Le premier humain tombé

Chapitre 12 : Un petit flemmard et un grand simplet

2563 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/06/2017 21:08

Frisk et Chara traversèrent la porte que Toriel voulait détruire. Le fantôme avait le coeur lourd de la laisser ainsi en plan, mais il voulait vraiment voir l'humain se débrouiller dans l'Underground. Celui-ci aussi semblait d'ailleurs affecté par le combat contre l'ancienne reine, et toutes ses pensées étaient tournées vers elles lorsqu'ils rencontrèrent Flowey pour la deuxième fois. Cette fois la fleur s'était éloignée de Frisk, comme pour éviter une grave maladie. Cependant son air narquois était toujours présent.

"Pourquoi tu n'as pas tué cette chèvre ? Tu te crois malin, pas vrai ?

— Bah, un peu en fait.

—... Passons. Tu penses peut-être pouvoir changer les choses dans ce monde, mais tu te trompes.

— J'aime pas être méchant.

— Mais tu dois l'être si tu ne veux pas mourir !!

-Bah la je suis un peu pas mort.

-Ne joue pas ave le feu, humain.

— Je fais ce que je veux.

— Ici, c'est tué où être tué, gamin ! Rien ne pourra changer cela !

— Bah je suis un peu en train de le faire, là...

— MAIS TU VAS ARRÊTER DE ME COUPER TOUT LE TEMPS AVEC TES PHRASES STUPIDES ??" s'énerva alors Flowey, reprenant sa tête psychopathe. Frisk ne broncha pas. Il se tourna vers Chara, qui haussa les épaules.

"J'aimerais te dire que tu n'as aucun respect...

— Je le sais, merci.

— Une minute, humain, demanda la fleur. Avec qui viens-tu de parler ?

— Ça ne te regarde pas.

-Ça me regarde, que ça te plaise ou non.

-Oh que non.

— OH QUE SI ! "

Frisk baissa la tête, et Chara se prépara mentalement à être hébété, car la dernière fois que l'enfant avait fait ce geste, c'était juste incroyable. Frisk attendit, la tête baissée, et la releva soudain, un sourire charmeur plaqué sur le visage. Il y avait des étoiles dans les yeux du fantôme : l'action semblait se dérouler au ralenti, rendant cette scène ridicule de base totalement invraisemblable. Flowey avait fermé les yeux pour ne pas voir un tel spectacle ; celui-ci avait de quoi être perturbant. Cependant l'humain n'avait pas fini ; il fit une révérence à couper le souffle, tout aussi lentement et gracieusement.

Après que Frisk eut fini son one man show, la fleur disparut sous terre, assez pressée. Frisk se tourna vers Chara, qui l'avait regardé sans cligner des yeux.

"J'en reviens pas que tu aies fait ça.

— Tu me connais bien mal, mon jeune ami, rétorqua l'humain en balançant quelques mèches de cheveux derrière ses oreilles.

— Tu es moi, je suis censé te connaitre. En fait, tu me rappelles moi..."

Frisk planta son... regard dans celui de Chara, qui était perdu dans ses pensées.

"Tu as déjà fait un moonwalk devant une fleur ?

— Je ne vais même pas te répondre tellement cette question est stupide.

— On sait jamais."

Chara et Frisk sortirent des Ruines. Ce dernier s'attendait à un flash de lumière aveuglant, à un passage vers un autre monde...

Ils passèrent la porte normalement, et celle-ci se referma derrière eux.

Ils se trouvaient non loin de Snowdin, dans la forêt de Snowy. Chara était persuadé de Frisk serait en train de trembler de froid dans cette zone, mais l'humain n'avait nullement froid. Il se contenta de marcher inlassablement. Sa figure s'était légèrement assombrie depuis qu'ils avaient quitté les Ruines.

"Laisse-moi deviner, dit Chara, maman te manque ?

— Je la connais pas, ma maman, répliqua Frisk, et toi non plus t'es pas censé la connaitre.

— Oh ! Désolé, fit Chara. Je pensais à... Toriel."

Frisk releva la tête.

"Mais t'étais un humain !

— Je sais, merci. Mais Toriel, c'était ma maman... adoptive.

— Ah... C'est toi qui avais dit "maman" dans le salon tout à l'heure ?

—...Oui."

