Willow

Chapitre 11 : Rédemption au Cœur des Ténèbres

3446 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/10/2023 10:54


Vidée de sa clientèle, la taverne Chop-Chop, semblait paisible. Les tables, autrefois occupées par les clients animés, étaient désormais nettoyées avec soin.


Boorman aidait sa mère. Ces gestes familiers, qu’ils avaient maintes fois exécutés. Son balai glissait silencieusement sur le sol, ramassant les dernières miettes et la poussière restantes. Il jetait de temps en temps des coups d’œil à Elianor qui était l’âme et le cœur de cette taverne. Vêtue d’un tablier usé, elle s’attaquait aux tables. Avoir son fils à ses côtés, la ravivait de joie. Toutes ces années à gérer seule cet endroit. Chaque coin de ce lieu avait gravé les souvenirs de leur histoire.


Il l’observait tendrement, son visage trahissant sa vieillesse et sa fatigue, les traits tirés par le poids des années. Ses gestes autrefois agiles, se mouvaient lentement mais toujours avec cette même détermination.


Boorman sentait un pincement dans son cœur en voyant la façon dont elle avait vieillie, mais il éprouvait aussi une profonde gratitude pour cette femme qui avait supporté ses comportements difficiles.


Il s’approcha d’elle et lui prit les mains tendrement.


Boorman : Repose-toi. Je m’occupe de tout.


Elianor leva les yeux vers son fils, rencontrant son regard chargé d’amour. Chaque mouvement qu’il faisait semblait être une tentative de racheter ses erreurs du passé.

La taverne Chop-Chop était leur refuge, leur sanctuaire.


Les souvenirs douloureux hantaient toujours Boorman. Ces ombres du passé qui refusaient de s’évanouir. Les blessures, causées par les actes de ce père, qui les avait abandonnés à sa naissance et qui fit une réapparition dans leur vie, avaient laissé de profondes cicatrices. Il ne pouvait s’empêcher de se sentir responsable du retour de cet homme toxique, trop axé sur son égoïsme à poursuivre ses propres intérêts.


Ce jour, alors que la taverne était enveloppée d’une ambiance chaleureuse. Ce jour où cet homme fit son apparition, colérique et menaçant.


Accablé par le poids de la culpabilité, Boorman ne pouvait plus laisser sa mère être victime une fois de plus. Les yeux brûlants de rage, il se dressa contre son père.


Boorman : Ça suffit !!!!


Le père de Boorman : Écarte-toi de mon chemin, morveux !!!


Boorman : Tu n’as plus aucun droit ici !!!! Dégage !!!


Le père de Boorman : Je suis ton père !!! Tu me dois le respect !!!


Boorman : Tu as perdu le respect le jour où tu nous as abandonnés !!!


Il se rappelait les larmes versées de sa mère en silence, en cachette. Il serra les poings, son visage submergé par la rage.


Le père de Boorman : Que comptes-tu faire, morveux !!!


Boorman : Te mettre dehors !


Le rire cynique de son père retentit, sa voix pleine de mépris et d’arrogance.


Une violente confrontation éclata entre les deux hommes. Malgré la carrure imposante de son père et lui frêle et maigrichon, Boorman puisa une force inattendue en lui. La détermination brûlait dans son regard, nullement intimidé, poussé par cette volonté de protéger sa mère. Chaque coup porté était guidé par la rage, la haine, le remord. Chaque mot dur de cet homme odieux, alimentait la colère en lui. Le souvenir de ces instants où sa mère pleurait, endurant les conséquences de la violence de cet homme abjecte, nourrissait en Boorman un courage qu’il n’avait jamais cru pouvoir posséder. Il contrait les attaques, déstabilisait son adversaire. Finalement, après un échange de coups épuisants, il vainquit son père et le jeta hors de la taverne.


Boorman : T’avoir observé et détesté chaque jour m’a appris à me battre et devenir plus fort pour enfin savourer cet instant. Écoute-moi bien, parce que je ne le répéterai pas !! Ne reviens plus jamais en ce lieu !! Si je te revois, crois-moi, je n’hésiterai pas à te tuer !!!


