La soeur de Seto

Chapitre 4

1989 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 2 ans


Chapitre 4



- Mais regardez qui je viens de trouver ? fit une voix.

Anna releva sa tête et croisa le regard de Hirutani. Il s'accroupit prés d'elle et soupira. Il tendit la main pour la poser sur sa joue et remettre une mèche de cheveux derrière son oreille. La jeune fille recula son visage, mais elle savait bien qu'essayer de le fuir était vain.

- Crois-moi, avec ce qui s'est passé la dernière fois, je ne te ferais pas de cadeau.

Il se saisit de sa masse de cheveux et tira pour l'obliger à le suivre. Anna tenta bien de résister un peu… mais ça ne servait à rien, elle le savait !

Anna fut conduite dans un hangar sombre, au milieu d'autres femmes. Elle se trouva un petit coin pour se recroqueviller sur elle-même. Qui viendrait la sauver ? Yugi ? Avec l'esprit maléfique dans sa tête, il ne laisserait jamais faire. Seto ? Pourquoi viendrait-il aujourd'hui, il n'était jamais venu ? Makuba ? Il ne souvenait même pas d'elle, alors ! Jono-Uchi ? Il avait sa propre sœur à sauver et ce n'était pas elle.

- Dans le camion ! fit Hirutani.

Les huit femmes et elle furent poussées dans un véhicule pour être transporter ailleurs, sans doute dans une autre ville. Elle qui avait voulu quitter DominoCity et bien voilà… c'est fait. Elle monta dans le camion et se tassa dans un coin.

- Monsieur Kaiba, nous l'avons retrouvée ! annonça Roland.

- Où ?

Roland expliqua à son patron, le déroulement de la soirée. Son équipe surveillait Hirutani et il l'avait vu tirer la jeune fille par les cheveux pour la conduire dans un hangar.

- Nous pensons qu'elle va être vendu !

- Vendu ?

Seto tomba sur son siège. Il ne pouvait pas laisser une telle chose arrivée à sa petite sœur. Il se saisit de son médaillon et le serra dans sa main.

- Faites ce qu'il faut… Non attendez, je viens !

Le camion était en route vers l'inconnu quand il freina d'un coup sec. Les neuf pauvres passagères furent secouées comme du linge dans le tambour d'une machine. Anna poussa un cri. Il eut quelques minutes de silence, puis des coups de feu… Puis à nouveau le silence avant que la porte arrière du camion fut ouverte.

- Police ! fit une voix.

Anna leva les mains en l'air, comme si c'était elle qui avait fait quelque chose de mal. Les policiers entrèrent dans le camion et les aidèrent à sortir pour rejoindre des ambulances. Elles étaient sauvées.

- Monsieur, fit Rolland. Elle est sauvée, si vous ne voulez pas que la presse … se mêle de cette histoire. Il vaut mieux partir.

Seto Kaiba fixa la scène au loin, il repéra sa petite sœur entre les mains d'une infirmière. Il soupira de soulagement et serra son poing. Il aurait aimé … être le héros qui sauve sa petite sœur. Mais il semblerait qu'il ne puisse rien faire de plus pour ce soir.

- Rentrons au manoir ! ordonna-t-il.

- Oui, monsieur.

Anna était de retour à l'orphelinat. Après l'hospitalisation et les questions de la police, les services sociaux étaient venus la chercher pour la ramener dans cet endroit. Après tout pourquoi ne pas rester là ? Elle s'était enfuie, il y a un an pour retrouver son grand frère qui l'avait mise à la rue.

« Tu as ta vie et j'ai la mienne et c'est bien comme ça ! ».

Après elle avait erré en ville et Hirutani et Jono-Uchi l'avait retrouvée. Et elle était restée avec eux, croyant avoir trouver une famille. Mais elle n'avait pas de famille ! Elle n'en avait jamais eu en fait.


- Je suis désolée, Mr Muto ! Mais votre dossier pour l'adoption d'Anna Mikimura a été refusé.

