Un monde brisé

Chapitre 3 : Entretien au Temple de la Lune

3412 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/04/2021 12:40

Darnassus, la cité des elfes de la nuit. Niché dans la cime de Teldrassil, l'Arbre-Monde devant à la base remplacé Nordrassil, et ainsi à l'abri de toute attaque venant de l'extérieur, la cité tout comme l'arbre colossal servait de refuge aux elfes rescapés de l'invasion de la Légion Ardente et des attaques de la Horde, parmi lesquels Gahahli et son père.

C'était une ville calme et paisible (voire trop au goût de la jeune elfe qui préférait l'aventure) construite à ciel ouvert et autour d'un étang. Les maisons étaient construits à même les arbres et les sentiers couverts de feuilles, témoignant de la vénération de elfes pour la Nature.

Mais la ville comptaient des bâtiments en pierre blanche plus divine et évoquant les anciennes constructions elfiques datant de dix milles ans. Parmi lesquels le Temple de la Lune, vers lequel le groupe escortaient l'émissaire draeneï.


Cet émissaire, Gahahli continuait de le considérer avec appréhension. Difficile de jeter un œil a cet individu sans songer au démon qui avait failli réduire son peuple à néant, même si celui-ci affirmait n'avoir aucune intention ni malveillante ni belliqueuse à leur égard. Ce n'était pas la première fois qu'un étranger se présentait à elle comme un allié ou un bienfaiteur pour la rouler dans la farine et ainsi se révéler être un dangereux criminel. En fait, ça lui était arrivé trop souvent durant son séjour dans les Royaumes de l'Est et elle se sentait assez stupide comme ça.

Le seul motif pour lequel elle consentait à lui accorder le bénéfice du doute était que son Sabre-de-nuit n'avait ni grogné ni montré les crocs à son approche. Généralement, Jakua était doué pour identifier les personnes aux intentions malveillantes.


Arrivés au Temple, ils se présentèrent devant la dirigeante des elfes de la nuit, la Grande Prêtresse, Tyrande Murmevent. Les cheveux longs et d'un vert turquoise dans lesquels s'emmêlaient des feuilles, vêtue d'une élégante robe blanche et coiffée d'un diadème au motif lunaire, il se dégageait en elle quelque chose d'autoritaire et même d'impétueuse mais de non moins attentionnée, comme une mère qui aurait un millier d'enfants à sa charge et qui serait prête à tous les sacrifices pour les protéger. Du moins, c'était ainsi que la voyait Gahahli depuis qu'elle avait perdu sa propre mère.

Tous s'inclinèrent respectueusement devant la Grande Prêtresse, les deux elfes de la nuit en premier.

Celle-ci considéra Ouladre d'un air inquisiteur.

— Ainsi, c'est vous l'émissaire venu proposer une alliance entre nos deux peuple ? demanda-t-elle.

— Avec l'Alliance ! rectifia le prêtre draeneï.

Cinq ans plus tôt, Tyrande aurait été réticente à l'idée de toute alliance avec une race non-elfe. Elle tenait encore rigueur aux orcs de la Horde de la manière dont ils avaient profané leurs terres ancestrales, ingurgité du sang démoniaque pour obtenir plus de puissance et abattu leur demi-dieu Cénarius. De même qu'à l'époque, elle soupçonnait les humains d'avoir les mêmes agissements que les "peaux-vertes". Mais depuis la bataille du Mont Hyjal durant laquelle même les orcs avaient prêté main-forte aux elfes pour repousser la Légion Ardente, elle avait développé un sentiment de respect et de camaraderie vis-à-vis de ses alliés, était devenue plus amicale, tolérante et ouverte à l'idée d'une alliance avec les races étrangères, dès l'instant où leurs intérêts se rejoignaient.

Allait-elle en faire de même avec les draeneïs ?

En tout cas, elle ne semblait pas surprise de la présence de ces êtres sur ses terres, ni même troublée par leur ressemblance physique avec le seigneur-démon Archimonde. Au contraire, elle semblait être au courant de qui étaient les draeneïs, contrairement à Gahahli quand elle était à Auberdine.

— Sans vouloir vous manquez de respect, j'aurais préféré m'entretenir avec votre chef avant de parler d'alliance, dit la Grande Prêtresse à l'intention de l'émissaire draeneï.

