Willow
Chapitre 10 : Le Commencement de la Guerre
4395 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 26/08/2023 11:12
Un épais brouillard, menaçant, s’épaississait, enveloppant tout dans son voile obscur. Au milieu de toute cette brume dense, une présence maléfique se dévoilait peu à peu. L’Ombre de Bavmorda émergea, révélant son visage d’une grande noirceur, sans âme ni compassion, ses yeux sombres. La noirceur de son âme répandait une aura de malveillance et de perfidie. Elle s’avançait lentement, sa démarche empreinte d’une confiance arrogante, son sourire malsain.
Elle s’exprima, froidement, dans un murmure « Kit… Mon enfant, rejoins-moi. Tu es liée à moi par le sang des six qui coule dans tes veines. Je te dévoilerai l’étendue de ton pouvoir. Ta destinée est bien plus grande que tu ne le penses. »
Kit se réveilla brusquement, la respiration coupée, cherchant instinctivement la présence réconfortante de Jade à ses côtés. Mais son cœur se serra douloureusement lorsqu’elle découvrit un espace vide.
La colère monta en elle, se mêlant à la peur persistante du cauchemar qui la tourmentait. Elle aperçut le collier, posé sur le lit, à ses côtés. Elle le récupéra, le serra fortement dans sa main jusqu’au sang et s’écria.
« Jade, non !!!! »
Les émotions tumultueuses déferlaient en elle. Elle se sentait submergée par la peur de l’abandon et de la trahison. La blessure causée par le geste de Jade était profonde. Kit se sentait meurtrie dans l’âme.
Elle se leva et s’habilla hâtivement. À l’instant même où elle s’apprêtait à partir, son frère fit irruption dans la pièce et la plaqua précipitamment contre le mur. Posant sa main sur sa bouche, sans qu’elle n’ait eu ni le temps de réagir ou de s’en prendre verbalement à lui.
Airk : Ne crie pas. Ok.
Connaissant sa sœur, elle se débattit et le repoussa.
Kit : Qu’est ce qui te prends !
Le jeune prince jeta un œil vite fait aux alentours et lorsqu’il vit le lit de Jade défait, il ne put s’empêcher de taquiner sa sœur.
Airk : Je vois que tu as passé une excellente nuit.
La jeune princesse lui lança un regard froid et désabusé. Ce n’était pas le moment ni l’endroit pour ce genre de plaisanterie. Accablée par l’absence de Jade, elle refoulait ses larmes en serrant dans sa main blessée ce collier dont sa valeur venait d’être brisée.
Kit : Quoi… Non… Il ne s’est rien passé… Et puis arrête ! Comment sais-tu que je suis ici !!!
Airk : Tu crois que je n’étais pas au courant de tes petites virées nocturnes ? Cette tension entre vous deux. Enfin, il était grand temps que tu acceptes tes sentiments envers Jade. Il faudra qu’on en parle mais là...
Kit : Je n’ai pas à en parler avec toi.
Soudain des cris de douleurs retentirent à l’extérieur. Kit voulut sortir mais son frère la retint. Son attitude était incompréhensible. Il s’agitait, préoccupé et s’exprimait sans se calmer.
Airk : Écoute-moi attentivement. Nous sommes assiégés.
Kit : Quoi !!! Maman, il faut aller l’aider !
Lorsque Airk vit la tenue que portait sa sœur, celle de ses cauchemars, les terribles images qui hantaient ses nuits se superposèrent et soudainement sa gorge et l’estomac se nouèrent, suivis de tremblements dans tout son corps.
Kit : Qu’est ce qui t’arrive ?
Airk : Je m’occupe de maman. Je vais l’éloigner de Tir Asleen. Ils sont trop nombreux. Nous ne pouvons les combattre seuls. Toi, pars chez les Bone Reavers, va la retrouver.
Kit : Elle m’a abandonnée !
La voix de Kit se brisa.
Le jeune prince posa une main compatissante sur l’épaule de sa sœur, sentant sa peine et sa détresse. Il voyait toute cette souffrance dans son regard, causée par l’absence de Jade. Il essaya de la réconforter.
