Un combat pour une éternité
Chapitre 1
— Nous arriverons dans une heure.
Wesley, mon oncle regagne son siège, celui juste en face du mien. Je croise les bras et regarde par le hublot. La vue du ciel est magnifique, il fait un si bon soleil en ce jour si froid pour moi.
J’ai beau ne pas avoir le choix, je donnerai tout pour être ailleurs. Je n’aime pas la vie mondaine, je déteste le milieu des grosses fortunes et surtout, je ne supporte pas d’être le centre d’attention de tous.
— Calme-toi Lucy, tout se passera bien, me dit mon amie Zakuro en posant sa main sur la mienne en signe de soutien.
— Je l’espère, réponde-je en me mordant la lèvre inférieure.
— Il n’y a aucun motif pour que ça ne tourne mal, poursuit Corinna en buvant sa tasse de thé.
— Facile à dire pour toi, le vrai visage de l’entreprise c’est moi maintenant ! protesté-je en levant le poing.
— Tu devrais en être fier, ce n’est pas donné à tous.
— Corinna a raison, Lucy. Depuis que tu as repris la direction d’Illusion Industrielle, les choses ont beaucoup changé et en bien, me fait remarquer Wesley.
— Et vivre dans ce luxe ça doit être génial ! Rien que de se dire qu’on possède un jet c’est…
— Peut-être, mais j’aurais aimé ne pas avoir à le faire. Surtout lorsque je me rappelle la façon dont cela s’est déroulé… dis-je en serrant les poings.
— Tu n’en rates vraiment pas une, Ichigo ! crie Zakuro.
— Je suis désolée, Lucy.
— J’ai l’habitude ne t’en fais pas. C’est déjà passé.
— Concentrons-nous sur notre mission. Vous ne devez pas négliger notre objectif premier.
— Wesley a raison, nous ne sommes pas là pour nous amuser, nous rappelle Zakuro.
— Et n’oubliez pas non plus que vous devez vous faire les plus discrètes possibles.
— Ça s’annonce difficile, se désespère Ichigo.
— J’ai trouvé la solution à notre problème, nous annonce fièrement mon oncle.
— Je suis curieuse de l’entendre.
— C’est très simple, Corinna. Puisque vous les Mew Mew êtes déjà connue, c’est vous qui combattrez au côté de Stella à l’exception de Zakuro.
Stella, la fée de la lune et du soleil que j’ai secouru il y a deux ans de cela. Chassée de son royaume par les manigances d’un esprit maléfique, la jeune femme s’était réfugiée dans notre société.
Vulnérable, car ignorant tout sur la façon de vivre des habitants de notre planète, elle dû s’adapter. Et ça n’a pas été facile tous les jours, sachant qu’elle est censée être une princesse dans le monde magique. C’est ainsi que nous nous sommes rencontrés quelque peu par hasard, puisqu’elle postulait pour un travail dans mon entreprise.
Avec le temps, nous sommes devenues proches et elle m’a avoué sa vraie nature. Notre alliance naquit lorsqu’elle me raconta que l’homme à l’origine de son exil porte le nom de Bakura.
Nous avons décidé de combiner nos magies respectives dans le but de battre Bakura.
— Pourquoi ne pourrais-je pas combattre ?
— Tu assures des représentations et Kaiba t’aura à l’œil. Garde à l’esprit qu’il doit redorer l’image de sa société suite aux dégats causés par Dartz. Il fera tout ce qui est en son pouvoir pour mener à bien cette tâche.
— Nous sommes déjà passées à la TV et personne n’a fait le lien avec moi, s’indigne-t-elle en croisant les bras.
— Seto est très malin, il comprendra très vite que c’est toi.
— Je confirme, mais je souhaite que Zakuro combatte à nos côtés, Wesley. Je connais bien Kaiba maintenant, je saurai m’assurer de son silence.
— Comme tu voudras Lucy, soupire-t-il.
— J’ai de bonnes relations avec les deux frères, ce ne sera pas compliqué pour te prêter main forte, nous apprend Corinna.
— Tu ne nous l’as jamais dit ! s’emporte Ichigo.
— Parce que le contexte ne l’imposait pas, se défend-elle.
— J’étais au courant, avoué-je.
— Toutes les deux, vous êtes pire que Stella et ses secrets !
— Garde ton énergie pour les combats, Ichigo. Et n’oubliez pas ce que vous avez appris à l’entrainement. Vous devez travailler en équipe. Il n’y a que comme ça que nous terrasserons nos ennemis.
