Light-Tale - Tome 1 - L'Âme de lumière

Chapitre 1 : La fin d'une histoire

3575 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a environ 6 ans

La fleur hurla une dernière fois ses plaintes stridentes et immorales, puis disparue dans le sol, fuyant la misérable réalité dans laquelle son adversaire venait de la ramener. Essoufflée et las, Frisk soupira puis essuya son front dégoulinant de sueur et épousseta son pull bleu flanqué de deux rayures roses, taché de boue et d’autres substances aux origines douteuses.


Elle fixa l’endroit où venait de disparaître son premier et sûrement dernier fléau. Jamais la jeune fille n’aurait pensé voir un tel être devant ses yeux. Une créature dépourvue d’empathie ne sachant vivre que pour la haine et la souffrance. Ne possédant aucun autre sentiment que le cruel plaisir d’infliger le tourment à une quelconque Âme innocente, brisée sous les iris aussi noirs de vices que le cœur de Flowey.


Son aventure était néanmoins terminée. Elle pourrait retourner à la surface, tout dire à ceux qui ne voulaient pas la croire, la raillaient pour ses croyances dîtes trop puériles…

Pourtant, Frisk n’avait pas brisé la barrière, et crier victoire trop vite lui aurait attiré le mauvais œil.


Les six Âmes tournoyaient tranquillement autour d’elle. Elles ne voulaient pas la quitter avant qu’elles n’aient enfin traversé la séparation du monde des humains et de l’Outremonde, signature de leur libération prochaine.


La jeune fille se tourna finalement vers l’immense couloir noir et blanc, qui alternait toujours d’une manière épileptique entre les deux teintes. Elle fixa longuement l’objet, s’enfonçant lentement dans les méandres de son esprit, réfléchissant à la conséquence de ses actes. A Flowey, à la mort d’Asgore et à son impuissance face à cela, à ses amitiés… Un bref sourire vint éclairer son visage à l’air pourtant si neutre.


Elle sortit de ses réflexions puis inspira profondément, fit un premier pas, un deuxième et avança, déterminée, vers la barrière. Son Âme brillait d’une clarté rassurante, la guidait vers la chose. Toute sa Détermination semblait émaner d’elle et de son cœur brillant. Les autres Âmes paraissaient s’agiter, signe qu’elles sentaient leur libération prochaine.


Frisk put presque sentir le vent frais du dehors sur son visage, resté trop longtemps sous terre à son goût pour se souvenir de la sensation enivrante d’une brise.


Elle s’arrêta alors devant ce qui semblait être une immense surface plate et noire, qui contrastait étrangement avec la luminosité qui émanait des autres murs.


La jeune fille prit de nouveau une grande bouffée de l’air vivifiant des environs pour s’encourager, et continuer. Elle posa une main tremblante sur la grande superficie ténébreuse et chercha une faille ou un quelconque indice sur la façon dont elle devait l’ouvrir. Elle y vit son reflet, celui d’une gosse aux traits marqués par la fatigue et maculés de boue, aux yeux cernés et épuisés par une histoire bien plus réelle que ne le laissait paraître son apparence fascinante et enfantine.


Pourtant, dans le reflet que lui renvoyait le mur, il lui sembla voir un léger éclat rougeoyant, comme une petite braise dans un foyer éteint par la tempête, juste derrière elle. Frisk releva la tête en un petit geste et observa son écho flou sur la surface d’ébène de la barrière. Elle y scruta le moindre détail, puis se dit que son esprit lui jouait un fâcheux tour, et elle retourna à l’analyse du mur.


La lumière commença à manquer. La présence des autres Âme s’estompa brutalement, comme effacées de la réalité. Il ne resta plus que Frisk et sa propre Âme, dont le halo rouge ne suffit bientôt plus à pénétrer l’épais voile noir qui avait remplacé la clarté des murs.


La barrière, elle, était toujours là, devant elle, imposante silhouette d’ombre.


Frisk sentit l’angoisse la prendre à la gorge, mais elle continua tout de même à chercher une quelconque faille pour pouvoir rejoindre l’extérieur.


