Un monde de glace
Gahahli sentit son cœur s'arrêter quand elle vit Arthas poignardé son amant avec son épée brisé. Et quand elle vit celui-ci s'écrouler tel une poupée de chiffon, elle avait l'impression que le monde s'écrouler.
Même son Sabre-de-nuit, encore engourdie, semblait abasourdi devant l'assassinat dont il était témoin.
Désemparée, elle rampa vers le corps sans vie de Bathris, ses jambes n'ayant plus la force de la tenir debout tant elle était sous le choc, et le prit délicatement dans ses bras.
Le corps de l'elfe de sang était glaciale, comme s'il était mort depuis plus d'une heure. Ses yeux demeurait cependant grand ouvert mais regardaient dans le vide. Et étrangement, son pouls, bien que faible, continuer de battre, tout comme sa respiration. L'elfe de sang était vraisemblablement plongé dans un état végétatif, entre la vie et la mort.
— Reste avec moi, je t'en supplie ! implora l'elfe de la nuit en secouant son amant tout en appuyant sur la plaie laissée par la lame brisée. Reste avec moi, Bathris ! Je ne supporterai pas de te perdre toi aussi ! Je t'en prie ! Ne m'abandonne pas... Ne nous abandonne pas...
Rien n'y fit. L'elfe de sang demeurait insensible et léthargique face à ses supplications. C'était comme si Gahahli tenait dans ses bras une poupée de chiffe molle. Une poupée qui respirait faiblement... mais n'avait plus aucune conscience et qui était à peine vivante.
L'elfe de la nuit s'effondra en larmes tandis qu'elle serait dans ses bras son amant mourant. Son visage fut alors frigorifié par les larmes coulant en abondance, gelé par l'altitude additionné au climat déjà glaciale de la région. La douleur qu'elle ressentait surpassait ce qu'elle avait ressenti quand elle avait perdu sa mère et plus tardivement mais aussi plus récemment son père. Un autre être qui lui était cher venait de lui être arraché, un être qu'elle avait tenté de secourir pour au final lamentablement échouer et qui était en train de mourir dans ses bras. Et comme pour la perte de ses parents, elle ne pouvait s'empêcher de se blâmer elle même, de se sentir terriblement responsable de la perte d'un être aussi cher.
Pour ne rien arranger, elle fut submerger par les moments passés avec l'elfe de sang qu'elle serrait dans ses bras, leur première rencontre et premières escapades en Outreterre, toutes les fois où ils avaient combattu côte à côte et s'étaient mutuellement sauvé la vie, leur rendez-vous secrets, leur premier baiser, leur premier rapport... Tous ces moments qui avaient apporté joie et bonheur aux deux elfes et que Gahahli ne connaîtrait plus jamais, aggravant sa peine. Plus rien n'avait d'importance pour elle, désormais. Elle en vint à oublier le bébé qu'elle portait dans son ventre, bébé qui grandirait sans père s'il venait au monde. Elle ne pouvait plus le supporter. Elle voulut mourir. Si cela pouvait mettre fin à cette indicible souffrance, elle était prête à courir le risque.
Sonulia fut tout aussi abattu de voir son frère se faire poignarder par le Roi Liche alors qu'il venait de lui briser son épée.
Elle venait à peine d'être libérée de ses chaînes et de retrouver l'usage de ses membres et elle eut aussi eut la sensation que le monde s'écroulait autour d'elle et que son cœur avait cessé de battre en voyant son frère jumeau s'effondrer et agoniser dans les bras de l'elfe de la nuit. Mais si ils avaient dû garder leur distance vis à vis de l'autre en raison de leur profession respectives, Bathris avait été la seule famille qui lui restait depuis l'effondrement de Quel'thalas par le même individu qui venait à l'instant de lui ôter la vie.
