Une passion troublante et enflammée

Chapitre 1 : Chapitre 1 : Face cachée

2260 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 13/09/2021 01:24

Lors de la pause méridienne, Seto téléphone à Rolland et lui ordonne de se rendre à l’école avec l’une de ses voitures personnelles, l’une des plus discrètes. Il ajoute que Makuba doit être présent et que son chauffeur doit venir comme à son habitude devant le lycée pour n’éveiller aucun soupçon. Lui et l’employé feront l’échange dans une rue voisine à celle de l’établissement scolaire. Bien que surpris par cette demande, le chef de la sécurité de Kaiba se contente de répondre « oui » et de suivre les consignes données par son patron, ne pouvant pas s’empêcher de tout de même ce qui se trame dans la tête du PDG.


*


Lors de la sortie des cours, comme prévu, Angie rentre accompagnée par Yugi et sa bande, ainsi que mon hôte. Nous faisons une partie du chemin ensemble, puis Téa nous quitte, prenant la direction du centre-ville, escorté par Yugi qui désire aller trouver de nouvelles cartes pour enrichir son deck. Il ne reste plus que Joey et Tristan. Le brun nous laisse, obligé d’aller chercher sa moto. Me voilà avec Joey et Angèle.


— Joey, puis-je te poser une question ? Cependant, j’aimerais ne pas être trop indiscrète.

— C’est à propos de May, j’imagine ?

— Oui… En fait, on n’a jamais véritablement parlé de tout… Le peu de fois ou l’on s’est vu nous jasions de son parcours dans le monde des duels, mais jamais elle ne m’a fait des confidences sur son entourage… Alors quelle était réellement la nature exacte de votre relation ? J’ai l’impression que vous étiez vraiment proches.


Le lycéen ne peut pas s’empêcher de rougir. Bien qu’il ne l’avoue pas, au fond de son cœur, il sait pertinemment qu’il est sincèrement amoureux de May, mais il ne veut pas le dire aux autres. Cette histoire est trop personnelle. Il pourra peut-être par la suite se confier à elle, mais il ne la connaît pas assez pour le moment.


— C’est l’une ou c’était l’une de mes meilleures amies. Un jour, elle m’a aidé et grâce à elle, j’ai pu payer l’opération de ma sœur qui allait perdre la vue. Nous avons aussi traversé des épreuves ensemble. Mais depuis cet incident, elle n’a émis aucun signe de vie. Je n’ai aucun moyen de la contacter. Tu pourrais m’épauler Angèle ?

— Tout ce qu’elle m’a dit, c’est qu’elle voulait se faire pardonner auprès de toi, mais elle n’est pas rentrée dans les détails. En tout cas, elle semblait vraiment perturbée. Je n’en ai pas demandé plus pour ne pas la brusquer ou lui faire plus de peine qu’elle n’en avait déjà. De toute façon, elle tient à toi c’est certain !


Il sourit, il voit la sincérité dans les yeux d’Angie. Il sait de quel événement elle parle, mais il préfère se taire afin que May puisse faire son chemin seule et qu’elle revienne lorsqu’elle sera prête bien qu’il soit paré à donner un petit coup de pouce au destin si les circonstances l’imposent…


*


— Je vous laisse, j’habite par là. Dit-elle, désignant une grande rue.

Nous nous disons au revoir, mais je prends possession du corps de Bakura afin de la suivre. Je sens qu’elle cache quelque chose. Angèle change d’itinéraire et marche quelques mètres avant d’emprunter une ruelle sur la droite. Je ressens la présence de Kaiba non loin, j’imagine qu’avec leur lien mystérieux, il veut s’assurer d’un détail. Un détail bien précis.


— Je n’en reviens pas Seto !

— Moi non plus.

— Vous vous êtes parlés ?

— Non. Et je n’y tenais pas devant la bande de…


Il se tait, refusant de prononcer le nom de son éternel rival qui lui a pris la place qui à ses yeux, lui revient de droit.


— À ton avis, pourquoi est-elle allée par là ?

— Je ne sais pas Makuba, mais nous allons bientôt le savoir.


