Un combat pour une éternité

Chapitre 2 : rencontre avec le Pharaon

2758 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/09/2021 13:05

— Vous avez faim, j’espère !

— Oui, mais nous n’avons pas vraiment les moyens pour ce genre d’établissement, avoue Téa.

— Je paie l’intégralité du repas ! C’est pour vous remercier de m’avoir aidé. Et nous avons tout notre temps. J’ai acheté le silence du restaurateur, annonce joyeusement Lucy.

— C’est-à-dire que laisser Joey et Tristan tout seuls m’inquiète un peu.

— Ils risquent de nous faire repérer plus qu’autre chose. Sans compter qu’ils vont gâcher le repas et importuner Lucy une nouvelle fois ! conteste-t-elle.

— Je m’assurerai que non, Téa. Lucy, tu veux bien que j’aille les chercher ?

— En fait, je pense que ton amie devrait s’en charger vu ta popularité.

— C’est vrai, tu as raison. Je n’y ai jamais réellement songé, constate Yugi.

— J’y vais. Promis je ne mettrai pas longtemps !


La brune s’en va, laissant Yugi et Lucy seuls dans le grand restaurant. Toute cette ambiance « show-bizz » commence à plonger sérieusement le roi des jeux dans un certain embarras.

« Je te sens inquiet Yugi. Veux-tu que je prenne ta place ? »

« Je ne dis pas non, Pharaon. »

— Est-ce que tu peux m’excuser une seconde ? Je voudrais aller demander au serveur de me refaire une assiette, ce plat était succulent !

— Oui, bien sûr.

— Merci.


Discrètement Yugi s’éclipse et se cache derrière un pilier et intervertit sa place avec son double. Tandis qu’il s’apprête à aller retrouver Lucy, celui-ci lui fait signe qu’il doit aller chercher sa nourriture au risque d’éveiller des soupçons.


Cinq minutes plus tard, il rejoint la jeune femme qui termine de manger. Elle lève les yeux vers lui et lui lance un regard interrogateur. Yami ne s’en inquiète pas, depuis le temps il a l’habitude que cet effet se produise sur beaucoup de personnes. Il se rassoit paisiblement et se met à manger.


— C’est ta première fois, n’est-ce pas ? Finit-elle par demander entre deux bouchées.

— De quoi te parles-tu ? s’enquit Yami.

— Te retrouver dans un événement d’une telle ampleur. Les fans qui t’encerclent, on voit que tu n’as pas l’habitude.

— Hein ? Euh oui. On peut dire ça comme ça.

— C’est juste une phase à passer, tu prendras l’habitude au fil du temps, lui promet la jeune femme, avec un sourire rassurant.


Quelques secondes plus tard, son attitude change du tout au tout. Lucy penche la tête sur le côté, tandis que ses yeux se rétrécissent et fixent le vide. Son visage perd de ses couleurs et Yami devine vite que la jeune femme a quelque chose à lui confesser.

La jolie blonde se mord la lèvre inférieure et serre les poings.


— Que se passe-t-il, Lucy ?

— J’aimerais m’excuser, avoue-t-elle.

— T’excuser de quoi ? demande-t-il, curieux de connaître la raison qui la plonge dans cet état.

— Du tort que mon père a causé à ta famille en prenant l’âme de ton grand-père. Je sais que ça ne réparera pas le mal qu’il t’a fait, mais je tiens à te demander pardon, dit-elle, les larmes au bord des yeux.

— C’est Pegasus qui a agi de la sorte en utilisant son objet millénaire pour envoyer son âme au royaume des ombres. Lucy, tu n’es en rien responsable.

— J’en ai conscience, mais je n’arrive pas à m’en empêcher, poursuit-elle en serrant un peu plus ses poings.

— Je t’assure que tu n’as rien à te reprocher.

— Peut-être, mais je… Lucy se tait quelques secondes. Si jamais un jour tu as besoin de quelque chose, fais-le-moi savoir. Tu pourras me demander tout ce que tu souhaites, je serai au rendez-vous, je te le promets.