Alors que l'elfe de la nuit qui pleurait son amoureux était envahi par le chagrin et le désespoir, la jeune elfe de sang se sentit submergé par une violente colère qu'elle n'avait pas ressenti depuis que l'Alliance, en la personne de Garithos, avait trahi son peuple au moment où il avait le plus besoin de son aide. Elle se redressa tandis que le Roi Liche se faufila derrière l'elfe de la nuit pleurante, son épée brisé toujours à la main.
— La souffrance t'es insoutenable, n'est-ce pas ? lui chuchota-t-il d'un ton faussement rassurant en lui caressant les cheveux bleus. Tu souhaiterais t'en libérer ? Tu souhaiterai le rejoindre ? (Il brandit lentement ce qui restait de Deuillegivre tel un poignard, prêt à le planter dans le dos de l'elfe de la nuit) Alors laisse-moi exaucer ton souhait...
Dès cet instant, Sonulia se ficha de ce qui allait se passer. De ce qui se pourrait se passer. Elle n'eut plus qu'une envie. Une irrépressible envie : celle de lui arracher sa sale tête au Roi Liche. À mains nues si nécessaire.
Profitant que celui-ci lui tournait le dos, l'elfe de sang bondit sur lui dans un cri de rage, sans lui laisser le temps de poignarder sa prochaine victime et s'agrippa à lui de tout son corps, l'enserrant de ses jambes par la taille.
Sous l'effet de la surprise, Arthas lâcha son épée et se débattit comme un beau diable pour dégager l'elfe de sang qui tenter de planter ses ongles dans sa gorge.
Celle-ci tint bon malgré les mouvements brusques de son adversaire mais eut du mal à lui atteindre le cou à cause du heaume.
Elle tenta alors de le lui enlever.
Le Roi Liche se débattit de plus bel et empoigna à son tour l'elfe de sang aux avant-bras pour l'en empêcher devant une Gahahli à la fois prise de court et hébétée par cette confrontation aussi singulière.
Jakua, ayant repris sa contenance, en profita pour se glisser derrière ses jambes et le fit vaciller, permettant ainsi à Sonulia de reprendre le dessus.
Elle parvint à lui ôter le heaume, révélant ainsi le visage émacié d'Arthas, les yeux toujours brillant d'une lueur bleue, mais l'élan lui fit tomber à la renverse, avec néanmoins le heaume dans les mains.
Puis il se passa quelque chose à laquelle les deux elfes encore vivantes ne s'attendaient pas.
Alors qu'il se dirigeait vers l'elfe de sang pour récupérer son heaume, Arthas commença soudain à chanceler et son torse commençait à saigner abondamment de la plaie laissée par le Porte-Cendres. L'ancien prince de Lordaeron passa une main à son torse et contempla hébété le sang qui en coulait.
Puis les âmes libérées par Bathris de Deuillegivre cessèrent de tourner autour du Trône de Glace et se ruèrent sur leur ancien géôliers qui s'affaiblissait à vue d'œil. Sans armes et se vidant de son sang, il pouvait difficilement riposter et se défendre contre des adversaires à qui il avait privé de leur corps. Autant affronter des éléments déchainés à mains nues.
Submergés par les innombrables âmes qu'il avait volé et torturé et qui le frappèrent part et d'autres, Arthas donnait l'impression de se faire tabasser par une force invisibles — ou plutôt des forces invisibles. Comme si les âmes elles-mêmes venaient à l'unisson se venger sur leur geôlier et bourreau pour ce qu'elles avaient dû enduré, toutes prisonnières de Deuillegivre et de la volonté du Roi Liche.
Tenant toujours Bathris sans vie dans bras, Gahahli eut alors une illumination tandis que son regard passait d'Arthas subissant des âmes qu'il avait torturé toutes ces années et le heaume que Sonulia hébétée tenant encore dans ses mains.
— Le heaume... C'est le heaume ! s'écria-t-elle. C'est le heaume qui contrôle tout ! Le heaume, c'est la clé !
