Malédiction.

Chapitre 9 : Une petite descente en enfer.

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:08

Arrivée dans ma chambre, je me laissais tomber contre ma porte. Mon coeur battait trop vite. J'avais retrouvé ma peur, encore plus forte qu'auparavant.

Je regardai ma main.

Elle tremblait.

Merde.

Merde, merde, MERDE !

Je me relevai brusquement.

Non, j'avais fait une « promesse » à Zac.

Cette malédiction ne me tuerait pas.

Pas la peine de paniquer.

M'adapter, voilà ce qu'il fallait que je fasse.

Je fermais les yeux et inspirai à fond.

Puis je me concentrai sur mon ouïe. Au début, rien ne se passa. Puis je commençai à entendre toute sorte de bruit que je n'aurais pas entendu auparavant. Le clic d'une souris d'ordinateur, les doigts de Bridget tapant furieusement sur son clavier, le grincement de la chaise à bascule de ma grand mère... J'ouvris ma fenêtre. Ces bruits, qui avant ne m'était pas accessible, furent couvert par celui du vent et des claquements d'ailes des oiseaux passant à quelques mètres.

J'inspirais une nouvelle fois, me calmant un peu plus. Les odeurs qui me parvinrent m'apaisèrent. Étonnament, l'odorat était le sens que j'appréciais le plus.

Je restais ainsi, penché à ma fenêtre, une bonne demi heure. Quand un son me fit sursauter. On frappait à ma porte. Je me retournais pour voir Zac qui rentrait.

« Salut, me fit il avec un sourire. »

J'eus, à ce moment là, envie de me jeter dans ses bras. Comme quand j'étais angoissée. Au lieu de ça, je restais près de la fenêtre et lui sourit.

« Salut.

  • Tout va bien ? »

Je haussais les épaules.

« Ouais. Et toi ?

  • Ouais. Désolé de pas avoir pu venir te chercher. J'avais plus de boulot que prévu. »

Je n'ai jamais su avec exactitude dans quoi il travaillait. L'informatique, m'avait il dit un jour.

Il entra en refermant la porte.

« Ce n'est rien, lui fis je avec un petit sourire. Il n'a pas plut et marcher ne me dérange pas.

  • D'accord. (Il s'assit sur le lit.) Rien à signaler ?

  • Non. Rien. »

Il me dévisagea, peu convaincu. Je m'installais à côté de lui.

Aussitôt, son odeur emplie mon esprit.

Dieu que j'aimais son parfum !!

Chaque détail était innommable mais le tout lui donnait un attrait quasi-irrésistible. Je me penchais vers lui, inspirant profondément.

Mon coeur s'accéléra, de même que ma respiration. J'entendis la sienne faire de même. Je levai les yeux pour les plonger dans les siens.

J'entrouvris les lèvres, comme pour inviter son odeur à se poser sur ma langue, que je puisse le goûter. J'étais pratiquement sûre qu'embrasser sa peau me ferait tourner la tête. Il inclina le visage vers moi.

Son souffle m'effleura et je sentis une brusque envie de l'embrasser.

Je perdais la tête, embrumée et n'ayant qu'une seule pensée : le goûter. Le dévorer. L'imprimer en moi.

Zac. Mon Zac.

Qui n'était pas lié avec moi par le sang.

Sa main frôla ma joue.

Je fermais les yeux, sentant sa peau parcouru d'une fragrance de désir qui se répercuta tout en moi.

Il dut le sentir aussi, car ses doigts glissèrent dans mes cheveux, s'accrochant à ma nuque.

Il m'attira doucement vers lui. Il allait m'embrasser. J'allais enfin savoir quel goût avait ses lèvres. Les graver dans ma mémoire, les reconnaître à jamais. Mon Zac que je connaissais depuis toujours.

Bon sang ! Je reculais vivement, effarée.

« Quoi ? Murmura t il, d'une voix rauque et sexy.

  • Qu'est ce que... On allait faire une bêtise.

  • Tu sais bien que non, répliqua t il en resserrant sa prise sur ma nuque. On a aucun lien...

  • Bordel, tu m'as vu grandir ! C'est malsain !

  • Pas chez les Dae ! El, j'ai tellement peur de te perdre... Je ne suis pas humains, tu ne l'es pas non plus. Je veux être avec toi si jamais...

  • Tais toi, m'écriai je en me relevant. Ne parle pas comme si y'avait aucun espoir !

  • Je ne veux pas avoir de regrets. El... Arrête de penser comme une humaine. Tu es attirée par moi, je le sens, je le vois, je l'entends. Tu le verras toi aussi quand tu auras tes dons.

  • On ne devrait même pas parler de ce genre de chose.

  • Ça te met en colère ?

  • Non, mal à l'aise ! Écoute, Zac, je ne peux pas du jours au lendemain me dire : oh, tiens, il n'est pas mon oncle, j'peux l'embrasser !

  • Si. Tu es une Dae. Nous sommes ainsi.