— Heureusement que le prophète Velen a pensé à tout, rétorqua Ouladre en sortant du repli de sa robe à curieux appareil fait de cristaux qu'il présenta devant Tyrande.

L'objet s'illumina et l'image brillante d'un draeneï miniature apparût dans le creux de sa main.

De ce que Gahahli pouvait voir, il avait des habits plus sophistiqué que l'émissaire et arboré une longue barbe — une vraie barbe faite de poils et non de "tentacules".

L'image se mit à bouger et à parler d'une voix grésillante :

— Prêtresse Tyrande, je présume ? Je suis le Prophète Velen, le guide spirituel du peuple draeneï. Je ne puis hélas me joindre à vous pour discuter de notre alliance. Trop d'affaires urgentes me retiennent à l'Exodar.

— L'exo-dard ? répéta Gahahli.

— C'est le nom de leur vaisseau, lui expliqua son père en chuchotant.

— C'est pourquoi je délègue cette responsabilité à... un de mes plus dévoués disciples, Ouladre, ici présent, repris l'image du Prophète. Il saura vous expliquer ce que vous devez savoir sur notre peuple et la nécessité de notre alliance. Dans l'attente de notre future rencontre en chair et en os, je vous prie d'accepter les sincères salutations.

Puis l'image se dissipa, l'appareil que tenait Ouladre dans le creux de sa main redevint terne.

— Par ma moustache ! s'exclama Baelbo. Je ne connais pas cette magie !

— C'était de la technologie, maître gnome, rectifia le draeneï.

— Dans ce cas, on va devoir s'en contenter, dit la prêtresse qui réfléchissait à voix haute avant de se tourner l'émissaire. Parlez-donc ! Dîtes nous d'où vous venez, ce qui vous amène dans notre monde et pour quelles raisons nous devrions faire alliance avec vous. Nous vous écoutons.


Ainsi, Ouladre commença à narrer l'histoire de son peuple originaire d'un autre monde nommé Argus où ils vivaient en paix, sous le nom "d'érédars", avant que la Légion ne vint les corrompre et ne fît d'eux des démons. Guidé par le Prophète Velen, un groupe d'érédars était parvenu à échapper à la corruption en fuyant leur monde et avait pris dès lors le nom de draeneï, "d'exilés".

Ils avaient trouvé refuge sur un autre monde qu'ils avaient baptisés Draenor et sur laquelle ils avaient su cohabiter avec les autochtones. Mais la Légion, guidée par leur frères de jadis, les avait traqué jusqu'à cette autre monde et avait corrompu les peuples autochtones pour les ainsi les tourner contre les draeneïs, les massacrant en masse et les amenant à se cacher de nouveau. Plus tard, les Légion s'était servi de ces peuples corrompus pour envahir d'autres mondes via des portails transdimensionnels. Ces autochtones, il s'agissait des orcs et des ogres.

Ils seraient donc originaire de ce monde ? songeait Gahahli intriguée. Et ils auraient cohabité avec ces dra-é-naïes avant de les exterminer ?

Ouladre continuait son récit en expliquant que l'emploie des portails et de la magie démoniaque par les orcs étaient devenus incontrôlable et avaient provoqué la destruction de Draenor. Ce qui en restait était devenu "l'Outreterre".

— Si je comprends bien, vous avez apporté mort, corruption et destruction à un monde que vous avez colonisé et comptiez en faire de même dans le notre, intervient une autre voix.


Il s'agissait de l'Archidruide Fandral Forteramure, le supérieur de Fyrvas et également le second dirigeant des elfes de la nuit après Tyrande, qui venait de faire irruption dans le Temple.

En temps normal, le poste qu'il occupé devrait être attribué au mari de la Grande Prêtresse, Malfurion Hurlorage, mais ce dernier, pour des raisons obscurs, était retenu dans le Cauchemar d'Émeraude pour lutter contre les Anciens Dieux et ce fut son apprenti, Fandral qui prit cette responsabilité en tant qu'Archidruide en son absence.

