Les péripéties du chevalier de la mort

Chapitre 1 : Le royaume des morts

2170 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 05/09/2019 23:20

Comté de l’or. Cette ville, d’habitude calme et paisible, devient le théâtres de fêtes et de chants à certaines périodes de l’année, notamment lors de la Sansaint, un événement où adultes et enfants se déguisent pour se faire peur, rire et manger des bonbons tout en se racontant des histoires de monstres et de fantômes.


Chaque année, lors de cet événement, Comté de l’or est décorée pour correspondre au thème. De nombreuses citrouilles sont ainsi placées dans la ville, arborant des visages bien différents, allant d’une bouche simple avec quelques dents et des yeux triangulaires, aux sourires maléfiques, les yeux froncés et les dents pointues. Les bougies placées à l’intérieur, guident les passants à travers les rues de la ville, tout en faisant naître en eux un sentiment d’angoisse et d’insécurité comme s’ils étaient observés.

Des guirlandes aux motifs variés, des fantômes, des chauves-souris ou même des murlocs, sont pendus aux volets des habitations. Celles-ci sont principalement construites en bois et en pierre, sur certains côtés on peut même y distinguer la charpente visible qui permet de donner une structure solide aux maisons, des tuiles bleues garnissent leurs toits. Du fait de leurs compositions, elles sont étroitement surveillées par les gardes. En effet, durant la Sansaint, de grands hommes en osier sont brûlés, et si une braise s’active près d’une maison, il faut réagir assez vite pour éviter la propagation du feu. Seule la forge est faite entièrement en pierre, même si elle est consolidée avec des morceaux de ferraille, elle ne craint pas les flammes.


La fête bat son plein tandis que le soleil crépusculaire, disparaît derrière les collines, teintant le ciel de couleur orange et rouge.


C’est dans les bois proches, qu’un chevalier de la mort au teint pâle et à l’armure sobre, dont seuls quelques reflets bleutés, permettent de distinguer les motifs de celle-ci. Il se fraye un chemin sur le sentier garni de pavés, suivi de près par sa monture, vêtue elle aussi d’une armure, de couleur noire, où l’on peut distinguer des motifs de crânes à ses flancs, et un casque sur sa tête, qui ne fait ressortir qu’une lueur à la place de ses yeux, une lueur morbide, froide et spectrale, identique à celle émise par ses sabots


Après quelques minutes de marche, le chevalier et sa monture s’arrêtent. Non loin d’eux, trois enfants se trouvent sur la route. Ils sont chacun déguisés pour la Sanssaint, l’un porte un masque de vampire habillé d’une robe noire. Le second a un masque d’orc et est peint en vert, la couleur a déteint sur sa peau avec le temps, il porte également un short rouge crasseux en lambeau. Le dernier est coiffé d’un chapeau de sorcier sur sa tête et il porte également une robe de magicien accompagné d’un bâton surmonté d’une boule rouge, qu’il a dû lui même réaliser.


  • Hm..ils se sont surement perdus ? murmure le chevalier, Dakotah allons les voir. En tirant sur la bride, le chevalier fait signe à la monture de s’avancer jusqu’aux jeunes “monstres”.


Voyant un homme approcher, nos 3 enfants s'avancent jusqu’à lui.

  • Bonsoir... monsieur, balbutia celui déguisé en vampire, voilà nous nous sommes perdus….et ce que vous pouvez nous ramener jusqu’à Comté de l’or ?


Le chevalier et sa monture observent les enfants un moment avant de lancer :


  • Pourquoi êtes vous perdus ? 
  • Et bien, nous étions parti explorer les environs à la recherche de quelque chose, mes amis et moi , répond celui déguisé en sorcier, mais ça fait quelques heures que nous tournons en rond, on commence à avoir peur...
  • Je vois, dans ce cas suivez moi.


Le chevalier fait faire demi tour à sa monture et d’un geste de la main, indique aux enfants de le suivre.

