Le premier humain tombé
Chara allait partir et continuer, mais Frisk ne l'entendait pas de cette oreille. Il partit vers la direction opposée.
"Frisk. Je croyais que c'était juste une blague, surtout quand tu as dit que tu étais gay.
— Ce n'en était pas une. Je vais voir Papyrus, il m'attend. Je ne peux pas le décevoir."
Les deux garçons rebroussèrent chemin vers Snowdin, malgré les grognements incessants du fantôme. Frisk esquissa un sourire ; Papyrus attendait devant le petit chalet, qui devait être sa maison. En voyant l'humain, le squelette fit un bond de joie.
"AH, TE VOILÀ HUMAIN ! POUR NOTRE RENCARD, JE VAIS T'EMMENER DANS UN ENDROIT TRES SPECIAL !
— Chez toi ?
— OH NON ! TU AS DEVINÉ, HUMAIN !"
Papyrus se dirigea vers la direction opposée, suivi de Frisk. Chara les attendait près de la librarbie, mais Papyrus changea de direction et se retourna vers sa maison. L'enfant l'avait sûrement remarqué, mais il ne le releva pas, préférant ne pas décevoir son ami.
"MA MAISON ! s'exclama Papyrus lorsqu'ils arrivèrent devant un petit chalet très mignon avec des décorations de Noël. Ils y entrèrent tous les trois.
Le salon était plutôt de type caustique, mais ça lui allait bien. Frisk remarqua un petit caillou sur une assiette sur la table, couvert de vermicelles.
"C'EST LE CAILLOU DE COMPAGNIE DE MON FRÈRE. IL OUBLIE TOUJOURS DE LE NOURRIR, ALORS J'AI DU PRENDRE CETTE RESPONSABILITÉ À SA PLACE.
— Moi j'ai une branche d'arbre domestique chez moi, répondit Frisk le plus naturellement du monde. Des fois je lui raconte des histoires et puis je la nourris avec du sure vanillé. Elle aime bien ça...
— WOWIE ! SANS AUSSI ME RACONTE DES HISTOIRES ! MAIS EN GÉNÉRAL, ÇA TOURNE AUTOUR DE LUI QUI FLEMMARDE ! SAUF...
— Il te raconte des histoires que sur ça ?
— UNE FOIS, IL A CHANGÉ... JE CROIS QUE C'ÉTAIT SUR... ÇA REMONTE À L'ÉPOQUE OU UN HUMAIN COMME TOI ÉTAIT TOMBÉ, JE CROIS QUE C'ÉTAIT LE PREMIER..."
À ces mots, Chara n'avait qu'une envie : faire un câlin au squelette, mais il savait bien que c'était impossible... personne ne pouvait le voir ni l'entendre ni le toucher, à part Frisk. Ce dernier semblait avoir remarqué la tension qui était tombée autour du fantôme, mais il fut forcé de laisser passer.
Il se dirigea dans la cuisine, sympathique mais sans plus. Cependant, il y avait quelque chose de particulier : le lavabo qui se trouvait à un mètre et demi du sol.
"C'EST POUR METTRE PLUS DE CHOSES DANS CE PLACARD ! NYEH HEH HEH ! expliqua Papyrus avec un ton fier. REGARDE UN PEU CE QU'IL Y A DEDANS !
Frisk ouvrit le placard et éclata de rire. Le petit chiot blanc qui avait ruiné l'attaque spéciale de Papyrus était là, en train de ranger un os.
"EH ! STUPIDE CHIEN ! LAISSE CET OS ICI !"
Pour toute réponse, l'intéressé bondit hors du placard sans cesser de mâchouiller l'os et s'enfuit en courant. Le squelette se contenta de soupirer.
"Papyrus, j'aimerais bien aller dans ta chambre, dit Frisk, un sourire narquois aux lèvres.
— WOWIE ! EH BIEN, ALLONS-Y HUMAIN !"
Papyrus grimpa rapidement les escaliers et ouvrit la porte de sa chambre, dans toute sa galanterie. Frisk et Chara y entrèrent, et un détail les frappa : Papyrus avait une voiture-lit.
"TU ES INTÉRESSÉ PAR MON LIT, HUMAIN ? QUAND NOUS SERONS LIBÉRÉS DE L'UNDERGROUND, JE LA CONDUIRAI AVEC TOUTE MA COOLITUDE !
