Ceux qui brûlent dans la lumière

Chapitre 37 : Chapitre bonus : L'opale disparue.

4893 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/06/2021 23:40

L'opale disparue

C’était un piège, Sylvanas nous a attiré dans la salle du trône de Lordearon, nous gratifiant de sa mascarade, avant de s’enfuir sous son abjecte forme de Banshee dans une explosion de corruption entraînant l’effondrement du château. Il m'est impossible de m’enfuir. Pensant ma derrière heure arrivée, mon unique pensée est pour elle, ma douce et tendre Lynawen, c’est son visage souriant et ses yeux argent rieurs qui m’apparaissent. Ô Lumière divine, je t’en prie, veille sur ma bien-aimée, si mon destin est de trépasser.

Brusquement une aura violette nous englobe, chaperonné de la voix de Jaina. Je me sens disparaître mais cet effet s’estompe rapidement. Je récupère très vite la lourdeur de mon corps couplé au poids de mon armure de plaque qui m’écrase au sol me forçant à mettre genou à terre. Je me rends compte que Jaina nous a téléporté sur son navire. Ni une ni deux, je me relève à la hâte pour m’appuyer sur la rambarde du bateau, mes prunelles s’abaissent sur la cité de Lordearon qui implose littéralement dans une mer de peste. Ma poitrine se serre, priant à nouveau la lumière que mon armée a décampé avant l’explosion mais surtout que ma compagne est regagnée le camp en toute sécurité. Je n’ai guère à m’en faire, Yaedrel est à ses côtés, il ne laissera jamais rien lui arriver, il en a fait le serment.

Dans l’horizon, j’aperçois Sylvanas Coursevent s’enfuir sur son dirigeable cuirassé avec ses seigneurs de guerre. Maudite soit cette vipère ! Je n’ai pas réussi à l’arrêter, toutes ces vies sacrifiées pour rien. Cette guerre va s’éterniser et engendrer plus de haine et de sang inutile, j’ai encore faillit à mon devoir ! Je suis un piètre roi… Lynawen ne serait point d’accord avec ma dernière pensée, j’ai besoin de savoir si elle va bien, j’ai besoin de ses bras et de son réconfort. Je ravale ma colère et ma honte pour me tourner vers Jaina mais Grisetête me prends de court.

•        Quel sont vos ordres, votre altesse ? Demande-t-il.

•        On sonne le retrait. On se regroupe au camp, tous les soldats encore valide vont fouiller le champ de bataille à la recherche d'éventuels survivants, on doit récupérer le matériel encore en état mais surtout les corps de nos frères et sœurs de l’Alliance tomber au combat. On rentre à Hurlevent. 

•        Bien, votre majesté, je vais de ce pas mettre en œuvre vos ordres. Rétorque le vieux loup.

Sans que je le demande, Jaina nous transporte dans le camp. Décidément, je trouve les portails bien plus agréables que la téléportation. Encore une fois, à cause du poids handicapant de mon imposante armure, je suis de nouveau les guibolles à terre. J’ai hâte de m’en dévêtir, ou plutôt, hâte qu’elle me la retire. Ses doigts délicats et agiles sont particulièrement efficaces pour défaire les lanières de cuir de mon plastron comme de mes épaulières. Un sourire béat incontrôlable s’esquisse sur mes lèvres accompagnées du rouge sur mes joues, qu’est-ce qu’elle me manque. Je me redresse d’un bond et regarde Grisetête regrouper les troupes pour ensuite donner mes instructions. Les cors de retrait retentissent de leurs sons puissants. En ce qui me concerne, je pars à la recherche de ma douce. Connaissant Lynawen, ça ne fait aucun doute qu’elle est dans la tente des guérisseurs en train d’aider à prodiguer des soins aux blessés. Elle, qui a un cœur si tendre et une empathie à toute épreuve. C’est le cœur battant que je me précipite pour rejoindre ma dulcinée. Une fois ma destination atteinte, je pénètre à l’intérieur. C’est bondé, tout le monde se bouscule à la hâte. Je m’avance et fais le tour, personne ne fait attention à leur roi qui déambule comme un idiot perdu. Je ne vois nulle part ma Lynawen, je prends la décision d'importuner une prêtresse pour me renseigner. 

