Un monde de glace
Chapitre 37 : Réunion au Trône de Glace
3515 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 11/12/2024 18:37
—C'est forcément un piège, insista Varian. Jamais Arthas n'acceptera de se rendre. Pas après ce qu'il a fait pour assouvir sa quête de pouvoir.
— Je suis d'accord, confessa Thrall. Mais si cette négociation peut nous permettre de mettre fin à cette guerre sans un nouveau bain de sang, c'est une occasion à saisir. Il nous faudra seulement être plus malin que le Roi Liche.
— Sans compter qu'il détient un de nos combattants, rappela Fordring. Qui sait quel sort lui réserve le Roi Liche si nous refusons ses conditions ? Qui sait quel torture est-il en train de lui infliger à l'heure où nous parlons ?
Sitôt le Tournoi d'Argent, le généralissime de la Croisade avait convoquer les dirigeants de l'Alliance et de la Horde ainsi que Bathris, désormais détenteur du Porte-Cendres pour une réunion d'urgence afin de déterminer ce qu'il convenait de faire. D'autant que le temps leur manquait. Le Roi Liche n'avait laissé que vingt-quatre heures à l'elfe de sang pour se présenter aux portes de sa Citadelle.
— Pourquoi s'embête-t-on avec l'otage ? intervint Garrosh. C'est sa faute s'il s'est fait prisonnier ! Laissons-le crever !
— Parce que, d'après les dires du chevalier de la mort, l'otage en question est une personne qui m'est cher, rappela l'elfe de sang en frappant du poing sur la table. Que son sort dépendra de moi et que je ne me le pardonnerai jamais s'il lui arrivait quoi que ce soit !
— Cette... personne auquel vous tenez tant, qui est elle au juste ? interrogea soudain Varian soupçonneux. Et quelle est la nature exact de votre affinité avec elle.
— Je vous demande pardon ? demanda Bathris pris de court.
— Est-ce que cette... personne est de la bonne faction ? s'empressa d'ajouter Garrosh d'un ton plus menaçant.
— Messieurs, la nature de l'affinité entre nos ami ici présent et l'otage ne regarde qu'eux ! rappela soudain à l'ordre Fordring, volant ainsi au secours de l'elfe de sang. Quant à son affiliation, c'est le cadet de nos soucis au vue des circonstances actuelles ! L'important est de vaincre le Roi Liche une bonne fois pour toute sans risquer de mettre en danger l'otage ! Et étant donné à quel point le détenteur du Porte-Cendres tient à cette personne, il est clair qu'il n'a d'autre choix que de répondre aux exigences du Roi Liche !
— Je le crains, confessa Bathris.
— Autant nous livrer à Arthas sur un plateau d'argent ! pesta Varian. À cause d'un stupide aventurier qui s'est laissé capturer.
L'elfe de sang fixa le roi de Hurlevent avec un regard désapprobateur. S'il s'écoutait lui-même, il ne lui aurait jamais permis de traiter celle qu'il aimait de stupide. Il se retint et contempla distraitement la carte déposée sur la table autour de laquelle ils s'étaient réunis, représentant la Citadelle de la Couronne de Glace vue de l'extérieur. Il songea à la fois où en Outreterre il avait dû infiltrer le Temple Noir pour délivrer Gahahli, prisonnière à l'époque d'Illidan Hurlorage alias le Traître. Et à l'époque, il avait découvert par inadvertance une faille dans la forteresse et s'en était servi à son avantage. Ici, scrutant la carte de la Couronne de Glace, il n'avait aucune idée de comment s'y prendre cette fois-ci à part de se rendre au Roi Liche. De plus, c'était sa sœur jumelle, Sonulia, l'experte en infiltration, depuis qu'elle s'était faite voleuse-assassine. Sœur dont elle n'avait plus eu de nouvelle depuis leur victoire contre Kel'thuzad.
— Qui que soit l'otage, je jure qu'il va passer un sale quart d'heure quand cette maudite guerre sera finie, ragea Garrosh.
— Si on s'en sort victorieux, je doute qu'il n'ait besoin de réprimander ce malheureux, tenta de raisonner le chef de guerre de la Horde.
— Bien dit, Thrall, complimenta Fordring. Mais ce n'est pas ce qui va résoudre le problème. Il faudrait convaincre Arthas de relâcher l'otage et déposer les armes...