Chara détourna le regard, mais l'enfant se montra insistant.

"Ils étaient gentils, tes parents ? Enfin... tes parents humains ?

—...

— Il y a un problème ?

— C'est toi le problème. Si tu veux savoir, je les hais. Ils m'ont lâchement abandonné."

Frisk pressa le pas. La conversation devenait gênante.

"J'aurais pas dû partir, marmonna-t-il.

— Laisse-moi deviner, tu regrettes de pas être resté avec Toriel ?

— Bah... oui. Je sais pas ce que ça fait, moi, d'avoir des parents. Enfin... je me rappelle vaguement de... de toi."

Chara garda le silence. Il comprenait Frisk, mais en même temps il se disait qu'il avait eu de la chance de ne pas être mort juste en tombant dans l'Underground. Il ne pouvait envisager sa vie s'arrêtant à cet instant. Il n'aurait jamais connu les monstres, les Dreemurr. Il n'aurait jamais revu Laura... À cette pensée, sa gorge se noua. Frisk remarqua la soudaine tension qui était tombée, mais il ne fit aucun commentaire, se contentant de marcher jusqu'à arriver à une... barrière. Il allait la traverser sans problème quand lui et Chara entendirent des pas qui se rapprochaient d'eux, puis une voix qui les fit frémir.

"Human. Ne sais-tu pas comment saluer un nouvel ami ? Tourne-toi et serre ma main."

Enfin bon, cette phrase fit surtout rire Chara car il l'avait reconnue.

Tourne-toi, mais ne lui serre pas la main, Frisk. Il a un coussin péteur.

L'enfant préféra suivre les conseils de Chara. Il se tourna vers une silhouette à peine plus grande que lui et mit ses mains dans ses poches. Cette silhouette avait un manteau bleu avec une capuche grise rabattue, un short de jogging noir, des chaussettes avec des pantoufles. Il gardait la tête baissée.

"Pas envie, déclara-t-il sans pression.

— Pourquoi ?

— Parce que tu as un coussin péteur dans la main."

La silhouette enleva sa capuche et dévoila son visage. C'était Sans. Chara regretta vraiment qu'il ne soit pas visible, car il avait vu le squelette grandir, et ça n'avait pas été très joyeux. Après sa mort et le départ légèrement forcé de Laura, Sans et Papyrus avaient dû vivre en solitaire, seuls à Snowy. Ils avaient eu suffisamment d'argent pour acheter une maison et louer une chambre d'hôtel, mais très vite Sans se retrouva obligé de voler pour manger. Grillby l'avait aidé, et aujourd'hui les frères vivaient tranquillement dans une maison assez vase, et Undyne entrainait Papyrus ! Les choses avaient bien changé...

Sans soupira.

"Bon, faudra que j'en trouve une autre, moi ! C'est vrai que ça devient banal... En fait, je suis censé surveiller et capturer les humains qui viennent, mais j'avais pas vraiment envie et j'ai la flemme. Pas comme mon frère, Papyrus. C'est un chasseur d'humains FANATIQUE. c'est lui qui a construit cette barrière pour empêcher les humains de passer...

— C'est juste dommage que les barreaux soient trop espacés et trop hauts pour empêcher qui que ce soit de passer.

— Bah techniquement, lui il peut pas passer, mais faut dire que tout le monde n'a pas son acabit. Hé je sais, on va lui faire une blague."

Sans et Frisk passèrent la barrière sans difficulté, Chara voletant autour d'eux et se préparant à mourir de rire. Papyrus était très crédule et innocent, ce qui le rendait à la fois stupide et adorable. Une lampe de chevet se trouvait non loin de là.

"Cache-toi derrière cette lampe à la forme très pratique, indiqua Sans. Il arrive."

Mais l'humain avait des plans bien différents ; il continua de marcher devant Papyrus qui approchait de plus en plus.

"SANS ! IL Y A UN HUMAIN ICI ! EST-CE QUE JE RÊVE ?

— Nope. Mais je suis pas un humain, en fait.

— AH BON ? ALORS QU'EST-CE QUE TU ES ?

— Je suis un alien, déclara Frisk. Il avait transformé sa voix qui était totalement sérieuse et froide.