  • Pas moi.

  • Même toi. (Il se leva, et s'approcha de moi jusqu'à me frôler.) El, être Dae, ce n'est pas être seulement maudit, un monstre. C'est un autre mode de vie. On ne peut pas faire comme les humains. On est pas comme eux. Tout en nous est différent.

  • Même les liens familiaux ?

  • Même les liens familiaux.

  • Peut on tout oublié une fois transformé ? Tout ce que l'on a ressentis, tout ce que l'on a pensé ?

  • Pas oublier, non. Mais développer, oui. Nous sommes malléable, sauf en ce qui concerne l'amour. Là, il est éternel et inconditionnel. Comme ton père. Il aime toujours ta mère. Et l'aimera même des décennies après sa mort. Il ne pourra jamais aimer quelqu'un d'autre. »

Je clignai des yeux, comprenant une chose.

« Alors... C'est pour ça que tu n'as aucune petite amie ? Parce que c'est moi que tu aimes ?

  • En gros, oui. (Il eut un petit sourire) Je ne suis pas un moine non plus, mais les relations longue serait cruelle envers la femme avec laquelle je sortirais. Elle s'attacherait, moi pas.

  • Et si je choisis quelqu'un d'autre ?

  • Je t'aimerais encore et toujours.

  • Même en sachant que c'est inutile ?

  • Ce n'est pas inutile car tu ne choisiras personne d'autre.

  • Ça, tu ne peux pas le savoir.

  • Je le verrais quand ta transformation sera achevée. Tu ne pourras pas me le cacher.

  • Sors d'ici. »

Je le poussais violemment.

« Sors d'ici, tout de suite ! »

Il me dévisagea, toujours aussi sur de lui et sortit en claquant la porte.

Je m'écroulais sur le sol.

Bordel de merde. Ce type était trop persuasif. J'avais faillit céder.

Peu à peu, la culpabilité m'envahit.

Amoureux de moi à jamais. Souffrait il quand je le repoussais aussi brusquement ? Comment avait il pu en arriver là ? Était on destiné à une personne en particulier, une sorte d'âme soeur, ou l'amour naissait par la découverte de l'autre ?

J'aimais Zac. Énormément. Je le désirais aussi, mais ça, je venais à peine de le découvrir.

Pourquoi fallait il que ça tombe sur moi toute cette histoire ?

Je pris mon portable et mes doigts tapèrent le numéro de Dev.

Il décrocha dès la première sonnerie.

« Hi ! »

Je souris, même s'il ne pouvait pas me voir.

« Salut, fis je en allant me jeter sur mon lit.

  • Tout va bien ?

  • Pas vraiment...

  • Arf. Que t'arrive t il encore ?

  • Zac.

  • Ton faux oncle ? Il t'a encore fait du rentre dedans ?

  • Exact.

  • Il est très... entreprenant ?

  • Pas vraiment. Enfin, c'est Zac quoi.

  • Tu veux que je vienne ?

  • Non ! (Je me tus quelques secondes.) Non, c'est bon, ne t'en fais pas. J'avais juste envie de parler un peu.

  • Ça me touche que tu m'appelles moi au lieu d'Alex.

  • J'ai trop peur de le déranger.

  • Pas moi ?

  • Tu n'es pas en tête de classe, toi. Lui si. Il doit travailler.

  • Mouais ! Ricana t il. On va dire ça. (Je l'entendis s'asseoir) Qu'est ce que tu vas faire de ta soirée ?

  • Hum... J'ai un livre à lire. (Je fermais les yeux.) Dev... Je craque.

  • Je vois bien. (Il ricana doucement à l'autre bout du fil.) Aujourd'hui, tu étais si tendu que tes pensées t'enveloppaient comme une aura, si palpable que ça mettait certaines personnes mal à l'aise...

  • Je n'ai rien remarqué.

  • Normal. (Il soupira.) J'ai l'impression que tu nous caches un truc à Alex et moi.

  • Tu as bien deviné, répondis je avec sincérité.

  • Mais tu ne nous le diras que quand tu seras prête, c'est ça ?

  • Dans le mille encore une fois.

  • Au moins, tu avoues nous cacher un truc. (J'entendis un stylo claqué sur une table. Je grimaçai, n'étant pas encore adapté au fait de pouvoir tout entendre.) J'ai aussi un secret que je ne peux pas te révéler.

  • Je sais. Alex aussi.

  • Ouais... Alors on te comprend. Tu n'as pas à être mal à l'aise avec nous sur ça. »

Je rouvris les yeux et fixa mon plafond.

Un immense poids avait quitté mon coeur.

« Je ne sais pas comment tu fais, Dev, mais tu as toujours le chic de dire ce qu'il faut.

  • Merci, s'esclaffa t il. Et puis, ne t'en fais pas pour les disputes entre Alex et moi. Elles sont plutôt cool, par rapport à avant.

  • Désolée pour tout à l'heure...