Je serre les poings et me remémore les quelques mois qui viennent de s’écouler. Nous avons essuyé deux lourdes pertes : à l’heure qu’il est, Kikky et Bridget luttent pour survivre dans le royaume des ombres. Aux yeux de tous, elles sont plongées dans un coma interminable. Les médecins ne parviennent pas à établir un diagnostic. Le seul moyen de les ramener est de battre Bakura et le forcer à leur rendre leurs âmes en employant la manière forte. Pour le nombre de fois où j’ai eu affaire à lui, il ne comprend que ça. Avec nos six mois d’entrainements intensifs, nous devrions y arriver. Du moins je l’espère.
*
Tandis que le jet d’Illusions Industrielle a atterri il y a une dizaine de minutes, Yugi, Téa, Joey, Yugi et Tristan sortent tout juste de l’arène de duel de KaibaLand. Le système informatique qui régit le dôme de jeu a été piraté et les portes se sont fermées, les emprisonnant avec la foule et Makuba. Yami avait pris les choses en main en aidant un joueur débutant à battre la machine qui fait office d’adversaire. Mais voilà, dans cette bataille, le Pharaon avait utilisé une carte nommée « le perdant courageux » et fait une allusion au fait qu’elle lui rappelait un ami. Bien sûr, tous avaient compris sauf le principal intéressé du moins, jusqu’à la fin du duel.
— À propos de « perdant courageux », tu as dit que cette carte te rappelait quelqu’un.
— Ah oui ? Oui, c’est vrai hum… explique-lui toi, dit alors le Pharaon à son alter ego avant d’intervertir sa place avec ce dernier.
— Dis donc tu es gonflé, c’est trop facile de se défiler !
— Yugi étrangement, tout le monde semble insinuer que c’est moi qui te fais penser au perdant courageux.
— Ah oui, vraiment ? Laisse-moi réfléchir au meilleur moyen de t’expliquer ça ? Disons qu’elle me fait penser à toi, car même quand le sort s’acharne contre toi tu réussis toujours à t’en sortir, se justifie Yugi.
— Hein ? Réalise alors Joey.
— Je vois déjà d’ici ta carte de visite. « Joey Wheeler, représentant des perdants courageux », s’exclame Tristan, son meilleur ami.
— Eh fais attention, toi ! Menace ce dernier.
La conversation est suspendue lorsque le bruit assourdissant d’un hélicoptère de la Kaiba Corp retentit. Seto Kaiba en sort, suivi de près par ses gardes du corps, ce qui attire la curiosité de Lucy accompagnée de Corinna et Ichigo. Zakuro était partie rejoindre Stella qui était chargée de l’assister durant le déroulement du « tournoi ultime ».
— Vous avez vu ça ? Il a dû se passer quelque chose ! Les alertes Ichigo.
— C’est vrai que c’est étrange, admet Corinna.
— Allons voir les filles !
— Je vais rester ici et me fondre dans la foule.
— Tout le monde va te reconnaître Lucy !
— Mais non, Corinna ! Je saurai me faire discrète, ne t’inquiète pas.
— Tu parles, elle dit ça à chaque fois et on sait comment cela se termine, n’est-ce pas Ichigo ?
— Je t’ai entendu, je te signale ! proteste la jeune femme.
Les mew-mew se ruent vers l’attroupement et parviennent à atteindre le premier rang des spectateurs tandis que Lucy tente de se cacher pour éviter de se faire repérer.
Une vive discussion débute alors entre Seto Kaiba, son frère Makuba et la bande à Yugi.
— Makuba !
— Enfin, te voilà !
— Est-ce que tout le monde va bien ?
— Si tu es venu pour jouer les héros, désolé, mais tu arrives trop tard ! C’est Yugi le héros ! Tiens puisque tu es là, tu pourrais peut-être en profiter pour réparer cette stupide calculette de duel !
— Toi le perdant, mets-la en veilleuse, ordonne Kaiba à Joey sous les rires de Téa et Tristan. Un pirate informatique a déjoué le système de sécurité ainsi que l’antivirus et s’est introduit dans l’ordinateur.
— Qui a intérêt à faire ça ?
— Je l’ignore Makuba, mais il y a une longue liste de suspect. Comme je l’ai constaté à maintes reprises parle passé, la Kaiba Corp a de nombreux ennemis et je ne serai pas surpris d’apprendre que l’un d’entre eux ait tenté de saboter le tournoi. Mais croyez-moi, je vais retrouver celui l’auteur de cet acte et le lui faire payer très cher.
— Bah dis donc, il ne rigole pas.
— Et il a raison, Ichigo. Si la nouvelle venait à se répandre, cela coulerait encore plus sa société vers le bas. Depuis ce Dartz, son entreprise peine à se relever.
