Ceux qui brûlent dans la lumière
LE REPOS DU LION
C’est un bel après-midi avec un ciel dégagé, le vent fait craquer les branches des haies du bosquet et fait chanter le feuillage de l’unique arbre du lieu. Je suis à genoux dans l’herbe, mon arc repose à mes côtés. Je suis face au soleil, les mains jointes en laissant un espace entre pour laisser passer sa lumière. J’essaye tant bien que mal de ressentir mon lien avec la lumière sacrée mais je n’arrive pas à l’invoquer. Pourquoi tu ne viens pas à moi ? Je fais de mon mieux pour avoir la volonté et la foi en toi, énergie universelle. Ou alors c’est parce que tu trouves que mon envie de t’invoquer est purement égoïste ? C’est vrai, peut-être que je le suis… J’ai envie de manier la magie, sans réel but. Je me suis mise à soupirer et me laisse tomber dans l’herbe humide. Je repense au propos bizarre de Jaina sur mes yeux. Qu’est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Je secoue la tête pour faire déguerpir ces élucubrations de ma tête. Je décide de rentrer au château. Sur le chemin du retour, dans un couloir qui encadre le jardin intérieur, j’aperçois Millie affolée et essoufflée. Quand sa vue se pose par hasard sur moi, elle me fonce droit dessus.
• Bon sang ! Lynawen, où tu étais !? Je te cherchais partout !
• Eh bien…
• Puis mince ! Millie me coupe la parole avant de reprendre. Ça n’a plus importance. Tu dois te rendre à l’ambassade, elle se trouve dans le jardin extérieur et dépêche-toi ! Tu as assez fait attendre le Roi comme ça. Me gronde-t-elle.
Elle m’arrache mon arc des mains et me retire mon carquois avant de me pousser vers l’avant. Je m’exécute alors sans rechigner. Je soupçonne que c’est un de ces fameux émissaires de l’Alliance. Si je ne me dépêche pas le Roi va vraiment être contrarié de mon retard et je n'imagine même pas ce que son invité va penser de moi. Je me précipite pour me rendre rapidement à l’extérieur, je longe l’une des rives du lac avant de m’en éloigner et d'arriver devant un très grand bâtiment de pierre et de bois encadré par deux tours aux toits pointus avec un étendard bleu et or. Je m’arrête en bas des marches pour reprendre mon souffle avant de monter et arriver devant la porte grande ouverte. L’intérieur est plutôt spacieux mais la pièce n’est pas très remplie. Quelques étagères avec des livres, des boucliers avec la tête de lion accrochés un peu partout sur les murs, une petite table sur la droite et une plus grande au centre.
Le Roi est debout et face à lui, l’être le plus petit sur lequel mes yeux se sont posés. Encore plus petit qu’un nain, son crâne est dégarni, ses sourcils sont broussailleux, sa barbe neigeuse, il porte de drôles de lunettes sur son front et il est vêtu d’une armure étrange. Lui et son Altesse sont en train de discuter. Ils ne font pas attention à moi. Sans vraiment le vouloir j’entends leur conversation. Apparemment, la cité Gnome serait en mauvaise posture et la situation et encore loin de s’arranger. Les nains auraient recueilli les gnomes chez eux à Forgefer. Je prends mon courage à deux mains et les interrompt.
• Votre Majesté. Dis-je alors.
• Vous voilà enfin. Laissez-moi vous présentez le Roi des gnomes, Gelbin Mekkanivelle, représentants des dirigeants de Forgefer, le conseil des trois marteaux.
Le Roi est souriant et n’a point l’air rancunier de mon retard. En tout cas, ça en fait des titres pour une aussi petite personne. Le vieil homme se dandine vers moi, je me mords la lèvre inférieure pour m’empêcher d’en rire.
• Donc vous venez d’un autre monde, c’est quoi déjà le nom… ah oui “Utrion“ Dites-moi jeune fille, je suis particulièrement intéressé par les avancées technologiques de votre peuple. Me demande-t-il.