  • Non, non ! On voyait bien que tu n'étais pas dans ton état normal.

  • Merci.

  • Et, Elspeth ?

  • Oui ?

  • Quoiqu'il se passe en ce moment, tu t'en sortiras. Tu as l'air d'être ce genre de fille qui se surpasse et réussit tout ce qu'elle entreprends. »

Les larmes me montèrent aux yeux.

« Je suis vraiment heureuse d'avoir un ami comme toi.

  • Et moi que tu m'acceptes. (Une voix l'appela.) Désolée, El, mais mon frère me demande.

  • Ce n'est rien, je vais beaucoup mieux.

  • Bonne nuit.

  • Bonne nuit. »

Je raccrochai, en larme.

Tu t'en sortiras.

Oui.

Si mon ami en était persuadé, alors je m'en sortirais.

Je me redressais.

Et ça allait commencé maintenant.

Je sortis de ma chambre, regonflée à bloc.

La première personne que je croisais fut mon père.

Mes yeux rouges l'alarmèrent.

« Qu'as tu ? »

Sa voix avait des accents hystériques.

« J'ai mes sens qui se développe. »

Il me regarda avec stupeur.

Dev avait tellement confiance en moi que je me sentais capable de supporter l'angoisse de ma famille. Je posais la main sur l'épaule à mon père.

« Plus de mensonges dans la famille, fis je avec douceur. Je voulais, mais je trouve ça inutile. J'ai l'odorat, le goût et l'ouïe. Plus mon physique qui s'améliore. Je l'accepte, je l'embrasse et je me transforme. Je ne veux pas l'affronter seule. »

Il se détendit imperceptiblement. Sauf que moi, maintenant, je percevais son odeur. Et je pouvais ainsi lire dans ses émotions. Il me prit dans ses bras.

« J'ai confiance en toi. »

Ces simples mots se répercutèrent en moi, faisant échos avec ceux de Dev.

« Moi aussi. »

Je le lâchais et descendit dans le salon.

Ma grand mère leva ses yeux sévères.

« T'as journée ? »

Jamais de préliminaires avec elle.

« J'ai découvert que mon professeur buvait du café avant de venir en cours, et qu'il avait un sandwich dans son sac. Que mon camarade au fond de la classe s'était lavé les cheveux alors que je ne l'avait pas regardé, que la vache qui était à l'origine de mon steack ne mangeait que des produits végétaux et que grand père lisait dans son bureau. »

Elle cligna des yeux. Aucune inquiétude dans son port, aucune odeur de stress.

« Tu l'acceptes ?

  • Oui.

  • Tu t'y crois capable ?

  • Oui. »

Elle soupira.

« Espérons. Merci de me l'avoir dit.

  • Je pense que c'est mieux.

  • Oui. Si tu te transformes bientôt, il vaut mieux que nous ne soyons pas surpris.

  • En parlant de ça, je ne veux plus que Zac dorme avec moi.

  • Quoi ? »

Zac entra dans la pièce.

Il avait tout entendu. Dans son odeur, sa merveilleuse odeur, je ressentis toute sa peur et son affolement.

Je me tournais vers lui.

« Ta présence me stresse. Je préfèrerais rester seule. Je ne veux avoir en tête que ma transformation. Et non pas toi. Or, plus mes sens se développent, plus tu deviens omniprésent. Comme tout à l'heure.

  • Il en est hors de question ! »

Sous sa voix menaçante, j'avais perçu un grondement animal. C'était la première fois, mis à part lorsqu'il avait glissé sa main dans mon moteur, que je percevais le Dae en lui. Je sentis un frisson me parcourir.

Et ce n'était pas un frisson de peur.

« Je me transforme plus vite que ce à quoi vous vous attendiez. Je ne tiens vraiment pas à ce que ça s'accélère encore.

  • Je suis désolé, Elspeth, mais Zac à raison, grommela ma grand mère.

  • Sophie ! »

Ma voix respirait le désespoir. Elle leva la main, coupant cours la tirade que j'allais sortir.

« Il faut que l'un de nous te surveille.

  • Il peut me surveiller de la chambre d'à côté... marmonnais je. Il entendra très bien.

  • Et se précipitera à chaque gémissement dû à ton cauchemar ?

  • Alors demande à Bridget ! »

Zac fulminait.

L'odeur de sa colère m'enveloppait, faisant grimper la mienne.

Il m'attrapa par le bras, me retournant brusquement.

« Je resterais avec toi, je ne veux perdre aucune minute de...

  • Lâche moi ! »

Je me dégageai et le bouscula.

Il tomba.

Je le regardais, abasourdi.

J'avais grogné et propulsé mon Zac au sol.

Je me pris la tête entre mes mains.