— Pourtant Lucy l’a énormément aidé !
— Certes, mais ce n’est pas suffisant.
— Je le plains.
— Rolland ! J’exige que ce soir vous tripliez les effectifs de sécurité pendant les inscriptions au tournoi. Nous ne pouvons nous permettre qu’un tel désagrément ne se reproduise. Les seules attaques que je veux voir cette semaine doivent être celles des duels.
— Oui, Monsieur. Entendu.
— Quiconque sera en retard pour l’inscription se verra disqualifier. Makuba, fais en sorte que Wheeler soit en retard.
— Eh attends un peu ! Je sais reconnaître une injure quand j’en entends une ! Regarde-moi quand je te crie après !
— Makuba, as-tu des nouvelles de Lucy ? demande-t-il à son petit frère, ignorant totalement le duelliste.
— Vu l’heure qu’il est, son jet a atterri. Je pense qu’elle ne devrait plus tarder.
— Bien. Trouve-là et dis-lui de venir me voir pour les derniers préparatifs de ce soir.
— Aucun problème !
Kaiba s’en va comme si de rien n’était, laissant Joey avec sa colère et le public qui se dispersent puisque le divertissement est terminé. Quelques minutes plus tard, c’est au tour de Makuba de partir pour mettre la main sur Lucy. S’en suit alors une discussion pour savoir par quelle attraction ils vont bien pouvoir commencer. Joey et Tristan optent pour les montagnes russes et tentent de convaincre leurs amis de venir avec eux. Mais Yugi a envie de trouver de nouvelles cartes pour son deck et Téa d’aller faire du shopping.
Un petit attroupement s’est formé devant l’arène, ce qui attire l’attention du groupe. Ne perdant pas une miette de ce qu’il se passe, les deux Mew Mew jouent aux admiratrices.
Ils s’approchent et découvre une jeune femme blonde qui tentent de convaincre qu’elle n’est pas la dénommée Lucy Hearfillia.
— Je suis certain que c’est elle, Tristan !
— C’est vrai qu’elle ressemble trait pour trait aux photos du sorcerer magazine.
— Et elle est encore plus canon en vrai !
— Ne m’en parle pas !
— De qui est-ce que vous parlez ? s’enquit Téa, plongée dans l’incompréhension.
— De Lucy Heartfillia, de qui d’autre ?
— Je n’en sais rien Tristan, je ne la connais pas ! S’écrit la brune.
— Tu entends ça, Joey ?
— Ouais, mais elle blague. Tout le monde la connaît !
— Pas moi ! Et c’est quoi cette revue dont vous parlez ? Quelqu’un peut m’éclairer ?
— Lucy est la championne d’Amérique du duel de monstres. Et c’est aussi la fille de Pegasus qui a repris la société de son père depuis le royaume des duellistes.
— J’ignorais qu’il avait une fille et légué son entreprise. Étrange puisque c’est lui qui nous a fait venir, s’interroge la jeune femme.
— Il faudrait le lui demander parce que je n’en sais pas plus. Je n’ai vu que quelques-uns de ses matchs à la télévision. Ce qui est certain, c’est qu’elle est une duelliste d’envergure et semble redoutable.
— Si on parvient à l’approcher, se désespère Téa.
— Et comment que nous allons y arriver ! Prêt Tristan ?
— Et comment mon ami ! Allons-y, Joey !
— J’ai du mal à comprendre qu’elle suscite autant d’attention.
– Tu n’as jamais lu le « sorcerer magazine » ? Même pas un exemplaire ?
— Non, pourquoi ? Et puis c’est quoi ce magazine ?
— Cette revue est classée première sur l’actualité des duels de monstres. Chaque mois, les dernières cartes à avoir, les nouvelles stratégies y sont publiées. Ils publient également des articles sur chaque duelliste, leur deck et leurs meilleurs coups.
— Ce n’est pas ce fameux article paru dans la presse contre ta volonté dont tu nous as parlé ?
— C’est parfaitement ça. Lucy est souvent citée dans le Sorcerer. Elle est classée première dans le top 10 des duellistes féminines les plus mignonnes et a déjà posé pour eux.
— J’ignorais que tu t’intéressais à ce genre d’article.
— Moi ? Non ! Ce sont Joey et Tristan qui n’arrêtent pas de me bassiner avec ça ! proteste le champion du monde.
— Si tu le dis… grogne-t-elle.
Les deux se précipitent vers la foule et tentent de passer devant tout le monde pour l’atteindre. Ils se heurtent à la colère des fans de Lucy qui n’hésitent pas à répliquer vivement. Corinna et Ichigo profitent de ce moment pour attraper Lucy et fuir avant de se réfugier derrière les buissons proches de la fontaine de la place.
