Malédiction.
J'avais fais ma fière, l'autre jour, mais une fois devant la grille, je n'en menais pas large.
Zac m'avait déposé au lycée et proposé de m'accompagner jusqu'au bâtiment administratif.
J'avais d'abord hésité, mais j'avais dix sept ans. J'étais assez grande, je pense.
Le pire, c'était que j'arrivais en cours d'année. On allait encore plus me remarquer que si j'étais arrivée à la rentrée.
Quoique, avec 400 élèves...
Je serrais la bretelle de mon sac et avança d'un pas décidé vers l'administration.
Les regards de toutes les personnes présentent dans la pièce se tournèrent vers moi. Je me sentis rougir puis repéra le bureau. Je m'y faufilais, la tête baissée.
Une femme à l'allure sévère leva les yeux vers moi. Elle me lança un regard froid et guère encourageant. Je déglutis avec difficulté.
« Je...
Tu es Elspeth Danvers ?
O-oui...
Voici ton emploie du temps et le plan du lycée. (Elle me tendit deux feuilles puis une troisième.) Tu feras remplir cela par tes professeurs au début du cours.
D'accord.
Bien. Et tu me la ramènes à la fin de la semaine.
D'accord.
Bienvenue.
Merci. »
Je quittais l'administration avec perplexité. Qu'ils étaient accueillant... Hum ! En temps normal, on attendait que l'élève se présente, on lui souhaitait bienvenue ensuite, puis on lui donnait ses papiers, lui demandait s'il s'en sortirait... Cette femme était trop stricte. Je grimaçais en repensant qu'elle avait dit mon prénom en ENTIER. Elspeth était un prénom vieux, trop original. Cadeau de Sophie.
Je regardais mon emplois du temps. Maths, bâtiment A classe 3. Je levai les yeux pour chercher le bâtiment en question. Facile.
Devant la classe se tenait, attroupés, mes nouveaux camarades de classe. Je m'attendais à ce qu'on me dévisage avec attention. Que dalle ! Ils étaient autour de deux garçons (si l'on peut appeler ces deux jeunes gens des garçons, au vue de la masse musculaire imposante de l'un deux, et de l'air dédaigneux et supérieur du deuxième.) Je m'approchais. Pas par curiosité, hein !, juste parce que ma salle était derrière eux...
« Retire ce que t'as dit, connard !
Quel vocabulaire... soupira le méprisant en haussant un sourcil, avec néanmoins une attitude agressive. Je vois que tu as progressé...
Te fous pas d'ma gueule... grogna la masse de muscle.
Mais je... »
Brusquement, je me pris les pieds dans un sac posé sur le sol. Je poussais un cri en tombant. Tous les regards, même ceux des deux belligérants, se tournèrent vers moi. Je m'assis en me frottant les genoux.
Bonjour l'affiche !
Je vis une main pâle se tendre vers moi.
« Tout va bien ? »
Je levai la tête et sursauta de surprise. C'était le méprisant.
Si de loin, je n'avais pas bien vue son visage, ce dernier était penché vers moi et m'aveuglait de sa splendeur. Des traits parfait, jusqu'au petit sourire moqueur. Ses yeux était d'un noir d'encre contrastant avec ses cheveux d'un blond presque blanc, partant en mèches désordonnées autour d'un visage à la fois fin et masculin. Il était fascinant. Tout en lui attirait mon regard, m'empêchant de réfléchir et de trouver une répartie adéquate. Finalement, je me levai de moi même en bredouillant un « ouais » timide.
Il me dépassait d'une dizaine de centimètre, tout au plus. Mais il dégageait un je-ne-sais-quoi qui le faisait paraître encore plus grand.
Toute trace de colère avait déserté son visage, comme si la dispute avec l'autre type n'avait jamais existé.
Je me tournais vers ce dernier et le dévisagea aussi.
Il ressemblait beaucoup à mon oncle Harry : immense, puissant, caractériel. Ses cheveux de jaie mi long tombait devant des yeux caramels, s'accordant avec sa peau brune.
Ces deux types étaient vraiment très beau.
Je clignais des yeux plusieurs fois, dissipant la brume qui s'était installée dans mon esprit. Je ramassais mon sac et fila dans la classe.
Maintenant, tout le monde me fixait. Comme si je l'avais cherché !
Le professeur arriva à la seconde sonnerie. Il signa ma feuille et me désigna une place. Étrange ou bien heureuse coïncidence, elle se situait devant le grand brun et derrière le fascinant blond. Je baissais la tête en passant devant le reste de la classe.