« Voilà pourquoi je ne veux pas ! Je suis une boule de nerfs, et tu ne fais rien pour me calmer ! Et si tu ne fais rien pour cacher l'odeur de ta peur, celle de ta colère, ton désir pour moi, ça ne va pas aller en s'arrangeant ! (Je le regardais se lever souplement.) Ne m'approche plus jusqu'à ce que ça se calme. »

Je l'avais blessé, son visage exprimait une douleur profonde et intense. Il me fixa, et, en un instant, toutes émotions quitta son visage et son odeur. Je ne sentais plus que son essence pure, avec juste les soupçon de peur et de colère passé.

« Bien. Voilà. Tu es satisfaite ? »

J'ouvris la bouche.

Mais un sanglot me secoua.

Il resta impassible.

« Puisque c'est réglé, nous coupa Sophie, Zac dormira avec toi. Il est capable de se contenir. »

Je secouai la tête, vaincue. Mon Zac me tourna le dos et sorti de la maison. Je restais figée, incapable de faire le moindre geste.

Ma grand mère soupira doucement.

« Je lui fais du mal, murmurais je.

  • Il se fait du mal tout seul. (Elle se leva et posa une main sur mon épaule.) C'est lui qui te cherche. Il devrait attendre.

  • Mais tu es d'accord pour qu'il me fasse la cours !

  • Oui. Mais je n'ai jamais dit que j'appréciais ça. (Elle fixa la porte) Zac a toujours été instinctif, différent des membres de cette famille. Je n'ai pas beaucoup de pouvoir sur lui.

  • Sophie... Je ne veux pas que ça aille plus loin avec lui.

  • Tu penses encore comme une humaine. (Elle me sourit.) Tu n'en ais plus une. Les Dae sont différents. Nous n'avons pas la même conception de famille. S'il avait le même sang que toi, bien sur, ce serait répréhensible, mais là...

  • Je suis encore humaine, grognais je avec ferveur.

  • Tu t'entends parler ? Tu grondes, grognes, on t'entendrait presque feuler.

  • Mais...

  • Écoute, j'ai confiance en toi. J'ai peur, il est vrai. Mais tu as toujours été la plus têtu de cette famille maudite. Tu m'as toujours tenu tête, répondu, sans la moindre peur. Tu as toujours été honnête et franche. Jamais tu ne t'es plains de ta situation jusqu'à aujourd'hui. (Elle me serra brièvement l'épaule avant de laisser sa main retomber à son côté.) Tu as le droit à quelques petites crises, et si Zac ne le supporte pas, grand bien lui fasse. »

Je ris doucement.

« Tu as raison. Bon, je le supporterai encore.

  • Bien. Parce que, pour ne pas te mentir, aucun de nous n'est assez fort pour te maintenir si jamais tu te transforme.

  • Ah bon ? Harry et mon père n'en sont pas capable ?

  • Zac est le plus rapide et même si Harry est plus fort, il n'est pas capable de se transformer aussi vite. Quand à ton père, il serait incapable de te faire du mal pour t'empêcher de tuer quelqu'un ou de te tuer toit même.

  • Zac en est capable ? »

Elle me dévisagea avec un air lugubre.

« Zac serait capable de tout pour te maintenir en vie et t'éviter d'avoir à nous faire du mal. »

Je me laissais tomber sur un fauteuil.

« D'accord, soupirais je après quelques secondes. Vous faites tout ça pour mon bien.

  • Contente que tu t'en rendes enfin compte.

  • C'est que... Cette colère, je ne sais pas la gérer. Je n'y arrive pas. Aujourd'hui, j'ai hurlé sur mes deux seuls amis. J'ai même pleuré.

  • Ça arrive au début. Tu réagis beaucoup plus activement à toute sorte d'émotion. Le simple agacement peut devenir une colère noire, une simple culpabilité une crise de larme. Et je ne te parle même pas du désir. Il peut être incontrôlable. Pour Zac, ça a été très violent.

  • Ah bon ?

  • Il n'arrive pas encore à se contrôler. Mais avant, a la moindre petite contrariété, Harry devait le maintenir au sol.

  • Et bah... Et maintenant ?

  • Maintenant, tu as le résultat devant toi : il lui faut un choc considérable pour le refroidir. Plus besoin d'utiliser la force. (Elle regarda l'horloge.) Bon, il faut que je me mettes aux fourneaux.

  • Je vais t'aider. »

Elle me sourit.

Avec tendresse...

Sophie ne faisait jamais preuve de tendresse. Pas dans ses gestes ni dans son sourire. On savait qu'elle nous aimait, mais elle ne le montrait jamais.

Cuisiner pour les neufs membres de ma famille fut un véritable défouloir. On ne pouvait s'arrêter et l'effort fourni me changeait les idées.

Qui plus est, avec mes nouveaux sens, c'était un nouveau défi. Se concentrer alors que chaque odeur me fascinait, me donnait envie de goûter, et devoir y résister... Un tourment autant qu'une joie.

J'ai toujours été habile de mes mains. Mais la vitesse et la force qui me venait de ma nouvelle condition me déséquilibrait. Mes yeux et mes réflexes n'étaient pas encore habitué.