Les mots sortirent avec force et violence, chacun d’entre eux portait le poids des années de colère et de souffrance mêlé à une satisfaction de l’avoir mis à terre.

Le souvenir était affligeant, Elianor s’approcha de son fils et lui prit les mains avec tendresse.


Elianor : Mon fils, je sais à quoi tu penses. Tout cela appartient au passé.


Il lui offrit un sourire affectueux mais chargé de regrets et de remords. Soudainement, son regard se figea lorsque ses yeux se tournèrent vers la fenêtre.


Boorman : Qu’est-ce que…


Il s’en approcha, rejoint par Elianor. Une brume, menaçante, au loin, obscurcissait l’horizon.


Elianor : Que se passe-t-il, mon fils.


Boorman se tourna vers sa mère, inquiet : « C’est… en direction de Tir Asleen. La dernière fois que j’ai vu cette étendue ténébreuse, engloutir le royaume, Tir Asleen fut attaqué par The Gales. »


Il serra les poings, le regard anxieux et déchirant : « Mère, je dois… »


Elianor : Mon fils, tu m’as protégée de tant de façons. Aujourd’hui ce sont eux qui ont besoin de ta protection.


Boorman : Je ne laisserai pas les ténèbres détruire tout ce que nous aimons.


Il prit les mains de sa mère dans les siennes pour un « au revoir » et partit en direction de Tir Asleen.

*******

La marche semblait interminable, chaque effort fourni devait surmonter, la fatigue, la souffrance et cette défaite qui pesait sur chacun.


Sorsha se déplaçait, silencieuse, la vision accablante de Dark Elora qui l’anéantissait émotionnellement. À ses côtés, fatigué, Airk essayait d’oublier la douleur que sa blessure lui apportait à chacun de ses pas, plus préoccupé pour sa mère, sa sœur et désormais Elora. Il s’interdisait de sombrer. Les chevaliers et les habitants les suivaient de près, les visages fermés. Chacun portait les stigmates de la bataille, de tout ce qu’ils venaient de perdre. Leurs foyers, leur royaume réduit en cendres et envahi par les ténèbres.


Soudain, sous le poids de la douleur, le jeune prince chancela. Son visage crispé, sa respiration saccadée. Deux chevaliers se précipitèrent pour l’aider et le soutenir.

Sorsha se précipita vers son fils : « Apportez-moi de quoi faire des bandages !!! Vite !!!


Les personnes présentes s’activèrent afin d’apporter le nécessaire à leur reine pour soigner le prince.


Sorsha : Ça va aller Airk, respire doucement.


Le jeune homme grimaçait de douleur.


Sorsha : Tu t’es enfin décidé à porter l’armure que ton père a créée pour toi.


Airk : J’espère juste en être digne.


Sorsha caressa tendrement la joue de son fils « Mon fils, cette armure est le symbole de ta force, de ton courage et de ton héritage. À travers toi, ton père est avec nous. Les hommes n’hésiteront pas à te suivre. Ton père serait fier de toi, tout comme je le suis. »


Les paroles de Sorsha touchèrent profondément le jeune homme. Jamais il n’aurait imaginé qu’elle puisse être fière de lui. Après tout, il avait toujours eu ce comportement d’insouciance, à passer son temps à courir après les filles et ne pas prendre au sérieux son rôle de prince. Mais peut-être que le fait d’avoir eu le courage de revêtir cette armure et de défendre son royaume, démontrèrent une facette de lui-même qu’il n’avait jamais explorée et suscitèrent la fierté de sa mère.


Pour la première fois dans sa vie, Airk voyait toute la tristesse cachée dans les yeux de Sorsha. Il comprit à cet instant précis que derrière chaque regard, chaque action, chaque choix, chaque erreur, se cachait une femme qui avait enduré bien des épreuves, bien des sacrifices pour protéger tous ceux qu’elle aimait.