Doucement, une silhouette indistincte de dessina derrière la paroi. Elle possédait le même éclat écarlate que ce qu’elle avait pensé être une simple illusion dû à l’obscurité. La forme remplaçait entièrement son reflet.


Elle pencha la tête sur le côté, comme curieuse de savoir qui était l’enfant dont elle remplaçait le miroitement. Malgré la noirceur qui envahissait de plus en plus les lieux, les contours de l’intrus semblait au contraire se dessiner un peu mieux à chaque seconde.


Un sourire où se discernait une fausse bienveillance apparut doucement sur le visage indistinct de la silhouette. Ses cheveux bruns clairs contrastaient avec les ténèbres environnantes. Elle positionna sa main contre la paroi, puis intima innocemment à Frisk de faire de même.


L’humaine déglutit bruyamment puis obéit.


Néanmoins, ses doigts n’atteignirent pas la barrière. La silhouette agrandit brièvement son sourire en une expression mauvaise, puis disparue subitement du front de Frisk, imprimant son air carnassier dans son esprit.


Sa main se crispa dans le vide. La barrière, n’était plus là. Elle ne sentait plus sa surface lisse et polie sous ses doigts. Elle fit de grands et inutiles mouvements dans l’air, cherchant toujours à tâtons l’objet de sa liberté, en vain.


Horrifiée, l’enfant se tourna vers les ténèbres. Plus rien ne se profilait à l’horizon. Son Âme était la seule source de lumière présente.


Son cœur battait à un rythme fou, le sang pulsait durement à ses oreilles, l’angoisse lui serrait la gorge.


Ses yeux affolés scrutaient avec autant d’efforts que possibles l’obscurité de cet inquiétant endroit que toute âme qui vive semblait avoir déserté, de gré ou de force. Quelques murmures lointains parvenaient à ses oreilles, aux aguets du moindre frémissement qui aurait trahi une présence.


L’un des murmures se transforma lentement en un rire enfantin, le rire d’un enfant se moquant à gorge déployée d’un camarade tombé à terre.


Le rire se déplaça doucement jusqu’à ses côtés, puis fut remplacé par un discret gloussement. Frisk se figea. Elle sentait sa présence dans son dos. Des picotements désagréables à l’arrière de sa nuque rendaient cette sensation d’observation bien plus pénible.


Une voix s’éleva, rauque, narquoise, emplie de reproches :


« Si déterminée, si courageuse, et pourtant si cruelle… Comment as-tu pu les abandonner Frisk ?


La nommé pivota lentement sur elle-même, puis se retrouva nez à nez face à la forme du miroir de la barrière. C’était un garçon plus âgé qu’elle. Il possédait un pull pelucheux, vert rayé de jaune. La coupe de ses cheveux châtains-roux lui faisait étrangement penser à elle. Un étrange liquide noirâtre coulait de la base de son front et de ses yeux, comme des larmes de goudron.


Sa peau brillait légèrement dans l’ombre, tel un spectre fraîchement échappé de son enveloppe charnelle. Deux pommettes roses venaient ponctuer le tout pour le rendre presque vivant.


Frisk recula. La peur lui étreignait durement le cœur. Elle le fixait, incrédule et effrayée par ce garçon qui connaissait son prénom.


Il pencha une nouvelle fois sa tête sur le côté puis eut un sourire faussement désolé.


- Tu ne comprends pas ? Tss, l’égoïsme humain…


Son nez se plissa, comme si la présence de l’enfant l’incommodait, puis il continua :


- Tu leur as insufflé tellement d’espoirs et de rêves en tombant ici. Je t’ai suivie et observée pendant toute ta traversée de l’Outremonde, toi, l’Âme qui signait la libération des Monstres. Tu les as épargnés alors qu’ils tentaient de t’assassiner, leur donnant toujours plus l’espérance qu’ils verraient l’extérieur. Puis, tu as regardé leur roi mourir sans agir et tu leur as volé les six Âmes humaines. Tu es responsable de tant de rêves brisés et annihilés.