Ce fut donc sereine que je mangeai ce soir là.

Je ne pensais pas à la suite de la soirée, où j'aurais à affronté un Zac impassible et certainement furieux, à demi nu et dont l'odeur me faisait perdre la tête.

Sophie mit tout le monde au courant des derniers changement qui s'étaient opéré en moi.

Si certain en était angoissé, d'autre, comme Claire, acceptait la nouvelle avec calme.

Harry m'attrapa avant que je ne puisse me faufiler dans l'escalier.

« Tu vas bien ?

  • Oui, tonton.

  • Si jamais... (Il baissa les yeux.) Si jamais tu ne te contrôles pas, et que tu as besoin d'extérioriser ta colère, viens me voir. Je connais quelques trucs de relaxation Dae.

  • Merci, Harry. (Je lui ébouriffai les cheveux.) Tout va bien se passer, j'en suis sûre. »

Il ne répondit pas et me regarda monter à l'étage.

 

 

 

Zac vint me retrouver dix minutes plus tard.

Rien dans son odeur ne m'aida à savoir s'il m'en voulait encore. Rien sur son visage, sur sa démarche, ou encore dans son comportement. Il réagissait comme si je n'étais pas là, un fantôme qu'il ne pouvait voir.

Agacée, je me plantais devant lui, seulement vêtu de mon long tee shirt de pyjama.

Son regard se fixa sur le mien, vide.

Puis, lentement, il défit les boutons de sa chemise, sans me quitter des yeux. Les miens ne purent résisté à suivre le tracé de ses doigts qui descendait le long de son torse sublime.

Il rejeta sa chemise sur ses épaules et l'enleva avec patience, comme pour me faire profiter du spectacle.

Déjà, ma respiration devenait haletante.

Le coin de ses lèvres parfaites se souleva en un sourire à la fois moqueur et séducteur.

Je pinçai les miennes, certainement blême de rage et de désir contenu.

Lorsqu'il entreprit de se débarrasser de son jean, je lui tournai vivement le dos.

« Tu triches, marmonnais je.

  • Je sais.

  • Tu n'as pas le droit.

  • Sophie n'est plus là pour te servir de témoin. »

Je serrais les poings et lui fit face.

« Tu veux à ce point que je meure ?! »

Il me dévisagea, interdit.

« Ne dit pas n'importe quoi... murmura t il douloureusement.

  • N'importe quoi ? Tu me p-r-o-v-o-q-u-e-s ! Tu cherches l'embrouille, tu veux me mettre en colère puis me transformer en une boule d'hormones sexuelles prête à exploser ! Les émotions fortes ne sont pas conseillé, dans mon état !!

  • Désolé, El, mais moi non plus, je ne me contrôle pas forcément ! Ça fait quelques années que je me retiens, figure toi !

  • Tu es un pédophile... grondais je, cherchant à le blesser pour ne plus ressentir l'envie de lui sauter dessus.

  • Un pédophile ? Je suis amoureux de toi, bordel !

  • Et je suis mineure !

  • Je le suis aussi, d'un point de vue Dae !! »

Ma colère me déserta immédiatement, laissant place à la stupeur.

« D'un point de vue Dae ?

  • Oui. Nous ne sommes pas considéré comme adulte avant nos trente cinq ans.

  • Nos... trente cinq ans ?!

  • Oui. C'est à ce moment là que nous atteignons notre maturité sous forme de fauve.

  • Bon sang... Donc en humain ça nous donne...

  • Il n'y a rien de comparatif. C'est comme ça, c'est tout. »

Je m'affalais sur le lit, abasourdis.

« Bon sang...

  • Tu te répète.

  • Je sais.

  • Je suis désolé, je ne voulais pas te causer un choc supplémentaire, mais je ne veux pas que tu penses à moi comme un homme qui désire une fille mineure de façon perverse. (Il s'assit à côté de moi, gardant quand même une distance de sécurité qui, au lieu de me calmer, ménerva : je le voulais plus prés. Beaucoup plus prés.) Si je ne me forçais pas à vieillir un minimum, j'aurais l'air d'avoir un an de plus que toi, à peine.

  • Tu as déjà l'air d'avoir trois quatre ans de plus.

  • C'est que je ne veux pas que tu me trouves trop vieux pour t'attirer.

  • Tu plaisantes ?

  • Pas le moins du monde. »

Il tendit la main, prudemment. Je le laissais me caresser les cheveux.

« La galère...

  • Exactement. »

Je me relevais, mais pas vraiment pour m'éloigner de lui.

« Je commence à te comprendre, Zac. (Il me dévisagea, peu convaincu.) Mais je ne l'accepte pas.

  • Pas encore.

  • Si tu veux. (Je soupirai.) Pour le moment, j'aimerais que tu t'en tiennes là. C'est vraiment important.

  • Je vais faire de mon mieux.

  • Pas de baisers volés ?

  • D'accord.

  • Aucune provocation ?