Téa et son œil de lynx ont repéré la jeune femme et celle-ci embarque Yugi pour aller à leur rencontre en toute discrétion.
— ll faut trouver une autre planque, nous allons nous faire démasquer !
— La voie n’est pas libre Ichigo ! Lui rappelle l’oiseau bleu.
— Pourquoi est-ce que je vous ai écouté ? J’aurais dû aller me reposer dans ma chambre d’hôtel !
— Salut.
— Hein ?
Les trois jeunes femmes se retournent en même temps et découvrent avec les yeux ronds que la voix est celle du champion du monde de duel de monstres. Lucy soupire, désespérée de ne pas pouvoir être tranquille.
— Qu’est-ce que vous nous voulez ? Leur lance Corinna, sur un ton colérique.
— Mon amie tenait à rencontrer Lucy, dit-il en la désignant sous une Téa qui le mitraille du regard.
— Ce n’est pas un motif pour arriver comme des fleurs et nous importuner !
— Corinna a raison, elle a le droit au respect de sa vie privée !
— Corinna, Ichigo, calmez-vous. Ce n’est que le roi des jeux et sa petite amie !
— Si seulement c’était vrai… murmure Téa à elle-même d’une voix si basse que personne ne l’entend.
— Et alors ? Ça ne change rien. Ce n’est pas un prétexte pour t’importuner ! s’indigne l’oiseau bleu.
— Parfaitement !
— Les filles vous devriez partir.
— Qu’est-ce qu’il te prend, Lucy ?
— Ichigo ça vaut mieux. Je vais gérer ça, ça va aller.
— Bon très bien. Viens, Corinna. Nous serons dans nos chambres d’hôtel si tout nous cherche. À plus tard.
Elles s’éloignent, furieuses d’avoir été mises à l’écart. Lucy sait pourtant qu’elle ne doit pas rester seule. Mais dès qu’il s’agit de son image publique, Heartfillia ne plaisante pas. Plus question pour elle et son entreprise de subir une mauvaise pub. Depuis que son père l’a lui a légué, elle s’emploie à redonner une vision positive et chaleureuse.
— Je suis désolée. Elles ne sont pas méchantes, mais très protectrices.
— Ce n’est rien, Joey et Tristan sont un peu pareils avec moi.
— Ce ne serait pas ces deux pervers, là-bas ?
— Si, malheureusement, se lamente Téa.
— Ce n’est pas grave, j’ai l’habitude. J’imagine que ça doit être semblable pour toi, dit-elle à l’attention de Yugi.
— Euh, je passe surtout inaperçu pour tout te dire, avoue-t-il. Toi c’est assez différent.
— Et pourquoi ?
— Tu es le visage d’une grosse boite et…
— Et ?
— Il t’a vu dans le sorcerer, lâche Téa.
— Ce n’est même pas vrai ! C’est Joey et Tristan !
— Il a raison, nous sommes tes fans numéro un.
— Manquait plus qu’eux, se désespère la jeune femme.
— Bon puisque personne ne daigne l’aider à trouver un endroit paisible, je vais m’en charger ! s’écrit Téa.
— Je crois que ça ne va pas être possible.
— Et pourquoi Joey ?
— Makuba.
— Oh non pas lui ! s’écrie-t-elle.
— Tu as un problème avec lui ? Pourtant vous êtes censés travailler ensemble, non ?
— Ce n’est pas lui le souci, c’est son frère ! Il m’a envoyé un énième message pour répéter une nouvelle fois la cérémonie d’ouverture du tournoi qui se tiendra ce soir. Avec lui c’est toujours le boulot qui passe en orel, on ne peut jamais se détendre ! s’insurge Lucy.
— Nous allons t’aider. Laisse-faire Joey Wheeler et son assistant Tristan.
— Non, mais tu te prends pour qui, monsieur que l’on surnomme « le perdant courageux » ?
— Pour celui qui va porter secours à Lucy !
— C’est ce qu’on va voir !
Une bagarre éclate entre les deux et Téa a tout juste le temps d’attraper la main de Lucy pour l’embarquer avec elle. Elle paraît savoir ce qu’elle fait puisqu’elle l’emmène dans une direction qui ne lui semble pas inconnue. Yugi les suit discrètement, tandis que les deux amis se battent toujours.
En effet, la brune leur désigne un restaurant dont la salle est vide. Il faut dire qu’il s’agit d’un resto gastronomique et que les prix sont exorbitants. Rien d’étonnant, donc.
Lucy demande à Yugi et Téa de l’attendre puis se dirige vers l’une des caisses du bistrot.