Kendrick, simple garde.
Chapitre 2 : Quand l'Empereur détourne le regard
1107 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 10 mois
Kendrick fut surpris par la question. Mais il avait raison. Même s’il n’avait que deux ou trois ans de service de plus que les autres gars, il était le plus expérimenté. Et puis, c’était la procédure.
- Ok ! On a peut-être trois des nôtres encore dehors en train de se faire cartonner. Alors, on se prépare. On va aller les chercher. Harley ! Wayn ! Bougez-vous les miches ! Jim ! Trouve-toi un fusil ! Départ dans trois minutes !
Il savait qu’il ne fallait pas laisser les hommes inactifs. Un garde inactif est un garde qui réfléchit. Et s’ils commençaient à penser à leur situation actuelle, ça pourrait mal se passer. Il fallait y aller, agir, faire ce pour quoi ils avaient été entrainés.
- Wayn ! Elle mène ou cette porte ?
- Sur un reste de couloir à ciel ouvert. Au bout, on est dans la ligne de tir et….
Ils l’avaient tous entendu. Ce silence soudain. Les xenos avaient arrêté leurs tirs.
- Soit, ils n’ont plus rien sur quoi tirer, soit….
- …soit, ils se préparent à charger, ouaip ! dit Jimmy en ramassant le fusil de l’infortuné Bob.
Les gardes n’eurent pas trop à attendre pour savoir quelle était la réponse. Des beuglements inhumains se firent entendre.
- Reste à savoir qui ils chargent, fit remarquer Harley
- On va le savoir bientôt. On fout le camp maintenant !
Les quatre gardes sortirent au trot de leur abri. Au loin, ils voyaient les silhouettes trapues de leurs ennemis qui couraient vers un amas de gravats un peu plus loin. Ils percevaient là-bas, sur l’arête de débris, des mouvements. Mais impossible de savoir de qui ou quoi il s’agissait.
- Ils sont à peine une dizaine, ces enfoirés ! souffla Waynar.
- On va les prendre à revers ! Config’ d’assaut ! On fonce !
Kendrick aurait préféré une approche plus discrète mais le temps leur manquait.
Il faudrait franchement être sourd pour ne pas entendre le bruit de leurs bottes.
C’est alors que le hurlement d’une voix féminine se fit entendre :
- Bouffez ça ! Bande de fils de p… !!!
L’insulte se perdit dans un sifflement caractéristique puis le bruit de l’embrasement du prométhium qui s’éjectait d’un lance-flamme. Il faisait grand jour et pourtant tous virent la lueur qui irradia.
- C'est Kellerman ! dit Harley.
Ils n’étaient plus qu’à une dizaine de mètres. Seul un haut tas de pierres bombé les séparait du combat.
Kendrick s’y engagea sans réfléchir pour le franchir. De là-haut, ils auraient une ligne de tir imprenable.
Les autres firent de même.
C’est juste avant qu’il puisse avoir une vue sur la scène qu’il s’écria, la grenade au poing, le fusil dans l’autre :
- Pour l’empereur !
- Enfer et furie ! lui répondirent en chœur ses camarades.
C’était le cri de guerre de la compagnie. Un peu d’encouragement ne pouvait pas faire de mal se dit-il.
Kendrick n’avait jamais vu d’orks de sa vie. Il avait bien lu les briefings qu’on lui avait donné lors du voyage qui les avaient menés jusqu’à cette planète mais tout était chiffres et données. Et puis, en tant que simple soldat, il n’avait accès qu’a des informations assez sommaires. Il avait passé presque toute la campagne en cantonnement. Son régiment avait été désigné comme réserve par les stratèges de Terra. Cela ne faisait que quelques jours qu’ils étaient véritablement sur le terrain.
Au moment de lancer sa grenade au milieu du groupe de xenos qu’il voyait en contrebas, le premier mot pour les décrire et qui lui vint en tête fut massif.
Sous leurs peaux d’un vert sombre roulaient des muscles épais et leurs visages, bardés de crocs, étaient particulièrement hideux.
Trapus, voutés même, ils n’étaient que bestialité pure.
Alors que la grenade quittait sa main en leur direction, Kendrick se dit qu’un corps à corps entre lui et une de ses créatures serait à sens unique
Puis, il ne pensa plus. Son autre main était crispée sur son fusil et se mit en position de tir. Tirer, tirer, tirer, il ne fallait pas penser à autre chose.
Une deuxième langue de promethium vrombit. Il sentait la chaleur lui chatouiller le visage malgré la distance. Lui, frénétiquement continuait de tirer.
C’est à ce moment qu’il les vit.
Au pied de leur amoncèlement de gravats, il y avait deux créatures qu’il n’avait pas vu dans un premier temps.
Le premier pointait vers lui un énorme pistolet chromé et rouge criard d’où pendait des gris-gris grotesques.
Le second commençait à peine à escalader le tas de ruines ou ils étaient perchés avec la ferme intention d’en découdre.
La balle frappa Kendrick bien avant que la déflagration ne parvienne à son oreille valide.
L’impact fut si extraordinaire qu’il sentit ses pieds décoller du sol.
Alors qu’il chutait en arrière, terrassé par la douleur, il était incapable de bouger.
Il n’entendait à nouveau plus rien et le temps sembla s’arrêter.
La dernière chose qu’il vit fut Jimmy qui le regardait s’effondrer, le visage décomposé et la bouche bée. Il vit également Harley, son large couteau à la main qui s’élançait en contrebas.
Il acceptait certainement le défi que lui lançait la créature qui venait à eux. L’idiot !
Bien avant de toucher enfin le sol, Kendrick perdit connaissance.