— Ce n’est pas nécessaire.

— J’insiste, Pharaon. Envers toi, mais aussi envers Yugi, s’il te plait, le supplie-t-elle, éclatant en sanglot.

— Comment es-tu au courant de ma véritable identité ?

— Par Shitzu et son frère Marek, avoue la jeune femme.

— Tu les connais ? Demande Yami, éberlué.

— Grâce à mon père, oui. En fait, j’ai rencontré Shitzu lorsque j’étais enfant. Mon papa a exploré de nombreux tombeaux égyptiens avant de créer le jeu du duel de monstres. Il arrivait qu’elle me garde et elle me racontait beaucoup d’histoire sur cette ancienne civilisation. Je me souviens combien cela me passionnait. Et il y a peu, elle m’a présenté Marek et Odion. Ils ont sollicité mon aide pour un transport de gravure.

— Je vois.

— Alors pour en revenir à notre débat, je réitère ma demande.

— Très bien, j’accepte de céder à ta requête. Mais ne te mets pas dans des états pareils, ça ne sert à rien, si ce n’est te faire du mal et je ne veux pas que tu t’en fasses.

— Je suis désolée.

— Sèche tes larmes et oublions ça, d’accord ? lui dit-il en lui prodiguant un sourire rassurant.


Lucy sursaute lorsqu’elle sent les bras du double de Yugi l’enlacer. Trop obnubilée par ses pleurs, elle n’avait pas réalisé qu’il s’était levé et qu’elle en avait fait de même pour suivre le mouvement. La jeune femme pose alors sa tête sur son épaule et laisse porter par la plénitude de cette étreinte.


*


— Comment ça, tu ne l’a pas trouvé ? Lucy ne s’est pas volatilisée ! Retrouve -là Makuba, quitte à mobiliser une partie de notre effectif de sécurité. Je dois absolument lui parler, c’est vital !


Je raccroche, furieux. Pourquoi Lucy refuse-t-elle de venir à ma rencontre, alors que nous avions convenu de nous voir à son arrivée ? J’espère que ça n’a pas un rapport avec…


— Si veux que Lucy vienne, je te conseille de relâcher la pression, Kaiba.


Encore cette Zakuro Fugiwara, une starlette en vogue à qui j’ai accepté de faire une place pour son spectacle dans ceux de la Kaiba Corp, à la suite d’une demande de Lucy. J’ai cédé uniquement parce que cela va me rapporter d’avoir son nom sur la liste des shows. Je dois admettre qu’elle a du talent, mais je n’apprécie pas sa compagnie.


— Retourne donc répéter, Fugiwara, ordonné-je.

— Ma répétition est terminée, annonce-t-elle froidement.

— Alors, quitte les lieux.

— C’est comme ça que tu traites tes artistes ? Tu es pitoyable, en conclut la louve grise.

— Fais attention à tes mots, je ne suis pas d’humeur, la prévins-je sur un ton glacial.

— Je dis ce que je pense. Tu devrais suivre mon conseil pour Lucy, me dit-elle en tournant les talons.

— Attends, Zakuro. T’a-t-elle dit quelque chose ?

— Non, Kaiba. C’est ce que j’en déduis. Lucy a besoin de sentir qu’on lui fait confiance, aujourd’hui plus que jamais.

— Aurait-elle un problème ?

— Peut-être, ou pas. En revanche toi, il semble que tu en as un et pas un petit. Tout en rajoutant l’incident au dôme de duel, cela fait beaucoup. À plus tard, poursuit-elle, en reprenant sa route pour quitter le bâtiment.

— Un des huit duellistes a annulé sa participation. Je me retrouve dans l’impasse.

— Et par conséquent, tu veux demander à Lucy de participer au tournoi ? Alors que tu sais combien ce sera dur pour elle ? Après tout le mal qu’on lui a fait à cause de ce jeu ? C’est bien ça, Kaiba ?