Une vague de compassion et de reconnaissance l’envahit.


Sorsha : Tous ceux que j’ai essayé de protéger, tout est détruit désormais.


Airk posa sa main sur celle de sa mère « Je sais à quel point c’est difficile mais nous n’avons pas le droit d’abandonner »


Et pour la première fois il vit des larmes couler sur les joues de sa mère.


Sorsha : J’ai… J’ai tout sacrifié, ta sœur, toi… Par ma faute, vous avez grandi sans votre père. Et… Elora, comment est-ce possible ? Où ai-je commis une erreur ? Son regard était... si sombre. Nous l’avons perdue mon fils. Si cela venait à se savoir, ce serait la fin de tout espoir.


Elle s’exprimait avec une telle tristesse.


Airk : Nous allons la sauver mère. Nous trouverons un moyen de la ramener.


Le jeune prince pensait à sa sœur, ce terrible cauchemar et désormais Elora. Peut-être que son plan de retourner à Nockmaar, récupérer la Malatrium pourrait les sauver toutes les deux.


Sorsha : Cela me semble tellement impossible. Elle seule pouvait nous sauver des ténèbres mais elle les a rejoints.


Airk : Nous y arriverons. Nous ne serons pas seuls. Nous trouverons des alliés. L’union sera notre force.


Sorsha : Puisses-tu avoir raison. En attendant, nous devons trouver un abri pour tous ces gens. Tu dois te reposer. Nous devons tous nous reposer.


Tous deux se regardèrent, ayant la même pensée.


Airk : Mère, si nous prenons la direction des Wildwood, Scorpia te tuera dès qu’elle te verra.


Sorsha : C’est le seul endroit sûr et je suis prête à prendre ce risque. Et puis, nous avons Jade et ta sœur est là-bas.


Airk acquiesça d’un signe de la tête.

*******

Arrivés à la lisière de Tir Asleen, Wilow, Mims et Elora, s’arrêtèrent brusquement.


Une brume étrange enveloppait le royaume d’un voile mystérieux et menaçant, le plongeant dans l’obscurité. La végétation déformée, les arbres autrefois majestueux se dressaient désormais comme des sentinelles décharnées, leurs branches biscornues évoquant des doigts crochus prêts à les attraper au moindre mouvement. Des murmures inquiétants résonnaient dans l’air, créant un mélange de voix étouffées et de rires démoniaques, rendant l’atmosphère oppressante.


La vision de Tir Asleen dévasté, pesait lourdement dans le cœur de Willow, Mims et Elora. Un frisson leur parcourut l’échine.


Elora regarda autour d’elle, inquiète : « Que s’est-il passé ? »


Willow fronça les sourcils et scruta les alentours. Son cœur se serra, craignant que l’ennemi se fut emparé du royaume « Cette brume… Nous arrivons trop tard. »


Mais Mims ne se laissa pas emporter par le désespoir : « Nous devons entrer, Sorsha, la princesse, le prince sont peut-être encore là et ont besoin de nous. »


Willow regarda sa fille avec une lueur d’angoisse dans ses yeux : « Mims, c’est trop dangereux. Nous ne savons pas ce qui nous attend à l’intérieur. Nous ne savons pas s’ils sont encore... » Il n’eut pas le courage de terminer sa phrase.


Elora posa sur Willow un regard empreint de réconfort afin de le rassurer : «Mims a raison. A l’intérieur de ces murs, se trouvent mon foyer, ma... famille. Nous devons tout faire pour les retrouver et les sauver. »


Willow prit une profonde inspiration, son regard se tournant vers un Tir Asleen ravagé qui s’étendait devant eux. « Très bien. Allons-y, mais restons prudents. Nous ignorons ce que nous allons découvrir derrière ces murs. »


Ils s’avancèrent lentement et prudemment, leurs visages cachés par la capuche de leur tunique. Lorsqu’ils pénétrèrent à l’intérieur de la cité, une scène d’horreur se dévoila.