Comment n'y avait-elle pas pensé plus tôt ? Surtout après avoir vu les souvenirs d'Arthas ?
Elle avait assumé qu'Arthas avait été possédé par le Roi Liche par l'intermédiaire de Deuillegivre mais l'épée n'avait été en réalité que le bras du maître du Fléau. Son esprit, le vrai cerveau, était manifestement contenu dans cet horrible heaume et ça avait été en l'enfilant qu'Arthas avait fusionné avec lui. Mais en l'arrachant de sa tête, Sonulia avait rompu le lien et le contrôle qu'il avait sur les âmes contenus jusqu'alors dans Deuillegivre... et probablement le contrôle des morts-vivants par la même occasion.
L'éclat de la gemme sertie au niveau du front du heaume commençait à grésiller, indiquant que le Roi Liche perdait de sa puissance.
*****
Quelques instants plus tôt...
La bataille de la Couronne de Glace atteignait son paroxysme.
Aidé par Jaina, Sylvanas qui l'avait rejointe entretemps à cheval sur une wyverne, les nains Givre-nés et les taunkas, la Croisade d'Argent était enfin venu à bout du spectre d'os de la liche femelle et venait d'investir l'entrée de la Citadelle.
De même qu'au balcon, les troupes de l'Alliance et la Horde étaient parvenu à sécuriser la zone peu de temps après le départ précipité de Gahahli, repousser l'ennemi jusqu'à l'intérieur de la Citadelle.
Revenu victorieux de leur confrontation contre Sindargosa, Baelbo et Harrina s'empressèrent de les rejoindre et de leur prêtèrent main forte avec leurs pouvoirs de feu et de givre aussitôt qu'ils sautèrent du griffon. Et leur aide fut plutôt la bienvenue car à l'intérieur de la Citadelle, les renforts ne cessaient d'affluer côté morts-vivants.
Malgré tout, Troustan et Brotar tinrent bon face à leur assaillants. Même à un contre dix, ils continuèrent à se battre comme dix guerriers sans jamais se fatiguer, contrairement à leurs adversaires.
L'orc fut particulièrement redoutable et ses anciens frères d'armes en firent vite les frais.
D'un revers de hache, Brotar désarçonna Turakh de son raptor et profita qu'il soit à terre pour lui infliger le coup de grâce.
Baorekh se mit alors entre l'orc et son frère et para la hache avec son bâton de sorcier docteur, sous le regard hébété du chasseur troll.
— Brotar ! Rappelle toi qui tu es, bon sang ! tenta de raisonner le sorcier troll. Tu es un guerrier de la Horde ! Un fier guerrier orc de la Horde ! Pas un de ses zombies sans cervelle du Fléau !
L'orc repoussa le troll de sa botte dans un grognement. Celui-ci vacilla et fut rattrapé de justesse par son frère qui avait eu le temps de se remettre sur ses peids.
Tous deux firent face à l'orc chevalier de la mort qui les menaçait de sa hache runique et clamant haut et fort :
— La Horde n'est plus rien ! La Horde ne peut rien contre le Fléau ! Vous êtes tous condamnés !
— Et ta dignité ? l'interpella Turakh. Ton honneur ? "Force et honneur" ? Ça ne veut donc rien dire pour toi ?
— Toujours être du côté des vainqueur, le voilà mon honneur ! rétorqua l'orc qui empoigna de nouveau et fermement sa hache. La victoire ou la mort !
Il brandit alors sa hache, prêt à la fendre sur les deux trolls qui se soutenaient mutuellement pour les couper en deux quand il se passa quelque chose qui prit tout le monde de tout court.
Au moment où Brotar s'apprête à fendre l'air de sa hache, lui et Troustan furent soudain pris de convulsions et se tenaient la tête dans les mains, comme frappé par une violente migraines, lâchant ainsi leurs armes au sol.
Tout autour d'eux, les morts-vivants firent également pris de convulsions encore plus violentes et semblaient défaillir.
