Les deux soeurs
Chapitre 84 : La brosse à cheveux et le stylo.
2488 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 08/04/2023 20:30
Episode 12 : La brosse à cheveux et le stylo.
Au milieu de la nuit, Aimy ouvrit un œil, il y avait une lumière bleue qui éclairait la pièce. Seto était assis sur le lit, l’ordinateur ouvert sur ses genoux et il pianotait sur son clavier. Aimy le regarda un moment sans comprendre ce que Seto faisait dans sa chambre.
- Seto, grommela-t-elle. Quoi passer ? Où être ?
- Fais des phrases, dit Seto sans se retourner vers elle.
- Le jus d’orange, s’écria-t-elle en se redressant.
Seto leva enfin le nez de son ordinateur et la regardant en secouant la tête, vraiment désespérant.
- Oui, le jus d’orange on en parle ? C’était du punch, avec de l’alcool.
- C’est pour ça que je me sentais bizarre. J’espère que Mr Springfield ne m’en veut pas trop.
- Qui ?
- Je sais pas trop, un homme qui parlait d’une table avec des monstres.
- Une table avec des monstres, ce que tu dis n’a aucun sens. Ecoute, nous sommes là pour la nuit, alors dors.
- Et toi ?
- Plus tard, je dois finir ce programme.
- Tu sais qu’on est plus intelligent quand on est reposé. J’ai lu ça quelque part.
- Oui et boire un peu moins aussi.
- Comment j’étais supposé savoir qu’il y avait de l’alcool dans le jus d’orange. Je ne suis jamais venue à une soirée comme ça. J’ai pas trop fait de bêtises ?
- A part t’endormir sur un banc en pierre dans le parc, non.
- Bon ça va, je ne voudrais pas te causer des ennuis, Seto.
- Alors Dors !
- Oui, chef ! fit Aimy en faisant le salut militaire.
La jeune fille s’allongea à côté de Seto, elle le regarda un moment pianotait sur son clavier. Les petits bruits des touches étaient vraiment relaxant, elle s’en était fait la réflexion quand ils étaient sur le dirigeable et que Seto lui avait permis de dormir dans sa chambre. Elle ferma les yeux et se laissa bercer. Elle vint caler sa tête contre la jambe de Seto qui la regarda surpris.
- Tu es vraiment gentil, murmura-t-elle avant de s’endormir.
Seto soupira leva les yeux au ciel devant tant de bêtises et se replongea dans son travail.
Aimy rouvrit un œil plus tard dans la nuit, la pièce était plongée dans le noir. Elle crut que c’était le matin et que Seto était déjà parti, mais en se retournant elle vit une bosse dans le lit. Il dormait, la jeune fille sourit, soulagée de le voir se reposer un peu, il travaillait trop. Elle referma les yeux et replongea dans le sommeil. Le lendemain, quand elle se réveilla, Seto était en train de refaire le nœud de sa cravate, elle le trouva vraiment très beau à cet instant précis. Elle croisa son regard dans le miroir et lui fit un sourire.
- Debout ! ordonna-t-il.
- Oui, chef ! dit-elle.
Elle leva les draps pour voir si elle était présentable, elle n’avait pas vraiment envie de sortir du lit en petite culotte devant Seto. Elle portait une chemise sans doute une de Seto, et un short qu’elle avait laissé sous sa robe de peur d’avoir froid. Elle se leva et s’approcha du jeune homme.
- Tu as enlevé ma robe ?
- Il a bien fallu.
- Mais …
- Je n’ai rien regardé, si ça t’inquiète.
- Non pas vraiment ! Enfin si… enfin je savais que tu n’avais pas regardé… c’est que… même sans regarder… on peut quand même voir.
- Tu as fini de parler va prendre ta douche, je t’attends. Cinq minutes !
Aimy hocha la tête récupéra la robe sur le fauteuil et fila dans la salle de bain. Elle ne prit pas le temps de savoir le pourquoi du comment, elle savait qu’au bout de cinq minutes, il serait déjà impatient. Elle se mouilla, se moussa et se rinça aussi rapidement qu’elle le pouvait. Elle se sécha, s’habilla et ressortit de la salle de bain.
- Dis-moi, tu aurais une brosse à cheveux ?
Seto la regarda surpris, comme si le grand Seto Kaiba avait une brosse à cheveux dans sa mallette, un ordinateur oui, mais une brosse à cheveux, non.
- Est-ce que tu as au moins un crayon ou un stylo ? demanda-t-elle avec un petit air mutin.
Il soupira et fouilla dans sa mallette pour lui trouver un stylo. Elle fit une boule sur sa tête avec ses cheveux et y glissa le stylo pour les retenir. Quelques mèches s’en échappèrent. Seto s’avança pour en remettre une, derrière l’oreille de la jeune fille. Elle lui fit un sourire et tous les deux quittèrent la chambre. Aimy se mit à parler à lui poser un tas de questions. Est-ce qu’il avait bien dormi ? Est-ce qu’il avait travaillé longtemps sur son programme ? Seto continuait de marcher sans lui répondre.
Ils arrivèrent dans la salle pour prendre le petit déjeuner. Aimy alla saluer Mr Pegasus en s’excusant de sa conduite de hier. Elle expliqua qu’elle ne savait pas que le « jus d’orange », c’était de l’alcool, et qu’elle en avait sans doute beaucoup trop bu. Elle s’installa à la table à côté de Seto, qui se trouvait près du PDG de Illusion Industries et commença à discuter avec Pegasus, vu que Seto continuait de faire son grognon. Puis Pegasus se tourna vers son « fiancé » pour avoir des nouvelles de sa société, des affaires, et Aimy se désintéressa complétement de la discussion. Elle picora dans son bol en soupirant. Elle n’y connaissait pas grand-chose à la situation pour suivre la conversation. Soudain, Seto passa sa main dans ses cheveux. Elle le regarda surprise.