— Moi j'ai une moto-transat, dit Frisk en s'asseyant sur le lit. Tu coup c'est ma branche d'arbre qui conduit pour moi, mais elle a du mal. du coup j'aimerais qu'elle passe le permis de conduire, ou même juste de Code de la Route.
— NYEH ! NOUS NOUS RESSEMBLONS BEAUCOUP, HUMAIN, ET CE N'EST PAS POUR ME DÉPLAIRE !"
Frisk examina attentivement les objets de la pièce, mais il était pressé de sortir avec Papyrus, alors il se contenta de survoler les recoins et rejoignit assez rapidement le squelette.
Le décor noir et blanc apparut, mais ce n'était pas un combat. Frisk vit toute sortes de choses : la météo, l'heure, etc, et même un oeuf qui n'avait aucune raison d'être ici.
"Pourquoi il y a un oeuf, Papyrus ?
— C'EST POUR VOIR S'IL TE FAIT ENVIE OU NON.
— Il ne me fait pas envie.
— NYEH... AIMES-TU LES SPAGHETTIS, HUMAIN ?
— Oui, quand elles sont bien faites.
— INTÉRESSANT... BON, ON DOIT BIEN S'HABILLER POUR UN RENCARD."
Frisk sortit ses fameuses lunettes de soleil et adopta la "cool attitude" instantanément. Papyrus le fixait, éberlué.
"ATTENDS UN PEU... TU AS PRIS CES LUNETTES DE TA POCHE, CE QUI SIGNIFIE QUE TU LES AVAIS DÉJÀ ! OH NON ! NE ME DIS PAS QUE C'ÉTAIT PRÉVU ! TU AVAIS PLANIFIÉ CE RENDEZ-VOUS !
— Bien sûr mon chou. Je suis trèèèèès prévoyant quand il le faut.
— DANS CE CAS, C'EST A MON TOUR DE T'IMPRESSIONNER, HUMAIN !"
Papyrus disparut du décor, et Chara en profita pour glisser un mot à l'humain.
"T'es sûr de ce que tu fais, là ? Tu vas loin, quand même !
— Ne t'inquiète pas, tout est sous contrôle.
— J'ai plutôt l'impression que tu te laisses embarquer. C'est un squelette, je te rappelle !"
Cette simple phrase fit rire Frisk, et le fantôme vit rouge.
"Aurais-tu des idées perverses qui te viennent tout à coup ? Mon esprit innocent et fragile ne comprend pas ta logique, Chara.
— Sale...
— ME VOILÀ, HUMAIN ! QUE PENSES-TU DE CES VÊTEMENTS SUPER COOL QUE J'AI MIS RIEN QUE POUR TOI ?"
Frisk détourna le regard. Et il perdit foi en l'avenir des monstres. Les vêtements de Papyrus auraient mis mal à l'aise des créatures sous-marines qui, en pleine phase d'évolution, décideraient que voir ce genre de choses était intolérable et auraient appris à maitriser les trous noirs de l'espace pour se jeter dedans, annonçant alors la fin du monde.
Il portait un tee-shirt avec des ballons de basket aux manches courtes, et écrit "Cool dude" au centre. Il avait mis un short de sport, des chaussettes longues, des basket de sort et une chose impardonnable...
LA CASQUETTE À L'ENVERS !!!
"C'est nul, dit Frisk tout simplement, ignorant Chara qui se cachai les yeux pour ne pas voir un tel spectacle.
— NON ?! IMPOSSIBLE ! TU ES VRAIMENT QUELQU'UN DE SPÉCIAL, HUMAIN ! CELA RENFORCE MON ATTIRANCE ENVRS TOI !!!"
Le squelette devenait plus rouge que les yeux de Chara, et il se cachait le visage de ses mains. Cependant, il retrouva ses esprits assez vite.
"TU N'AS PAS TROUVÉ LE POUVOIR SPÉCIAL DE CE DÉGUISEMENT, HUMAIN ! JE TE LAISSE CHERCHER !
— Cela veut-il dire que je dois farfouiller un peu partout sur toi ? dit Frisk d'une voix provocatrice. Décidément Papyrus, tu es bien entreprenant...
— NYEH ! TU ME PLAIS VRAIMENT, HUMAIN ! C'EST POUR CELA QUE JE TE MONTRE DIRECTEMENT LE POUVOIR SECRET !"
