Les deux soeurs
Episode 13 : L’arrivée de Colère
La jeune fille courrait dans le couloir pour rejoindre la salle du trône du Pharaon. Elle sentait qu’il allait se passait quelque chose d’important pour son destin, pour celui de Yami, pour le monde entier. Qu’un évènement important était sur le point de se produire. Elle arriva sur le côté de la pièce, Le pharaon était assis sur son trône, il fixait une personne de son regard le plus noir, la colère la plus grande déformé son visage si beau. Aimy posa ses deux mains sur sa bouche, elle avait peur du pharaon qu’elle était en train de voir. Qui était la personne qu’il regardait comme ça ? Son visage se tourna dans une étrange lenteur vers … Bakura. Elle fronça les sourcils et tout pris sens dans sa tête. Le fait que Miya et Bakura puissent avoir été si proche, le fait que l’esprit de l’anneau et le pharaon se détestent. Cela venait de là !
Le regard et le visage de Bakura était aussi déformé par la colère, la haine. Elle ne pouvait pas détourner le regard. Le jeune homme blond fit apparaitre un immense monstre, qu’il nomma Diabound. Une servante s’avança vers elle pour tenter de l’amener plus loin, mais ses pieds étaient collés au sol. Non elle ne pouvait pas les laisser s’entre tuer comme ça sans rien faire.
- Il faut aller… les arrêter ! s’écria Aimy en se dégageant des bras de la servante.
La pauvre tomba au sol dans la lutte, mais la jeune fille le remarqua à peine, elle se tourna vers les deux hommes. Il fallait les arrêter. Il fallait les empêcher de se battre. La jeune fille avait peur que Yami puisse mourir ici, que se passerait-il alors ? Qu’avait fait Merewt pour continuer de suivre le « scénario ».
- Je vais m’en occuper !! Vous autres, restez en arrière, s’écria le Pharaon.
- Pharaon, s’écrièrent plusieurs prêtres.
- Ah enfin ! Tu te décides… Je ne vais pas…, commença Bakura.
- Je vais te montrer… qui sont mes trois serviteurs divins, fit le Pharaon.
Le pharaon fit alors apparaitre à son tour, un des trois dieux égyptiens. Le grand bonhomme bleu. Ils s’apprêtaient à se battre. Soudain les pieds d’Aimy se mirent en mouvement. La jeune fille ne savait pas si c’était un choix de sa part, si c’était Merewt qui avait agi, si c’était le destin qui se répétait. Elle ne savait pas, mais elle s’élança entre les deux adversaires. Elle écarta les bras en faisant face au pharaon.
- Arrêtez !
Le poing d’Obelisk s’arrêta à quelques centimètres de sa tête. Elle leva le regard vers le monstre, elle comprit enfin pourquoi il était en colère. Aimy était de dos à Bakura, mais vu qu’elle n’avait senti aucun coup, Diabound avait dû aussi s’arrêter. Un silence de mort s’abattit dans la pièce.
- Arrêtez, murmura Aimy avant de s’évanouir au sol.
- Ai…
- Merewt ? fit Bakura.
Le pharaon leva son regard vers Bakura, ils se fusillèrent du regard l’un l’autre, mais Diabound recula. Il entoura le corps de Bakura et il disparut en promettant de revenir.
Yami se précipita vers Aimy pour la prendre dans ses bras, pourquoi s’était-elle mise au milieu ? Est-ce que cela faisait partit de ses souvenirs ? Merewt avait-elle protéger Bakura au péril de sa vie ? Il se souvint que Miya lui avait dit que Bakura avait été plus un frère pour elle que lui-même ne l’avait été. Est-ce que c’était en suivant Bakura qu’elle le trahissait ? Aimy ouvrit les yeux, elle lui fit un sourire pour le rassurer, mais ce n’était pas elle de faire ça, c’était à lui, de lui dire que tout irait bien.
- Idiote ! cria-t-il. Pourquoi tu as fait ça ?
Aimy sentit son cœur se serrait, elle sentait affreusement triste qu’il lui parle comme ça. Elle voulait… elle ne sait même pas ce qu’elle voulait. Elle voulait rentrer à la maison, elle voulait oublier ce cauchemar. Elle se tourna vers l’endroit où se trouvait Bakura.
- Je pouvais pas te laisser lui faire du mal. Bakura est …
- Ton frère, je sais, fit le pharaon.
Une femme se précipita pour aider Aimy à se relever et la conduisit dans sa chambre sous les yeux des autres prêtres. Yami serra le poing et les dents. Il n’aimait pas qu’elle se mette en danger comme ça. Et s’il lui était arrivé quelque chose. Il ne savait pas vraiment à quel moment, elle était vraiment morte ? Il n’avait aucun souvenir et ce ne sont pas maigres informations que Miya a pu lui donner qui allait l’aider. Il se releva et prit la seule décision qui lui sembla la plus juste, la plus sécurité pour Aimy, il demanda à ce que des gardes soient placés devant sa porte et qu’elle soit constamment sous surveillance. Les autres s’empressèrent d’obéir.