La voiture continue de suivre Angie qui n’a rien remarqué. Tête baissée, elle rentre au foyer où elle a été placée. Un événement grave a fait que sa famille adoptive ne pouvait plus s’occuper d’elle, tout ce qu’elle avait pu obtenir c’est de revenir dans la ville où se trouvait sa grande sœur, mais celle-ci lui avait interdit de révéler sa présence. Ainsi donc, pour la retrouver, le prix est lourd à payer.


*


J’entre dans ma chambre, pose mon sac et m’assois fatiguée sur mon lit. J’ai passé une bonne journée, j’ai suivi les consignes de ma grande sœur, mis un masque, caché mes sentiments, mais quelque chose pèse sur mon cœur. Ce sentiment d’être loin de chez moi. Un poids sur le cœur, sur lequel vient s’ajouter une part de néant. J’ai senti des présences inconnues et je suis troublée. J’ai la sensation qu’il me manque une partie de moi-même, comme si j’avais ouvert les yeux dans une autre réalité. J’ai l’impression de marcher sur une route sans fin, sans but précis, continuant d’avancer juste pour survivre, ressentant l’envie de combattre, mais d’un autre côté, l’envie d’abandonner et me reposer. Laisser tomber tout ça. Y mettre un terme, mais je ne peux pas, je suis coincée ici… C’est si dur de mettre des mots sur cette douleur incessante, pesante et je me demande sans cesse si tout cela est réel…

J’entends la clé dans la porte de ma chambre, non pas lui, pas encore une fois…


*


Kaiba connaît ce foyer et sa réputation. Il se hâte d’appeler Rolland qui va réunir son équipe et venir le plus rapidement possible. Seto demande à traiter avec le directeur qui le reçoit immédiatement vu la notoriété du jeune PDG. Il ordonne qu’on leur apporte des cafés et il laisse Seto et son petit frère prendre place.


— Que puis-je faire pour vous, Monsieur Kaiba ?

— J’aimerais que vous me parliez d’Angèle Valentine.

— Ah oui. Elle est arrivée dernièrement. Une venue assez difficile.

— Qu’entendez-vous par là ?

— Sa famille adoptive ne pouvait plus s’occuper d’elle. Sa grande sœur est ici, mais pour le moment, est dans l’impossibilité de la prendre.

— Vous voulez dire que May Valentine est revenue à Domino ?

— C’est exact, elle vient régulièrement rendre visite à sa petite sœur.


Des cris se font entendre. Maki tire sur la chemise de son grand frère, il a reconnu la voix d’Angèle. Ces hurlements sont les siens. Makuba le supplie du regard d’intervenir.


— Où est la chambre d’Angèle ?

— La troisième sur le couloir de droite.

— Vous l’entendez hurler et vous ne bougez pas ?! Vous êtes une ordure ! Viens Seto, allons l’aider !


Seto et Maki ne perdent pas de temps et se précipitent vers la chambre de la jeune femme. À terre, une nouvelle fois, son éducateur l’a battu. Elle pleure et ne parvient pas à se relever, les traces de coups sont fortes, plus intenses que celles d’habitude.


— Angèle ! Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Demande le petit, mort d’inquiétude.

— C’est…


Elle n’a pas le temps de finir sa phrase qu’elle sombre dans l’inconscience. Au même instant, Rolland arrive avec ses hommes. Kaiba lui ordonne de ne pas prévenir la police pour le moment, il a une autre idée.


— Écoutez-moi bien. Je connais la réputation de cet endroit et des scélérats qui y bossent. Je suis prêt à vous proposer un arrangement. Dites-moi combien vous voulez et en échange vous me laissez partir avec Angèle.

— C’est impossible, Monsieur Kaiba, c’est au juge de décider…

— Quel est son nom ?

— Il s’agit du juge Wilson.

— C’est une très bonne connaissance, je n’aurai aucun mal à le convaincre de la laisser venir avec moi. Il serait également ravi d’avoir enfin des informations sur ce que vous laissez faire au sein de votre établissement. Lui, qui veut votre peau… Alors, combien ?