Quelques instants plus tard, et voyant que les enfants commencent à fatiguer, le chevalier leur fait signe de s’arrêter. Il montre ensuite une clairière, proche de Comté de l’or, où le groupe peut s’y reposer. Celle-ci est éclairée par la lune, qui domine le ciel à cette heure de la nuit. Un tronc mort est allongé au centre, tandis que des arbres forment un cercle tout autour.

Le chevalier s’avance jusqu’au tronc mort, suivis de près par les enfants. Dakotah reste en retrait, en dessous des arbres, observant la scène de son côté. Après s’être assis à côté du chevalier, les enfants se mettent à discuter entre eux: 

  • Dire qu’on l’a pas trouvé, on a fait ça pour rien, murmure l’un d’eux tout en relevant son masque de vampire
  • Oui mais on a cherché partout Léon, répond l’enfant déguisé en orc, et même pas un indice...
  • Je sais Sam, et toi Héloic tu sais où on peut aller chercher maintenant?
  • Et bien on a fouillé les bois, le cercle de pierre...mais rien, je crois que l’on a fait mouche, et puis je suis fatigué, je veux retourner à la maison.


Les trois enfants continuent à parler entre eux, parlant sans cesse d’un “royaume”. Wornard continue à les écouter, puis il se joint à la conversation

  • Dites moi les enfants, quel est ce royaume que vous cherchez tant? demande t il
  • Il s’agit du royaume des morts, répondit Héloic, on nous raconte souvent des histoires, comme quoi c’est un lieu où résident les défunts, les damnés. On s’est donné comme objectif avec Léon et Sam de le trouver ce soir, parce que les adultes n’arrêtes pas d’en parler, mais nous on veut savoir à quoi il ressemble.
  • Je vois...


Wornard se lève de son tronc marchant quelques pas devant lui, puis il reprit

  • Si je comprends bien vous souhaitez voir à quoi il ressemble. Alors, laissez moi vous montrer.
  •  Vous allez...nous le montrer, à nous, vraiment? demandent en coeur les enfants
  • Exactement
  • Oooh

Les enfants se regroupent sur le tronc, tandis que le chevalier se retourne vers eux. La lueur bleue de ses yeux ainsi que de son armure et son arme, se mettent à briller intensément. Le vent se lève, soufflant une brise légère faisant danser les feuilles des arbres autour de la clairière. Dakotah, elle, reste immobile sans broncher, en continuant d’observer la scène

  • Bien sachez déjà pour commencer, qu’il est l’inverse de celui où nous nous trouvons actuellement. Ici, vous êtes guidés par l’espoir, l’amour illumine vos vies, la passion vous enrichit chaque jours passés sur cette terre.

Dans le royaume des morts il n’en est rien. Pas une once d’espoir ou de passion, l’amour n’existe pas. Seul le désespoir, l'errance, la douleur peut vous “guider” dans ce monde.

Le soleil n’y brille pas. Tandis que sur Azeroth, cette boule de feu réchauffe votre visage, et que le vent murmure de doux son à vos oreilles, de l’autre côté seule la mort vous parle, son souffle glacé effleurant votre peau, la seule sensation que vous pouvez encore ressentir. Le ciel n’est jamais bleu comme ici, il est noirâtre, maussade, sinistre. Une brume sombre le parcours, comme un nuage, mais d’un bleu cobalt.

Sur ses mots, les enfants se regardent entre eux, frissonnant, mais ils restent concentré aux mots du chevalier 

  • Le paysage y est désolé...enfaite non, il y est délabré, détruit, fracturé. La terre est infertile, désagrégée. Certaines parties flottent dans les airs, tandis que le sol laisse s’échapper des flamboiements de couleurs bleu-vert, la seule lumière intense qui puisse vous guider en ses lieux.
  • Est ce qu’il y a des habitants, des maisons, des animaux? demande Sam
  • Patience, j’y viens...

