Black Templar Tome III

Chapitre 1 : Prologue

4187 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 13/12/2021 12:03



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Prologue

 





Il était seul. Cette idée lui traversa l’esprit alors qu’il arpentait la rue jonchée de débris. Il ralentit l’allure de sa course, pour bientôt ne plus que marcher. Ses bottes blindées claquaient sur le pavée noir de suie, alors qu’il écrasait les gravats sous son importante masse. Au loin le ronronnement de l’artillerie et des explosions venait casser la relative tranquillité de là où il se trouvait. Il continuait de descendre la rue maintenant, regardant de part et d’autre de la voie pavée, les devantures des échoppes, des magasins et des habitations éventrées par des combats antérieurs, surement violent. Ça et là des statues au sol, brisées, lui rendaient son regard. Il n’y avait pas âme qui vive. Il était vraiment seul. Et surtout, il ne se rappelait pas comment il était arrivé ici.


Les questions se bousculaient dans sa tête. Où étaient ses hommes ? Allaient-ils bien ? Si les combats avaient atteint cette partie de la ville, où étaient les civils ? Les cadavres ? Aucune trace que soit de la Garde Impériale ou des peaux verte. Le survol d’un escadron de chasseurs sûrement impériaux à basse altitude vint faire trembler le sol. Les appareils lancés à pleine vitesse, volaient si bas que le sergent Brüner ne put les voir par-dessus les toits des bâtiments alentours. Au loin une bataille faisait rage. Aux sons amplifiés par son heaume de guerre, il pouvait, même à cette distance, distinguer le vacarme des échanges des bolters lourds et des mitrailleuses, alors que les sons plus rauques des chars d’assaut venaient résonner sur la pierre de la Basse Ruche.


Il commença à pleuvoir. Le sergent Éric Brüner tourna sa tête vers le ciel comme pour mieux voir les gouttes qui lui tomberaient sur le visage. Il s’attendit à sentir le froid d’une délicate goûte de pluie lui tomber sur la peau, mais elle s’écrasa sur la visière de son casque de combat. Il ne ressentit aucune sensation quand la pluie vint laver son armure, alors que l’averse commençait à tomber. Cette absence de fraîcheur et de contact avec l’extérieur, assombrit son humeur déjà massacrante. Il ne savait plus combien de temps il portait en permanence son armure, mais il savait pourquoi. C’était un dur prix à payer, de ne plus sentir la pluie ou l’air frai dans ses cheveux noirs coupés courts, mais son armure le protégeait fidèlement contre ceux qui essayaient de le tuer. Et ils étaient nombreux.


Il ne sût pas si c’était la pluie ou les surfaces sur lesquelles elle tombait qui étaient sale, peut être les deux, mais l’eau qui couraient dans les caniveaux le long de la rue était noir, noir comme la nuit. L’averse emportait tout avec elle. Elle lavait le sang, la suie, et les horreurs qu’avaient connues cette cité et cette planète. Gorst, se rappela le sergent. Oui, c’était ici qu’il était. Il foulait son sol, et avait juré de la défendre. Il s’en rappelait maintenant.

La pluie cessa aussi vite qu’elle était apparue. Mais après l’averse, aucun rayon de soleil ne vint perforer la couche nuageuse épaisse et opaque qui flottait au dessus de la cité Ruche. Un flocon passa devant les yeux du sergent, descendant vers le sol, emporté par les courants d’air chaud et froid. Brüner leva la main pour recueillir le délicat flocon dans sa paume. Il ouvrit les doigts pour admirer le flocon unique qu’il venait de récupérer de sa chute douce et délicate. Il était beau et rond. La légende voulait que chaque flocon soit unique. Une singularité parmi ses semblables. L’Homme aimait à se comparer aux flocons. Pensant qu’ils étaient tous unique à leur manière. Mais comment être unique alors que vous viviez dans une galaxie où des milliards de milliards de vos semblables existent ? Plus rien ne pourrait être fait pour la première fois, quelqu’un l’aurait déjà fait à votre place. Aucune pensée ou action ne serait faite uniquement par vous. Vous n’êtes pas un flocon unique et fragile. Vous êtes une bactérie, qui pullule et se multiplie. Vous êtes un au milieu d’une masse de milliards d’individus. Pourtant, la bactérie comme le flocon, a le droit de vivre. Et seule, la bactérie luttera pour sa survie. Le flocon ne se battra jamais pour les siens ou pour lui-même.