Du coin de l'oeil, je vis le blond se tourner vers moi.
Ses sourcils parfait se froncèrent tandis que je détournais vivement le regard. Je tentais d'écouter le cours, mais entre lui qui était assis de travers sur sa chaise, le visage tourné vers moi, et le regard de l'immense brun fixé sur ma nuque, je parvins à peine à écrire deux phrases.
Au bout d'une demi heure, j'abandonnai et soupira en plongeant mes yeux dans ceux de mon fascinant mais dérangeant voisin de devant.
« Oui ? »
Il parut sortir d'une quelconque rêverie en entendant ma voix.
« J'ai quelque chose sur le visage ? Demandais je en espérant ne pas être trop agressive.
Oh... Désolé. Je ne voulais pas...
C'est rien, grommelais je, mal à l'aise que sa voix soit tout aussi belle. Je suis El.
Hell ? Comme enfers ?
Non, El, comme le diminutif d'Elspeth, répondis je en grimaçant. Mais je préfère El.
D'accord. Moi c'est Alexander.
Enchantée.
Tes genoux vont bien ? »
Je rougis immédiatement.
« Ce n'est pas dans mes habitudes de trébuché comme ça...
Et bien, ce doit être vraiment gênant, alors... gloussa t il.
A peine, souris je. »
Il pencha la tête vers son épaule, les yeux dans le vague.
Je sentis qu'on me tapotait l'épaule.
Je me tournais vers mon charmant mais menaçant voisin de derrière.
« Tu devrais pas lui parler, ce type est vraiment pas fréquentable... »
Je clignais les yeux de surprise.
« Tu n'es pas fréquentable, répliqua Alexander.
Ouais, mais moi, je cherche pas à attirer les nouveaux...
Attirer les nouveaux dans quoi ? Demandais je.
Dans sa secte tordue.
Secte ?
Il fait référence à mon groupe d'ami, soupira Alexander, avant de regarder le brun avec dureté. Se présenter n'est pas attirer quelqu'un dans quoique ce soit.
Messieurs !! »
Je regardais le professeur. Mes voisins se calmèrent aussitôt.
Soit ils se détestaient vraiment, soit ils se connaissaient vraiment bien. Je penchais pour un mixte des deux. Maintenant qu'ils avaient été repris, je pus me concentrer sur le cours.
J'avais vraiment du mal à l'école. Non pas que j'étais bête, enfin, je ne pense pas, mais plutôt que ça ne... m'intéressait pas. Je savais lire, écrire correctement, calculer 2 plus 2, avait une bonne mémoire... Mais tout ce que je voulais, c'était bricoler des bagnoles, lire des romans, des bandes dessinées, calculer le temps que je prendrais à rentrer chez moi, l'heure qu'il était dans mon ancienne ville... Je ne comptais même pas avoir un métier tel que secrétaire ou PDG, mais plutôt travailler avec Harry dans son garage, son vrai garage, celui qui lui rapporte de l'argent. Ou aider Bridget à corriger ses romans. Ou peut être faire une carrière dans le sport.
Suivant la correction de l'exercice d'un oeil distrait, je fis tourner mon crayon sur mes doigts.
Un bout de papier atterrit sur ma table. Je me retournai pour voir mon voisin de derrière me regarder avec intensité.
J'ouvris le papier.
« J'ai entendu que tu t'appelais El. Moi c'est Dev. Comme le diminutif de Devdan. »
Je sentais l'humour. Je gribouillais vite une réponse.
« Très drôle la reprise. »
Je l'entendis grogner en lisant ma réponse. Cette fois ci, le papier cogna ma tête avant de tomber au pied de ma chaise.
« C'était tentant. Si tu veux, j'te fais visiter le lycée, après manger... »
Je souris.
« Tu me dragues ou quoi ? Mais avec plaisir... »
Re-grognement.
« Je te drague pas. Mais y'a certaines choses que tu dois savoir. »
« Comme ? »
« Comme le fait qu'il faut pas trainer avec ce type. »
« Pourquoi ? »
Il ne me renvoya pas le papier. Je regardais en arrière en haussant un sourcil. Il semblait plongé dans l'exercice. Je soupirais et m'y mis aussi.
Quand sonna la fin du dernier cours de la matinée, je poussai un soupir de soulagement. Avant de grimacer d'angoisse : j'allais manger seule.