Frisk déglutit devant les révélations de l’individu et baissa ses yeux vers le sol. L’amère vérité venait de sortir de la bouche du garçon. Une vérité douloureuse, presque humiliante. Mais il était trop tard pour regretter ses gestes à présent. Avoir des remords aurait été vain.


- Que crois-tu qu’il se passera quand tu quitteras cet endroit ? Que tous oublieraient cette promesse dans le vide que tu leur avais faite ? Qu’ils passeraient un insignifiant coup d’éponge sur le passé ? Tu leur as brisé le cœur… articula d’un air satisfait le garçon.

- Mais… je peux les libérer ! s’exclama Frisk dont la langue semblait s’être déliée. Il… il suffit juste que…

- Pfeuh… la coupa sèchement le garçon. Tu veux parler de cette calamité nommée « chronologie entre les différentes possibilités d’univers alternatifs » ? Ici, ça ne marche pas. Mais… sais-tu au moins où tu te trouves ?


L’enfant se sentit soudainement honteuse de ne pas savoir le nom de cet endroit où l’individu l’avait amenée.


- Il s’agit de l’entre deux mondes ou du monde de sauvegarde si tu préfères. La dimension où se retrouve une Âme contenant assez de Détermination si elle est vidée de son énergie. Un endroit où tu es allée plus d’une fois d’ailleurs…

- Mais comment…

- Tu ne pouvais pas me voir avant, ni dans ce monde, ni dans l’Outremonde… Néanmoins, le pouvoir des six autres Âmes t’a ouvert les yeux, et les choses autrefois invisibles pour ta pitoyable petite Âme humaine te sont maintenant apparues.

- Pourquoi je ne peux pas partir alors ? s’exaspéra l’enfant. Pourquoi je ne peux juste pas partir comme avant ?

- Parce que j’en ai obtenu le pouvoir. Mais là n’est pas le sujet. Tu dois te demander pourquoi je te gardes ici, non ? »


Il se tut. Son sourire mauvais s’étira davantage.


L’atmosphère devint lourde et l’air se fit brusquement glacial.


Un couteau à la lame luisante apparut soudainement dans la main du garçon. Ses iris bruns devinrent deux braises rougeoyantes dans une étendue obscure. Le liquide noir commença à s’écouler de la commissure de ses lèvres et de ses yeux.


Frisk serra la poignée de sa propre arme, s’attendant au pire.


« Pour que tu me donnes ton Âme !


La jeune fille ouvrit des yeux ronds et se figea à l’entente de ces mots.


- Vois-tu, tu es la dernière humaine à être tombée dans l’Outremonde… commença l’enfant d’un ton trop doux et trop aimable par rapport à son air carnassier.


Il s’avança lentement vers Frisk qui prenait soin de laisser une distance raisonnable entre lui et elle en même temps.


- Comprends-tu que par conséquent, ton Âme est la seule manquante parmi les six autres que le roi avait récolté. Je ne suis peut-être plus qu’un écho de ce que j’étais avant, mais je suis au courant de tout ce qu’il se passe, dans tous les mondes que je côtoie, et je suis aussi au courant qu’il me faut seulement ton Âme pour sortir d’ici.

- Mais… Les Âmes se sont enfuies quand tu m’as transporté ici… tenta la jeune fille qui reculait au fur et à mesure que le garçon s’avançait. Comment espères-tu t’échapper d’ici pour les récupérer… ?


Un éclair de lucidité traversa vivement son esprit embrumé par la peur de mourir. L’angoisse vint lui serrer les entrailles de sa main gelée lorsque tout devint plus clair pour elle.


- Oh, tu sembles avoir compris, mieux compris que ce que j’espérais. J’ai besoin de ton Âme pour « revenir d’entre les morts »… La mienne est simplement vidée de son ancienne Détermination, ce n’est qu’une coquille vide en bref. Je pourrai alors sortir et obtenir ma chance de me venger des habitants de ce village qui m’ont fait souffrir ! »


Brutalement, il chargea vers la jeune fille. Si brutalement que sous la surprise, celle-ci manqua de chuter lorsqu’elle s’écarta de la trajectoire de la lame. Quelques centimètres de moins et sa poitrine aurait été transpercée.