L’esprit du sergent Brüner formula cette pensée. Il eut une seconde de pitié pour ce flocon alors que d’autres tombaient du ciel pour s’écraser au sol. Mais son entraînement et sa haine innée pour la faiblesse reprirent le dessus. Il écrasa du pousse le flocon dans le creux de sa paume. Il laissa une trace blanche, et grisâtre sur le métal de son gantelet blindé. Ce n’était pas un flocon. C’était des cendres. Qui voletaient dans les cieux. Mais d’où pouvaient-elles bien provenir ?


Le sergent Éric Brüner porta son regard devant lui, quittant des yeux ses mains pour la voir. Elle le dominait de toute sa taille. Il était dans son ombre. Mais comment ne l’avait-il pas vu alors qu’elle sortait du sol au milieu de cette ville et surplombait la région de par sa seule taille. Elle était immense. De pierre, de fer et de vitraux. Une cathédrale impériale grandiose. Ses flèches gothiques s’élèveraient haut dans les cieux pour toucher les nuages. Brüner en était sûr. Elle n’était pas là il y avait une minute. Mais où était-il ? Il ne se souvenait pas de bâtiments religieux dans sa zone de déploiement. Où était ses hommes ? La cathédrale sembla l’appeler mais sans émettre un son. C’était comme si on âme et son corps étaient happée par l’édifice. Les gargouilles et les statues de héros qui venaient ornementer sa structure qui le fixaient, lui et lui seul. L’Aquila impérial trônait au dessus des lourds battant de bois d’une porte renforcée.

Il semblait si proche et pourtant si loin d’elle. Quand il la regardait c’était comme s’il pouvait la toucher du bout de son doigt ganté, mais quand son regard déviait alors elle était assez loin pour qu’il la contemple dans son ensemble. La cathédrale l’appelait, son crâne lui faisait mal quand il aperçut les flammes dévorer le lieu de prières. Le feu dévorait tout. Le flèches, les tours et les créneaux. Les statues noircissaient à vue d’œil alors que la pierre surchauffée craquelait et s’effritait. Elle tombait en morceaux alors que le feu dévorait sa superstructure et le bois de sa charpente. Des cris s’en échappaient. Comment des statues, des gargouilles et des démons grimaçant de pierre pouvaient émettre le moindre son ?


Le sergent Brüner, abasourdi par ce spectacle contemplait en fait des hommes, des femmes et des enfants se balancer au bout de cordes contre les contreforts de la cathédrale en feu. Elle en était recouverte. Et le son des suppliciés venait résonner dans l’air alors qu’ils brûlaient vif, à deux cent mètres au dessus du sol. Les pères, les mères et leurs enfants brûlaient ensemble, attachés à la cathédrale qui les avaient vu naître et prier chaque semaine de leurs vies. Ils hurlaient alors que leur peau cloquait sous la chaleur ou que les cordes cédaient. Des torches humaines venaient s’écraser au sol, mettant fin aux cris de quelques malheureux.

Brüner ne disait mot. Il était là, les bras le long du corps, la tête levée et contemplait le spectacle d’un bûcher géant où brûlait la population d’une ville entière. Les flocons de cendres venaient retomber aux alentours de la cathédrale, alors qu’une simple pensée vint germer dans son esprit torturé. Nous sommes tous des cendres, d’un brasier infini. Nous brûlons sans le savoir, la galaxie brûle.

La cathédrale le regardait toujours, alors qu’une de ses flèches tomba vers le sol, emportant dans des cris de peur et de douleur un millier d’âme et qui chuta avec elle. Les flammes montèrent dans le ciel, comme jamais auparavant. Alors qu’à l’orée de la vision du sergent Brüner au milieu de la rue, des ombres passèrent. Il épaula son bolter dans un réflexe et le braqua vers les cibles potentielles. Son entraînement prit le dessus, alors qu’il s’affaissait légèrement sur lui-même pour masquer sa silhouette et donner une cible plus petite à viser à ses ennemis. Il commença à se déplacer rapidement, arme levée devant lui, il avait repéré un couvert léger d’où il pourrait se poster. Alors qu’en face de lui, la cathédrale de L’Empereur-Dieu brûlait encore.


Avant même qu’il ne réussisse à faire la moitié du chemin qui le séparait de son couvert tout relatif, une rafale de balles traçantes vint le cueillir en pleine course. Les balles vinrent impacter son armure. Ses épaulières dévièrent la majorité des tirs alors que son plastron de céramite et de plastacier encaissait deux tirs précis. Le goût du sang monta dans sa bouche. La douleur et les alarmes vinrent lui transpercer les tympans alors que son armure lui indiquait les dégâts subis. Dans son affichage, des runes rouge sang vibrent apparaitre pour lui indiquer où étaient les ennemis. Il n’avait pas encore vu qui il affrontait mais ils avaient l’avantage de la surprise et du nombre, ça il en était sûr. Il répliqua en courant vers son couvert. Ses tirs manquèrent de précision, mais il lâcha tout de même cinq tirs rapprochés. Il n’avait qu’un seul objectif, atteindre une position sûre et faire baisser les têtes en face.

