, l’accueille-t-elle. Tu es venu pour ta casquette miteuse ?

— Elle est peut être miteuse mais elle est précieuse pour moi, lui dit Gwen d’une voix posée. S’il te plait rends-la-moi, lui demande-t-elle en tendant la main droite.

 

Tsukasa sourit cyniquement puis lance la casquette à Torimaki qui l’attrape au vol et la met hors de portée des deux OSIRIS.

— Hé, rendez-lui sa casquette ! leur demande Shô en fronçant les sourcils.

— Viens-la chercher ! réplique Torimaki avec un sourire moqueur.

— Ça suffit, je n’suis pas là pour jouer, déclare Gwen qui essaie de reprendre son bien précieux.

 

Puis Torimaki la lance à Tsukasa qui la reprend au vol. Shô saute et tente de l’attraper mais s’agrippe au poignet de Tsukasa. Le visage de celle-ci est pris de dégoût puis frappe violemment Shô avec la paume de sa main. Celui-ci tombe au sol se tenant le visage. Alertée, Gwen se précipite auprès de son ami et l’aide à se lever.

— Ça va Shô ? lui demande Gwen.

— Oui, marmonne-t-il en nettoyant ses lunettes avec sa veste rouge.

— T’avais pas besoin de le frapper ! réprimande Gwen à la Reine des Océans.

— J’ai littéralement horreur que des saletés me touchent ! gronde Tsukasa en s’essuyant le poignet avec le bas de sa jupe bleue.

 

Gwen se précipite sur la Bleue OBÉLISK pour essayer de reprendre son bien de force mais Tsukasa la repasse à Torimaki qui ricane. Gwen est rouge de colère car elle ne peut pas se permettre de le perdre. Ce qu’elle déteste sa petite taille ! Quant à Shô, il saisit son PDA de sa ceinture après avoir remis ses lunettes sur son nez. Il compose rapidement le numéro de Jûdai. Celui-ci décroche et son visage s’affiche à l’écran.

— Frérot, on a des problèmes avec Tsukasa-san ! explique brièvement Shô.

— Shô ? Où es-tu ? demande Jûdai.

— À la falaise, viens-vite, l’implore Shô qui sert son PDA dans ses mains tremblantes.

 

Il détourne ensuite son attention de l’écran et aperçoit Gwen en train de faire un bras de fer des mains avec Tsukasa. Une veine pousse sur la tempe de la jeune OSIRIS, tellement elle est en colère. Cela donne quelques frissons à Shô.

— Ah ! Grande sœur calme-toi !!

— Comment veux-tu que je me calme !! hurle Gwen.

 

Puis Tsukasa la repousse et lui assène un violent coup de pied sur son bras droit que Gwen a utilisé pour se protéger. Soudain, elle ressent une douleur lancinante dans son bras qui n’a rien à voir avec le coup de Tsukasa.

— Argh !! gémit Gwen qui glisse sur un caillou.

— WAAAh !! crie Shô dont le PDA lui échappe des mains et Gwen qui tombe sur lui.

 

Ces deux là sont étalés par terre les uns sur les autres.

— Ouch, gémit Shô qui est écrasé par le poids de Gwen. Grande sœur...

— Désolée, s’excuse-t-elle et tente de se lever mais son bras tremble. Aie !!

 

Cependant, elle réussit à se dégager pour permettre à Shô de respirer. Gwen serre fortement son bras droit, son visage se tordant en grimace. Shô qui est assis, touche l’épaule de Gwen, très inquiet.

— Grande sœur ça va ? s’inquiète Shô.

— Ça...ça peut aller, le rassure-t-elle. ARRGH !!!

 

Des petites étincelles entourent son gant rouge avant de disparaître rapidement.

— Quoi ? Un petit coup de pied te fait autant souffrir ?! ricane Tsukasa les mains sur les hanches.

— Heu...Tsukasa-san, tu as peut être été un peu fort ? lui demande timidement Torimaki les mains sur les hanches.

— Tch, ne sois pas une mauviette Torimaki ! le gronde la jeune fille aux couettes noires.

— Si tu savais, tu prendrais tes jambes à ton cou, murmure Gwen en la fixant d’un regard noir et le visage en sueur.

— Qu’est ce que tu marmonnes encore saleté ?!

— Gwen, Shô !! intervient Jûdai qui arrive sur les lieux, accompagné de Hayato et Asuka.

— Frérot !! se réjouit Shô les larmes aux yeux. Frérot, Tsukasa-san a frappé Grande sœur et elle souffre beaucoup !

— Gwen ! s’exclame Jûdai en se précipitant vers son amie.

— Ce n’est pas grand chose, je peux supporter, le rassure Gwen qui se relève tandis que les garçons font de même. Pourquoi ça doit m’arriver maintenant ?

 

Asuka se tourne vers Tsukasa très en colère. Elle sert ses poings et grince des dents.

— Tsukasa comment tu peux faire une chose pareille ?! l’accuse Asuka du doigt. Tu fais partie du Comité de Discipline des Bleus OBÉLISK, je te rappelle !

— Justement, je leur apprenais la discipline ! répond Tsukasa en lui jetant un regard noir.

— Oui c’est ça, raille Gwen. Entrer dans ma chambre par effraction et voler ma casquette ? C’est de la discipline ça ?!

— Ma casquette ? murmure Jûdai en fixant l’objet qui se trouve dans les mains de Tsukasa.

 

Ses yeux s’écarquillent de stupeur. Quant à Tsukasa, elle croise ses bras sur son imposante poitrine, le menton relevé et fixant le groupe d’un regard cynique.

— Je t’ai déjà dit que je n’ai rien fait de tel !

— Comme-ci j’allais te croire ! s’obstine Gwen les poings pliés.