•        Veuillez pardonner mon indélicatesse alors que vous soignez nos braves soldats, auriez-vous vu ma compagne ? Elle est toujours accompagnée d’un Draenei. Demandé-je avec politesse.

•        Je n’ai pas le temps ! Vous me dérangez, fichez le camp ! Rétorque-elle avant de se tourner vers moi et que sa figure devient aussi blanc qu’un linge. Votre Altesse… Je pardonnez-moi... Je…

•        Allons, ne vous mettez pas dans un état pareil, je comprends parfaitement votre réaction. Vous êtes très occupé. Répondé-je avec compréhension.

•        Votre compagne ? Un Draenei ? Est-ce la femme aux long cheveux de jais tressés et aux yeux d’argent ?

J’acquisse à sa question et l’invite cordialement à continuer d’un geste de la main.

•        Oui, elle était là, avec le Draenei, il avait un elfe avec elle. Mais, elle a disparu des heures durant avant que vous sonniez le retrait, votre Altesse. Je ne l’ai pas vu depuis…

•        Je vous remercie… Dis-je troublé.

Je sors de la tante pour aller la chercher dans la sienne mais elle est vide, j'y trouve juste une couchette froide et du matériel médical. Rongé par l’inquiétude et la peur qu’il lui soit arrivé quelque chose, Je me mis à parcourir le camp, l’appelant à m’en détruire la voix, demandant à chaque personne que je croise s’il ne l’aurait pas aperçu. Aucun signe de vie de Lynawen ou d'un de ses compagnons, juste de vagues informations, bon sang, une femme, un Draenei et un Kal’dorei ne peuvent pas disparaître comme ça par magie ! Où est-tu mon amour ? Où est tu ? Je sens les larmes me monter aux yeux, je ne peux pas pleurer et succomber à mes émotions de faiblesse en publique, je suis le roi. Des soldats m’interpellent, ils lui devaient la vie et se sont dévoués à ratisser les cendres du champ de bataille, promettant de retourner chaque corps… Cette image me glace le sang et me donne des haut-le-cœur. J’ai de plus en plus de mal à respirer. Ne pouvant en supporter d’avantage, je m’isole un instant dans ma tante. Seul, mon corps tremble, les larmes perlent me caressant les joues de leurs chaleurs humides. Ma vision se trouble et je me laisse tomber sur une chaise. Mon cœur tambourine si fort que j’ai l’impression qu’il va s’échapper de ma poitrine. Je suis dans un tel état d’angoisse et d’inquiétude que je n’arrive plus à réfléchir correctement. Il faut que je me calme, calme toi Anduin. Tu n’arriveras pas à la retrouver dans cet état. Elle n'est pas loin, elle s’est probablement encore mise dans le pétrin quelque part sur le champ de bataille, je suis sûr qu’elle a quitté la cité avant que la peste ne la noie. Elle va bien, je suis sûr qu’elle va bien, mais pourquoi je n’arrête pas d’imaginer le pire des scénarios.

Alors que je sombre dans mon désespoir, la lumière sacrée se manifeste de son éclat divin dans les paumes de mes mains avant de s’étendre lentement. Soudainement, une fulgurante douleur insoutenable me traverse le corps comme un coup de tonnerre si puissant que j'en perds l’équilibre en tombant à genoux sur le sol. Les hurlements douleur de Lynawen résonnent dans ma tête, elle crie à s’en rompre la voix, je l’entends scander mon nom. Je ressens sa souffrance comme si c’était la mienne, j’ai le souffle coupé, le goût du sang dans la bouche, j’ai l’impression que mon corps et mes os ne sont que des miettes. Je ne peux guère me mouvoir davantage. J’éclate en sanglot incontrôlé lorsque je la sens partir… Non, non, pitié, mon amour, ne meurs pas… J’ai crié son nom de douleur avant de sombré dans l’inconscience.

Je me réveille en sursaut et en sueur après avoir fait un horrible cauchemar de Lynawen suffocant dans la corruption, son visage si gracieux déformé par la terreur, se grattant la gorge jusqu’au sang pour respirer, et moi, je la regardais impuissant… Je plonge mon regard d’azur sur mes mains tremblantes, me remémorant la souffrance de Lynawen, pourquoi ? Pourquoi la lumière m’a fait ressentir ses derniers instants ? Pourquoi, s’est-elle montré si cruelle, n’est-elle pas censée être l’incarnation de l’espoir… Est-elle vraiment morte ? Non ! Je m’y refuse, je ne veux pas y croire !