Le directeur est coincé. Si Kaiba parle, il perdra ce qu’il a. Il déteste ce qu’il se passe au sein de ce lieu, mais on le tient lui et son entourage.


— Si vous ne révélez rien et que vous vous occupez des détails pour le placement d’Angèle Valentine, je vous laisse partir avec elle dès maintenant… Je désire uniquement votre silence. J’ai une famille que je dois protéger. Vous savez de quoi je parle.

— Effectivement. Mes avocats s’occuperont de tout, dans le secret. Dormez tranquille, votre prix est le mien. Rolland, alertez immédiatement l’équipe médicale de la Kaiba Corp de l’arrivée d’Angèle. Je veux des examens complets ! De votre côté, vous et vos hommes, allez prendre ses affaires et les amener au manoir. Elle habitera avec moi et Makuba.

— À vos ordres !


Le véhicule de secours arrive rapidement et Seto part avec celui-ci pour veiller sur son amie d’enfance, tandis que Makuba s’occupe de suivre le chef de la sécurité pour superviser l’installation d’Angèle.


*


Alors que la nuit est tombée, Yugi range les cartes qu’il a obtenues cet après-midi et il en est très heureux. Cependant, quelque chose le chiffonne. Il se retourne et trouve son double scrutant la pleine lune qui éclaire la chambre du lycéen.


— Que se passe-t-il Yami ? Je ne t’ai jamais vu dans cet état ! C’est la recherche de ton passé qui te tourmente ?

— Oui et non. Répond-il d’une voix évasive.

— Yami ! Je suis là pour toi, tu le sais !

— Ne t’en fais pas Yugi, tout va bien, tu n’as pas à t’inquiéter.

— Yami ! Nous partageons le même corps, alors je pense voir quand quelque chose te trouble et je te rappelle qu’avec la relation que nous avons, je ressens aussi tes émotions ! Dis-moi ce qui te perturbe s’il te plaît ! Tu étais présent lors de ma rencontre avec Angèle aujourd’hui, d’habitude tu n’apparais jamais durant les cours ! Ça a un lien avec elle ?

— Yugi je…


Il toise son hôte et comprend que Yugi ne lâchera pas le morceau. Il a beaucoup changé depuis le jour ou il a reconstitué le puzzle millénaire. Il est devenu bien plus sûr de lui et à son regard, Yami réalise qu’il ne pourra pas cacher la vérité à son ami et confident et puis, une part de lui ne le veut pas.


— Cette fille, Angèle. J’ai l’impression de la connaître, je ressens un lien avec elle, mais j’en ignore la nature, mon passé est flou, comme tu le sais déjà… Dit-il sur un ton de regret.

— Tu penses qu’elle a un rapport avec ton histoire ?

— C’est possible. En tout cas, notre lien est puissant, voilà ce que j’ai ressenti.

— Je l’ai senti aussi. Mais autre chose me chiffonnait.

— Tu l’as vu également ?

— Précise s’il te plaît, j’ignore si nous parlons de la même chose.

— Bakura. J’ai ressenti la présence de l’esprit maléfique qui habite son corps. Mais aussi qu’il est lié à elle, mais nous ne savons pas de quelle façon et pourquoi. Alors nous devons le découvrir ! Demain nous essayerons d’engager la conversation avec elle. Je lui proposerai d’aller passer l’après-midi au centre commercial par exemple, je n’ai pas cours.

— Je pensais plutôt à prendre ta place demain si tu es d’accord…

— Ça ne te ressemble pas vraiment, mais je comprends… Si tu y tiens, je veux bien.

— Je pourrais lui parler moi-même ainsi. J’espère que nous en apprendrons bientôt plus.

— Ne t’en fais pas Yami, nous allons découvrir la nature de votre lien et qui sait en découvrir plus sur ton passé ! D’ailleurs, ça me donne une idée, nous devrions peut-être contacter Shitzu et Marek. Ils sont peut-être au fait de quelque chose. Si tu es d’accord, je vais le faire de suite.

— Allons-y, c’est une excellente idée Yugi.


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