La casquette qu'il portait se souleva toute seule, et un paquet cadeau fut mis en évidence.
"QU'EST-CE QU'IL Y A DEDANS, HUMAIN ?
— Quelque chose d'aussi délicieux que toi, je parie, répondit Frisk avec un clin d'oeil malicieux
— WOWIE ! TU AS TROUVÉ, HUMAIN ! FÉLICITATIONS !"
Le paquet s'ouvrit et l'enfant put constater qu'il y avait... des spaghettis. S'attendant à ce que le squelette amical lui demande de goûter pour voir, il se mit sur la pointe des pieds et saisit précautionneusement l'assiette dans ses mains. Papyrus porta ses mains à sa figure, l'air ému.
"OH MON DIEU HUMAIN ! TU M'AIMES TELLEMENT QUE TU AS DEVINÉ MES PENSÉES À L'AVANCE, ET POUR NE PAS ME FATIGUER TU AS DIRECTEMENT FAIT CE QUE J'ALLAIS TE DEMANDER ?!
— Evidement. Je te trouve vraiment intéressant, Papyrus. Maintenant, ouvre la bouche et fais "aaa"..."
Le squelette s'assit et s'exécuta tout guilleret, tout sourire, et Frisk enfourna une cuillère de spaghettis dans sa bouche grande ouverte. Papyrus mâcha et prit l'humain dans ses bras. Chara regardait le rencard avec des yeux ronds ; ça avait carrément dépassé le stade du ridicule, c'était perturbant. Vois son cadavre animé flirter ainsi avec un squelette, ce n'était pas une chose qu'on voyait tous les jours, sinon ce serait encore plus bizarre.
Finalement, Papyrus fut conquis, et devint tellement rouge qu'il en devint orange. Frisk sourit, et Chara décida de pénétrer dans la tête du jeune squelette, tout en rapportant ses pensées à Frisk.
HUMAIN. TU M'AS VAINCU.
MOI, LE GRAND PAPYRUS, SUIS ÉNORMÉMENT TOUCHÉ PAR TA PERSONNALITÉ FLAMBOYANTE. CELA NE FAIT PLUS AUCUN DOUTE ; TU ES AMOUREUX DE MOI.
CEPENDANT HUMAIN, J'AI PEUR DE TE BLESSER.
TU ES CERTES ATTACHANT, MAIS LES SENTIMENTS QUE TU ÉPROUVES ENVERS MOI... NE SONT HÉLAS PAS RÉCIPROQUES.
JE TE VOIS COMME QUELQU'UN D'ENTREPRENANT, DRÔLE, REBELLE. TU ES VRAIMENT QUELQU'UN DE BIEN, MAIS JE N'ÉPROUVE PAS LA MÊME CHOSE POUR TOI.
J'AI ACCEPTÉ CE RENDEZ-VOUS, CAR JE VOULAIS VRAIMENT MÉRITER TON AMOUR. CEPENDANT, JE N'AI PAS RÉUSSI. JE SUIS LAMENTABLE.`
Chara transmit ces pensées à Frisk, qui hocha la tête d'un air compréhensif.
"J'ESPÈRE QUE TU NE M'EN VEUX PAS, HUMAIN.
— Pas du tout. Je me suis bien amusé."
Le visage de Papyrus s'illumina, et il se remit debout.
"HUMAIN, TU ME COMBLERAIS DE JOIE SI TU ACCEPTAIS DE DEVENIR MON AMI.
— Je veux bien. Tu peux me passer ton numéro de téléphone ?"
Frisk sortit un téléphone portable de ta poche, qu'il avait "emprunté pour un temps indéterminé" à la maison de Toriel. Il avait également récupéré son numéro de téléphone, mais elle ne répondait jamais.
"BIEN SÛR HUMAIN !" Et l'air tout content tout joyeux, il s'ajouta aux contacts comme il put. Ce fut à ce moment que Sans débarqua dans la chambre pour jouer un petit numéro de sa trompette.
"SANS ! TU DÉRANGES L'HUMAIN, ÇA NE SE VOIT PAS ?
— Non, il ne me dérange pas, Papyrus," le contra Frisk en prenant la trompette dans ses mains.