Bien qu'étant le supérieur de son père (qui dût s'incliner en sa présence), Gahahli ne l'appréciait guère tellement elle le trouvait antipathique et arriéré. En effet, si Tyrande se montrai plus ouverte et amicale avec les races alliés au fil des ans, Fandral en était encore à mépriser les étrangers pour le simple fait d'être des étrangers et sous couvert de privilégier la race des elfes de la nuit. Ça plus le fait qu'il était prétentieux et prétendait savoir mieux que Tyrande, pourtant la femme de son mentor, ou même les intéressés ce qui était dans l'intérêt de son peuple et ce qui ne l'était pas.

— Alors comme ça, vous négociez une alliance avec des étrangers ? protesta-t-il. Des étrangers qui ont semé la pagaille sur les îles Brume-Azur et qui ont attiré la Légion sur eux par le passé ?

— Fandral, nous sommes en pleine réunion ! se défendit la Grande Prêtresse. Et je suis persuadée que ces malheurs étaient purement accidentelles...

— Et vous comptez les accepter sans mon accord ? l'interrompit brutalement l'Archidruide. Me mettre hors du coup ? Dois-je vous rappeler qu'en l'absence de votre mari, je dirige le Cercle Cénarien, faisant de moi le second dirigeant du peuple kal'dorei. Je devrais être en droit de placer mon veto. Ce que je compte faire !

— Enfin, shan'do, soyez raisonnable ! se risqua d'intervenir Fyrvas.

— Raisonnable ? tempêta Fandral. Parce que vous trouvez "raisonnable" de vous allier à ces énergumènes après ce qui s'est passé sur les îles Brume-Azur ?

Au fur et à mesure que l'Archidruide, Gahahli serra le point au point de planter ses ongles dans la paume de sa main, réprimant une envie de le cogner au visage.

— Ce n'était pas leur faute, le crash de l'Exodar ! intervint Harrina. Leur vaisseau a été saboté.

— Ah oui ? Et par quoi ? demanda l'Archidruide d'un ton sarcastique. Des gremlins ?

— Des elfes de sang, répondit la magicienne.

Sa réponse jeta un silence de mort à l'assemblée. Comme si l'humaine venait de crier à voix haute le nom de l'ennemi juré de tous les peuples d'Azeroth.

Gahahli quant à elle restait perplexe. Des elfes de sang ?

— Des elfes de sang, vous dites ? leur demanda Tyrande intriguée.

— Oui, Grande Prêtresse ! confirma Fyrvas. Même qu'ils ont survécu au crash. Et qu'ils nous sont vite été hostiles, et pas seulement au draeneïs.

— Ce qui m'a paru bizarre à moi aussi, ajouta Harrina. Cinq ans plus tôt, c'étaient nos alliés. Quand ils se faisait encore appelés hauts-elfes.

— Mais qui sont ces "elfes de sang" ? osa demanda Gahahli qui ne comprenait pas de quoi les autres parlaient.

— Humpf ! Toujours aussi ignorante, à ce que je vois ! commenta hautainement Fandral.

— Tu vois les elfes qui furent bannis suite à la Guerre des Anciens suite à leur utilisation abusive de la magie, lui expliqua calmement Fyrvas. Et bien, il semblerait que ceux soient leur descendants.

— Et bah c'est peut-être pour ça qu'ils vous ont été hostiles ! suggéra Baelbo. Ils vous en veulent encore pour leur exil.

— J'en doute, maître gnome ! démentit Tyrande qui demeurait perplexe. La dernière que j'ai eu affaire aux elfes de sang, il n'y avait eu aucune tension entre nous. Nous avons même unis nos forces pour lutter contre des morts-vivants. J'ai même fait la connaissance de leur prince, Kael'thas Haut-Soleil et nous nous sommes quittés en bon termes.

— V-vous vous êtes acoquiné avec cette mauvaise graine ? demanda le draeneï interloqué. Pardonnez mon langage.

— C'était il y a cinq ans, expliqua la Grande Prêtresse. Peu de temps après que nous ayons vaincu la Légion.

— Ça n'a pas duré longtemps, on dirait, fit remarqué Harrina d'un ton grave. Ils sont hostiles même envers leurs anciens alliés de l'Alliance.

— Et c'était pour ce Kael'thas qu'agissaient ceux que nous avons rencontré dans les îles Brume-Azur, ajouta Fyrvas d'un ton également grave. Je les entends encore hurler le nom de ce prince tandis qu'ils bondissaient sur nous.