Il sauta enfin derrière la colonne de marbre écroulée qui barrait la rue humide après l’averse et jeta un regard par-dessus. Il fut accueilli par une volée de projectiles solide mais aussi laser. Impossible, pensa le sergent Brüner. Depuis quand les Orks utilisent des fusils laser, il n’y a que la Garde Impériale ou des soldats renégats. Il ouvrit une liaison vox à bande large pour capter la moindre conversation par radio dans les environs. Aussitôt qu’il activa son oreillette vox, les écouteurs de son heaume lui recrachèrent qui torrent de hurlement inhumains qui lui vrillèrent les tympans.

On aurait dit qu’il venait d’ouvrir une liaison directe avec l’enfer. Il comprit aussitôt qu’il entendait les hurlements des suppliciés toujours suspendus à la cathédrale en feu, devant lui. Même à couvert il pouvait voir les vitraux fondre et se tordre alors que la chaleur venait les lécher de ses flammes orangées. Tout brûlait.


Brüner se releva d’un seul mouvement et braqua son bolter sur ceux qui approchaient. Deux tirs successifs vinrent perforer et couper en deux une silhouette inhumaine. Il tourna violemment sur lui d’un coup de rein habitué pour mettre en joue une deuxième silhouette, plus petite. Un seul bolt en vint à bout et elle s’effondra, la tête la première sur le pavée, aspergé de son sang. L’ennemi sautait de couvert en couvert en avançait vite vers sa position. Il tira au jugé encore quatre fois sans succès. Une rafale lui répondit aussitôt. Mais ce fut des projectiles solides fait de cristal qui vinrent se planter contre la colonne derrière laquelle il était à couvert. Les éclats ricochèrent contre la pierre et vinrent percuter sans dommage son heaume. Sans nul doute que s’il ne l’avait pas porté alors il serait aveugle en ce moment, ses pupilles et sa cornée transpercées de dizaines d’éclats tranchants.

Le sergent, accroupi, genou au sol, à couvert fit un rapide tour de ce qu’il avait en réserve. Quatre chargeurs pleins en plus de celui déjà engagé et utilisé. Son pistolet de service, sans aucun chargeur de rechange et son épée. Au moins elle, ne tomberait pas à court de munition. Seulement, il ne se souvenait pas avoir tiré autant de bolts dans aucun des affrontements. Il ne se souvenait pas non plus avoir été prit à parti dans une fusillade avant celle-ci. Il ne comprenait pas complètement ce qui se passait alors que les cris des hommes et des femmes brûlés vifs résonnait dans la rue.

Il se releva. La lueur apocalyptique de la cathédrale en feu faisait danser des ombres disproportionnées sur le pavée sanglant. Alors que les ombres des ennemis s’allongeaient alors qu’ils approchaient encore et encore. Brüner aligna les cibles dans son viseur et pressa la détente. Il vida son chargeur d’une seule traite, abatant au total près d’une dizaine de cibles. Il en était sûr, il avait vu passer dans la lunette de son viseur, des hommes, des Orks, des démons mais aussi les formes longiligne d’Eldars. C’était étrange, aucune de ces races ne coopérait d’habitude. Pourtant elles étaient devant lui, à vouloir sa mort, à lui et lui seul.

Son chargeur vide tomba au sol, alors qu’il ne put s’empêcher de regarder dans toute sa splendeur la cathédrale qui brûlait aux chants des suppliciés. C’était un spectacle horrible, que même après une vie de guerre, le sergent Brüner des Black Templars, continuait de regarder, médusé. Il replongea à couvert alors qu’une nouvelle rafale vint frapper la rue autour de lui.