— Cela ne marchera jamais ! insista le roi de Hurlevent. C'est d'Arthas, qu'on parle, bon sang ! Avant même de trahir son peuple, il était allé jusqu'à raser une de ses propres villes et massacrer ses habitants pour les empêcher de servir le Fléau ! Il n'acceptera aucune reddition !
— Le roi Varian a raison, confirma l'elfe de sang. Il n'acceptera jamais... À moins qu'on le lui oblige. Qu'on lui prive de toute échappatoire... Après tout, les crimes qu'il a commis, à l'origine c'était parce qu'on ne lui avait pas laissé le choix... Oui... Ça pourrait fonctionner...
— Auriez vous une idée, mon ami ? l'interrogea Fordring.
— Ce n'est pas encore sûr et il y aura peut-être des risques, répondit Bathris. Mais si ça marche, alors d'ici peu le Roi Liche ne sera plus qu'un mauvais souvenir.
— "Si ça marche", hein ? le reprit Garrosh sceptique. J'en déduis que nos chances de succès sont incertaines.
— Je n'ai jamais dit que mon plan était fiable à 100% ! se défendit l'elfe de sang. Mais c'est le seul que j'ai pour le moment...
— Et le temps nous manque, rappela Thrall. À défaut de mieux, je suis partant.
Bathris exposa alors son idée. Les dirigeants discutèrent longuement de la façon d'y procéder et au bout d'une heure, ils finirent par se mettre d'accord sur un plan d'attaque, avant de profiter de leur dernière nuit avant l'assaut final.
Advienne que pourra.
Le lendemain, au petit matin, la Croisade d'Argent leva le camp pour la Citadelle de la Couronne de Glace avec tous ses effectifs et ses machines de guerre. La Horde et l'Alliance restèrent chacun de leur côté pour s'occuper des derniers préparatifs et rassembler les renforts avant de se joindre à l'assaut final.
Juchés sur des chevaux de bataille, Bathris, équipé du Porte-Cendres, et Fordring, le bras toujours en écharpe, ouvraient la marche.
L'elfe de sang ne put son épatement d'être à la tête d'une armée, chose dont il ne s'était encore jamais imaginé jusqu'à présent, lui qui quelques mois plus tôt n'était encore qu'un chevalier errant. Sa mère, morte durant la Seconde Guerre en défendant Quel'thalas contre la Horde de l'époque, aurait probablement été fière de le voir diriger une armée. Fière ou inquiète...
Le fait est qu'il progressait vers la bataille de sa vie. Enfin il allait pouvoir réparer l'injustice commis envers son peuple et son royaume quelques années plus tôt. Enfin il allait pouvoir venger les siens. Il avait attendu toute sa vie et s'y était préparé depuis qu'il s'était fait paladin, malgré un parcours avec des hauts et des bas.
Ce qu'il n'avait cependant pas prévu était que sa quête de justice s'était transformé en une mission de sauvetage.
Mais peu lui importait. Si le Roi Liche détenait bel et bien Gahahli, alors il allait la sauver et la délivrer, comme il l'avait fait au Temple Noir. Et peu lui importait qu'il allait devoir payer de sa vie en faisant cela, au moins il agirait pour une noble cause et la femme qu'il aimait sera en sécurité. Mais quand même, aurait-elle pu se retrouver dans cette situation. Si seulement elle l'avait écouté la dernière fois qu'ils s'étaient parlé...
L'armée de la Croisade traversa le bastion de la Couronne de Glace, passant par les portails de la Désolation, Aldur'thar, et de l'Horreur, Corp'rethar, avant d'arriver aux portes de la sinistre Citadelle qui dominait la région. Sur le chemins, des adeptes du Culte des Damnées, des squelettes, des goules, des spectres, des gargouilles perchés sur les remparts, des araignées géantes, des vrykuls morts-vivants et autres monstruosités du Fléau surveillèrent silencieusement l'avancée de la Croisade, prêts à bondir sur ordre de leur maître. Leur nombres dépassait de loin celle de la Croisade et les plus puissants des effectifs du Fléau ne feraient qu'une bouchée des chevaliers.