Airk : Non, crois-moi. Elle ne t’a pas abandonnée. Elle… Parfois les devoirs nous imposent des choix difficiles. Ne laisse pas la peur obscurcir l’amour qui vous unit. Viens avec moi.
Il la prit soudainement par le bras et la mena en courant aux écuries qui n’avaient pas encore été prises d’assaut.
Il prit son cheval, un bel étalon à la robe noire brillante qu’il donna à sa sœur « Tiens, pars avec Midnight et surtout ne te retourne pas. Quoi qu’il arrive. »
Il lui donna l’épée de leur père qu’il avait cachée dans un des box.
Airk : Prends la, je l’ai récupérée à la salle d’arme. Je sais combien elle compte pour toi.
Kit était un peu perdue par le comportement de son frère et ne comprenait pas trop ses agissements.
Kit : Airk… Que vas-tu faire ? Je reste avec toi…
Il s’emporta contre sa sœur. Jamais il n’avait agit de la sorte envers elle.
Airk : Pour une fois dans ta vie, fais ce que je te demande. Va t’en !!!
Il frappa si ardemment Midnight que ce dernier partit violemment au galop.
Sa sœur, enfin loin, le jeune prince s’exprima à lui-même « Je vais tout arranger petite sœur. Je vais sauver maman, je vais te sauver toi et notre royaume. C’est ce que doit faire un grand roi. Va la retrouver. Elle t’aime autant que tu l’aimes. Votre amour est puissant. »
*******
Airk n’avait pas pu donner les véritables raisons qui avaient poussé Jade à partir. Honorant la promesse qu’il avait faite à la jeune chevalier lors de leur dernière discussion avant qu’elle ne s’en aille. Connaissant sa sœur, elle aurait explosé de colère et aurait agi sous l’impulsivité.
Ce jour là, Jade s’entraînait à l’endroit même où elle avait l’habitude de le faire avec Ballantine. Le mannequin de paille était toujours là, usé, inutilisable mais la jeune chevalier s’était refusée de l’enlever. Il lui rappelait toutes les leçons que son mentor lui avait enseignées et comment canaliser sa colère pour les combats. Mais aujourd’hui, elle en voulait au monde entier. Elle se sentait tellement dévastée et démunie. L’absence de Ballantine créait un vide immense dans le royaume et dans son cœur.
Elle se mémorisait tous ces moments passés à ses côtés, ses sages paroles, son écoute attentive. Toutes les fois où il avait réconfortée, soutenue dans ses choix. Il ne lui restait que ses souvenirs et ce lieu avec ce pantin de paille. Elle ne put retenir ses larmes mélange de rage et de tristesse.
Le royaume avait perdu un grand homme, un guide et un protecteur. Mais pour Jade il était sa figure paternelle, son pilier. Elle s’attendait à le voir débarquer en colère aux écuries, comme il le faisait trop souvent lorsqu’elle était enfant.
Elle se devait d’honorer sa mémoire en continuant à puiser dans les valeurs et la sagesse qu’il lui avait transmises. Mais un dilemme se posait.
Lorsque Airk arriva, il hésita un instant avant d’entamer la conversation, ne sachant quoi lui dire, ne voulant surtout pas la blesser encore plus qu’elle ne l’était.
Airk ; Je suis désolé.
Jade : Je vais bien, Votre Altesse Royale
Airk leva l’index tout en s’approchant de Jade : En fait, Airk, ça m’ira tout aussi bien. Surtout que tu es amenée à faire partie de notre famille.
La jeune fille lui lança un regard noir.
Airk : Bon j’avoue c’est un peu prématuré. Mais…
Jade : S’il te plaît, arrête.
Airk : Pourquoi refuse-tu d’exprimer tout simplement tes émotions ? Tu as vécu en camouflant ton amour. Je me rappelle encore nos conversations comme si elles avaient eu lieu la veille. Pourquoi t’interdis-tu de vivre pleinement cet amour.
Jade : Tu ne comprends donc pas ! Vous êtes de sang royal destinés à gouverner et moi, je… Je n’appartiens même pas à Tir Asleen. Vous représentez tout ce pour quoi ma famille se bat et moi… Je représente l’ennemi de votre royaume. Où est la place de mon amour dans tout cela ?