— Le fait est que je m'oppose à l'intégration d'une race qui a déjà attiré le malheur sur eux, reprit l'Archidruide en voulant ramener la discussion sur les draeneïs. Comme si nous en avons pas assez, parmi nos soit-disants alliés (il jeta un regard méprisant sur les deux mages). Ou même dans nos propres rangs (il lança cette fois un regard hautain sur Gahahli qui luttait contre son envie de lui sauter à la gorge). Et quand bien même ils ne seraient pas de si mauvaise augure, que peuvent-ils apporter de positive à notre peuple ?

— Leur aide contre nos ennemis communs, répondit hardiment Harrina. À commencer par la Légion Ardente et...

— La Légion Ardente a déjà été vaincue, pauvre sotte ! lui rétorqua sèchement l'Archidruide. Leur chef a été détruit au Mont Hyjal, dois-je vous le rappeler !

Dans ce cas, pourquoi craignez-vous que ces homme-bleus les attirent sur nous ? eut envie de rétorquer la jeune elfe qui se surprit à être de leur côté. Mais ce fut son père qui, tentant de défendre son "amie", s'indigna et prit la parole :

Shan'do, je ne vous permets pas !

Il y eu un nouveau silence de mort. Jamais Fyrvas ne s'était exprimé ainsi vis-à-vis de son supérieur. Jamais il ne s'était interposé ni n'avait élevé la voix contre lui. Pas plus que ne l'aurait fait n'importe quel autre druide du Cercle et soumis aux ordres de l'Archidruide. Et d'habitude, c'était uniquement contre sa fille qu'il élevait ainsi la voix, chaque fois qu'elle faisait preuve d'insubordination ou d'insolence. À ce moment précis, le jeune druide avait l'air d'un gosse prit en flagrant délit par un adulte particulièrement sévère et inflexible.


Ce fut Ouladre qui, tentant de détendre l'atmosphère, reprit la parole :

— Si je puis me permettre, la Légion est loin d'être vaincue. Vous êtes peut-être venus à bout du Seigneur Archimonde mais ce n'était que le commandant au second, tout au plus. Le vrai cerveau de cette armée de démon est... son frère, le Seigneur Kil'jaeden. Et à ma connaissance, ses troupes continuent de sévir en Outreterre quand nous avons dû fuir ce monde dévasté.

Cette nouvelle ne présageait rien de bon pour la jeune elfe.

— Alors, Fandral ? C'est argument vous suffit à accepter ces nouveaux-venus ? demanda la Grande Prêtresse.

— La menace que représente la Légion est toujours d'actualité, et alors ? rétorqua l'Archidruide qui semblait s'enfermer dans sa mauvaise foi. Ce n'est pas la première fois que les démons tentent d'envahir notre monde, je vous signale ! Qu'ils lancent une nouvelle invasion et nous les repousserons par nos propres moyens, comme nous l'avons toujours fait !

— Sauf que "nos propres moyens" se sont avérés loin d'être suffisants, dois-VOUS le rappeler ! rétorqua sèchement à son tour Tyrande. Ils nous en ont même coûté plus que ce qu'ils auraient dû épargné. Et la récente invasion a démontré que nous avions besoin de l'aide des races étrangères, y compris celles auxquelles nous étions hostiles. Alors, dans la cas des draeneïs...

— Dans ce cas, qu'ils prouvent d'abord leur valeur sur le champ de bataille, et seulement après nous discuterons de leur alliance et de leur intégration ! dit finalement Fandral. En attendant, mon veto tient toujours.

— Je trouve votre attitude excessive, Fandral Forteramure, lui fit remarquer Tyrande qui ne cachait plus son exaspération.

— Vous n'avez pas été un bon exemple, non plus, Tyrande Murmevent, lui répondit sèchement Fandral. Avec l'échec d'Illidan. Et je ne vous laisserai pas reproduire la même erreur avec ces... êtres d'un autre monde.

Étrangement, l'évocation d'Illidan mit la puce à l'oreille de Gahahli. Elle le connaissait de nom et de réputation, comme étant le frère de Malfurion, le premier chasseur de démons mais surtout comme étant "le Traître" pour s'être allié à la Légion Ardente durant leur toute première invasion, plus connue sous l'appelation "la Guerre des Anciens", il y avait de ça dix milles ans et lui avait valu de se faire emprisonner dans les grottes sous le Mont Hyjal pour l'éternité. Mais la jeune elfe ne voyait pas le rapport avec l'affaire des draeneïs.