• Je risque de vous décevoir, votre Majesté, mon monde semble moins évolué que le vôtre. Pas de magie ni d’arme à feu et encore moins d’inventions mécaniques farfelues comme j’ai pu en voir ici.
• C’est bien dommage, mais rien ne dit qu’il n’y a pas des matériaux ou quelque chose d'unique qui pourrait amener à des découvertes. Renchérie le Roi Gnome.
• C’est fort possible, mais j’avoue ne pas en savoir long sur ce sujet. Je crains qu’il ne reste pas grand-chose. Répondis-je sans rentrer dans les détails.
Le reste de la journée, le Roi Mekkanivelle m'a posé beaucoup d’autres questions sur mon monde, le sujet restait autour de l’armement, l’agriculture et d'autre aspects technique. Parfois, ses interrogations étaient si complexes que je ne comprenais pas où il voulait en venir. Je m’efforçais de rester polie et de garder le sourire malgré l’épuisement et l’agacement. Ça m’a paru une éternité, quand le Roi, lui qui était resté silencieux jusqu’à maintenant, vient à mon secours. Il se lève en tapant ses mains sur la table pour attirer l’attention de notre cher gnome.
• Il commence à se faire tard, cher Mekkanivelle. Je pense que Dame Lynawen à besoin de se reposer. Intervient subitement le Roi.
• Soit, ce fut un plaisir, jeune fille. Dit cordialement le gnome.
• De même, votre Altesse.
Je me lève et le salue une derrière fois, puis je me tourne vers le Roi en le remerciant discrètement avant de quitter les lieux. Enfin libre, je m’étire pour me détendre les muscles. Rester assise aussi longtemps m’a provoqué quelques douleurs. J’emprunte le chemin pour rentrer jusqu’au donjon. Une fois dans la salle du trône, je remarque que la porte de la salle de commandement est entre-ouverte et j’y entends la voix de Jaina et Grisetête. Je n'en ai que faire jusqu’à ce qu’ils prononcent mon prénom et c’est plus fort que moi, il faut que j’écoute ce qu'ils sont en train de dire.
• Je n’ai pas confiance en cette gamine, elle nous cache quelque chose. Gronde le vieil homme.
• Tait toi donc, Genn ! Il y a quelque chose qui m’inspire confiance chez cette enfant et Anduin semble beaucoup apprécier sa compagnie.
• Elle le mène par le bout du nez, le Roi est un idiot ! Grogne à nouveau Grisetête. Il devrait faire son devoir au lieu de perdre son temps avec elle.
• Tu as une drôle de façon de t’inquiéter pour lui. Ricane Jaina. Anduin est conscient de son devoir et tu le sais mieux que personne. Il est peut-être un Roi mais ça reste un jeune homme. Lâche le un peu !
• Il y a quelque chose d'étrange chez elle. Vous avez vu ses yeux, il brille presque d’un éclat magique similaire à ceux des elfes. Étrange pour un monde censé être vide de magie.
• Sur ce point, je ne peux qu’être d’accord avec toi. Mon hypothèse est qu’elle a grandi à proximité d’une importante source magique.
Comme je m’en doutais déjà, Grisetête ne semble guère m’apprécier, serait-il jaloux que le Roi m'accorde autant de temps ? J’ai eu un petit rire étouffé à ma propre blague. Je suis plutôt étonnée que Dame Jaina prenne ma défense. Une source magique à l’origine de mes yeux ? ça me semble invraisemblable, mais en réfléchissant de plus près, mon oncle s’absentait beaucoup du palais pour des recherches mystérieuses, ce qui attisa les foudres de mon père le Roi qui l'a banni du royaume. Ses recherches avaient-elles un rapport avec notre particularité physique ? Je ne sais pas… ou l’ai-je oubliée ? En tout cas, je ne dois pas m’attarder plus que de raison, Je pense que c’est le bon moment pour m’éclipser avant de me faire remarquer. Je retourne alors dans ma chambre d'emprunt, je demande à Millie de me préparer un bain, ça me fera du bien de me détendre un peu après cette éprouvante journée.