Je me tais, comprenant que Zakuro est au courant de certains détails bien précis concernant mon passé commun avec Lucy. Fugiwara a raison, je suis prêt à le faire. Lucy sera une pièce maîtresse dans mon tournoi.


— C’est ce que je dis, tu t’en fiches.

— Ça ne me fait pas plaisir, mais je n’ai pas le choix. Je dois redorer l’image de ma société. Il en va du bien-être de mon petit frère.

— C’est le prétexte que tu te donnes. Makuba a surtout besoin que tu sois présent pour lui.

— Qu’est-ce que tu racontes ? demandé-je sur un ton nonchalant.

— Ton frère t’expliquera par lui-même. Heureusement que Lucy a fait du chemin depuis en traversant bon nombre d’épreuves. Mais ces épreuves l’ont rendue plus forte.

— Qu’est-il arrivé ?

— Tout ce que je peux te dire c’est qu’après une chute violente, elle est devenue assez forte pour regarder son passé droit dans les yeux. Elle s’en rendra compte avec le temps.

— J’ignore de quoi tu parles, mais je vais très vite découvrir ce qui se cache derrière tes paroles, lui promets-je.


Nous échangeons un bref regard et elle quitte la pièce. Finalement, elle n’est peut-être pas si hostile que ça. Je lui donne en tout cas raison. Le passé de Lucy est difficile, horrible même. Je lui souhaite de réussir à tourner la page. La dernière fois que nous nous sommes vus, j’ai senti que certaines blessures sont encore vives.

Et je sais comment l’aider à guérir. Depuis mon cellulaire, je localise Yugi et Wheeler via leurs disques de duel. Ils sont sur la grande place et c’est à à peine deux minutes à pied d’ici. Il est temps que j’aie cette discussion avec Lucy.


*


— Je n’y crois pas ! Regarde Tristan !

— Quel profiteur ! hurle son meilleur ami.

— Il va nous rafler notre chance avec Lucy ! s’exclame Joey.

— Tu veux plaisanter ? Ne me dis pas que tu n’y avais pas pensé avant !

— On dirait que je ne suis pas le seul à ne pas y avoir pensé !

— De quoi parlez-vous ? demande Ichigo.


Joey, Tristan et Téa se retournent et découvre les deux mew mew de retour avec des sacs de shopping remplit de vêtements.


— Encore vous ?

— Nous sommes des amies de Lucy, c’est normal que nous soyons près d’elle !

— Surtout pour les préserver de pervers dans votre genre, dit Corinna avec dédain.

— Le pervers, c’est lui ! Hurle Joey en leur désignant Yami qui tient toujours Lucy dans ses bras.

— Tu as vu ça, Corinna ?

— Enfin quelqu’un de bien et digne de son standing. Je suis fière d’elle.

— Attends, qu’est-ce tu nous caches cette fois ?

— Je ne dirai rien Ichigo, déclare-t-elle, juste avant que sa bouche ne s’étire en un sourire satisfait.

— Encore un de tes foutus secrets qu’on ne connaitra jamais.

— Rolland ! Regardez ! Elle est là-bas !


Tous se retournent et portent leur attention sur Makuba, accompagnés par ses éternels gardes du corps. C’est joyeusement qu’il salue les deux mew mew avant de se tourner vers la bande à Yugi.


— Vous pouvez m’expliquer ?

— Comme je l’annonçais à l’instant, Lucy a enfin trouvé quelqu’un de sérieux et digne de son rang.

— Parce qu’ils sortent ensemble ? Ça va multiplier nos problèmes par mille ! s’écrit Rolland, mort de trouille à l’idée de la réaction de son patron.

— Calmez-vous, Rolland !

— Comment voulez-vous que je fasse, Monsieur ?

— Allons d’abord la chercher. Nous n’avons plus de temps à perdre ! s’écrie Makuba, pressé de régler le souci auquel il doit faire face.