  • Je vais essayer. »

Je cherchais à savoir, à travers son regard et son odeur, s'il me mentait.

Non. Je sentis la tension me quitter.

« Merci.

  • Ne me remercie pas. Je ne tiendrais cette promesse que jusqu'à ta première transformation.

  • C'est déjà un bon début, ricanais je. »

Il sourit. Et me tendis la main.

Ce n'était pas le genre d'invitation que je craignais – et désirais secrètement – mais ce genre de geste qu'avait vos proches pour vous dire qu'ils étaient là pour vous.

Je la pris.

Il réagit de la manière la plus gentleman qu'il put : il me serra chastement dans ses bras.

Au bout d'une minute, on se coucha.

Sa main passait dans mes cheveux, me calmant.

Mais ma peau contre la sienne ne m'aida pas à trouver le sommeil.

Son souffle sur mon front, son odeur si tentante, ses doigts qui me frôlaient...

Je sentis un brusque désir m'envahir.

Je luttais, sachant qu'il le sentirait et qu'il y répondrait.

Mais il resta sage. Plus que moi, qui enroula mes jambes contre les siennes, essayant de me fondre en lui comme si c'était la seule chose qui importait.

Il me laissait faire, respectant sa promesse.

J'enrageais.

Contre lui, contre moi.

Je sentais cette part de moi, que je ne connaissais pas encore, tourner dans mon coeur comme un lion dans sa cage.

Ce fauve me hurlait dessus, convaincu que j'étais une idiote fini.

Tu n'es pas humaine ! Me sermonnait il.

Mais je m'accrochais à ce qu'il me restait de ma vie d'avant. Comme une naufragée avec sa bouée.

Ce fut ainsi que je plongeais dans mon rêve, agitée, énervée et plus tout à fait sûre de ce que je désirais réellement...

 

 

Je me trouvais dans une forêt, encore cette maudite forêt. La lumière était étrange, bleuté, et chaque objet m'entourant semblait illuminé de l'intérieur. Aucun son n'était audible, sauf celui d'un animal. Un énorme. Je me tournais vers lui. C'était un fauve haut comme un cheval, à la morphologie possédant des caractéristiques de félins et d'ours. Sa gueule était à la hauteur de mon front, ses lèvres découvrait des crocs aiguisés et d'une longueur à faire pâlir le plus courageux des hommes. Le plus effrayant était ses yeux bleus d'une intelligence presque humaine. Je savais à présent ce qu'il était, un Daefawn.

La créature me dévisagea avant de se tourner vers un intrus. Zac. Je regardai mon Zac avec terreur

« NON! »

Je savais que le fauve allait l'attaquer, pour l'avoir déjà rêvé. Il se tassait déjà sur lui même pour bondir. Je voulus courir pour pousser Zac mais mes jambes refusait de bouger.

Un grognement sourd vibra dans la gorge du fauve.

Non.

De ma gorge.

Les lèvres de Zac esquissèrent un sourire en regardant le fauve. Puis se mouvèrent en une phrase :

« J'ai confiance en toi. »

J'allais le perdre.

Le monstre allait le tuer.

Je luttais de toute mes forces pour sortir de mon immobilité.

Je parvins enfin à hurler.

« Zac !! Cours ! »

Ma voix était étrange, comme sortie d'une gorge mal adaptée.

Comme au ralentis, je vis le fauve sauter sur mon Zac.

L'être que j'aimais le plus au monde. Et qui m'aimait comme personne ne m'aimerait.

Mon hurlement déchira la nuit bleuté, tandis que Zac me souriait toujours.

Mes jambes acceptèrent enfin de se soulever du sol.

Je percutais le fauve avec un feulement qui n'avait rien d'humain.

Mais au lieu de se retourner contre moi, le fauve se contenta de pencher la tête, surpris.

Je le fixais, sachant ma posture agressive, et mes dents découvertes en une grimace animale.

Puis je reconnus enfin les yeux.

C'étaient ces yeux qui me dévisageaient tous les matins.

Devant mon miroir.

Le fauve sauta une nouvelle fois.

Et je compris.

Ma plus grande peur. Je la connaissais à présent.

Zac ouvrit la bouche de surprise. Je hurlais, hurlais si fort que le feulement de mon moi Dae s'en retrouva submergé.

J'avais peur d'être la cause de la mort de Zac.

J'avais peur qu'il meure car je l'aimais. Plus qu'une soeur aime son frère, plus qu'une nièce idolâtre son oncle.

J'avais peur que l'être qui était le centre de mon monde meure sous ma main, directement ou indirectement.

Je fixais le fauve, dont le poitrail était dégoulinant de sang. Puis, j'osais.

Zac était étendu sur le sol, le visage tourné vers moi, impassible.

Je sanglotais seule dans la forêt.

Car le fauve, c'était moi.

 

 

 

 

 

Je me redressais sur le lit, haletante.

Je cherchais l'odeur de sang, vainement.

Zac grogna puis ouvrit un oeil.