Quelles étaient ses options ? Se replier ? Utiliser la moitié d’un chargeur peut être plus pour couvrir sa retraite et avoir une chance de retrouver une forme impériale dans la ville ? Non. Il serait traqué sur son chemin de replis et serait massacré comme un chien. Il n’y avait plus qu’une solution. Charger. Tout droit, de façon directe et brutale. Prendre l’ennemi par surprise et retourner sa force contre lui. Il n’y avait plus que cette solution mais elle s’imposa dans son esprit comme une évidence. Il n’était pas n’importe lequel des Anges de L’Empereur-Dieu. Il était un Black Templars. Reculer, battre en retraite devant un danger n’était pas une option. Charger tout droit, attirer l’ennemi où il le voulait, le détruire, le massacrer. Voilà sa vocation. Renoncer n’était pas envisageable. Même seul, acculé, blessé, sans munition, il restait un fauve. Un animal sauvage. Un prédateur. Et une telle chose ne mourrait pas sans un combat.

Il vérifia une dernière fois son équipement. Il actionna du pouce le bouton d’arrêtoir de glissière de son arme qui se libéra pour mettre un bolt neuf dans la chambre de tir. D’un passage de la main il vérifia tous les chargeurs restant sur son armure. Ses armes étaient prêtes. Lui aussi. Il récita une rapide prière alors qu’il entendait les pas des ennemis se rapprocher.

Maintenant, Pensa-t-il. Et il se redressa. Il sélectionna le mode de tir par rafale de son bolter et l’épaula. A cette distance, aucun besoin de viser. Il envoya trois rafales successives qui coupèrent en morceaux une bande d’Orks aussi massifs que laids armés d’énormes haches de combat et de pistolets grotesques. Un homme armé d’un fusil laser et un Eldar se trouvaient parmi eux, et moururent aussi dans des explosions de bolt qui les fauchèrent sans distinction. Brüner sauta par-dessus la colonne effondrée, atterrissant dans les cadavres et les immondices de ceux qu’il venait de tuer et chargea droit devant.

 

Les tirs en approche explosèrent autour lui. Le sol vola en éclat juste avant que ses bottes ne foulent le pavée. Le mur des habitations de par et d’autre de la rue se retrouvèrent criblés de balles explosives dans des nuages de plastbéton et de brique alors qu’ils étaient taillés en pièces par la force des projectiles. Brüner courait à toute allure. Son bolter dans sa main droite, toujours attaché à sa sangle un point alors que son bras gauche était libre de ses mouvements. Un Ork surgit devant lui, sans attendre il lui envoya un immense coup de coude en pleine mâchoire. Dans son armure il ne ressenti rien, pourtant le choc broya la tête du peau verte, si bien que juste la partie inférieure de sa mâchoire resta accroché à son corps. Le cadavre tomba au sol, emporté par son élan le sergent ne ralentit même pas. Soudain, il la vit, l’arme lourde qui ne cessait de lui tirer dessus. Un tir chanceux vint le toucher juste sous la gorge. Son gorgerin blindé dévia le tir mais l’impact suffit à lui couper le souffle. Il passa son bolter dans sa main gauche et dégaina son pistolet de la main droite. En pleine course il vida son chargeur. Les douilles volèrent au dessus de lui alors qu’il avalait la distance entre lui et sa cible.

Les corps derrière l’arme lourde explosèrent dans des geysers de sang infecte. Et l’arme se tut alors que Brüner sauta dans le cratère dans lequel les servants avaient pris position. Son pistolet maintenant vide, il le rengaina dans son holster de cuisse. Et se ressaisit de son bolter. Il se redressa et trouva des ennemis qui fonçaient vers lui par là où il était passé mais aussi là où il se dirigeait, vers la cathédrale. Il commençait à être encerclé.

Il lâcha quelques tirs derrière et devant lui. Les silhouettes fantomatiques disparurent alors qu’il venait de rajouter trois autres trophées à son tableau de chasse. Il éjecta son chargeur vide d’une torsion du poignet et en inséra un autre alors que le vide finissait au fond du cratère.

À bout de souffle, il se releva pour reprendre sa course vers la cathédrale. Alors que les ennemis rampaient dans les ombres vers lui. Les tirs avaient cessé. Du coin de l’œil Brüner vit des choses le regarder. Des humanoïdes, à peaux rouge foncé, des cornes démoniaques venaient percer leurs fronts pour encadrer des gueules garnies de crocs. Il en avait déjà vu, il y avait bien longtemps. Dans les entrailles d’une forteresse sous la neige. Il ne se rappelait plus où, ni quand.