Airk : Tu as toujours été là pour ma sœur, la protéger, supporter ses humeurs, et crois-moi ce n’est pas chose facile. N’oublie pas, tu as abandonné tes rêves pour la suivre et pour tous les guider jusqu’à The Immemorial City pour me sauver. Tu as autant ta place dans ce royaume que ton amour.
Jade : Je n’ai fait que mon devoir.
Airk : Ho, non tu as fait bien plus que ça. Je sais que c’est compliqué pour toi en ce moment. Ne pense-tu pas que tu as droit ne serait-ce quelques instants de vivre pleinement ce que tu désires.
Jade : Je ne peux pas. Que se passera-t-il après, si je cède ? Et sans vous manquer de respect Votre Altesse, vous êtes très mal placé en matière de conseils amoureux.
Airk : Là je dois avouer que tu n’as pas bien tort.
Le jeune prince cessa ses plaisanteries et prit un air bien plus sérieux.
Airk : Qu’est-ce que tu ne me dis pas.
Jade ne répondit pas et lui tourna le dos. Le jeune homme n’eut pas d’autres choix que d’insister, obligeant son amie à lui répondre.
Airk : Chevalier, ton prince t’a donné un ordre.
Jade se retourna et le fixa droit dans les yeux.
Jade : Je dois quitter Tir Asleen. Il me faut comprendre qui je suis, découvrir mon passé, ma famille. Savoir qui était mon père, apprendre qui est ma sœur, qui sont les Bone Reavers. Je sais que ça va briser le cœur de Kit mais je n’ai pas le choix. Et... ce n’est pas tout. Je dois les convaincre de se rallier à notre cause. Kit ne doit pas savoir.
Airk ne cessait de gesticuler : Kit par ci, Kit par là, briser le cœur de Kit, et le tien Jade, qui va recoller les morceaux de ton cœur.
Le jeune homme s’approcha et posa ses mains sur les épaules de la jeune chevalier.
Airk : Ce n’est pas le prince qui te parle mais ton ami. Je te promets que je ne lui dirai rien. Ce ne sera pas la première fois que je te fais cette promesse (dit-il en souriant). Mais cette fois-ci je te demande quelque chose en retour. Promets-moi de te laisser transporter par tes sentiments, sans penser à l’après. Ne choisis pas cette souffrance à la place de ton amour. Cet endroit est devenu ton foyer. Tu es autant une Bone Reavers qu’une chevalier de Tir Asleen.
Jade : Je partirai ce soir. Sois là pour elle, lorsqu’elle découvrira mon absence.
*******
Des démons, les sbires de The Wyrm, s’élevaient, leurs silhouettes sinistres se dessinaient dans les ténèbres qui envahissaient les alentours de Tir Asleen. Leurs yeux rouges brillaient d’une lueur maléfique tandis qu’il poussaient des rugissements démoniaques qui semblaient faire trembler et céder la barrière de Cherlindrea.
Le garde de Sorsha entra précipitamment dans la chambre, son visage empreint d’inquiétude. « Votre Majesté, nous sommes assiégés ! Vous devez fuir, il n’y a pas de temps à perdre ! » s’écria-t-il tentant de la convaincre.
Sorsha se redressa d’un bond, son esprit en alerte et déclara d’une voix déterminée « Je ne fuirai pas. Je défendrai Tir Asleen au péril de ma vie. Qui nous attaque !!! »
Le garde ne s’attendait pas à une autre réaction de sa reine, sachant qu’elle était une combattante, prête à défendre son royaume et tous ceux qu’elle aimait. Il hésita avant de lui répondre. « Sir Hastur, ma reine, entouré d’une armée de démons. »
Alors que Sorcha assimilait cette terrible révélation, une profonde tristesse s’empara d’elle. Comment avait-il pu trahir leur alliance et leur amitié de si longue date. La reine ressentit un sentiment d’amertume face à cette trahison, cependant elle devait se concentrer sur la stratégie de défense. Elle ne pouvait pas se laisser submerger par ses émotions. Son royaume était en danger.