Ayant décidé que l'entretien était clos, l'Archidruide fut sur le point de sortir du Temple quand il s'arrêta à mi-chemin vers la sortie pour se tourner vers Fyrvas :

— Au fait, thero'shan... Vous êtes évincé du Cercle pour votre insolence. Bonne soirée.


Une fois l'Archuidruide hors de portée d'oreille, Baelbo ne put s'empêcher de lancer une série d'injures à son égard, la plupart étant un langage gnome.

Gahahli, compatissante, s'empressa de cajoler son père, atterré de s'être vu ainsi rejeté de son organisation. Lui qui avait dû faire des pieds et des mains pour trouver sa place au sein de cette société qu'était la leur. Pour la jeune elfe, rien n'était plus dur que de voir son père, d'habitude si fort et sûr de lui, en si mauvaise posture.

Mais tous n'était pas aussi désolée que la Grande Prêtresse :

— Navrée pour votre proposition d'alliance, mais je crains qu'elle devra attendre, dit-elle à l'intention d'Ouladre. Cela dit, vous pouvez toujours essayer auprès des autres dirigeants de l'Alliance. Je suis certaine qu'ils seront plus ouverts à la question que... certains d'entre nous.

— Ce serait une riche idée ! approuva Harrina. Merci pour tout, Grande Prêtresse !

— En effet ! confirma à son tour le gnome. Il me tarde de revoir nos amis aux Royaumes de l'Est.

— Et moi de faire leur connaissance, ajouta le prêtre draeneï.

Tous les trois sortirent du Temple et prirent la direction de l'auberge de Darnassus pour préparer leurs affaires.

Les deux elfes de la nuit restèrent un moment dans le Temple, en compagnie de Tyrande.

Tandis que son père continuait de broyer du noir en raison de son évincement brusque, Gahahli en profita pour lui poser la question :

— Grande Prêtresse, tout à l'heure, Forteramure a fait mention de votre "échec avec Illidan", qu'est-ce qui voulait dire par là ?

— Tu n'es donc pas au courant ? rétorqua Tyrande étonnée. Durant la précédente invasion de la Légion Ardente, je l'ai... libéré en désespoir de cause.

— Vous avez libéré le Traître ? s'écria Gahahli abasourdie. Mais pourquoi ? Pourquoi... Il a trahi notre peuple pour la Légion ? Pourquoi l'avoir libérer ?

— Il s'était peut-être allié aux démons il y a de ça dix milles ans mais il les a aussi combattu, répondit calmement la Grande Prêtresse. Avec véhémence et efficacité. Ce pourquoi je l'ai libéré ce jour-là. Nos druides venaient de sortir de leur sommeil millénaire et nous étions encore en conflit avec la Horde et l'Alliance tandis que nos ennemis gagnaient en force. J'ai pensé qu'il serait notre dernier espoir pour venir à bout de la Légion.

— Il s'était allié aux démons et les a quand même combattu ? répéta la jeune elfe qui avait de plus en plus de mal à comprendre.

— L'histoire d'Illidan est assez compliquée, je le reconnaît, ma chère enfant, lui dit Tyrande d'un air compatissant et lisant l'incompréhension sur le visage de la jeune elfe. Lui-même était quelqu'un de compliqué. Mais je puis t'assurer qu'à une époque, c'était loin d'être un mauvais bougre. Seulement il était assez difficile à gérer ou même à vivre. Malfurion pourra t'en témoigner... s'il revient un jour.

Rien ne ferait plus plaisir à la jeune elfe de voir revenir l'Archidruide Malfurion Hurlorage du moment que ça permettait à son père d'être réhabilité au sein du Cercle et de se débarrasser de cette tête de nœud qu'était Fandral Forteramure.

— Mais du coup, quand vous avez libéré Illidan, que s'est-il passé ? redemanda Gahahli.

— Il a combattu et chasser les démons comme je l'avais espéré, lui répondit Tyrande. Mais...

— Mais ?

— Je ne sais comment mais il a fini par en devenir un lui-même.

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