Pour le bien de l'humanité

Chapitre 41 : Épilogue - Ruines

Chapitre final

808 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a environ 2 mois

Huit ans plus tard...


La tête posée sur le comptoir de son poste de garde, Sans regardait les sentinelles canines jouer dans la neige, le regard fatigué. Il poussa un long soupir. Une journée de plus qui commençait dans cette morne existence. Comment leur vie était-elle passée d'une suite d'aventures catastrophiques à une routine d'un ennui mortel dans laquelle le squelette dépérissait un peu plus ? Il ne s'en souvenait même plus. Comme pour beaucoup de choses, il avait baissé les bras.


"Sans !"


La voix rocailleuse de son petit frère - plus si petit que ça - résonna depuis l'autre bout de la forêt alors que son ombre imposante s'avançait à grands pas vers lui. Sans n'arrivait toujours pas à réaliser qu'il avait réussi à l'élever tout seul et à en faire un adolescent à peu près responsable. Âgé de quinze ans désormais, le squelette avait bien grandi, à la fois en gentillesse, en voix... Mais surtout en taille, à son grand désespoir. Malgré son jeune âge et sa croissance inachevée, Papyrus le dépassait maintenant de deux bonnes têtes, et ça ne semblait pas prêt de s'arrêter.


"Sans ! l'interpella une nouvelle fois son frère. Ne me dis pas que tu dors au travail ! C'est seulement notre première semaine !


— J'ai toujours les yeux ouverts, techniquement.


— On s'en fiche ! Sans ! Je suis allé voir la nouvelle capitaine de la garde royale, et tu ne devineras jamais qui c'est ! C'est Undyne ! Je ne l'avais pas reconnue au début, mais c'est elle. Et c'est mon jour de chance, puisque moi, le grand Papyrus, m'engage à la harceler jour et nuit jusqu'à ce qu'elle me fasse rentrer dans la garde royale.


— Pap, je ne veux pas te décourager, mais je ne pense pas que ce soit la bonne..."


Un cri retentit plus loin sur le chemin, figeant les deux squelettes sur place et les sentinelles. Sans se redressa et se téléporta défensivement devant son frère. La porte des ruines venait de s'ouvrir, laissant sortir le jeune prince, Asriel, en compagnie d'un humain qu'il soutenait difficilement.


"A l'aide ! cria l'enfant. J'ai trouvé un humain blessé dans les Ruines, dit-il en s'approchant des frères squelettes. Est-ce que vous savez où se trouve ma maman ?


— Wowie ! s'exclama Papyrus. Pas de panique, prince Asriel ! Lady Toriel se trouve à Snowdin, je cours, que dis-je, je vole la chercher !"


Sans plus de cérémonie, il s'éloigna vers la ville au galop. Sans posa les yeux sur l'enfant, un brin suspicieux. Quelque chose n'allait pas chez ce gamin aux cheveux trop longs qui lui retombaient devant les yeux. Il était vêté d'un pull miteux vert et jaune troué qui laissait apparaître des traces violacées fort loin d'être naturelles sur sa peau. Doucement, l'enfant releva la tête pour regarder autour de lui, jusqu'à ce que son regard accroche celui de Sans.


Il se figea net. Des yeux rouges. Rouges comme le sang. Non, comme la détermination. Son âme se serra d'inquiétude. Il avait déjà vu ces yeux. Il le savait. La mémoire mit du temps à lui revenir, comme tout ce qui concernait son passé. Mais lorsque ça lui revint en mémoire, ses yeux s'écarquillèrent. Le gamin de l'Empereur. Chara. Son regard alla d'Asriel à l'enfant avec inquiétude.


Devait-il tuer l'enfant ? Devait-il prévenir la reine et écarter le prince ? Quelle garantie avait-il qu'il n'était pas comme lui ? Et s'il était venu pour les achever ? Il n'eut malheureusement pas le temps de pousser sa réflexion. Toriel arriva en courant et se jeta devant l'enfant. Sans même un regard pour Sans, elle l'emporta avec elle sans autre forme de procès, Asriel à sa suite. L'enfant se tourna une dernière fois vers Sans, comme s'il savait, puis sourit.


Sans hésita, puis décida de laisser faire les choses. Ce n'était qu'un enfant, et sans doute complètement perdu qui plus est. Peut-être que les Souterrains avaient besoin de ça pour retrouver un peu d'espoir. Sans sourit à son tour, alors que Papyrus revenait avec une casserole de spaghettis, déçu de voir que l'humain était déjà parti. Il tapa du pied, mais son sourire, lui, ne s'effaça pas.


Sans prit une grande inspiration. Peut-être se trouvait-il là, finalement, le résultat de leurs aventures. Si Chara avait appris des erreurs de son père, alors peut-être qu'il y avait encore de l'espoir. Peut-être même qu'ils finiraient par sortir d'ici.


L'espoir des monstres.


L'espoir de l'humanité.


L'espoir de donner sens à ce qu'ils avaient vécu et changer les choses.


Son espoir.


Sans partit se rasseoir derrière son poste de garde, le sourire aux lèvres.


FIN.


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