— Est-ce qu’on peut savoir ce que tu lui veux ?

— Ce ne sont pas tes affaires, Joey.

— À partir du moment où l’un de mes amis est concerné, j’estime que si !


Makuba s’élance vers le restaurant, suivi de près par Ichigo et Corinna ainsi que le reste de la bande. Bientôt, Lucy et Yami entendent un bruit sourd venant de dehors et mettent fin à leur étreinte par obligation.


— Lucy, ouvre-moi ! hurle le Vice-Président de la Kaiba Corp.

— Je crains que cette fois, tu n’aies pas le choix.

— Je me doutais bien qu’il finirait par me retrouver. Je vais me rendre.

— Lucy, attends…

— Oui ?

— Non, rien. Cela peut attendre, lui promet le roi d’Égypte.

— D’accord, comme tu voudras, lui dit-elle une once de regret dans sa voix.


La jeune femme cède et ouvre les portes du restaurant au groupe. Lorsque Joey et Tristan voient toute la nourriture, ils l’oublient vite et se lancent dans un marathon de « celui qui mangera le plus en cinq minutes ». Téa soupire et se cache les yeux.


— On dirait que tu n’es pas gâtée.

— Corinna, c’est ça ?

— Oui et voilà Ichigo.

— Enchantée, je m’appelle Téa. Je les connais depuis longtemps, mais parfois je me dis qu’il faudrait sans doute que je me fasse des copines. Ils sont…

— Désespérant dans certaines situations ?

— C’est tout à fait cela, confirme la brune à l’oiseau bleu.

— Est-ce que tu veux venir assister aux duels depuis les coulisses avec nous ce soir ? Propose Ichigo.

— C’est vrai, vous m’accepteriez ?

— Bien sûr, avec plaisir ! N’est-ce pas Corinna ?

— On ne peut tout de même pas la laisser dans cette situation.


*


— Makuba, je te le redis, je ne bougerai pas !

— Lucy, s’il te plait ! Seto doit absolument te voir ! l’implore-t-il.

— Je n’ai pas besoin de répéter à nouveau la cérémonie d’ouverture ! On l’a fait au moins une centaine de fois !

— Ce n’est pas pour ça !

— Et c’est pour quoi, alors ?

— Je ne sais pas. Seto a refusé de me le dire, avoue le petit en baissant les yeux.

— Ça ne ressemble pas à ton frère.

— Je sais Yugi, c’est la raison pour laquelle je suis encore plus inquiet !

— Calme-toi Makuba, je viens avec toi. Allons trouver Seto.

— Ce ne sera pas nécessaire.

— Seto ?

— Tu en connais un autre ?

— Non. Alors tu m’as… demande-t-elle, en se mordant les lèvres, gênée par l’ironie de la situation.

— Entendu ? Oui. Pour ton infirmation, sache que tu t’en sors très bien et je ne doute pas de ta réussite, cependant il y a un changement de programme.

— Lequel ? Tu as un problème ?

— Le huitième duelliste a annulé sa participation à la dernière minute. En somme si je ne trouve pas quelqu’un rapidement, le tournoi ne pourra pas avoir lieu.

— Merde. Je… je suis désolée.

— C’est pour ça que j’ai besoin de toi.

— Vous avez vu ça ? Kaiba demande de l’aide.

— Mais il ne s’arrête jamais celui-là ! s’indigne Corinna.

— Et ça te pose un problème ? grommelle le blond.

— Parfaitement !

— Ça suffit tous les deux ! J’imagine que tu veux que je prenne sa place, c’est bien ça, hein ?

— Je sais que ça ne te ravira pas de revenir après les épreuves que tu as endurées, mais j’ai vraiment besoin que tu le fasses.

— Très bien, j’accepte, s’exclame-t-elle, en lui jetant un regard déterminé.

— Tu en es certaine ?

— Il est grand temps que j’affronte mon passé.




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