L'armée s'arrêta devant le grand escalier qui menait aux portes de l'imposante et non moins menaçante Citadelle. De chaque côté de l'escalier, les morts-vivants les surveillaient depuis les remparts. Et au sommet des marches, juste devant les portes, se tenaient une liche au visage partiellement voilé et un spectre d'os ailé à quatre têtes et armé d'une hache faite également d'os. Ses deux sinistres créatures mort-vivantes semblaient garder les portes de la Citadelle tel des cerbères impitoyables.
— Que le détenteur du Porte-Cendres s'avance et franchisse ses portes, annonça la liche dont la voix indiquait clairement qu'elle était du genre féminin.
— Uniquement le détenteur du Porte-Cendres ! s'empressa d'ajouter le spectre d'os dont le genre fut plutôt incertain.
Bathris échangea un regard inquiet à son supérieur, sentant que l'heure était venu d'affronter son destin.
— Je crois bien que l'heure est venu, lui dit Fordring en posant de son bras valide une main qui se voulut rassurante sur l'épaule de l'elfe de sang. Mais avant de nous quitter, sachez ceci, mon ami : quel que soit l'issue de cette bataille, nous saurons que vous vous êtes battu avec honneur, pour la liberté et la sécurité de nos peuples, que votre bravoure résonnera à travers les âges.
— Merci, mon général, lui répondit humblement l'elfe de sang. Je tâcherai tout de même de m'en montrer digne.
Puis il descendit de son destrier, récupéra le Porte-Cendres et commença à gravir les marches de la Citadelle.
— N'oubliez pas, soldat ! s'empressa d'ajouter Fordring. La peur est votre plus grand ennemi des ces lieux souillés. Armez votre cœur d'acier et votre âmes brillera plus fort que milles soleils. Alors l'ennemi vacillera à votre vue et il tombera alors que la lumière de la vertu l'enveloppera.
Durant son ascension, l'elfe de sang écouta les paroles de son mentor d'une oreille en espérant de tous son cœur que cela lui sera utile quand il affrontera un ancien paladin qui s'était détourné de la Lumière pour servir les ténèbres. D'autant que la peur le submergeait à mesure qu'il gravissait les marches et approchait les portes de la Citadelle. Il sentait qu'un destin funeste l'attendait derrière ses murs. Son instinct le suppliait de faire demi-tour et de fuir, mais il songea à l'elfe de la nui qu'il aimait de tout son être et qu'Arthas retiendrait en otage. Et ayant conscience de cela, il se devait d'accomplir son devoir quoi qu'il lui en coûtait, ne fut-ce que pour Gahahli.
Il passa entre la femme-liche et le spectre d'os à quatre têtes qui le surveillait du regard et franchit enfin les lourdes portes noires qui s'ouvrirent lentement devant lui et derrière lesquelles l'attendaient Troustan et Brotar.
— T'en a mis du temps ! l'invectiva l'orc qui le fusillait du regard et lui en voulait clairement de l'avoir défier la veille.
— Allez, suis nous ! l'ordonna l'autre chevalier de la mort. Ne fais pas attendre le maître plus longtemps !
— Et pas de coup bas ! le prévint l'orc menaçant. Ou tous tes petits copains vont y passer !
Bathris résista alors de lui fendre son horrible crâne avec le Porte-Cendres et emboîta le pas des deux chevaliers de la mort, le pas décidé, la tête haute.
En franchissant les portes de la Citadelle, Bathris sentit la chaleur de son sang s'évaporer et eut la sensation que toute chaleur et toute joie de vivre avait quitté ce monde, de la même manière que la fois où il fut dans la Cathédrale des Ténèbres. La mort et le désespoir régnaient en maître en ces lieux maudits. Lorsque les portes se refermirent derrière lui avec fracas, l'elfe de sang eut la certitude que plus jamais il ne ressenti à nouveau de la chaleur ni quelconque joie de vivre, que son destin était scellé.
Les deux chevaliers de la mort lui firent traverser une série de halls au design aussi sinistre et ténébreux que le reste de la Citadelle, faiblement éclairés par des lanternes bleues, et dans lesquels patrouillaient des soldats squelettes, des golems d'os ainsi que des nérubiens survivants d'Azjol Nerub qui sifflaient en la présence de l'elfe de sang. Ils le conduisirent jusqu'à une gigantesque et vertigineuse flèche de glace qui s'élevait dans la tour. De là où il se tenait, l'elfe de sang fut incapable d'en voir le bout. Seulement constaté que la Citadelle avait clairement était bâti autour de cette flèche.