— C'EST QUOI UN ALIEN ? demanda Papyrus. Chara s'était installé sur le toit d'un poste et regardait attentivement la scène.

— C'est ça, dit Frisk en désignant la lampe.

— TU ES UNE LAMPE ?

— Parfaitement, regarde."

Frisk alla vers la lampe et se cacha derrière. Cette lampe avait vraiment une forme pratique car on ne le voyait plus derrière.

"MAGNIFIQUE ! EH BIEN, LAMPE, SI TU VOIS UN HUMAIN, APPELLE-MOI ! NYEH HEH HEH !"

Et il s'en alla sans demander son reste. Chara n'en revenait pas ; Papyrus n'avait jamais été aussi crédule depuis qu'il le connaissait. Frise sortit de derrière la lampe et retourna voir Sans, qui avait regardé la scène avec des orbites rieuses.

"He ben, ça s'est bien passé, gamin. Si tu pouvais continuer à le faire s'amuser un peu, ce serait sympa. J'veux dire, il a déjà vu un humain, mais ça remonte à loin, et même s'il pense que moi j'ai oublié, je sais que cet humain lui manque. Alors joue le jeu avec ses puzzles, ok ?"

Frisk ne s'attendait pas à cette réponse, mais ce n'était rien à côté de Chara, qui se mordait les lèvres. L'humain aperçut alors un flash-back de la vie de Chara ; allongé dans son lit, mourant, et Papyrus lui offrant un dessin et lui parlant de sa voix aigüe avec son air innocent. Ses sens furent endormis pendant ce flash-back, tandis que le fantôme se le remémorait.

"Gamin ? Tout va bien ?

— Ah, euh non, euh oui, tu aimes la vie ?"

Frisk avait les mains moites. Il s'était déconnecté de la réalité pendant qu'il partageait les souvenirs du fantôme. Il espérait seulement que Sans ne l'avait pas pris pour un malade mental, mais apparemment c'était ok puisque le squelette n'avait pas arrêté de sourire.

"Merci gamin. C'est un grand service que tu me rends là. Allez à plus."

Frisk eut alors une soudaine envie de regarder un unique flocon de neige qui tombait, et alors qu'il se retournait vers Sans, il se rendit compte que le squelette avait disparu. Chara regarda l'humain avec une pointe de jalousie, lui qui ne pouvait plus parler qu'à des fantômes t qui devait voir Frisk parler à ses amis monstres. Cependant, il s'efforça de ne pas y penser et ils poursuivirent leur route.


"HUMAIN."

Frisk soupira. Il s'était préparé à ce combat contre Papyrus, mais il ne s'inquiétait pas trop. Ses puzzles l''avaient bien fait marrer, en particulier celui avec les dalles colorées. Papyrus lui avait expliqué en vrac les propriétés de chaque couleur et Frisk lui avait demandé de réexpliquer deux fois. Au final, le puzzle n'avait jamais été activé et Frisk, Papyrus et Sans s'en étaient servis comme d'un plateau de jeu télévisé, ou l'humain avait sorti ses lunettes de soleil "empruntées pour un temps indéterminé" à un Snowdrake après un combat ridicule à base surtout de blagues et de dab. Ou encore le coup des spaghetti que Frisk avaient gardés pour fabriquer une perruque qui le faisait ressembler à Flandre Scarlet de Gensokyo ( les vrais comprendront), ce qui était vraiment étrange. Bref, les puzzles étaient tous plus improbables et de ridiculisés les uns que les autres, et à chaque fois Chara se demandait comment sortir d'une situation pareille.

"MOI, LE GRAND PAPYRUS, ACCEPTE DE TE DEVENIR TON AM..."

Frisk n'attendait plus qu'une chose ; qu'il termine sa phrase. Chara lui avait dit que le squelette était vraiment quelqu'un de bien jusqu'au bout et que s'il le tuant, il passerait probablement le pire moment de sa vie.

"NON... CE N'EST PAS POSSIBLE. TU ES UN HUMAIN, JE DOIS TE CAPTURER. PRÉPARE-TOI À UN COMBAT CONTRE LE GRAD PAPYRUS, LE NOUVEAU MEMBRE DE LA GARDE ROYALE !"