« El ? Ça va ? »

J'étais incapable de lui répondre. Mes joues étaient trempées de larme.

Il se redressa, alarmé.

« Raconte moi. »

Désespérément, je plongeais vers lui, me collant contre son torse, inspirant son odeur.

Il se figea.

Je sentis le désir monter en lui.

Je levais le visage vers ses lèvres.

Mon Zac, mort par ma faute. J'avais besoin qu'il me prouve qu'il était là, avec moi, bien vivant. Son odeur n'était pas assez. Je voulais beaucoup plus.

Je vis, derrière la surprise et le désir, un éclair indécis traverser son regard vert lumineux.

Je laissais mon parfum s'imprégner de désir.

Il ne résista pas longtemps.

Ses lèvres effleurèrent doucement les miennes, comme s'il n'y croyait pas vraiment. Je m'approchais un peu plus encore.

Ses doigts se glissèrent jusqu'à ma nuque, l'emprisonnant.

Doucement, sa langue caressa ma bouche, en dessinant les contours. Je l'entrouvris, invitation explicite.

Il y plongea sans un commentaire, me happant, m'embrassant avec une jubilation qui faisait échos avec mes propres sentiments.

Il me collait à lui avec une force que je savais à présent être celle de son Dae.

Il me fit basculer sur le dos sans que je ne lui oppose de résistance, ne quittant ma bouche que pour me regarder droit dans les yeux.

D'une main prudente, il repoussa une mèche de mes cheveux de mes cils.

Ses lèvres frôlèrent mon oreille, mon cou, ma machoire, avant de reprendre possession des miennes avec fièvre.

Il était là, bien vivant.

Ses baisers, comme des petits foyers brûlant, me le prouvait.

Brusquement, il recula.

Je faillis crier de désespoir quand je fus arrachée à sa chaleur.

« Non. »

Sa voix basse grondait.

« Je ne sais pas ce que tu as, mais tu n'es pas vraiment dans ton état normal. »

Je clignais des yeux, incrédule.

Dans mon état normal ? Ah ça non ! J'étais brûlante de désir. Et d'amour.

Soudainement, je repris mes esprits.

« Merde, marmonnais je. Bordel de merde ! »

Il mit le plus de distance entre lui et moi, autant que le lit le permettait.

Inconsciemment, mon regard descendit sur son boxer.

Oh oh, Zac avait été plutôt content du revirement de situation.

Je me redressais et me cala sur les coussins, cherchant à cacher ma gêne.

Qui sait ce qu'il se serait passé s'il n'avait pas repris ses esprits !

« J'ai finis mon rêve. »

Il accusa le coup. Mais ne prononça pas un mot.

« J'ai rêvé que je te tuais. C'est moi qui te tue. »

Il soupira et revint contre moi. Mais, même si le désir se ressentait encore sur sa peau, une autre odeur, celle de la peur, la dominait.

« Cela n'arrivera pas. C'est ta plus grande peur, c'est tout.

  • Mais qui est assez tordu pour avoir peur de tuer quelqu'un qu'on aime ?! »

Il sourit, creusant la petite fossette de sa joue.

« Ma plus grande peur à moi était de tuer toutes les femmes qui te ressemblaient, ou ressembleraient selon comment on envisage la chose. »

Je plissais des yeux.

Puis remarqua une chose.

J'y voyais comme en plein jour, alors que la lumière était éteinte.

Je frissonnais et me serra dans mes bras.

« Je vais me transformer.

  • Non, tu as encore un peu de...

  • Je vois. »

Il resta muet. Je pris sa main.

« Je ressens plus fort. »

Je me levais pour me mettre face à lui.

« Mon fauve a pris possession de moi, à l'instant. Pendant ces quelques minutes, ce n'est pas la peur qui m'a guidé, pas seulement. J'avais perdu cette conviction que tu étais, à mes yeux, mon oncle. »

Il se leva brusquement, paniqué. Moi, j'étais résignée.

« Sophie ! »

Je sentais mes membres trembler.

« Sophie !! »

Je tombais à genoux, secouée de part et d'autre, une douleur insoutenable parcourant chaque centimètre de mon corps.

Je hurlais.

Derrière le rugissement du sang qui battait dans mon crâne, j'entendis tous les membres de ma famille débouler dans ma chambre.

Je les regardais tour à tour, leur visage paniqué au dessus du mien.

Puis je sentis mes os se briser.

Un autre cri me déchira la gorge.

Mes muscles s'étiraient, ma peau changeait, mes dents meurtrirent mes lèvres en s'aiguisant et en s'allongeant.

Je regardais une de mes mains, pourvu de griffes et poils, plus vraiment humaine.

La douleur abattait un voile rouge sur ma vision devenue parfaite.

Je savais que je me débattais sur le sol, me cambrant sous les assauts de cette torture insoutenable.

« Elspeth! Oh mon dieu, El, non ! »

L'odeur du sang emplit mon esprit.

A qui était il ?