Le palais royal n’était plus que l’ombre de sa splendeur passée. Les étendards flottaient en lambeau. Les murs du château étaient maculés de sang et ébréchés, gravés des symboles du Wyrm.


Alors qu’ils avançaient entre les décombres et les corps mutilés, le vent semblait contenir les échos des lamentations des victimes de ce carnage. Les bâtiments autrefois majestueux, réduits à des carcasses défigurées, dévorées par les flammes.


Les traces d’une bataille omniprésente, des éclats d’armes brisées sur le sol. Des ombres furtives en mouvements évoquaient une présence malveillante en ce lieu autrefois prospère.


Ils étaient horrifiés et apeurés. L’odeur de chair brûlée et de putréfaction leur donnait la nausée. Ils se recouvrirent la bouche et le nez de leur bandana.


En voyant toute l’horreur, Elora se murmura à elle-même, la voix brisée : « Il mettra le monde à feu et à sang. Tous ceux que tu aimes mourront. »


Willow et Mims lui jetèrent un regard d’incompréhension.


Elora : « Tout est ma faute. Si j’avais accepté de me soumettre au Wyrm, Tir Asleen, Sorsha, Kit, Jade, Graydon, tout cela aurait pu être évité. » Murmura-t-elle, d’une voix submergée par la douleur.


Willow : Elora, tu ne peux pas te blâmer pour ce qui s’est passé. Nous serions tous sous l’emprise du Wyrm, nos âmes corrompues. Nous aurions perdu toute notre humanité. Tu as fait ce qui était juste.


Mims lui prit la main : « Nous ne pouvons laisser la culpabilité nous accabler. Nous devons nous battre pour restaurer l’espoir et la lumière dans notre royaume. Au milieu de ces ténèbres, tu es notre lueur d’espoir, Elora. »


La jeune Impératrice inspira profondément et lui rendit un sourire timide.


À chacun de leurs pas, le brouillard s’épaississait et le silence devenait étouffant.


Soudain, une brume d’une intense noirceur, commença à s’élever du sol. Les ombres qui en résultaient, semblaient presque vivantes.


Wllow ne put cacher sa peur grandissante : « Restons unis et vigilants. »


Mims : J’entends quelque chose, des murmures à peine audibles.


Des silhouettes, indescriptibles, comme des spectres, émergèrent de cette brume.


Effrayée, Mims s’apprêta à sortir son glaive, prête à combattre.


Une ombre, difforme, ténébreuse, menaçante, se dressa devant eux. Brusquement, elle poussa un cri perçant et effrayant avant que d’autres ombres les encerclèrent peu à peu, devenant des liens sombres qui les retenaient. Les enserrant de plus en plus fort et les immobilisant complètement.


Willow s’écria : « Elora utilise ta magie !!!! »


Mais la jeune Impératrice se retrouva une fois de plus envahie par le doute malgré tous les entraînements qu’elle avait suivi avec Willow.


Mims essaya de la rassurer : « Elora, Ne doute pas ni de tes pouvoirs, ni de celle que tu es. Je crois en toi. Tu es plus forte que tu ne le penses. »


La jeune femme tourna son regard vers son amie. « Et si je ne pouvais maîtriser toute cette magie. Et si je n’étais pas Celle que vous attendez tous que je sois. »


Willow essaya de l’encourager : « La magie ne se limite pas à des formules. Elle vient du cœur. Oublie tes doutes. Tu veux sauver Tir Asleen, ta famille !!! Alors concentre toi sur tes émotions, tes peurs, ta colère. Elles font parties de toi. Laisse-les te guider vers la magie. »


Elle fixa le royaume dévasté, pensa à sa famille, leur souffrance, leur détresse. La colère commença à s’emparer d’elle, alimentée par le désir de sauver ceux qu’elle aimait. Sa magie se réveilla et s’intensifia. Une lueur orangée enveloppa tout son être, presque brûlante. Les chaînes qui les retenaient prisonniers se brisèrent et les démons se disloquèrent.