Frisk sut alors que l’inéluctable affrontement aurait lieu et elle-même dut se résoudre à maladroitement brandir son couteau, seul moyen de défense qu’elle avait gardé sur elle.

Elle para gauchement les premiers coups que son ennemi lui porta. Plusieurs estafilades peu profondes mais douloureuses parcouraient déjà ses bras, témoins sanglants du début de ce combat inégal. Le garçon réussissait à adroitement changer de positions pour frapper de tous les côtés la jeune fille, ne lui laissant aucune occasion de riposter. seulement d’esquiver les attaques de plus en plus rapides.


Elle qui ne s’était encore jamais réellement battue… elle regrettait déjà son manque d’entraînement. Les simples coups qu’elle réussissait à placer sous la pluie meurtrière de son adversaire étaient bloqués avec une facilité déconcertante.


Un sourire tordu parcourait les lèvres du garçon, une expression sadique qui s’agrandissait à chaque fentes et taillade exécutées.


Frisk aurait presque dit qu’il jouait avec elle. Tel un chat qui jouerait avec un mulot, le coinçant et regardant le pitoyable petit être tenter de s’enfuir, se délectant de chaque couinement de terreur.


Il frappait fort pour qu’elle fatigue le plus rapidement possible, mais ne faisait que s’amuser à faire durer cette lutte bancale, pour ensuite porter le coup final sans anicroche.

Elle devait rester Déterminée. Frisk repoussa la dernière attaque en chassant avec violence son ennemi. Elle-même fut surprise par cette soudaine montée d’adrénaline. Pourtant, cela ne fut que d’une durée bien trop courte.


Le sourire narquois de l’attaquant ne disparut pas pour si peu. Il continua ses assauts, qui n’avaient perdu aucune once de leur puissance. Il changea subitement de stratégie, essayant de tailler dans les défenses de la jeune fille, la désemparant par sa nouvelle fourberie.


Il ne lui suffit que d’une seconde, un simple grain de sable dans le grand sablier du temps. Un battement de cœur dans le vide, pour que la lame luisante pénètre dans sa chair.

Une douleur aiguë fusa brusquement dans son ventre. Aucun son ne sortit pourtant d’entre ses lèvres entrouvertes lorsque son ennemi retira la lame de son estomac. Elle tituba quelques instants, puis ses jambes cédèrent sous tout le poids de son corps, devenu trop lourd pour être supporté par ses membres subitement vidés de leur énergie.


Elle toucha terre en faisant un bruit sourd. Sa tête cognant lourdement le sol ne contribua pas à atténuer la douleur et le son strident qui résonnait aussi durement que des ongles sur un tableau à ses oreilles. Le liquide rouge foncé s’étala lentement autour du trou que l’arme avait laissé dans le tissu du pull de la jeune fille, qui tentait vainement de ne pas sombrer dans l’inconscience et de laisser son Âme au démon.


Elle sentit brusquement une forte pression au niveau de sa gorge puis se vit soulevée de la surface lisse où elle s’était écroulée. Un deuxième coup de la lame vint mordre son pauvre corps déjà meurtri de toutes parts.


Elle sentit alors son Âme se vider peu à peu d’essence vitale qu’il lui restait. Seule la Détermination semblât vouloir rester pour partager son sort.


« Je m’étais toujours demandé ce qu’il se passerait si quelqu’un venait à mourir dans cet endroit… commença le garçon l’air satisfait et le ton mielleux. Je vais sans doute le savoir tôt ou tard. »


Il eut un ricanement discret, puis s’esclaffa devant Frisk. Elle ne réussit qu’à tousser une gerbe de sang en guise de réponse à l’abjecte insolence du garçon. Elle était si désireuse de concentrer toute sa haine vers lui, mais elle savait malheureusement que c’était une bien vaine action à faire avant de mourir.