•        Tu as repris conscience, je suis tellement soulagée. Exclame une voix familière.

•        Jaina…

Je plonge mon regard dans le sien, elle a les yeux larmoyant. Puis mon attention se porte sur les lieux et je remarque avec horreur que je suis dans mon navire et le bruit des vagues m’indique clairement que nous naviguons pour Hurlevent.

•        Lynawen… murmuré-je.

•        Anduin. Nous avons fouillé chaque recoin de Lordearon. Chaque pierre a été retournée, chaque arbre fouillé et chaque décombres inspectés. Aucune trace d'elle, ni de ses amis

•        Nous sommes parties trop tôt, si on avait....

•        Non Anduin. Me coupe Jaina. Nous sommes restés bien trop longtemps dans les ruines d'un royaume à l’agonie ! Beaucoup de soldat sont mort, tant d'autres blessés. J’ai vu à quel point tu aimes Lynawen, mais la vie de ton peuple...de l'Alliance, ne l'est-elle pas tout autant ?

•        Vous avez raison, mon devoir de roi passe avant tout. Formulé-je à contrecœur.

•        Ne perds pas espoir, rien n’indique qu’elle est morte. Essaie-t-elle de me consoler.

•        Laissez-moi seul. Ordonné-je sèchement.

Elle hoche de la tête avant de se lever et de quitter ma cabine. Une fois le silence retombé, le chagrin de sa perte me submerge à nouveau. Etre assis dans ce lit où j’ai partagé ma première nuit d’amour avec elle m’est particulièrement douloureux. Comment un moment si merveilleux peut devenir du jour au lendemain, une souffrance. Je caresse doucement l’endroit où elle s’était assoupie, blottie contre moi. Je me souviens de chaque courbe de son corps, de la douceur de sa peau de porcelaine, du nombre de grain de beauté qui la constelle. Le goût sucré de ses lèvres, son regard astral dans lequel je me laissais aspirer volontiers. Son odeur de lavande, son souffle chaud, ses soupires à chacun de mes coups de rein et du plaisir que ça m'avais procuré ... J’enfouis ma figure dans mes mains pour retenir mes pleurs, c’est trop dur. Le destin est si cruel, il m’a pris mon père dont je n’ai pu faire mon deuil que grâce à ma douce Lynawen. Pourquoi le sort s’acharne sur moi et me l’arrache elle aussi… La lumière nous a unis, la prophétie de Velen s’avérait-elle exacte ? M’a-t-elle apporté mon désespoir ? Non, je ne dois pas perdre espoir ! Tant qu’on ne m’aura pas apporté la preuve de sa mort, je n’y croirais point.

Je me glisse hors du lit pour ouvrir la fenêtre, j’ai vraiment besoin de prendre l’air. Éparpillé un peu partout, comme sur la table, je remarque les affaires de Lynawen. Son pantalon comme sa chemise de lin traînent au sol. Je la ramasse et instinctivement je la renifle, son odeur l’imprègne encore. C’était un doux et amère réconfort. Dans le petit sac, il y a une brosse à cheveux, certaine de ses mèches ébènes sont prise au piège dans les poils qui la compose. Les caresses de ses longues boucles noires me manquent. Mon attention se porte sur un livre avec un marque page qui glisse d’entre les pages mais je l’attrape de justesse. C'est un petit morceau de papier avec une tête de murloc grossièrement dessiné, ce qui m’arrache un sourire. Je feuillette rapidement le bouquin pour me rendre compte que c’est un livre sur les titans. Son monde la hante toujours, elle doit chercher désespérément des réponses sur Utrion et ses yeux si particuliers qui malheureusement ont dû rester silencieuse. J’ignorais qu’elle continuait à se renseigner, elle ne parle que très rarement de son monde d’origine. J’aurai aimé qu’elle s’ouvre plus à moi à ce sujet. Maintenant, c’est trop tard, pensé-je avec la boule au ventre et la respiration qui se saccade. Je repose ses bien sur la table sauf sa chemise avant de m’effondrer de chagrin.