Le son qui en sortit était indescriptible. Un mélange de tonnerre de l'orage et d'un miaulement de chat atteint d'une grave maladie. Chara se boucha les oreilles avec la rapidité d'un Papyrus qui voyait un humain, et Sans se contenta de claquer des doigts pour un rythme inexistant. Quand à Papyrus, il restait silencieux. Tous étaient en condition pour écouter une mélodie tellement infime qu'elle arrivait à en être mémorable.
"HUMAIN ! TU ES VRAIMENT QUELQU'UN D'UNIQUE !
— Fais attention à ce que tu dis Papyrus, marmonna Chara. Si tu le dis dans le bon ou dans le mauvais sens du terme, on peut comprendre tout à fait autre chose...
— Qui a parlé ?"
Tous se turent. C'était Sans qui avait parlé. Ses pupilles blanches avaient disparu, son visage si jovial et chaleureux s'était assombri. Chara plaqua ses mains sur sa bouche. Que s'était-il passé ? Personne n'était censé pouvoir l'entendre. Après l'incident chez Toriel, voilà que sa phrase avait été entendue par le petit squelette. Était-ce dû à la présence de Frisk ? À sa constante présence ? Où était-ce le cas depuis toujours, mais il ne s'en serait jamais aperçu ? Dans tous les cas, c'était plutôt mauvais. Frisk aussi semblait avoir perçu le danger et se mordait les lèvres.
Sans était sur le qui-vive. Chara avait l'impression qu'il suffisait d'un seul mouvement de sa part pour se prendre un Gaster Blaster.
Au bout de la minute la plus longue de la vie de Frisk, Sans sembla se calmer, et il se détendit.
"Dis gamin, tu veux rentrer chez toi, pas vrai ?"
Frisk hésita. Il se rappelait qu'il n'était que l cadavre de Chara, et celui-ci haïssait l'humanité. Retourner à la surface était une chance que le fantôme refusait de saisir ; cependant il devait suivre son cadavre peut importe pourquoi.
"Oui. Il faut aller au château d'Asgore, c'est ça ?
— Exact. Tu continues juste tout droit là où il y a des chemins. Et t'inquiète ; tu n'auras qu'à lui demander et il te conduira à la barrière lui-même en t'offrant du thé de fleurs dorées."
Les deux derniers mots firent à Chara l'effet d'une bombe. Il se rappela le goût infâme de ces plantes qui l'avaient tué.
Non. Ce n'était pas vrai.
C'était l'instrument qu'il avait choisi pour se donner la mort. Il serra les poings et les dents. des larmes commençaient à rouler sur ses joues.
Frisk remarqua l'atmosphère furibonde qui émanait du fantôme et fit un petit sourire nerveux.
"Bon, je pense que je ferai mieux d'y aller. On se voit plus tard, si vous voulez ?
— NYEH HEH EHE ! QUAND TU VEUX, HUMAIN ! JE SUIS TOUJOURS PRÊT À ACCUEILLIR MES SUPER-AMIS !
— Heh heh heh, bien sûr gamin. Je serai sûrement à Waterfall, passe me voir."
Frisk hocha timidement la tête et se dépêcha de sortir de la maison, Chara derrière lui. Il se sentait mal pour le fantôme. Cependant, une question lui brûlait les lèvres.
"Pourquoi tu me suis, Chara ? Tu n'es pas obligé, tu sais."
Pour toute réponse, l'intéressé commença par soupirer longuement.
"Parce que les choix que tu a fait, que tu fais et que tu feras vont répondre à une question qui doit avoir une réponse.
-Et quelle est cette question si importante ?"
Frisk sentit Chara se crisper. De toute évidence, le fantôme n'allait pas lui répondre si facilement...
"Ça ne te regarde pas. Enfin, pas pour le moment."
Frisk soupira et les deux enfants se dirigèrent vers Waterfall, le premier avec une foule de questions en tête et le deuxième plongé dans ses noirs souvenirs.
HEY !!!
D'après tous vos retours sur le douzième chapitre, je crois que la fanfiction vous plait beaucoup, et cela me prouve aussi que mon humour n'est pas totalement irrécupérable.
Et c'est bien.
OMG 700 vues j'en peux plus c'est un chiffre absolument incroyable !!!
J'espère VRAIMENT que ce chapitre vous a plu, ce serait dommage de faire n'importe quoi et de vous décevoir, même si je pense que les fans de yaoi (mangas gays) vont apprécier, hein Clami ?( Frisk x Papyrus XD)