Aimy tournait en rond dans sa chambre pendant des jours, à chaque fois qu’elle mettait le nez dehors, elle se retrouvait avec des gardes qui la suivait partout. Quand elle voulut aller dehors, on l’empêcha de sortir, signe que Merewt n’avait pas pu le faire non plus. Elle était alors encore plus triste. Elle n’arrivait pas non plus à parler à Yami. Il ne venait pas la voir non plus, signe qu’il ne l’avait pas fait il y a 5 000 ans non plus. Aimy pensait tout son temps à pleurer dans son coussin fétiche. Il devait avoir absorber des litres de larmes, le pauvre. Un soir, elle en eut marre de pleurer, elle se tenait devant le miroir et ce dernier sembla se déformer, il reflétait un visage de colère qui n’était pas le sien. Elle posa sa main sur ses joues, mais elle n’était pas si tendue que dans le miroir. Elle passa sur ses sourcils aucun froncement comme dans la glace. C’était vraiment étrange. Mais maintenant qu’elle y réfléchissait, c’était à cet instant que la colère de Miya était née ? Cela avait du sens aujourd’hui. Miya était la … personne qu’elle était en train de devenir, non que Merewt était devenue. Et elle-même était restée, celle qui avait choisi de rester auprès du Pharaon. A quel moment les choses avaient-elles basculé ?
Soudain, Aimy se retrouva dans le miroir, elle n’était plus vraiment elle-même. Elle ne décidait plus de ce qu’elle faisait, non c’est comme si une autre personne avait pris le contrôle. Est-ce qu’il était arrivé la même chose à Merewt ? Avait-elle vu sa trahison sans pouvoir rien faire ? Elle avait créé cette version colérique d’elle-même, comme Marik, puis elle en avait perdu le contrôle.
Elle s’allongea sur le lit et regarder le plafond. Aimy était dans sa tête, elle voyait la même chose qu’elle. Mais elle n’avait plus de contrôle sur son corps. C’était sa colère qui agissait pour elle. Un bruit se fit entendre, elle leva la tête pour voir Bakura entrait dans la pièce. Le corps d’Aimy se leva pour se précipiter dans les bras du jeune homme.
- Bakura ! s’écria-t-elle.
- Merewt ? Que fais-tu ici ?
- Le Pharaon m’a enfermé. Amène-moi avec toi, supplia-t-elle.
Aimy essaya de lui faire dire autre chose, elle essaya de reprendre le contrôle, mais il n’y avait rien à faire. Elle essaya de toutes ses forces, ses pensées, de sa volonté en pensant à l’amour qu’elle avait pour le pharaon, pour Yami, pour Yugi… Elle pensa même à Seto, à Makuba, à Joey, Tristan, Téa et aussi sa sœur. Mais rien à faire, l’amour ne semblait pas être suffisant pour abattre le mur de colère devant elle.
Bakura et Colère, c’est ainsi qu’elle décida de l’appeler, puisqu’elle n’était ni Merewt, ni elle-même, continuait de discuter. Bakura lui dit qu’il amènerait où elle voulait si elle faisait quelque chose pour lui. Colère accepta, elle devait aller voir Akunadin pour lui dire, lui transmettre un message.
- Dis-lui : N’oublie pas que tu es un serviteur des Ténèbres.
- Un serviteur des Ténèbres ?
- Oui, dis-le-lui, et je reviendrais te chercher demain soir.
- D’accord ! répondit Colère.
Aimy observa Bakura et son corps s’embrassaient. Elle voulut se mettre en colère, qu’il n’y avait que Yugi et Yami pour l’embrasser comme ça. Mais sa supplique fut sans effet. Colère se laissa faire. Bakura quitta enfin la chambre de Colère, cette dernière s’allongea sur son lit, elle prit son coussin dans ses bras et le jeta au loin. Elle avait assez pleuré comme ça.
Aimy était enfermée dans sa tête, elle essaya tout ce qui lui venait à l’esprit, elle tenta de crier en espérant que Colère pourrait l’entendre, mais cela ne semblait pas être le cas. Elle tenta de lui parler plus calmement en se disant que plus de colère ne servait à rien, mais elle n’écoutait pas non plus. Elle se dit que si elle avait la chance de croiser le Pharaon, elle serait peut-être plus forte pour remonter à la surface. Au début, elle avait l’impression d’être proche de la surface, mais plus le temps passait et plus elle avait semblé s’enfoncer dans le noir. Bientôt, elle sentait qu’elle ne serait même plus capable de voir ce que Colère était en train de faire. Elle l’entendait parler avec quelqu’un mais il était difficile de savoir qui exactement. Cette voix, elle l’avait déjà entendu. Mais la seule voix que Aimy voulait entendre c’était celle de Yami.
Soudain la voix de Seto se fit entendre, elle leva la tête pour tenter de l’apercevoir, elle cria à l’aide. Elle appela le prêtre de toutes ses forces en vain. Il n’y avait rien à faire, elle ne pouvait plus atteindre son corps. Elle ferma les yeux et se recroquevilla et se remit à pleurer. Dans sa détresse, elle jura qu’une femme lui murmurait que tout irait bien et lui caressait les cheveux pour la réconforter, mais dès qu’elle ouvrait les yeux, il n’y avait personne.
- Pardon Yami, je suis tellement désolée. Tout est ma faute.
Colère était en train de mettre des bijoux et des vêtements dans un sac, elle voulait les prendre pour les vendre, les donner enfin elle s’en fichait dans le fond. Elle voulait juste sortir de ce palais, de fouler le sable sous ses pieds nus, de regarder l’immensité du désert sans aucun mur devant elle. La jeune fille laissa un mot au pharaon pour lui dire Adieu, elle ne voulait plus le revoir, juste attendre que Bakura vienne la chercher pour l’amener le plus loin possible d’ici.
Aimy était toujours recroquevillée dans son coin sombre, il y avait parfois des petites lumières qui passaient devant elle, des voix qui résonnaient dans sa tête. Mais elle voulait entendre Yami, il n’y avait que lui pour lui faire entendre raison pour la toucher au cœur. Mais sans doute que Merewt ne l’avait jamais entendu sinon elle n’aurait sans doute pas trahi le pharaon en fuyant avec Bakura.