- Mon stylo ! dit-il simplement.
Aimy mit un moment à comprendre quel était le rapport entre son stylo et ses cheveux, quand il parvint à le saisir et à lui retirer de ses longs cheveux. Ils tombèrent dans une belle cascade brune. Il se pencha vers une feuille pour se mettre à écrire sans plus de mots pour Aimy. La jeune fille soupira et essaya de remettre ses cheveux comme il faut, ils étaient sans doute bien emmêlés. Elle croisa le regard de Pegasus qui souriait.
Miya était assise dans le bureau de son père, elle venait lui faire part de l’ajout de Bakura dans leur équipe.
- Avec toi et lui, ça fait cinq, nous sommes complets.
- Qui sont les autres ?
- Tu les verras bientôt, ils ont accepté de travailler avec nous, pour nuire à Seto Kaiba, ce garçon s’est fait beaucoup d’ennemis.
Miya se leva du fauteuil et se dirigea vers la sortie, quand son regard se posa sur un portrait de la femme de son père. Elle ne l’avait vu qu’une seule fois, peu de temps avec que sa mère, elle et Aimy quittent la ville de Domino. Leur père ne les avait jamais reconnues, pour lui, ses deux filles n’existaient tout simplement pas, exactement comme le père de Merewt, il y a 5 000 ans. Mais elle n’avait plus les moyens de poser les questions au « pharaon », mais ce n’était pas le cas de son père, puisqu’il se trouvait dans la même pièce qu’elle en ce moment même.
- Dis-moi… Pourquoi tu ne nous as pas reconnu ?
- La situation était difficile à l’époque. Le père de ma femme venait de prendre sa retraite et me placer à la tête de la société. Je ne pouvais pas reconnaître une relation extra-conjugale.
- C’est pour ça que tu as payé, maman.
- C’était pour vous l’argent.
- Non plutôt pour toi.
- Miya !
- Non, laisse, les pères absents ou qui n’ont pas d’intérêts pour leurs enfants, je connais. Tu n’as pas t’excuser, ni à demander pardon, tu ne seras ni excusé, ni pardonné.
- Ta sœur…
- Aimy offrirait le pardon à n’importe qui, même au pire criminel de la Terre, donc ne la prend pas en exemple.
- D’accord !
- Je me souviens de cette femme, elle est venue un jour à la maison. Je m’en souviens parce que c’était la première fois que je voyais Maman triste, fit Miya,
Mais elle n’ajouta pas que c’était aussi la première fois qu’elle se mettait en colère contre quelqu’un et depuis cette colère ne l’avait jamais quitté, comme si elle avait entendu de se manifester pour ne plus s’en aller par la suite.
- Elle est venue chez vous ?
- Oui, ensuite, Maman a fait nos bagages et nous sommes parties
Miya se doutait un peu de la conversation que les deux femmes avaient dû avoir. La femme de leur père était sans doute venue dire à leur mère de partir, si elle ne voulait pas avoir d’ennuis, ou même en les menaçant de les tuer. Après elles avaient vécues toutes les trois, en famille. Leur mère avait fait du mieux qu’elle a pu pour les éduquer. Aimy avait été le rayon de soleil dans leur maison. Sunny et Moony avaient été leurs surnoms pendant des années. Jusqu’à ce que Miya trouve cela trop ringard. Mais aujourd’hui, malgré les airs durs qu’elle se donnait, elle aimerait beaucoup entendre sa mère l’appeler Moony.
- Quand était-elle morte ? demanda Miya.
- Il y a deux ans maintenant. Nous n’avons pas eu d’enfants. Et si je ne veux pas que l’entreprise soit dilapidée, je dois la léguer à quelqu’un.
- A nous ?
- Oui. A la mort de votre mère, je vous ai demandé de revenir à Domino.
- Mouais.
Miya savait bien que c’était grâce à leur père qu’elles avaient un toit sur la tête, de quoi s’habiller et à manger dans leurs assiettes. Mais elle ne pouvait pas lui dire « merci », c’était après tout le devoir d’un parent d’apporter tout cela à son enfant. Le parent a choisi d’avoir un enfant, c’était donc à lui d’assumer son choix et ce n’est pas à l’enfant de dire « merci ».
- Pourquoi le mariage de Noah et Aimy dans ce cas ?
- Parce que malgré tout, vous êtes mes filles.
Miya soupira et haussa les épaules. Il y a certains jours, elle se le demandait. Elle jeta un dernier regard vers le portrait de la femme de son père, dont elle ne connaissait même pas le nom, et dans le fond, elle s’en fiche. Elle salua son père et quitta le bureau. La jeune fille redescendit de l’immeuble et retrouva le chemin vers sa maison. Elle allait encore rentrer dans une maison si vide et silencieuse, elle avait hâte que sa sœur revienne à la maison. Mais les choses sont sur le point d’arriver, elle allait gagner ce tournoi, et Kaiba sera ruiné. En arrivant chez elle, Miya se dirigea directement vers sa chambre et tomba sur son lit en regardant le plafond. Sauver sa sœur de Kaiba et la protéger des griffes du Pharaon n’étaient pas des missions des plus faciles. Mais Aimy devait continuer de sourire, quoi qu’il arrive, c’était le rayon de soleil de la maison.