Des sanguinaires. Des haches et des épées enflammées venaient luire dans la pénombre de l’ombre de la cathédrale en flamme. C’étaient des armes démoniaques. Aussi mortel pour les chairs que pour les âmes de leurs victimes. Brüner continua sa course et tirait de temps en temps au jugé d’une main alors qu’il venait de tirer son épée de la main gauche. Il arriva aux pieds des marche menant aux portes de la cathédrale. Aussi prêt, les cris de douleurs étaient insupportables alors que pourtant son heaume filtrait les bruits parasites. Il se retourna d’un geste vif et ouvrit le feu, tout en reculant. Il gardait l’équilibre malgré les marches qu’il montait à reculons grâce au gyrostabilisateurs de son armure et ses servomoteurs. Les sanguinaires étaient affreusement résistant. Il fallait trois ou quatre Bolt bien placés pour en venir à bout d’un seul. Brüner tirait à volonté et rechargeait tout aussi rapidement. Les douilles vides volaient alors que les chargeurs vides tombaient au sol. Un sanguinaire profita que deux de ses congénères ne se fassent couper en deux par les bolts explosifs pour fondre sous la garde su sergent Black Templar. Ses griffes vinrent lacérer la céramite comme si ce n’était que du papier. Le sergent hurla de douleur dans son armure quand les chairs de son épaule furent arrachés. Son armure lui envoya un mélange de drogues de combat surpuissante directement dans son épine dorsal, l’adrénaline courant dans ses cœurs. D’un revers de son épée il pourfendit le sanguinaire qui cracha sur lui au moment de sa mort, dans un ultime geste de défis. 

Il inséra son dernier chargeur alors qu’il approchait de la dernière marche du parvis de la cathédrale en feu. Les hurlements semblaient résonner dans son crâne. La douleur était lancinante, et crue. A chaque seconde il était sur le point de tomber au sol et d’hurler de douleur avec eux, mais il continuait d’avancer. Les sanguinaires semblaient moins enclins à charger le sergent Black Templars alors qu’une dizaine de cadavres de démons horribles jonchaient les marches. Soudain, le sergent, arriva au sommet et posa le pied sur le marbre couver de suie de la cathédrale démoniaque. Au sol, reposaient des cadavres à moitié calciné, et réduit en pulpe à cause de leur chute mortelle depuis les flèches du lieu de culte impie. Brüner avança droit sur les portes, toujours fermées, quand un rugissement abominable, tout droit sorti du Warp vint faire trembler la pierre et l’air.

Les portes volèrent en éclats. Les battant millénaires furent soufflés par la puissance d’un coup que les fumées de l’incendie et de la poussière, cachèrent. Une ombre émergea des flammes, se courbant sous la voûte des portes maintenant au sol, pour sortir. Maintenant dehors, il déploya ses ailes membraneuses, et il se redressa. Ses pieds fourchus de béliers d’une taille horrible supportaient un corps à demi humain, l’autre moitié étant sûrement démoniaque. Du sang lui coulait sur la peau, mais pas le siens, celui des suppliciés crucifiés dans la cathédrale, qui avait sûrement servi à l’invoquer.

Un buveur de sang. Une abomination. Sa hache et la chaîne qu’il brandissait dans une main auraient pu tuer une dizaine d’Astartes en un coup. C’était un tueur. Un exterminateur de vie.

Alors que la poussière retombait, Brüner regarda la chose qui sorti de la cathédrale en flamme. Il ne broncha pas, alors que le démon majeur le toisait de toute sa hauteur. Le sergent semblait minuscule par rapport à la chose, alors que pourtant il mesurait plus de deux mètres cinquante. La créature devait faire le triple. Sans un mot, le sergent vérifia le dernier chargeur qu’il avait inséré dans son bolter et dégaina son épée. Dans le relatif silence du bûcher derrière le Buveur de sang, on entendit le métal de son antique épée chanter. Le sergent s’autorisa une courte prière, alors que le démon crachait une vapeur toxique par ses naseaux qui lui servaient de nez. Sa tête de terreau, au yeux rouge sang le regardait, savourant une victoire facile.

Le sergent Brüner rouvrit les yeux, sa prière mourant sur ses lèvres alors qu’il activa les hauts parleurs de son armure :


-Pas de quartier, ni regret, ni peur !


Son cri de guerre résonna sur les murs de la cathédrale et dans toute la ville basse. La puissance de son hurlement bénis sembla faire frémir le Buveur qui bougea imperceptiblement ses sabots fourchus et ses épaules dans un mouvement de crainte dissimulée. Alors que les suppliciés hurlaient à la mort dans les nuages de cendres de peau humaine et que la cathédrale brûlait dans le dos du démon, le sergent chargea droit devant. Le feu dans son cœur, la haine dans les yeux et le nom de L’Empereur-Dieu sur ses lèvres, il chargea vers une mort casi inéluctable. Il chargea vers sa fin, pour accomplir son destin, et par l’Empereur-Dieu il ne mourrait pas sans un combat.  

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