Des démons surgissaient de toutes parts, semant le chaos et la destruction dans leur sillage. Le ciel autrefois éclairé par la lueur des étoiles et de la lune était maintenant assombri par les nuages noirs qui semblaient s’abattre sur la cité royale.
Les rues de Tir Asleen étaient plongées dans le chaos, les maisons brûlaient et les cris de désespoir emplissaient l’air. Les habitants cherchaient désespérément à fuir cette violence qui s’abattait sur leur ancien havre de paix.
Les combats étaient acharnés, les créatures monstrueuses, semblaient innombrables, une force déchaînée qui ne connaissait ni la fatigue ni la pitié. Chaque coin de la cité longuement fleuries, était le théâtre d’une bataille sanglante, témoin du sang versé.
Au fur et à mesure des attaques, l’espoir semblait vaciller. Pourtant les cœurs de ceux qui défendaient Tir Asleen, ne fléchissaient pas. Ils puisaient leur force dans leur amour pour leur royaume, leur famille et pour leur reine.
Les flèches, fusaient dans les airs, se mélangeant aux flammes que crachaient les monstres surgis des enfers. La fureur de la guerre se déchaînait, les cris des démons, le fracas des armes résonnaient dans les airs comme un concert maléfique.
Au centre de cet enfer, le roi Hastur se tenait aux côtés de ses chevaliers, il savait que l’issue de ce combat déterminerait son avenir. Il s’écria avec une telle violence que ses hommes tremblèrent. « Trouvez l’impératrice et amenez la moi !!!, je me charge de la reine !!! »
Ses gardes s’éparpillèrent à la recherche de Elora.
Hastur était déterminé à obtenir le contrôle de Tir Asleen. Ses plans ayant échoués. Il ne devait pas faillir, il irait jusqu’au bout de ses ambitions. Il avait trop longtemps attendu cet instant.
Sous sa direction impitoyable, ses hommes fouillaient chaque rue, chaque recoin, semant la peur et des cadavres à chacun de leur passage.
Airk se rendit à la salle d’arme du palais, ses pensées s’entremêlant les unes, les autres, sa mère, sa sœur, son père, ainsi que ses émotions, la peur, le courage. Au milieu des armes étincelantes et des boucliers, se trouvait une armure royale que son père avait faite tout spécialement pour lui. Elle était magnifique. La cuirasse était ornée avec minutie des symboles de Tir Asleen et de la famille royale. Des feuilles d’argent finement ciselées couraient le long des bords, représentant la croissance et la prospérité du royaume. Les épaulières étaient sculptée avec soin, imitant la forme des ailes d’un aigle, en hommage à la liberté. Des motifs en forme de rosaces ornaient le métal. Au centre de la poitrine, l’emblème en or de Tir Asleen, Le heaume argenté, représentait ta tête d’un aigle avec une visière décorée de pierres précieuses comme pour symboliser le regard de l’oiseau royal.
Le jeune prince contempla l’amure avec émotion, se souvenant des dernières paroles de Madmartigan en ce lieu. Il n’était alors qu’un enfant, ignorant que ce serait l’ultime fois où il verrait son père. « Mon fils, cette armure, sera tienne. Mais tu ne devras la porter que lorsque tu t’en sentiras digne, quand tu seras prêt à prendre tes responsabilités de futur roi, protéger ton royaume et tes sujets. »
Le moment était venu pour Airk d’être le prince que tout le royaume attendait, de prouver sa valeur et de se battre pour sa famille, pour son héritage. Le doute s’immisça en lui. Est-ce que les chevaliers le suivront ? Avec détermination, il saisit l’armure et la revêtit. Elle s’ajustait parfaitement avec son corps. Longtemps oubliée, aujourd’hui elle devenait le symbole de son dévouement envers Tir Asleen. Elle était devenue l’armure d’un prince prêt à affronter l’ennemi. Il était prêt à se montrer digne de son titre et de son peuple.
Alors qu’il s’apprêta à affronter les dangers qui l’attendaient sur le champ de bataille, Airk ressentit un profond désir d’avoir son père à ses côtés, de le guider dans ses décisions. C’était comme si en revêtant cette armure, il se sentait connecté à Madmartigan et ressentait sa présence, son courage et sa force.