- Pourquoi ? Elle a vécu chez moi pendant des semaines… Je sais…

- Mr Muto, vous êtes un homme, vivant seul, de surcroit vous êtes âgé.

- Mais…

- Je comprends votre inquiétude et votre sollicitude envers Anna. C'était une jeune fille très intelligente qui n'a pas eu une enfance facile. Elle est arrivée ici avec ses deux frères, mais ils ont été adoptés.

- Ses deux frères ? Qui sont-ils ?

- Je regrette nous ne pouvons pas vous donner ce genre de renseignements.

Salomon Muto sortit de l'orphelinat et rejoignit le groupe d'amis qui l'attendait dehors. Il y avait son petit-fils Yugi, Jono-Uchi, Honda et Anzu.

- Alors ? demanda Jono-Uchi.

- La demande a été rejeté.

- Et merde, pardon Mr Muto !

- Non t'inquiète, je comprends. J'ai appris qu'elle avait deux frères qui ont été adoptés, peut-être que si on parvenait à les retrouver !

- Ok !

Anna passa les jours suivant dans un espace de brouillard sans fin. Elle se levait le matin, prenait son petit déjeuner, se brosser les dents, aller à l'école, au collège plus exactement. Elle avait beaucoup de retard et s'était retrouvée dans une classe avec des plus jeunes qu'elle. Ensuite elle rentrait à l'orphelinat, faisait ses devoirs, ranger sa chambre, prenait le repas du soir, sa douche et retour au lit. Et la journée suivante était la même et ainsi de suite.

Le week-end, elle restait à l'orphelinat, de toute façon, elle avait interdiction de sortir, risque de fugue, c'est ce que les responsables avaient dit. Mais aujourd'hui, elle n'avait aucun endroit où aller !

Elle y avait cru quand elle était montée dans le bureau de la KaibaCorp. Elle s'y revoyait comme si c'était hier. Son cœur avait toujours mal des choses que son frère avait dites ce jour-là.


Anna avait treize ans, elle se tenait devant les portes vitrées de la KaibaCorp. Elle venait d'apprendre que son grand frère venait de prendre les rennes de l'entreprise. Il en avait fait du chemin, et elle n'avait jamais douté de lui et de son intelligence. Il était fort son grand-frère. Elle entra dans l'entreprise dans une grande inspiration. Il y a trois ans, il l'avait mise à la porte mais aujourd'hui ce serait différent.

- Je peux vous aider ? demanda une réceptionniste.

- Je voudrais voir Seto Kaiba, je suis… Est-ce qu'il est là ?

- Je suis désolée, Mr Kaiba est très occupé. Souhaitez-vous prendre un rendez-vous ?

- Euh… oui.

- Au mois de juillet.

- Juillet, mais c'est dans six mois !

- Je suis désolée, comme je vous le disais, Mr Kaiba est très occupé.

- D'accord.

- A quel nom ?

- Anna Mikimura !

- Merci.

La réceptionniste lui écrivit le rendez-vous sur une petite carte de visite avec la date et l'heure. Anna se retrouva à nouveau devant la porte. Elle ne pouvait pas attendre, elle avait envie de voir son grand-frère.

La jeune fille se fit tout petite, passa derrière des hommes pressés, derrière des grosses caisses et parvint à rejoindre l'ascenseur. Elle monta au dernier étage où se trouvait le bureau du président de la KaibaCorp. Anna se retrouva devant la porte du PDG, elle prit une grande inspiration et frappa à la porte.

- Oui ! gronda une voix.

Elle entra dans la pièce. Le bureau était grand. Son regard se perdit entre les bureaux, les armoires de dossiers, les canapés et les commodes. Ses yeux se posèrent enfin sur Seto, assis derrière son bureau, le nez penché sur ses papiers.

- Bon-Bonjour Seto ! fit-elle.

Seto avait alors levé le regard vers elle. Anna avait fait un sourire. Vraiment heureuse de retrouver son grand frère. Elle n'avait qu'une envie se mettre à courir pour sauter dans ses bras. Elle sentit ses yeux devenir humides.

- Que… Anna !