Les jours se sont écoulés depuis mon retour à Hurlevent, Jaina est partie en Kul’Tiras pour nous trouver de nouveaux alliés. La bataille de Lordearon à porter un coup dur à mes effectifs, comme celle des races alliées, nous manquons cruellement de main œuvres, de sang neuf et de nouvelles alliances, j’en ai cruellement besoin pour gagner cette maudite guerre. J’ai également déployé des agents du SI :7 pour espionner les agissements de la horde, peut-être trouver par la même occasion des informations sur la potentielle survit de ma Lynawen. Je me consacre exclusivement à mon devoir de roi à m’en détruire la santé. C’est le seul moyen pour qu’elle reste loin de mon esprit et de mon cœur. Mais malgré tous mes efforts, elle arrive quand même à s’immiscer dans les deux. Peu importe où je vais dans le château, je la vois dans chacun de ses recoins, j’entends l’écho de son rire. Lorsque Je vais me recueillir sur la tombe de mon père, Lynawen y est également. Après tout, c’est ici même où elle m’a avoué ses sentiments, c’est ici même où elle m’a embrassé pour la première fois. Ce vide dans mon cœur est devenue un néant. Sa longue absence m'a permis de méditer pleinement sur l’intensité réelle de mes sentiments amoureux. Parmi toutes les femmes qui peuplent Azeroth, c’est celle venu d’un autre monde, aux confins de la ténèbres de l’au-delà, qui m’a été destiné. La lumière nous a indéniablement unis et ce lien me semble indestructible. La bataille de Lordearon m’a montré un avant-gout de que nous pourrions accomplir ensemble. Elle est mon âme sœur, j’en suis convaincu. Si je pouvais revenir en arrière je lui demanderai sa main sans hésiter, je ne tournerai pas autour du pot comme un idiot, me trouvant des excuses bien ficelées. Oui, j’ai honte d’avouer que les propos que je clamais haut et fort n’était qu’affabulation, je pensais réellement que je ne perdrais pas mon temps à l’amour, mon devoir était déjà un très lourd fardeau à porter, jusqu’à ce que Lynawen entre brusquement dans ma vie. Lorsque je me suis rendu compte que je m’étais épris d’elle, j’étais effrayé, je trouvais des excuses pour repousser l’éventualité d’un mariage. Je regrette ma bêtise… Car je sais maintenant que c’est avec elle que je veux faire ma vie, que je ne peux pas rêver de meilleurs reine que Lynawen, personne n’est plus digne qu’elle. Mais elle n’est plus là, pour lui avouer mes confidences…

La lumière s’éclipse, baignant doucement la salle du trône dans la pénombre, le silence s’est instauré dans les lieux, laissant une atmosphère sinistre. Assis sur mon trône, mes yeux s’attardent sur la porte en bois qui conduit aux appartements, priant avec envie de l’entendre grincer et l’apercevoir dans son encadrement. Je me mets à soupirer de désespoir serrant dans la paume de ma main la broche d’argent et d’améthyste que je lui avais offert. J’espère qu’elle me n’en voudra pas d’avoir pris la liberté de fouillé dans sa chambre, je ressentais le besoin de posséder qu’elle que chose qu’il lui appartenait pour supporter un peu ce vide dans ma poitrine. Aurai-je enfin une piste pour la retrouver ? Ou vais-je devoir face à une réalité qui me répugne…   

La porte s'ouvre. Lynawen apparaît aussi lumineuse qu’un Naaru, les rayons des lunes se reflètent sur les motifs blancs de sa robe de nuit. Je me redresse et m’avance vers elle, prêt à l'accueillir dans le creux de mes bras. Ma dulcinée s’approche alors de moi, ses pieds nues imitant la sonorité des goûtes d’eaux qui percutent le marbre des terrasses extérieurs, il en faut pas plus pour sentir ses mains se glisser dans mon dos avec douceur.

•        Anduin. Fait-elle. Que fais-tu tout seul dans le noir à une heure aussi tardive ?

•        J’avais besoin de réfléchir seul… Mes conseillers me harcèlent constamment. Répondé-je évasif avant de changer de sujet. Et toi ma douce que fais-tu éveillée ? Tu risques de te blesser à te balader pieds nues.

•        J’avais besoin de prendre l’air, je n’arrivais pas à trouver le sommeil depuis que le départ de Lordearon se fait plus pressant. Répond-elle. Ne t’en fais pas pour mes pieds.

Subitement, elle se faufile hors de mes bras, monte les marches qui conduisent à mon trône. Par ma plus grande stupéfaction elle enfourche un des lions d’or couché au pieds du siège royale.