Les troupes de la Horde et de l'Alliance quant elles demeurèrent abasourdi par cet étrange phénomène sans pour autant baisser leur garde, redoutant une ruse de la part de leur ennemi.
— Mais que... Que se passe-t-il ? demanda Brotar impatient.
— Le Roi Liche... Son pouvoir... Il se meurt ! répondit Troustan défaillait tout autant que ses sbires. Et le nôtre aussi...
— Non ! hurla l'orc qui s'agitait fou de rage. Pas maintenant !... Du sang !... J'ai besoin de sang... Il me faut du sang !!!...
Puis Walkyro, profitant du moment de faiblesse de son ancien compagnon d'arme, se faufila derrière lui et lui asséna un coup du lapin, net et précis, envoyant l'orc dans les vapes.
— Désolé, mon pote, murmura le tauren.
De son côté, Troustan chancela, vidé de ses forces, et fut rattrapé à temps par Bartelo et Batël.
— Libre... Enfin libre, murmura le chevalier de la mort dont les larmes commençaient à couler.
— Tenez bon, maître, tenta de le rassurer Bartelo. On va s'occuper de vous. Ensuite, quand tout sera fini, on rentrera ensemble, à la maison, à Hurlevent. Tout sera comme avant.
— À Hurlevent ? Comme avant ? répéta le chevalier de la mort avant d'enchainer avec un soupir de disillusion. Non, petit... Plus rien ne sera comme avant... Après ce que j'ai fait... Ce que j'ai fait au nom du Roi Liche... Jamais je ne serais le bienvenue à Hurlevent... ni dans aucune autre ville de l'Alliance...
— Ne dîtes pas ça ! tenta de le raisonner le jeune paladin. On va se battre pour que vous soyez pardonnés. On leur expliqua que vous agissiez contre votre volonté et...
— Ne comprends tu donc pas ? le fustigea Troustan. C'est déjà trop tard pour moi ! Plus rien ne peut défaire ce que j'ai fais !... Je suis maudit de toute façon !... J'aurais d'être mort, en Kalimdor... Sans Arthas... Je ne devrais pas être là... Et me voilà condamné à une vie de mort-vivant et me trimballer le poids de mes péchés... Je ne veux plus de cette... "vie"... Cette... malédiction, devrais-je dire.
Le chevalier de la mort rassembla ses forces pour ramasser l'épée de son ancien apprenti à qui il le tendit avant de défaire son armure noire.
— Prends la... et achève moi, lui ordonna-t-il avec un regard suppliant. C'est le seul moyen de me libérer définitivement de cette malédiction.
— Non... Non, maître Troustan ! dit le jeune Bartelo qui n'en revenait pas de ce que le chevalier de la mort lui demandait. Je ne pourrais jamais...
— Tu dois le faire, fiston ! insista le chevalier de la mort. Ou quelqu'un d'autre le fera à ta place. Quelqu'un qui n'aura pas ta clémence... Quelqu'un qui voudra se venger pour ce que j'ai fait... Ne considère pas comme ça comme un meurtre mais comme un acte de miséricorde. Considère ça... comme ton ultime épreuve...
Bartelo constata son épée, les mains tremblants. Il ne s'était jamais complètement remis de la mort de Bolvar au Portail du Courroux, qu'il considérait comme son idole, comme un guide spirituel. Et le voilà qui pour "venir en aide" à une figure paternelle qu'il croyait avoir perdu durant la Troisième guerre, il devait à son tour lui ôter la vie, chose à laquelle il était incapable de se résoudre.
Mais les mots de son ancien mentor finirent par le convaincre. Après tout, quel serait l'avenir d'un chevalier mort depuis des lustres et avec du sang sur les mains ?
Lentement, il tourna la pointe de l'épée vers le torse de Troustan dévêtu de son armure. Ses bras continuaient de trembler et sa vision était brouillé par une montée de larmes.