Troustan lui présenta alors une série de marches creusées dans la glace et qui montait en colimaçon autour de la flèche.
— C'est par là pour le Trône de Glace, lui dit le chevalier de la mort. Le maître t'attends à son sommet. Si tu veux bien...
Il pose en premier le pied sur les marches et incita l'elfe de sang de lui suivre. Après avoir avalé sa salive, Bathris se résigna à le suivre tandis que Brotar lui emboîta le pas pour le garder à l'œil.
S'ensuivit alors une longue et éprouvante ascension dans l'escalier de glace. Si les deux chevaliers de la mort semblait ne ressentir aucune fatigue, l'elfe de sang eut la sensation que cette ascension était interminable. Non seulement la fatigue le guettait mais il se rappela des souvenirs d'Arthas que Gahahli lui avait raconté et se rendit compte qu'il marchait précisément dans les pas de l'ancien prince de Lordaeron. Il eut alors un mauvais pressentiment. De nouveau, son instinct le suppliait de faire demi-tour et de quitter ce terrible endroit avant que son sort ne fût définitivement scellé. Mais il était trop tard pour faire machine arrière, surtout après avoir franchi tous les étages supérieurs de la Citadelle et avec les deux chevaliers de la mort qui le surveillaient. Il se sentit comme une bête qu'on emmenait à l'abbatoir.
Durant son ascension, il eut un aperçu des résidents de la Citadelle : toujours plus de morts-vivants et encore plus d'abominations du Fléau qui n'attendaient qu'une chose, que leur maître leur donnât l'ordre d'attaquer. La Citadelle était une véritable niche pour ses monstruosités pas moins nombreuses que toutes celles postées à l'extérieur du bâtiment. Bathris craignit pour ses frères d'armes à l'extérieur. Allaient-ils être de taille face à une telle armée en cas de contre-attaque ? N'avaient ils pas mené ses frères d'armes aux portes de la mort, au sens propre comme au figuré ?
La pression sur ses épaules devenaient de plus en plus lourde à mesure qu'il gravissait les marches.
Après ce qui sembla être une éternité, ils atteignirent enfin le Trône de Glace, au sommet de la flèche de glace et de facto au sommet de la tour principale. C'était une large plate forme à ciel ouvert, ornée de cinq pics de glace, celui du milieu — plus épais que les autre — formait le point culminant de la flèche et dans lequel était sculpté le fameux Trône surélevé.
Arthas y était assis.
— Le détenteur du Porte-Cendres, maître ! annonça Troustan en s'inclinant respectueusement. Comme vous l'aviez demandé.
— Excellent ! répondit le Roi Liche satisfait en se relevant de son trône. Laissez-nous, maintenant. Et retournez à vos postes.
Les deux chevaliers de la mort n'eurent pas se le faire dire deux fois et prirent congé, redescendant les marches et laissant ainsi Bathris, essoufflé et les genoux éreintés, seul face à son pire ennemi.
— Enfin tu te présentes devant moi, l'accueillit le Roi Liche en descendant nonchalamment de son trône de glace. Avec le fameux Porte-Cendres. Je n'en attendais pas moins...
— F... Frangin...
Le cœur de l'elfe de sang s'arrêta quand il reconnut cette petite voix faible et frêle et tourna la tête pour voir enchainé à des pics de glaces qui ornaient la plate-forme Sonulia, débraillée, la cape en lambeaux, encore maculée de sang et privée de ses armes, même des poignards qu'elle cachait dans ses bottes.
D'instinct, il se précipita vers sa chère sœur qu'il n'avait pas vu en si mauvaise état depuis leur tendre enfance durant lequel elle avait pour habitude de se faire chahuter par d'autres enfants elfes et vint s'assurer qu'elle n'allait pas trop mal.
— Elle vit, le rassura le Roi Liche. Elle a peut-être été amochée et s'est vidée de ses forces mais elle vit encore... Du moins pour l'instant.
Bathris inspecta brièvement les chaînes qui retenait Sonulia au pillier et force était de constater qu'elles étaient solidement attachées à la glace. Impossible de les défaire à main nue.
Après s'être assuré que sa sœur jumelle n'était pas en danger de mort, l'elfe de sang balaya la plate-forme du regard à la recherche d'une elfe de la nuit au cheveux bleus et armée d'un arc, mais aucune trace de Gahahli.