Il se lança dans la bataille, sentant le force mentale de son père l’envahir, le protéger et surmonter ses peurs. Déterminé à sauver sa mère, il se fraya un chemin à travers les démons. La lame tranchante de son épée forgée dans un acier d’une qualité exceptionnelle, scintillait à la lueur des flammes démoniaques. Chaque coup que le jeune prince portait, démontrait ses compétences et son agilité de guerrier. Airk combattait avec ferveur. Il esquivait les attaques démoniaques, se faufilant entre les rangs des ennemis.
Les soldats de la Pacalcade se figèrent un instant, n’ayant jamais vu cette armure et ignorant qui se cachait dessous. L’un d’eux ayant entendu la voix du prince appelant à le rejoindre pour sauver la reine, rapidement la nouvelle se répandit sur le champ de bataille.
« C’est le prince !!!! Le prince est avec nous !!!! »
Soudain, ce à quoi Airk ne se serait jamais attendu, les chevaliers se rallièrent à ses côtés, formant une force unie. Le jeune prince, entouré de ses défenseurs loyaux, au milieu des cris, des épées s’entrechoquant, se traçait un chemin jusqu’au palais.
Le petit groupe, Airk en tête, gravissaient les escaliers, traversaient les couloirs plongés dans l’obscurité. Après une lutte acharnée, ils atteignirent la salle du trône, où Sorsha se battait contre des démons aidées de ses gardes.
Sous l’emprise d’une puissante colère, le jeune prince, suivit de ses hommes, entamèrent un duel épique, l’acier contre les griffes de ces créatures. Finalement, ils réussirent à vaincre les sbires des ténèbres.
Airk s’approcha de sa mère prête à le combattre « Mère c’est moi c’est Airk !!! » Il souleva la visière de son heaume. Sorsha était affaiblie mais son visage, tout d’abord stupéfait, s’illumina à la vue de son fils.
Airk : Mère nous devons partir !!!! Nous ne pouvons sauver Tir Asleen.
Sorsha : Kit, ma fille, où es ta sœur !!!
Airk : Elle n’est pas au royaume. Je… Je l’ai envoyée chez les Bone Reavers
Sorsha ne cacha pas son étonnement mais se sentit rassurée de savoir sa fille saine et sauve.
Airk : On en discutera plus tard. Il faut partir !!!
Juste au moment où ils s’apprêtaient à quitter les lieux, la grande porte s’ouvrit brusquement, révélant Hastur accompagné de ses gardes. Son regard furieux et fielleux se posa sur Sorsha.
La reine se redressa fièrement sans vaciller ni démontrer la moindre peur.
Le silence s’installa dans la salle, lourd, pesant, accablant. Tous attendaient. Tous se dévisageaient.
Sorsha faisait face à Hastur son ancien allié aujourd’hui ennemi œuvrant pour The Wyrm. La déception est la tristesse se mêlait sur son visage, alors qu’elle se tenait, l’épée à la main prête à l’affronter. Le roi avançait d’un pas rassuré, ses yeux autrefois emplis d’amitié, fixés désormais la reine avec froideur et ambition. Elle s’en voulait terriblement de ne pas avoir prédit l’action de son ancien ami. De ne pas avoir préparé son domaine à cette éventualité. Elle qui était prête à forcer sa fille à un mariage arrangé avec le fils de ce traître pour unir leurs deux monarchies. La colère brûlait ses veines. Comment avait-elle pu être si aveugle ? Comment avait-elle pu accepter de sacrifier la liberté de sa fille pour cette alliance sordide ?
Le désir de s’emparer du trône de Tir Asleen avait corrompu l’esprit, autrefois noble du roi de Galladoorn.
Sorsha : Ta soif de pouvoir te rend aveugle Zivian. Dire que j’étais prête à te donner ma fille. J’avais confiance en toi.
Hastur : Ce mariage n’avait que peu d’importance tout ce que je voulais c’était un héritier. Dès que leur union aurait était consommée et l’enfant né, ta fille aurait eu un terrible accident qui lui aurait coûté la vie !!!