Néanmoins, dans sa main, elle se rendit compte que la poignée de son propre couteau commençait à chauffer. Une agréable chaleur se répandait dans son bras et l’impression qu’un peu d’énergie lui revenaient augmentait en même temps que sa Détermination à rester en vie. Elle leva lentement son bras et son arme, avant de la lancer vers la poitrine de son ennemi avec toute la force qu’elle sut encore trouver.


Le dernier rire du garçon fut coupé par une inspiration inégale de surprise et de souffrance. Son sourire s’évapora de son visage spectral, tel un mirage. Il baissa des pupilles tremblantes vers le poing aux jointures blanches de la jeune fille, qui maintenait fermement le couteau dans le cœur de son ennemi.


Il lâcha sa victime puis fit plusieurs pas chancelants en arrière. Frisk tomba à terre en exhalant un râle de soulagement. Il fixa ses iris sanguinolents vers l’enfant et articula ses dernières paroles meurtrières, redessinant son odieux sourire sur ses lèvres :


« Je me… vengerai… T-tu resteras enfermée ici à jamais, baignant dans une agonie éternelle, ne pouvant jamais mourir, condamnée à errer dans la tristesse et la douleur. »

Il possédait un rictus de joie abominable que Frisk ne serait pas prête d’oublier. Le corps secoué par de violents et brefs spasmes, le garçon continuait de rire à gorge déployée.


Puis, une Âme apparut à ses côtés. Son Âme.


Un cœur d’un brun maladif marbré de noir, qui devait avoir été d’un rouge éclatant par le passé, se déplaça lentement devant lui. Une lueur terne s’en échappait, et elle paraissait diminuer de plus en plus. Soudain, l’Âme mourante se brisa net. Le sourire effrayant du garçon se figea, puis son corps se fondit dans les ténèbres, emportant avec lui son rire glaçant.


Toujours recroquevillée sur le sol lisse et gelé, Frisk laissait les larmes échapper de ses yeux mi-clos. Elle attendait cette mort qui ne viendrait jamais l’emporter.


Néanmoins, un petit bruit de vibration attira son attention. Le son semblait venir d’à côté d’elle. Elle leva son menton humide de larmes vers la source du bruit, et vit le téléphone que lui avait confié Toriel lors de son arrivée dans ce monde. Le petit objet tremblait doucement sur la surface lisse du sol.


« Vous-avez-un-message… » déclara la voix du répondeur de son ton monotone et froid. 

« Salut-salut. Il y a quelqu’un ? Bon, je vais juste laisser ce message alors… héla la voix grave du malicieux Sans à travers le micro de l’appareil.


Le son des paroles du joyeux squelette régnait en maître sur le silence des lieux, faisant écho à l’étrange quiétude qui s’était installée après l’affrontement de Frisk. Lui succédèrent la voix niaise et ravie de Papyrus, les tonalités rauques et enjouées d’Undyne qui la traitait aimablement de vaurienne, toujours en ricanant, Toriel et sa voix suave de mère poule, Alphys et ses bégaiements dus à sa timidité de hackeuse solitaire…


… puis le bruit creux du téléphone raccroché.


Elle avait envie de leur hurler de ne pas partir, de ne pas la laisser seule ici, dans le noir et l’angoisse… Dans la douleur de perdre ceux qu’elle avait aimé, et qu’elle aimerait toujours. Mais il était déjà bien trop tard…


Tous ces amis attentionnés qu’elle avait rencontré au cours de cette aventure étonnante. Toutes ces rencontres exceptionnelles qui avaient été placées lors d’heureux hasards sur sa route. L’absence de leur présence réconfortante lui serrait le cœur d’une manière insoutenable, tout comme les lancinements dus à ses profondes blessures qui la perforaient durement.


Pourquoi les avait-elle quitté ? Pourquoi les avait-elle laissé pour repartir dans ce monde qui ne voulait pas d’elle ?


La jeune fille se roula en boule sur le sol froid et laissa ses sanglots combler le vide des lieux. Puis elle ferma doucement les yeux, avant de laisser l’inconscience et la tristesse avoir raison d’elle.




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