Le décor de combat apparut, et l'humain en question déglutit. Il aurait voulu éviter de combattre Papyrus, qui était vraiment naïf mais attachant. De plus, il avait pris à Sans de ne lui faire aucun mal, et Chara lui avait bien répété que ce n'étaient pas des paroles en l'air.

Frisk considéra ses options et choisit de flirter avec le squelette.

"Hey toi ! Tu m'aurais pas volé un bonbOS par hasard, parce que t'es en sucre !

— QUOI ? F-FLIRTER ? JE N'AI PAS LE TEMPS POUR ÇA! AYONS UN RENCARD ENSEMBLE APRÈS QUE J'AI T'AI CAPTURÉ !" répliqua Papyrus malgré son rougissement prononcé.

Frisk évita d'abord ses attaques sans grande difficulté, tandis que son ennemi essayait très fort d'avoir l'air cool. Lorsqu'il envoya des os bleus, l'enfant choisit d'abord de s'allonger par terre et attendre, jusqu'au moment où son âme devint indigo, plus lourde et incapable de se déplacer librement, soumise à la gravité. L'humain pouvait consoler son saut, la façon dont il allait atterrir, et c'était un peu plus dur.

"NYEH ! TU ES BLEU MAINTENANT !

— J'ai remarqué, merci."

Le combat devint alors plus acharné, plus dur et plus incohérent. Tandis que Frisk voletait, sautillait de droite à gauche, Papyrus se mettait toutes sortes de choses comme de l'os de Cologne derrière les oreilles, mais se rendit compte qu'il n'avait pas d'oreilles. Ses os bougeaient, cliquetaient, éraflaient l'âme de l'humain à chaque fois qu'il les touchaient.

Heureusement que j'ai sauvegardé avant...

"PRÉPARE-TOI À MON ATTAQUE SPÉCIALE !"

Attaque spéciale tellement bien préparée qu'un petit chiot blanc réussit à la réduire à néant.

"MON ATTAQUE SPÉCIALE S'APPELLE... UGH ! JE VAIS DONC UTILISER UNE ATTAQUE NORMALE TRÈS COOL !"

Cette attaque normale fut néanmoins assez compliquée. Frise enchainait les acrobaties, éviter un os sur un skate board et "Cool dude", pour au final faire un saut sans fin afin d'éviter un champ et une véritable tour d'os.

"HUMAIN... JE DÉCIDE (UGH) DE... T'ÉPARGNER !"

Soulagé, Frisk épargna Papyrus, qui devint alors tout triste. Pendant tout le combat, Chara avait attentivement observé ses expressions, et il avait compris que Papyrus, même s'il voulait entrer dans la Garde Royale, avait ses limites et ne voulait faire de mal à personne.

"NYOH HO HO... UNDYNE NE SERA JAMAIS FIÈRE DE MOI, ET JE NE SERAI JAMAIS MEMBRE DE LA GARDE ROYALE !

— Mais si, Papyrus, le consola Frisk en s'approchant de lui. Tu peux faire de grandes choses ! Y compris... avoir un rendez-vous avec moi ?

— TU... TU VEUX VRAIMENT...?

— Oui, je le veux mon amour", le coupa Frisk en s'agenouillant et prenant la main du squelette.

Celui-ci devint alors l'incarnation même du bonheur. Chara ne pensait pas qu'il était possible d'être aussi charismatique pour un squelette.

"ALORS, REJOINS-MOI À MA MAISON, HUMAIN ! NYEH HEH HEH !"

Et il courut dans les airs, défiant les lois de la gravité sous les yeux perplexes du fantôme.

"Tu vas vraiment sortir avec lui ?

— C'est toi qui m'a dit d'être gentil avec lui, et qu'il ne fallait pas lui faire de mal.

— T'étais pas obligé d'aller jusque-là ! Ne me dis pas...

— Ne me dis pas quoi ?

— Que... que tu...

— Mais dis-le ! Mais c'est pas possible !

— Que tu es gay ?! Et puis, c'est un squelette ! Qu'est-ce que tu..."

Frisk répondit à Chara par un sourire séducteur.

— Peut-être."


HEY !

Déjà je vous remercie infiniment pour tous vos retours sur mon onzième chapitre, ça m'a fait sauter de joie !!! Vous êtes les meilleurs !!! <3 <3

Vous avez pu constater pour de bon mon ton de l'histoire, alors je continue !













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