•        J’ai toujours eu envie de faire ça ! Dit-elle le sourire aux lèvres. J’aime bien celui-là, contrairement aux trois autres, c’est celui qui a l’air le plus serein et réfléchie, un peu comme toi.

•        Vraiment ? Rétorqué-je, dubitatif.

Elle change de position pour être face à l’arrière train de l’animal et ma bien-aimée m’invite à la rejoindre tapotant la croupe de la statue avec ardeur. À mon tour, je gravis les marches et grimpe sur le lion pour lui faire face.

•        Où va-t-on ? Demande-t-elle le sourire rieur.

•        Eh bien, ma foi, ma douce, pas plus loin que l’endroit où on se trouve actuellement. Rétorqué-je, taquin.

•        Tu n’as guère d’imagination ! Exclame-t-elle en faisant la moue.

Ma dulcinée me couvre les yeux de ses mains délicates, m’empêchant de contempler davantage sa beauté et de voyager à travers ses prunelles cristallines.

•        Imagine, un immense pont surplombant un précipice et faisant la transition entre une cité et un château. Il est pavé de jolie dalles colorées et ses rambardes de pierre aussi blanche que la neige sont finement ouvragées en symbole circulaire en argent montés de grandes statues en pierre dont les attributs sont en cristal. Toutes dans des poses différentes, Une épées dont la pointe est vers le bas, certaine lisent un livre, une autre tien aux creux de ses paumes une étrange tour. Est-ce que tu les vois ? Demande Lynawen.

Je hoche de la tête m’efforçant de voir l’image qu’elle veut me retranscrire, essayant de comprendre où elle puise sa si grande imagination.

•        Le château est entouré de grand rempart et de tour de guet à l’architecture sophistiqué, mais c’est le château la beauté des lieux. L’entrée est composée de deux grandes tours perçant le ciel et chatouillant les nuages. Elles encadrent un titanesque vitrail coloré représentant un arbre qui capture les rayons du soleil qui se délite en myriade de couleur. La grande et imposante porte principale est faite dans un bois d’ébène qui provient d’un vieux chêne d’une ancienne et énigmatique foret. C’était si beau… Dit ma dulcinée, la voix soudainement tremblante.

Tout comme ses mains d’ailleurs. J’attrape avec tendresse ses poignets pour les abaisser, ce que j’aperçois me fends le cœur, ma douce sanglote silencieusement, les yeux noyés de larmes. J’ai compris que s’est dire n’étais guère des rêveries… Je me sens tellement sot de ne pas avoir compris plus tôt. Je la serre dans mes bras, la berçant doucement pour calmer ses pleurs. “

•        Votre altesse ! Intervient une voix qui me sort avec violence d’un doux souvenir.

Face à moi, mon maître espion Mathias Shaw, essoufflé. Il s'agenouille devant les marches du trône, attendant sagement que je daigne m’adresser à lui.

•        Avez-vous appris quelque chose sur les agissements de la Horde ? Questionné-je.

•        Votre altesse, j’ai des informations sur l’opale.

Mon cœur s’emballe subitement en entendant la mention d’opale, c’est le nom code donné à Lynawen pour embrouiller les potentiels espions de la horde, ils ne doivent aucun cas découvrir qu’elle a disparue. Mathias a des informations sur Lynawen !? Ma Lynawen… D’un coup je reprends une bouffée d’espoir, priant la lumière que ses informations soient positives. Je reprends mon sang froid et l’invite à me suivre dans la salle de commandement. Une fois à l’abri des oreilles indiscrète, nous nous asseyons à la table, Shaw brise le silence en premier.

•        Sir, mes espions sont revenus de Quel’talas avec un récit des plus intéressant. Affirme-t-il.

•        Dans cas ne me faites pas languir plus longtemps Shaw ! m’emporté-je. Si ça la concerne, je dois savoir.

•        Mes espions on aperçus une femme aux cheveux de jais à une des fenêtres du palais de lune-d’Argent. Ils sont formels, ce n'est pas une elfe, mais ce n’est pas tout, votre altesse, le plus étonnant dans l’histoire c’est qu’un elfe de sang les a débusqués mais au lieux de prévenir les sien, il leur a confié une lettre avant de disparaître.