À peine les premières lueurs de l’aube éclairant la pièce, je suis déjà debout. L’arc à la main, je descends dans la salle du trône. La symphonie de deux lames qui s’entrechoquent résonne jusqu’à mes oreilles. Le son me conduit dans le jardin intérieur. J’y aperçois le Roi et Grisetête en train de s’entraîner à l’épée. D’un bond, ils se séparent et entament leur chorégraphie guerrière. Je les trouve idiots à se tourner ainsi autour. Le vieil homme tente une feinte, puis, d’un coup, relève son arme dans un grand mouvement latéral. Son adversaire est bien plus vif, il pare le coup avec adresse, provoquant une gerbe d’étincelles entre les deux lames. Je suis si conquise par ses performances au combat que je ne le lâche plus du regard, comme happée.
• Pas mal du tout. Grogne Grisetête en tentant un coup d’estoc, à nouveau dévié par le jeune Roi. Il va falloir que vous vous décidiez à passer…
Grisetête n'a pas le temps de finir sa phrase et a failli ne pas redresser son arme à temps pour contrer l’attaque du Roi. Souriant, Il accentue la pression sur la lame de son conseiller qui résiste de toutes ses forces. Je suis sûr qu'il va le battre à plate couture, c’est bien parti pour. J’ai envie de l’encourager, mais je ne ferai que le déconcentrer. Sa chevelure dorée s'est dénouée et lui tombe à présent dans les yeux. J’ai vu le Roi grimacer, j’ai l’impression que ses cheveux le dérangent, en tout cas, Grisetête saisie l’ouverture et rompt brusquement le contact. Déséquilibré, il bascule vers l’avant. Je retiens mon souffle quand je vois le vieil homme faire virevolter son épée avec une adresse remarquable, tournant le poignet au tout dernier moment afin de ne le toucher que du plat de la lame. Le Roi arrive de justesse à stopper le coup. L’impact semble très violent car il en lâche l’arme héritée de son père, qui s’envole et me frôle presque avant de tomber à proximité de ma position. Surprise et affolée, je recule de plusieurs pas et trébuche dans la pelouse. Ils ne semblent pas m’avoir remarquée du tout.
• Avant que vous ne me fassiez la remarque, Je les attacherai mieux que cela la prochaine fois. Dit-il à bout de souffle.
• Vous devriez sans doute songer à une petite coupe de cheveux. Un combat comporte bien assez d'enjeux, inutile d’y ajouter les mèches dans les yeux.
• Ça ira ! Rigole alors le Roi.
• Vous, les Wrynn, et votre obsession pour les tignasses trop longues. Je n’ai jamais compris. Répond Grisetête, dubitatif.
Le vieil homme s’en va. Le Roi, lui, cherche son épée quand il me remarque affalée sur le sol, son arme non loin et le visage encore choqué d’avoir faillis me prendre son arme de plein fouet. Il se penche pour m’aider à me relever, les joues rosies par l’embarras et il dégage une forte odeur incommode dut à l’effort qu’il vient de fournir. Une partie de ses cheveux dorée qui lui tombent jusqu’aux épaules est collée par la transpiration dans son cou.
• Je suis vraiment désolé… je ne vous avez pas vu. Etes-vous blessée ? Demande inquiet le Roi.
• Non… Encore un peu déboussolée. En tout cas vous êtes un remarquable combattant.
• Vous me flattez madame, mais je ne partage guère cet avis. Je n’ai jamais été un bon combattant. Rétorque le Roi peut confiant avant de changer de sujet. Comment me faire pardonner pour cet incident ?
• De ce que j’ai vu, c’est vous qui avez tort. Insisté-je, avant de répondre à sa question. Hmm… Surprenez-moi ! Dis-je avec humour.