A l’entente de ces mots, Airk, ne put contenir sa rage et s’élança contre le roi en ordonnant à ses hommes de ne rien faire. Ce combat était entre lui et le roi. Hastur fit de même avec ses gardes.
La salle du trône devint alors le théâtre d’un duel épique entre Sorsha, Airk et Hastur.
Les épées s’entrechoquaient. Le jeune prince se battait avec fougue, ses mouvements guidés par la colère, la soif de venger sa sœur. Sorsha se battait avec grâce et agilité, montrant à Hastur qu’elle n’était pas uniquement une reine mais une combattante. La haine envers elle-même d’avoir était prête à envoyer sa fille à la mort, attisait son agressivité et ses mouvements.
Hastur faisait preuve d’une férocité sans égale, mais la détermination de Airk et la force de Sorsha étaient supérieurs.
Mère et fils se battaient comme un seul cœur une seule âme. Ce n’étaient plus deux souverains qui combattaient mais le symbole de la résistance contre la trahison et les ténèbres.
Malheureusement, Hastur réussit à blesser Airk, mais envahi par la rage, il continua à se battre, ignorant la douleur.
Finalement, dans un dernier élan de violence, la reine et le prince, donnèrent un dernier coup qui fit trébucher le traître. Hastur à terre, le jeune homme sous l’emprise de la fureur et de la vengeance de leur dernier affrontement en ce lieu, était prêt à en finir, la lame de son épée contre la gorge du roi déchu. Mais Sorsha l’interrompit.
Sorsha : Mon fils ! Ne sombrons pas dans la cruauté. Nous ne sommes pas comme lui.
Airk se détourna de Hastur avec réticence mais il comprenait la sagesse des paroles de sa mère. Soudain, un violent bruit résonna dans les couloirs du palais qui fit sursauter, la reine, son fils et les hommes présents dans la salle. Hastur arborait un sourire cynique. Un frisson d’appréhension parcourut la pièce alors que tous se demandaient ce qui se tramait. Tous se préparèrent à affronter cette nouvelle menace mais leur reine donna l’ordre de partir.
À mesure qu’ils quittaient la salle du trône, Sorsha ne pouvait s’empêcher de se demander comment Hastur et les démons avaient pu franchir la barrière de Cherlindrea. Dans les couloirs, la réponse lui fit donnée lorsque Airk et sa mère virent au loin les regards démoniaques de Graydon et de Elora. Horriblement choqués par ce qu’ils voyaient. Graydon vivant, Dark Elora tellement différente, ne pouvaient être les investigateurs de cette attaque.
Le cœur de Airk se serra en voyant son ex-amante entièrement tournée vers les ténèbres. Ce ne pouvait être possible. Elora était tellement lumineuse, amour et espoir.
Il se murmura à lui-même avec tristesse « Elora… Comment... »
Il voulait courir vers elle mais sa mère l’en empêcha « Non, elle a choisi son chemin. »
Sorsha fut terriblement désemparée par cette Elora, perdue dans les ténèbres, cette enfant qu’elle avait tant protégée toutes ces années, au détriment de ses enfants et de son époux. Comment et où avait-elle failli dans son devoir ?
Le cœur brisé, Airk lança un dernier regard vers l’Impératrice avant de détourner les yeux.
La trahison était partout et la menace bien plus grande qu’ils ne l’avaient imaginée.
En partant, Sorsha donna l’ordre aux soldats d’évacuer les lieux en emmenant les habitants avec eux.
La reine et son fils quittèrent le royaume avec leurs hommes. Ils devaient désormais trouver un endroit où se réfugier et soigner le jeune prince.
Ils se retournèrent une dernière fois voyant Tir Asleen sombrer dans les ténèbres.
Sorsha : Nous reprendrons notre royaume mon fils. Nous sauverons notre monde.
Airk : Comment mère. Elora n’est…
Sa voix se brisa.
Tous deux savait qu’ils devraient rassembler leurs forces et trouver des alliés dignes de confiance. Le mal s’était déjà répandu sur Andowyne.
Sorsha se parla à elle-même, pensant à son ami, inquiète « Où es-tu Willow »