J'inspirais profondément et reconnu le mien.

Je saignais ?

Évidemment, j'accrochai mes pattes sur ma poitrine, encore humaine.

Puis je cessais de lutter, me rappelant qu'il fallait que j'accepte, quand ce faisant, je me contrôlerai et ne blesserai personne.

Immédiatement, la transformation se fit moins douloureuse, plus fluide.

Je me sentis devenir cette créature de mes cauchemars, si terrifiante et magnifique à la fois. Ce fauve gracieux et dangereux, cette chose qui était désormais moi.

La transformation finit, j'entendis mon halètement.

Ma famille s'était réfugié dans les coin de ma chambre, alarmé.

Leur peur m'excita, j'eus envie de les attaquer.

Puis je le vis.

Zac.

À quatre pattes, face à moi.

Je me redressais sur mes pattes, atteignant la taille d'un grand cheval, me semblait il.

Je baissais les yeux vers lui.

Petite chose insignifiante qui m'avait causé tant de problème ces derniers jours.

Je passais ma langue sur mes crocs, hésitant encore à l'attaquer.

Puis son odeur me chatouilla.

Sa merveilleuse odeur. Celle qui était pour moi, même si je ne l'avais pas su avant de pouvoir la sentir dans toute ses nuances, synonyme de sécurité, d'amour et de tendresse.

Je m'allongeai sur le ventre, tel le sphinx, pour me mettre plus à sa hauteur, les oreilles tendus en avant.

Il leva doucement la main.

Je baissai la tête, lui facilitant l'accès.

Dès que ses doigts se posèrent sur moi, un son surprenant monta dans ma gorge. Un son qu'un monstre tel que moi n'était pas censé produire.

Je ronronnais.

Brusquement, l'animal disparut en moi.

J'éclatais de rire.

Zac sursauta mais ne recula pas.

Un rire dans la gorge d'un animal, c'était plutôt incongru.

Je ris de plus belle, me roulant sur le dos.

Puis la gravité de la situation me revint.

J'étais Dae.

Je redressais la gueule pour regarder autour de moi.

Le sang par terre raviva ma faim, mais je la chassais d'une pichenette, en me tournant vers Sophie.

« Comment dois je faire pour redevenir humaine ? »

Incrédule, j'entendis mes mots sortir d'à peu près cette manière :

« Croa raah Arh rr grooh groaaâh ? »

Zac s'esclaffa, enfin détendu.

« Je dirais qu'elle essaye de parler...

  • Bien deviné, répondis je dans mon langage de grognement.

  • Bon, autant te le dire maintenant : nous sommes incapable de parler sous cette forme.

  • J'avais bien compris, me moquais je en découvrant les crocs en une grimace qui se voulait ironique.

  • Bon. (Il se cala contre mon flanc.) Je dois dire que c'est plutôt inattendu. »

Laissant tomber le langage « je grogne de manière incompréhensible », je levais simplement un sourcil.

Les animaux aussi ont des arcades sourcilière, ce devrait être universel comme langage.

Une fois de plus, Zac gloussa.

« Ouais, tu aurais du être violente et tout... »

Je soupirai en levant les yeux aux ciels puis posa ma gueule sur ses genoux.

« Brave fille. (J'émis un bref grognement. Sa main passa dans ma fourrure.) Mauvaise nouvelle, tu ne pourras te transformer dans l'autre sens que dans ton sommeil. »

Je grondais de mécontentement. Mais si cela signifiait me faire caresser toute la nuit par Zac, j'étais plutôt d'accord. Sophie se pencha vers moi.

« Tu as ta conscience humaine ? (Je hochais la gueule.) Parfait. Si elle survit à la transformation inverse, elle aura réussit...

  • J'y veillerais.

  • Bien. Que tout le monde retourne se coucher ! Laissons la respirer un peu ... »

Mon père s'arrêta devant moi, hésitant.

Je relevais la gueule pour le frôler, essayant de lui redonner confiance.

Il sourit pâlement.

« Tu es magnifique. »

Je ronronnais une fois de plus.

Rassuré, il partit, me laissant seule avec Zac.

Ce dernier s'appuya contre moi, légèrement tremblant.

« En temps normal, on aurait dû aller courir tous ensemble, mais Sophie pense que c'est dangereux. »

Je le fixai.

La lumière avait été allumé, et je pouvais enfin le voir dans toute sa splendeur. Qu'il était beau !

Je lui attrapais doucement la main dans ma gueule, si vulnérable par rapport à mes crocs.

Il soupira et s'allongea contre moi.

Je ricanais intérieurement, amusée par cette nouvelle situation : on aurait dit que c'était moi qui le rassurait à ce moment là.

Fatiguée et enfin sereine, sûre d'avoir vécu le plus dur, je fermais les yeux en posant ma gueule sur mes pattes, frôlant les cheveux de Zac.

N'étant plus angoissée, je m'endormis instantanément, oubliant presque cette petite descente en enfer...

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