Vampire thing's.
Elena ne cessait de repenser à ce que Damon lui avait dit la veille. Elle qui croyait avoir retrouvé sa mère, s’était trompée sur toute la ligne. Ce n’était qu’une fois de plus un complot contre elle, ou contre Klaus, peu importe. Elle s’en fichait, plus rien ne pourrait l’atteindre à présent. Elle était devenue un vampire, et la seule chose qui pouvait lui faire du mal était le manque de sang. Elle était allongée dans l’herbe sèche du parc, fixant le ciel bleu sans nuages.
Ce n’est pas si mal, la vie vampirique. L’immortalité, une force hors du commun, la rapidité… tout ce qui la gênait c’était le sang. Elena avait beaucoup de mal à se contrôler lorsque quelqu’un passait devant elle, la gorge découverte. La canicule ne faisait que lui donner encore plus soif, aiguisant ses sens elle-même, par ses propres moyens. Pas besoin de Stefan ou de Damon pour apprendre à chasser, ils en avaient assez fait.
- Bonjour Katherine ! lança quelqu’un derrière elle.
Elena se mit assise pour faire face à son interlocuteur et ne s’étonna pas en trouvant Damon accrouipt; une glace à la framboise dans sa main.
- T’en veux ?
- Sans façons. Et arrête de m’appeler Katherine.
- Ne te comporte pas comme elle alors !
- Ce n’est absolument pas le cas, rétorqua-t-elle.
- Tu en es sûre ?
Elle fit le silence. A quoi bon débattre là-dessus ? Elle savait très bien qui elle était, Elena Gilbert, et non Katherine Pierce. Damon aussi le savait, Elena n’en doutait pas, il voulait juste la faire réagir.
- Tu as chassé aujourd’hui ? demanda Damon.
- J’allais le faire.
- Allons-y alors !
- Toute seule, ajouta Elena.
Damon pencha la tête sur le côté et plissa les yeux. Il prit Elena sur son dos malgré elle, bien trop faible par rapport à lui pour lutter, et se téléporta presque tant il était rapide, jusqu’au Mystic Grill.
- Du kidnapping, tu n’arranges pas ton dossier, soupira-t-elle.
- En plus de mille an mon casier est toujours vierge, plaisanta Damon.
Elena ne put s’empêcher de rire. Elle voyait mal Damon se faire interroger par la police, ou derrière les barreaux.
- Elle, dit-il en pointant une serveuse.
Elena reconnut Amanda, une étudiante timide. Elle s’entendait bien avec Matt.
- Pas Amanda.
- T’es un vampire ou tu l’es pas ?
Elena tapa l’épaule de Damon et réfléchit. Une éternité. Une éternité où elle allait devoir chasser. Quitte à s’habituer, autant le faire rapidement, ce serait sans doute moins douloureux que de faire comme Stefan. Tôt ou tard, le sang lui manquerait, et celui des animaux ne suffirait plus. Elle s’approcha de la serveuse et lui rendit son sourire.
- Tu vas bien ? demanda Elena.
- Bien...
- Je peux te parler? En privé?
Amanda hocha la tête et elles s’installèrent à une table isolée. Elle l’entendait vaguement parler, le son de ses battements de cœur résonnait dans les oreilles de la vampire. Elle percevait quelques mots comme « Matt » « boulot » « football », mais son cerveau refusait d’écouter pleinement. Elena plongea ses yeux dans ceux d’Amanda et ses pupilles se dilatèrent aussitiôt. « Ne crie pas. » ordonna-t-elle. Avant qu’elle ne lui réponde, Elena jeta un coup d’œil derrière elle. Seul Damon l’observait. Elle lui sourit et reporta son attention sur son repas. Elle fit mine de lui chuchoter quelque chose à l’oreille mais dévia de sa trajectoire à la dernière seconde, plantant ses dents dans la gorge fraîche de l’humaine. Elle ne dit rien, c’était comme une poupée, un jouet, et Elena appréciait. Elle s’arrêta après une bonne dose de sang et recouvrit la plaie avec un foulard. Elle lui dit de tout oublier, ce qu’elle fera dans la seconde. Damon et Elena quittèrent le bar. Elle se sentait puissante.
- Ca fait du bien pas vrai?
- Oh que oui !
- Alors?
- Quoi?
- Maintenant que tu es rassasiée, remise de tes émotions, je peux te le demander.
- De quoi tu parles?
- Tu chois lequel des Salvatore?
Elena s’arrêta net, laissant tomber son téléphone par terre. Elle ne s’attendait pas à ça. Du moins, pas tout de suite. Elle n’en savait rien.
- Je n'ai jamais quitté Stefan, dit-elle.
- Oh c'est vrai ! J'avais pourtant cru que tu m'avais embrassé. Deux fois.
- Tu n'avais pas l'air contre, rétorqua Elena.
- Moi c'est différent.
- Ah oui? Et je peux savoir pourquoi?
Elena commençait à s’énerver quelque peu, cette conversation la mettait mal à l’aise.
- Parce que moi je n’ai jamais caché mes sentiments pour toi, et tu le sais depuis longtemps. J’ai pas honte de dire que je t’aime.
Elle eut la nausée. Certes, elle était au courant depuis (presque) le premier jour, mais il ne lui avait jamais dis en face. Au loin, Elena reconnut Stefan sur un banc. Elle crut d'abord halluciner en voyant avec qui il parlait, mais elle comprit, en voyant le regard étonné de Damon, qu’elle voyait très bien. Elle s’avança au pas de course vers eux et pointa la fille du doigt.
- Comment? cria-t-elle.
- Contente de te voir. Le soleil m'avait manqué.
Katherine la défia du regard et croisa les jambes. Elle était habillée d’une façon provoquante, et Elena ne supportait pas que Damon ou Stefan puisse la regarder avec envie.
- Elle sait pour...
- Comment elle est sortie? coupa Elena.
- Bonnie nous a aidé.
-Mais pourquoi? s'apitoya de nouveau Elena.
- J'ai des infos pour toi soeurette.
« soeurette » elle grimaça de dégoût.
- On n'a pas besoin de son aide.
- Pas même si je peux remmener ta mère et te dire qui occupe son corps ?
- Elle ment.
- Je suis libre tu sais, je pourrais partir en courant à l’instant, mais je suis ici avec Stefan à lui dire ce que je sais, dit Katherine.
- Tu es ici pour Stefan.
- Ne sois pas jalouse, tu peux pas avoir les deux pour toi.
- C'est toi qui dis ça? intervint Damon.
Stefan réprima un sourire puis se racla la gorge en croisant le regard foudroyant d’Elena.
- Je peux m'en aller maintenant, défia Katherine, c'est à toi de voir.
Elena ne lâcha pas son double du regard, cherchant une faille qui pourrait la trahir. Katherine était la pire des manipulatrices, et une très bonne comédienne. Mais maintenant, Elena était un vampire, elle était à son niveau. Si elle faisait un pas de travers, ils seraient trois contre elle, peu importe si Klaus la soutient, elle serait la première à payer.