Batël, Ouladre et Baelbo s'empressèrent de se réunir autour de lui et posèrent leurs mains sur ses bras pour maintenir ses tremblements en signe de soutien.
Bartelo risqua un dernier regard à son ancien mentor qui le regard décidé opina du chef... puis lui planta l'épée dans le cœur dans un cri de rage et de désespoir.
Le corps embroché de Troustan fut prit de violents spasmes, jusqu'à ce que le chevalier de la mort lâcha dans un dernier soupir :
— Je suis... si fier... de toi... Bart...
Le chevalier de la mort mourrait pour la seconde fois de son existence, laissant son ancien apprenti en larmes, ses frères d'armes s'empressant de le rassurer en le serrant dans ses bras.
Pendant que les aventuriers de l'Alliance se réconfortaient mutuellement, ceux de la Horde tentèrent de ramener Brotar, toujours inconscient et placé sur le dos du raptor de Turakh, en catimini sur le Marteau d'Orgrim sous la surveillance et la protection de Varok. Ils sortirent du balcon et furent à mi-chemin vers le navire quand une silhouette lumineuse se matérialisa devant le vieil orc qui eut une choc lorsqu'il reconnut le visage de la silhouette.
— Dranosh ! s'exclama-t-il.
Les aventuriers de la Horde furent également stupéfait de revoir le fils de Saurcroc sous sa forme spectrale après l'avoir vu trépasser au Portail du Courroux en tentant d'affronter seul à seul le Roi Liche.
— C'est fini, père, murmura Dranosh. Le Roi Liche se meurt... Nous sommes enfin vengés... Nous sommes enfin libéré... Je suis libéré...
Le vieil orc tomba sur ses genoux devant le fantôme de son fils, se retenant pour ne pas pleurer et murmurant d'une petite voix faible :
— Dranosh... Mon fils...
— Je ne vous ai pas fait honneur sur le champ de bataille, père, reprit le fantôme de Dranosh. Je regrette.
— Au contraire, mon fils, le corrigea Varok. En combattant avec l'Alliance contre notre ennemi, tu m'as fait plus d'honneur qu'aucun guerrier orc ne m'en fera jamais...
Puis le fantôme de Dranosh se volatilisa comme il était apparu, non sans affiché un sourire rassuré.
Les aventuriers de la Horde remarquèrent alors la présence du roi Varian qui avec sa garde personnel leur barrait la route vers le Marteau d'Orgrim.
Se rappelant amèrement de l'incident avec le roi de Hurelevent à Fossoyeuse, ils redoutèrent une nouvelle confrontation.
Mais contre toute attente, le roi se décala et fit mine à ses gardes d'en faire de même.
— Laissez passer un père en deuil ! insista-t-il.
Les aventuriers furent stupéfait de cet élan de bonté de la part d'un individu qui quelques semaines plus tôt avait juré de les exterminer mais purent finalement remonter sur le navire tout en restant néanmoins vigilant.
Varok s'arrêta néanmoins devant Varian pour lui témoigner de sa gratitude avec non moins de dignité :
— Je n'oublierai jamais cette... acte de bonté. Je vous remercie, votre Altesse.
— Je n'étais pas présent au Portail du Courroux mais les soldats qui y ont survécu m'ont raconté une grande partie de ce qui s'était passé, se justifia Varian. Votre fils s'est battu avec honneur. Il est mort en héros. Vous pouvez en être fier.
Varok se contenta d'un hochement de tête pour toute réponse avant d'embarquer.
Sur le balcon, les troupes de la Horde et de l'Alliance commencèrent à crier victoire et à exulter de joie, comprenant que le Roi Liche était déchu et qu'ils avaient remporté cette guerre.
Mais malheureusement, cette victoire s'annonçait être de courtes durée, car les morts-vivants ayant défailli durant la chute de leur maître reprenaient lentement mais sûrement leur contenance.