— Ça suffit Tsukasa ! Rends sa casquette à Gwen ! exige Asuka en s’approchant de la Bleue OBÉLISK.

— Je n’ai pas d’ordre à recevoir de toi ! s’emporte Tsukasa.

— Tsukasa-san, on devrait laisser tomber, suggère Torimaki. On va s’attirer des ennuis.

— À moins que tu préfères que je rapporte tout ceci à la direction pour vol, violence et intimidation ?! la menace Asuka. Je m’assurerais que tu sois renvoyée de l’école !

 

Tsukasa rit doucement, nullement impressionnée par sa menace.

— Essaie donc. Hé, YÛKI Jûdai, tu es vraiment pathétique tu sais ? le critique Tsukasa. Tu ne sais même pas qui est ton amie d’enfance !

Cela fait réagir Gwen dont les yeux s’élargissent légèrement.

— Peut être bien mais tu as essayé de me tromper en me faisant croire que c’était Asuka, lui répond Jûdai. C’est vrai que ça m’a surpris de la voir avec la même casquette que moi.

 

Son commentaire choque Gwen qui remarque Asuka portant la même caquette rouge. Elle comprend que Tsukasa voulait empêcher que Jûdai retrouve la mémoire mais pourquoi ?

— Je sais très bien que c’est pas Asuka.

— Oh, cette casquette porte le nom d’YÛKI Jûdai, l’informe la Reine des Océans sur ton moqueur.

Jûdai pousse un hoquet de surprise.

— Alors c’est vraiment la mienne ? se demande-t-il.

— Mais oui bien sûr ! Tu veux toujours la récupérer Gwen ? s’adresse Tsukasa à celle-ci.

 

Jûdai se tourne vers son amie avec un visage choqué. Alors la joie et la tristesse qu’il ressent à chaque fois qu’il la voit...

— Gwen, tu es ?

— Tu n’avais pas le droit, grince Gwen la tête baissée. Tu n’avais pas le droit de faire ça ! Jûdai ne devait pas l’apprendre comme ça !! hurle-t-elle en lançant des éclairs à la Bleue OBÉLISK.

 

Asuka et les trois Rouges OSIRIS observent leur amie avec surprise.

— S’il te plait...rends-la-moi ! la supplie Gwen les larmes aux yeux.

— Bon très bien, comme c’est demandé si gentiment, dit Tsukasa avec un sourire et tendant la casquette. Viens la chercher.

 

Gwen s’approche d’elle et s’apprête à reprendre son bien précieux mais Tsukasa l’a met immédiatement hors de sa portée ce qui surprend la jeune OSIRIS.

— Va la chercher dans l’océan !! déclare Tsukasa en lançant la casquette hors de la falaise.

Le vent vient alors l’emporter.

— NON !!! hurle Gwen horrifiée en tentant de la rattraper au vol mais en vain.

 

La casquette atterrit sur un rocher au pied de la falaise, pratiquement au bord de la mer. Gwen s’arrête net au bord de la falaise avec un visage choqué. Jûdai se retourne vers Tsukasa et lui lance furieusement :

— Pourquoi t’a fait ça ?!

— Tu croyais vraiment que j’allais lui donner comme ça ? lui répond-t-elle.

— Grande sœur !! s’affole Shô.

 

Jûdai se retourne et aperçoit Gwen sauter de la falaise en surprenant tout le monde.

— GWEN !! l’appelle Jûdai choqué.

— Mais elle est folle ?! s’écrit Tsukasa qui est sidérée par son action.

 

En s’approchant du bord, ils aperçoivent Gwen sauter sur les rochers avec agilité jusqu’au pied de la falaise. Tout le monde observe la scène, la mâchoire tombante. Puis Gwen saute sur un autre rocher avant d’atterrir sans trop mal sur le sol. Elle se relève puis se précipite vers le rocher où repose sa casquette. Ses amis sont soulagés de la voir saine et sauve. En ramassant la casquette, Gwen la pose contre sa joue avec les yeux fermés et un sourire.

— Je l’ai enfin récupéré ! se réjouit-elle.

Au moment où elle commence à s’en aller, Gwen ressent à nouveau la douleur lancinante de plutôt. Elle est soudain prise d’un spasme puis glisse du rocher et tombe à l’eau.

— WAAAh !!!

 

FLOP !! Tout le monde est horrifié et se précipite au pied de la falaise en prenant le chemin de terre sauf Tsukasa et Torimaki. Gwen émerge de l’eau et s’agrippe au rocher. Ses cheveux humides, lui collant au visage.

— GWEN !!! entend-t-elle.

Puis la mer s’agite et une vague vient frapper la jeune fille, l’arrachant de la surface. Gwen tente de bouger mais ses forces l’abandonnent et se fait emporter par la mer. Son Deck Box marron, brille d’une lueur bleutée et elle se fait enfermer dans une sphère bleue. Gwen entre-ouvre les yeux ne sentant plus le poids de l’eau sur elle. Elle recrache l’eau qu’elle a avalé et respire bruyamment. Elle aperçoit l’esprit d’une femme aux longs cheveux et yeux bleus qui passent ses bras autour d’elle.

— Gwen !

— Ki...sara, murmure-t-elle d’une voix enrouée mais les sons se brouillent autour d’elle.

~ Gwen, Gwen ! Tiens bon !! ~

 

Mais la jeune fille n’arrive pas à garder les yeux ouverts, ses paupières se faisant lourdes. Puis sa vision se brouille ne voyant pratiquement plus le visage de Kisara qui l’appelle. Son corps s’engourdit et n’arrive plus à bouger. Enfin, l’obscurité s’installe puis Gwen sombre dans l’inconscience.

 

~ Je suis….je n’aime pas ça…A…~

 

À SUIVRE …


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