Ses yeux s'écarquillent de surprise à cette annonce, puis vient un sourire. Il tente de saisir ma main mais se rétracte, probablement parce qu’il s'est dit que ce n’est pas une super idée de partager sa sueur avec moi. D’ailleurs, je remercie Utrion pour ça, ou la lumière, plutôt ? Autre monde, autre mœurs. Il m’annonce juste de le rejoindre dans le bosquet dans une demi-heure, il ramasse son épée et s’en vas du côté de la salle du trône. Je remonte dans ma chambre pour poser mon arc. En passant devant le miroir, je regarde ma tenue. Je décide de la changer avec quelque chose de moins royale. Millie m’avait confectionnée de nouveaux vêtements sous mes instructions pour rester dans la mode de chez moi en prenant quelques libertés. J’enfile une chemise ample blanche, par-dessus, je mets une veste noire que je ferme. Elle est décorée de broderie en argent. Par-dessus, une ceinture de cuir et deux petites épaulières en argent avec le symbole de la flèche brisée gravé dessus. De long gant en cuir avec des brassards. Un pantalon noir et des bottes hautes à talon marron. Je détache mes longs cheveux ébène qui tombent en cascade sur mes épaules. Je souris à mon reflet dans la glace, puis je me hâte dans le bosquet de haie, m'assois sur le banc et l’attends avec impatience. C’est alors que j’entends du bruit, une silhouette encapuchonnée fait son apparition. Il me faut de longue seconde avant de comprendre que c’est le Roi. Il a délaissé ses couleurs habituels pour des vêtements bien plus sombre et tient une cape marron dans ses bras.
• Mince, moi qui voulais encore vous surprendre. Dit-il avec le sourire.
• Quel dommage. Rétorqué-je, Taquine.
Le roi se met à rire, il se rapproche de moi et dépose la cape sur mes épaules, me la noue pour ensuite rabattre la capuche sur ma tête. Quelle délicate attention, je m’estime heureuse qu’il ne puisse pas voir mon visage rougissant qu’il a lui-même dissimulé. Il me fait signe de le suivre et ensemble on se faufile discrètement à l’extérieur du Donjon. C’est la première fois que je sors du château sans une escorte de garde qui me surveille constamment. Je n’ai pas la moindre idée d’où me conduit le Roi, en tout cas, je suis vraiment enchantée d'être seule avec lui. Alors que nous marchons dans le quartier de la Cathédrale, des soldats passe un peu trop près de nous. Il me tire alors brusquement dans une ruelle. Ma capuche glisse de ma chevelure, le Roi tient fermement ma main. Il jette un coup œil pour voir si la voie est libre. En remettant ma capuche en place, sa main frôle mon visage, je me sens rougir à nouveau.
Nous marchons sous une arche de pierre pour sortir de la place de la cathédrale. Nous nous tenons toujours la main, je me demande si le Roi s’en ai rendu compte. En tout cas ça ne me laisse pas indifférente de sentir sa peau contre la mienne. Sur notre gauche, j’aperçois le parc que j’avais déjà traversée à la hâte avec Millie. Nous descendons par des petits escaliers dérobés pour y accéder. Au centre du parc, une fontaine entourée de petites haie taillées. Sur la gauche, au fond, après une rangée de sapin parfaitement aligné, il y a de grandes plaques de marbre qui ressemblent à des stèles commémoratives. Le Roi me conduit dans l'autre direction. Nous arrivons à une série de marche et aux sommet de ces dernières se trouve un sarcophage de pierre richement décoré des couleurs de l’Alliance, sur son couvercle, une statue mortuaire. Il est entouré de trois grandes stèles commémoratives bien plus impressionnante que les autres que j’ai vue. Elles sont décorées de tissus bleu et or et des vitraux de la même couleur avec l’emblème de l’Alliance.
Nous montons les marches, ce qui me permet de reconnaître le visage de la statue. C’est le père du Roi. Quand je lui ai demandé de me surprendre, je ne pensais pas qu'il me conduirait sur la tombe de son père. Je sens l’emprise de sa main se resserrer sur la mienne et son visage exprime une profonde tristesse.
• Parfois, quand je viens à la tombée du jour, juste avant que la lumière laisse place à l’obscurité, il m’arrive de me convaincre de sa présence, quelque part dans l’ombre.