— Alors l'otage... c'était elle ? interrogea l'elfe de sang en bravant le Roi Liche.
— Tu t'attendais peut-être à l'autre elfe aux cheveux bleus ? rétorqua Arthas d'un ton moqueur et qui semblait lire en son adversaire comme dans un livre ouvert. Et non à ta chère sœur jumelle ? Pourtant la seule famille qui te reste ? C'est vexant pour elle...
— Elle... va bien... Ta copine... Elle va bien, souffla faiblement Sonulia à son frère jumeau. Frangin... Tu... Tu n'aurais pas dû...
— Ça va aller, petite sœur, tenta de la rassurer Bathris. Je gère la situation.
— Ton amie aux cheveux bleus n'a pas pu se joindre à nous, malheureusement, poursuivit le Roi Liche avec nonchalance. Ta précieuse petite sœur c'est arrangé pour l'en empêcher. Mais ça ne fait rien, sa présence à elle me suffit. Elle s'est battu vaillamment et à même dû se sacrifier pour un vieux nain boiteux et cette autre elfe qui occupe tant tes pensées. Elle ferait un excellent agent du Fléau...
— Tu vas la relâcher tout de suite ! l'ordonna soudain Bathris, menaçant le Roi Liche de l'épée Porte-Cendres.
Arthas ricana face à cette menace tant elle lui semblait dérisoire.
— Je doute que tu sois en position de me réclamer quoi que ce soit, jeune paladin effronté, reprit-il. Donne-moi ne serait-ce qu'une bonne raison de le faire.
— C'est terminé, Arthas ! clama l'elfe de sang en bombant le torse. Ton règne de terreur s'achève aujourd'hui. Retire donc tes troupes, libère tes prisonniers à commencer par elle, rends les armes et réponds de tes crimes. Ou sinon...
— Sinon quoi ? le reprit le Roi Liche. Qu'est-ce que tu comptes faire au juste ? Lancer le signal à tes compagnons en bas pour qu'ils puissent lancer l'assaut sur ma Citadelle ? Et que l'Alliance et la Horde arrivent en renfort avec leur navires de combat volants ? Et qu'ils ouvrent le feu sur la Citadelle en espérant m'abattre ?
Bathris ne sût quoi répondre. Ce fut comme si Arthas avait su dès le début son plan d'attaque qu'il avait fomenté la veille avec Fordring, le roi Varian et Garrosh Hurlenfer, à croire qu'il y avait des yeux et des oreilles partout dans son domaine... ou qu'il lisait dans ses pensées.
Face au silence de l'elfe de sang, le Roi Liche ricana de nouveau.
— Vous les mortels êtes si prévisibles ! reprit-il d'un air moqueur. Prévisibles, arrogants mais surtout faibles. Vous anéantir aura été un jeu d'enfant.
— Je ne te laisserai pas faire ! le défia l'elfe de sang rassemblant ce qui lui restait de courage.
— Arrogants, faibles et stupides ! le nargua Arthas. N'as-tu toujours pas compris que j'ai déjà gagné ?
Comme pour prouver ses dires, un rugissement glaçant retentit dans le ciel du Norfendre et surgit alors la dragonne squelettique, Sindragosa, survolant le Trône de Glace avant de plonger en piquet sur l'armée de la Croisade d'Argent qui attendait le signal de Bathris en contrebas, sous le regard médusé des deux elfes de sang et le ricanement satisfait du Roi Liche.
Dans un élan de désespoir, l'elfe de sang paladin brandit le Porte-Cendres au dessus de sa tête et l'illumina de son énergie. L'épée brilla alors de mille feux, éclairant le ciel sombre du Norfendre. C'était là le signal pour donner l'ordre à la Croisade d'Argent d'attaquer si la présence de la dragonne mort-vivante n'avait pas suffit.
— Attention ! cria soudain Sonulia.
Bathris para à temps le coup de Deuillegivre avec la lame du Porte-Cendres, le Roi Liche ayant visiblement profité d'un moment d'inattention pour le prendre en traître, croisant ainsi le fer avec son ennemi juré.
— Un effort méritoire, le nargua de nouveau Arthas qui ne fléchissait toujours pas. Mais futile et illusoire.