Je ne cache pas ma stupéfaction, une femme aux cheveux de jais à Lune-d’Argent ?! Serait-ce Lynawen ? Mais comment se serait-elle retrouvée piégé là-bas. Ça n’a vraiment pas de sens mais le plus étrange dans cette histoire, c’est l’elfe qui débusque mes agents qui ne les tuent pas mais leur remets un message…

•        Cette lettre, où est-elle ? Demandé-je avec grand intérêt.

•        En ma possession, sir.

Mathias Shaw sort de sa besace ladite et mystérieuse lettre et la fais glisser à ma portée. Sur le cachet, il y a le symbole des Sin’dorei, c’est une lettre officielle. Pourquoi le seigneur régent Lor’themar Theron me ferait parvenir un courrier de cette étrange manière. Je la saisis et brise le sceau avant de la déplier pour me rendre compte qu’elle est composée de deux parchemins. Mes yeux portent leur attention sur le premier et mes mains se mettent à trembler, c’est l’écriture de Lynawen…

“ Cher Anduin,

J’imagine très bien ta surprise de recevoir de mes nouvelles après une si longue période d’absence, c’est une très longue histoire, beaucoup trop longue pour t’expliquer dans les détails. Je te fais la promesse de tout te raconter en détails si le destin le permet. Tu vas probablement être fâché, mais sache que je me suis retrouvée par inadvertance à Lune-d’Argent. Je suis sous la tutelle du régent et maître des lieux Lor’themar Theron. Ne t’en fais pas, je vais bien, il me traite avec beaucoup de respect et de considération. J’ai même rencontré ton ami, Baine-Sabot-de-sang. Si je t’écris soudainement, ce n’est pas par hasard, des seigneurs de guerre de la horde ne soutiennent pas les agissements de leur cheffe de guerre et en particulier le seigneur régent qui souhaite s’allier avec l’Alliance pour la faire tomber et laver le déshonneur de leur faction. Si cette lettre est écrite de ma main et non de celle du régent c’est pour une bonne raison, je pense que tu serais plus enclin à discuter de cette possibilité d’unir nos factions contre un ennemi commun, si la demande vient de moi. Sur l’autre feuille tu trouveras les conditions que le seigneur régent Lor’themar Theron aimerai te soumettre en premier lieux.

Avec tout mon amour, Lynawen“

Elle est en vie, ma Lynawen n’a pas péri dans la peste, louée soit la lumière ! Je me sens soulagé d'un énorme poids pour laisser place maintenant une autre inquiétude, sa sécurité. Elle prétend que Lor’themar Theron la traite bien, mais la savoir entre les mains d’un peuple qui déteste les humains n’est pas rassurant et encore plus de savoir que Sylvanas pourrait apprendre à tout moment sa présence la bas. Je reprends doucement mon calme pour réfléchir à la marche à suivre. Donc il veut une alliance avec nous, c’est une grande opportunité qui m’est offerte, moi qui ai cruellement besoin alliés, je dois rester sur mes gardes. Alors que je veux connaitre les demandes du régent sur l’autre page je remarque un bout de papier collé et bien dissimulé à la première, avec précaution je la retire pour découvrir un autre message.

“ Mon amour,

Si tu lis ceci, c’est que tu as trouvé mon petit subterfuge. Pardonne-moi de cette lettre si formelle mais le régent m’a demandé d'éviter les élans sentimentaux. Je ne pouvais donc pas te dire à quel point tu me manques terriblement. J’essaie d'être courageuse, mais j’ai vraiment peur. Je me sens seule est vulnérable et il n’y a pas un jour où je ne pense pas à toi. Je t’aime et cette formule n’est pas assez forte pour décrire l’intensité de l’amour que je te porte.

Ps : Je serais la dernière arrivée à Hurlevent, ça fais de moi une murloc.“

Sa petite blague qui me remémore trop bien son jeu idiot dans les escaliers m’arrache un sourire, je peux ressentir dans ses mots tremblant sa détresse et quel point elle a besoin de moi. Tiens bon, mon amour, je vais saisir cette occasion que tu m’offres pour faire tomber Sylvanas et je te ramènerai à Hurlevent.


/j'espère que ce petit chapitre bonus sur Anduin vous a plu, ça change de Lynawen, j'imagine. C'était exceptionnel je ne sais pas si j'en referais un autre. En tout cas merci de continuer à me suivre!/


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