Je ne sais que lui répondre à cette confession si intime, je me sens stupide de ne pas trouver des mots réconfortant à lui dire. Je pose alors ma deuxième main sur la sienne, puis je le regarde dans les yeux afin de l'apaiser au mieux.
• C’est vraiment paisible comme endroit et la vue sur le port, derrière, est magnifique.
• Les citoyens de Hurlevent font preuve de beaucoup de délicatesse, déclare-t-il. Lorsque je viens me recueillir, on me laisse en paix.
• Vraiment ? pourquoi sommes-nous venus furtivement alors ? Demandé-je, curieuse.
• Je trouvais ça amusant. Rétorque le Roi en souriant. C’est vous qui m’avez demandée de vous surprendre.
• Je me n’attendais pas à ça, je l’avoue. Dis-je en rigolant.
• Rentrons au Donjon avant que Grisetête s’aperçoive de notre petite escapade. Dit-il avec un sourire crispé.
Ensemble, on regagne le château avec les épaules plus légères. Une fois dans la salle du trône, le Roi a l'air soulagé qu’elle soit vide. On monte alors à l’étage pour rejoindre mes quartiers.
• Merci, pour cette étrange balade, Sir.
• Vous pouvez m’appeler Anduin, puis-je vous appelez Lynawen ? Demande le Roi.
• Avec plaisir, Anduin ! Rétorqué-je accentuant son prénom.
Il me sourit, puis, comme à son habitude, me prends la main et dépose un baiser qui ne me laisse pas de marbre. Je rentre alors dans ma chambre et tire les rideaux pour la plonger dans l’obscurité. Je retire mes épaulière, gant et bottes avant de m’affaler sur lit, comblée de ma balade avec Anduin. Tellement étrange de l’appeler ainsi d’un coup. Anduin… Je me mets à sourire bêtement. En regardant le plafond, je repense à la tristesse sur son visage face à la statue mortuaire de son père, je ne peux m’empêcher de repenser au mien. Qu’est-il arrivé de lui ? Mes paupières se font lourde et je sens lentement la fatigue m’emporter.
“Je cours à toute allure, mes pas précipités résonnent comme le bruit d’un marteau sur une enclume dans cette caverne. Devant moi, deux hommes en tenues royales, des gardes, une femme et des enfants. Derrière moi des hurlements à vous glacez le sang se rapprochant de plus en plus."
• Ils vont nous rattraper. Crié-je, affolée.
• Tiens bon Opaline, on y est presque. Rétorque mon Oncle.
Soudain, mon père se stop, je m’arrête net également et me retourne vers lui, choquée. Je lui tire le bras en le suppliant de continuer, mais il me repousse. Il pose sa main sur mon visage, son regard est dur. Il me prend dans ses bras, me serre contre lui tellement fort que j’en ai eu le souffle coupé.
• Père, je vous en prie...
Sans un mot, sans tendresse, sans un je t’aime… Il me repousse si fort que j’en tombe presque au sol. Pourquoi, même dans un moment comme celui-ci, pourquoi reste-t-Il si sévère ? Il dégaine son arme et ses gardes prennent leurs épées en main en criant « Pour le Roi ! Pour Ludroth ! Pour Utrion ! » Et suivent le seigneur, mon père, à la mort.
• Père ! Pitié ! Ne me laissez pas ! Hurlé-je, emplie de désespoir.
Les larmes me noient les yeux, je sens mon oncle m’attraper et me forcer à le suivre. Je me débats en vain, il est bien trop fort et m’entraîne avec lui. Nous nous remettons à courir dans ces galeries souterraines. Au loin, j’entends le fracas du métal résonner et les cris déformés des valeureux combattants qui se sacrifient pour nous permettre de fuir. Je me mets à hurler de douleur quand j'entends celle de mon père et je cours plus vite sans réfléchir. “
Voilà, j'espère que vous avez apprécié mon chapitre.
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Band'or shorel'aran.