- Je …

- Que fais-tu ici ?

Elle pinça ses lèvres pourquoi y avait-il encore des reproches dans sa voix ? Pourquoi est-ce qu'il y avait encore ses mêmes mots dans sa bouche ? Elle voulait être avec son grand frère et son petit frère, voilà ce qu'elle faisait ici. Mais apparemment lui ne voulait pas d'elle… Il avait promis de venir la chercher mais… il n'était jamais venu. Anna en avait eu marre d'attendre, elle était donc venue le voir.

- Je voulais… te voir.

- Anna ! Je… Si tu veux de l'argent, ça peut s'arranger mais…

- De l'argent… répéta Anna sans comprendre ce que son frère voulait dire.

- Oui ! Aujourd'hui, tu as ta vie et j'ai la mienne, c'est très bien comme ça, non ? Tu …

Quelqu'un frappa à la porte et Seto détourna son regard d'Anna pour le reporter sur la porte. La jeune fille fit demi-tour, elle ouvrit la porte, bouscula le pauvre Makuba qui se trouvait là. Elle se mit à pleurer et descendit les escaliers en trompe.

- Merde ! fit Seto.

- Un problème, grand-frère ?

Seto posa son regard sur Makuba, il ne pouvait pas lui parler d'Anna. Son petit frère avait oublié la jeune fille, comme il l'avait voulu pour le protéger. Il ne voudrait pas voir la tristesse et le reproche dans le regard de son frère comme il venait de le voir dans le regard d'Anna.

- Non, ce n'est rien d'important.

Il se détourna, pour regarder par la fenêtre de son bureau. Il vit une petite silhouette s'éloignait en courant de ses bureaux. C'était mieux… comme ça !

Anna pleura et courut un bon moment avant de bomber dans un individu devant elle. C'était Jono-Uchi. Il la réceptionna dans ses bras, la jeune fille s'y cramponna comme à une bouée de sauvetage. Le jeune garçon avait fait de son mieux pour la consoler.


Anna, allongée sur son lit à l'orphelinat, soupira. Que pouvait-elle bien faire de sa vie aujourd'hui ? Dans trois ans, elle pourra envisager une émancipation, mais pour être accepter, il faut pouvoir justifier de pouvoir se débrouiller toute seule… correctement. Avec des études, un travail… Elle n'avait rien de tout ça et en plus, elle avait presque deux ans de retard sur ses études. Il fallait qu'elle reprenne le dessus, qu'elle étudie avec assiduité. C'était dans les gênes l'intelligence, non ? Elle ne devrait pas être plus bête que son grand frère. Avec résolution, la jeune fille se mit au travail.


En Egypte, en même temps, Yugi venait de gagner contre le pharaon. Il tomba à genoux en pleurant. Il avait espéré à la fois, la victoire de son ami autant que sa défaite. Il avait tout fait pour gagner pour lui apporter le repos de son âme tout en sachant que cela voudrait dire qu'il allait devoir lui dire au revoir.

- Ne pleure pas ! Merci, Yugi, fit Atem en posant une main sur son épaule.

Il fit un sourire à son ami de devoir le quitter. Etrangement, le seul regret qu'il avait et de ne pas avoir pu recroiser le regard bleu d'Anna. Elle était entrée dans son puzzle, sans savoir comment elle avait pu faire. Il l'avait trouvé belle à se battre contre lui comme une tigresse. Il avait eu envie de l'embrasser quand il était parvenu à la coucher sur le sol. Mais il avait vu sa peur dans son regard, elle le prenait vraiment pour un être maléfique. Et puis, elle avait disparu et il ne l'avait jamais revu. Etrange de regretter une personne qu'il avait vu à peine dix minutes mais ne pas regretter de quitter Yugi qu'il avait côtoyé pendant des années.

- Au-revoir les amis, fit le pharaon en levant le pouce.

Il franchit la porte de l'au-delà pour rejoindre le monde des esprits, pour rejoindre sa famille, avec une dernière pensée pour une jeune fille au regard bleu comme l'océan.


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