Les enfant continuent à écouter l’histoire, autour d’eux, les arbres continuent à danser avec le vent, tandis que des nuages noirs couvrent la lune, ne laissant échapper que quelques rayons

  • il n’y a pas de végétation, du moins, pas de similaire à celle que l’on trouve ici. Les arbres sont morts, dénués de feuilles. Des flammes d’un bleu spectral brûlent indéfiniment sur leurs branches, et leurs racines sortent de terre, comme si on les avait exhumés. De la mousse et du lichen ainsi que de rares lierres, parcourent les routes et les ruines que l’on peut apercevoir. Celles-ci d’ailleurs, sont délabrées, détruites. Les statues ne sont plus que l’ombre de ce qu’elles étaient autrefois, démembrées de toutes parts. Tandis que sur les églises, on peut voir que seul le clocher tient encore debout. Les maisons sont pour la plupart détruites, les décombres brûlant dans un feu éternel, le même que l’on peut voir sur les arbres. 


Le vent continue à souffler, le ciel s’est obscurcit. Les enfants n’ont pas froid, captivés par le récit, ne se rendant pas compte de la fraîcheur ambiante.


  • Les habitants...du moins les résidants, ne sont plus que l’ombre de ce qu’ils étaient de leur vivant. On peut croiser des âmes de la même apparence que tous les êtres vivants que l’on peut croiser ici. Des hommes, des femmes, des enfants, des animaux marchent indéfiniment dans ce monde. La plupart ont acceptés leurs conditions, d’autres sont tristes et se lamentent indéfiniment. D’autres encore cherchent un moyen de trouver la sérénité.


  • Mais il n’y a pas qu’elle, continue Wornard, il y a aussi celle que l’on nomme “Darkveils”. Ce sont des âmes couvertes d’un drap volant d’un bleu noir dont seule la lueur ténébreuse de leurs yeux et leurs membres squelettiques sont apparents. Elle errent parfois dans le monde des vivants, à la recherche d’innocents, prêtes à consumer leurs âmes pour subsister plus longtemps. 


  • Il y a aussi ceux que l’on appelle les “Déchus”, des âmes emprisonnées dans des armures en métal...enfin emprisonnées, elles ne le sont pas. Elles vagabondent dans le royaume des morts, ne pouvant en sortir. Certaines se font un plaisir d’exercer leur domination sur les autres. 
  • Quand aux autres ce sont majoritairement des Kvaldirs maudits, des goules errantes et des squelettes déambulants. N’ayant plus aucun but, ils cherchent un moyen de subsister, de se racheter comme toutes les autres.


Les enfants se font une image claire de ce royaume dans leurs esprit, comme s’ils se trouvaient devant eux. Chaque détail est remarqué, chaque apparence est visible, chaque sensation est ressentie.


Un peu plus loin, et voyant que leurs enfants ne sont toujours pas rentrés, un groupe de parents, guidés de leurs torches, se frayent un chemin à travers la forêt.

  • Mais où ont-ils bien pu passer? s’interroge l’homme en tête
  • Je ne sais pas, répond une femme derrière, tout ce que je sais c’est qu’ils ont dit avant de partir “on va trouver ce royaume des morts, comme ça on deviendra des enfants courageux n’ayant peur de rien”
  • Le vent est tombé, j'espère qu’il ne leur est rien arrivé de grave, s’inquiète l’une des mères
  • Ne t’en fait pas, rassure son mari en la prenant dans ses bras, ce ne sont que des enfants, mais ils sont assez malins pour ne pas se faire avoir par une simple bourrasque et ….
  • Regardez !!! interrompt le homme en tête tout en pointant du doigt une plaine.


Les parents se tournent dans la direction désignée. Dans la clairière, allongés à côté d’un tronc mort et éclairés par un feu de camp, trois enfants dorment à poing fermé. Le groupe court vers eux, rassuré et ému de voir leurs enfants sains et saufs. Les enfants se réveillent en les entendant, ils sautent immédiatement aux cous de leurs parents respectifs. Ceux ci les réprimandent, mais ne peuvent s’empêcher de les serrer dans leurs bras.


De loin, Wornard, chevauchant Dakotah, observe la scène. “On peut dire qu’ils ont eu leurs lots d’émotions en cette Sansaint, j’espère que leur voyages au royaume des morts leur a plut”. Sur ces mots, le chevalier et sa monture firent demi-tour, une brume noire les englobant, ne laissant aucune trace derrière d’eux. 


Chacun a un chemin, à toi de savoir quelle est ta destination.







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