Libérés, tous échangèrent des regards chargés d’émotions. Celui de Willow était empreint de gratitude et traduisait toute la confiance et l’espoir qu’il avait placé en elle.


Elora comprit à cet instant que pour maîtriser sa magie elle devait puiser dans ses émotions profondes.


Après avoir bravé les démons, ils arrivèrent enfin dans la salle du trône mais ce qu’ils découvrirent les anéantit. Leurs cœurs se serrèrent douloureusement. Les yeux de Elora se remplirent d’une profonde tristesse.


La jeune Impératrice s’exprima d’une voix tremblante : « Graydon… »


Elle se leva pour le rejoindre, le cœur déchiré mais Willow et Mims la retinrent.


Willow : Elora non… Ce n’est plus Graydon.


Elle insista, attristée : « Je dois l’aider. »


Mims essaya de la raisonner à ne pas agir impulsivement. « Elora, nous devons comprendre ce qui se passe. Pour l’instant nous devons restés cachés. »


La jeune Impératrice acquiesça même si cela lui semblait difficile.


Willow fixa son regard vers cette silhouette mystérieuse, restée dans l’obscurité près du jeune prince de Galladoorn. « Ils ne sont pas seuls. Cette ombre… »


Tout d’un coup, un hurlement strident déchira l’air derrière eux, glaçant leur sang. Un démon surgit de l’ombre, ses yeux flamboyants. Graydon et Hastur, attirés par le tumulte tournèrent leurs regards vers le groupe.


Graydon afficha un sourire cruel : « Tiens, regardez qui vient à nous. »


Les trois amis se retrouvaient désormais face à face avec l’ennemi, sans échappatoire possible.

*******

Kit acheva sa longue route solitaire, portant le fardeau de l'abandon de Jade et de la confusion liée au comportement de son frère. Son esprit était encombré de douleurs profondes alors qu'elle pénétrait chez les Bone Reavers, son corps épuisé par les péripéties du voyage. Cependant, lorsque Lori, la stoppa, pensant l'avoir maîtrisée, dans sa vulnérabilité, la jeune princesse puisa en elle une force inopinée pour se défendre.


Kit : Lâche-moi !!!


Le combat qui s'ensuivit fut empreint d'une rage silencieuse, une affirmation de sa résolution à ne pas se laisser briser. Malgré sa fatigue écrasante, Kit se battait, bloquant chaque coup porté par son adversaire, esquivant avec précision chaque attaque. Le regard déterminé dans les yeux de la jeune princesse, démontrait sa volonté de se battre jusqu’au bout sans céder.


Au moment où la confrontation devenait plus intense, Scorpia arriva. Une tension électrique imprégna l’air.


Elle s’exprima froidement : « Tiens donc, notre princesse, tumultueuse, arrogante et impulsive !!! »


Kit la défia du regard, les yeux brûlants de colère mais aussi de douleur. « Tu ne m’impressionnes pas. Il me reste encore de la force pour t’affronter. » Ses paroles étaient empreintes d’une volonté à ne pas reculer face à l’adversité.


Les deux femmes se fixaient. Une tension émanait de leurs expressions reflétant un mélange de défi et de méfiance. Chacune était prête à se mesurer à l’autre. Résolues à prouver leur force et leur valeur.


Puis, au milieu de ce défi visuel, une voix familière s’éleva. « Ça suffit !!! »


Le silence s’installa. Kit tourna son attention vers Jade. Alors que les deux amantes se fixaient, leurs regards reflétaient une multitude d’émotions. Leur amour qu’elles avaient partagé était toujours présent mais le doute, la colère et la blessure avaient envahi la jeune princesse. Elle ne reconnaissait plus Jade, ce n’était plus la personne qui l’avait laissée après leur nuit d’amour, transformée par les choix difficiles qu’elle dû faire. La distance entre elles semblaient à la fois rapprochée et élargie. Une complexité de sentiments submergea Kit. Elle serra aussi fort qu’elle le put le collier dans sa main ensanglantée.


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