« On dirait que tu vas au bûcher, fit une voix devant moi. »
Je levai les yeux vers Alexander.
« Presque ça.
Tu veux venir manger avec moi ? »
Il eut un petit sourire que je ne compris pas. Il avait l'air de rire d'une blague dont lui seul en connaissait la teneur. Je m'apprêtais à lui répondre quand une main se posa sur ma table.
« Je pense qu'elle va plutôt venir avec moi, gronda Dev. »
Je les regardais se fixer avec agressivité.
« Et moi, je pense qu'affronter la cantine seule ne va pas me tuer. » marmonnais je.
Je me levai et, sans leur laisser le temps de se reprendre, filait vers le bâtiment du self.
Tout en payant mon repas, je me demandai pourquoi tout le monde était aussi étrange ici. D'abord la secrétaire au bâtiment administratif. Ensuite ces deux types. Je levai les yeux vers la salle bondée. Même là, ce n'était pas normal. Les élèves semblait partagé en deux parties distinctes. Normalement, dans un lycée normal, on voit beaucoup plus de groupe. Mais ici, il y avait un groupe de table à gauche, l'autre à droite séparé par une longue allée. Au bout de cette allée, une table vide. D'un côté, on était silencieux. De l'autre bruyant. Une tension semblait régner entre les deux.
Je m'installai à la table vide, sous les regards de tous. A gauche, on chuchotait en me désignant du menton.
A droite on parlait ouvertement de la nouvelle, sans discrétion.
Je mangeai tête baissé sur mon plateau.
Franchement, j'étais habituée à la solitude, mais pas à l'attention que tout le monde semblait porter à mon égard.
Je finissais rapidement mon déjeuner et fila dehors. La cours vide me sembla bien plus accueillante que la salle derrière moi.
Je levai la tête vers le ciel nuageux, souriant du contact froid de la bruine sur mon visage.
Je m'éloignais en sortant mon portable du sac.
« Zac ? Demandais je lorsque l'on décrocha.
Ouaip, ma grande.
Je veux rentrer... »
J'entendis un rire à l'autre bout du fil.
« Et bien, pas aussi facile que ça, je vois.
Ils sont trop bizarre, ici.
Comment ça ?
Bah, je sais pas. On dirait qu'ils sont... à côté de la plaque.
Être à côté de la plaque est ta spécialité à toi, El.
Oui, mais eux, encore plus.
Ça s'est si mal passé que ça ?
Nan, mais... J'ai une mauvaise impression quoi.
T'es toute seule ?
Bah oui. Y'avait bien ce type, Dev, qui voulait me montrer le lycée, mais j'lui ai faussé compagnie. »
Je l'entendis sourire. Ou plutôt, savait qu'il souriait.
« Trop collant ?
Nan. Mais trop, genre, attention, fais gaffe à celui ci, celui là, faut éviter cet endroit... Et puis, y'a aussi cet Alexander qui voulait que je sois avec lui. Finalement, j'ai fuis les deux...
T'as du succès, El...
Ouais, bah, avec la gamelle que je me suis prise ce matin, j'me suis bien fait remarquée, tu vois.
T'es tombé ? »
Son ton était si surpris que j'éclatais de rire. J'entendis un raclement de gorge dans mon dos. Je jetai un coup d'oeil pour voir Alexander. Il me sourit malicieusement.
« J'te laisse, Zac. J'ai un témoin.
Tu connais les règles, aucun témoin, El, plaisanta mon oncle.
Je m'en vais de ce pas l'éliminer, t'en fais pas.
A ce soir.
C'soir. »
Je raccrochais et me tourna complètement vers mon camarade de classe.
« Oui ?
Tu t'es esquivée, tout à l'heure...
Oui, je préfère manger seule.
Pourtant, tu grimaçais... répliqua t il, perplexe.
Je rectifie : je préfère manger seule plutôt que faire des préférences. »
Il hocha la tête en regardant au loin.
« Tu veux marcher ? Demanda t il en tendant la main.
Hum... Je ne pense pas avoir autre chose à faire. »
Il ne répondit pas et me suivit.
On alla dans la pinède au fond du lycée. Gênée par le silence, je fis :
« Je risque pas de me perdre, ici, finalement.
C'est vrai que le lycée n'est pas bien grand...
Moui... Je pensais plutôt que les bâtiments sont tous marqué d'une grosse lettre. Mais c'est vrai que c'est plus petit que mon ancien lycée.
Tu viens d'où ?
De loin, soupirais je.
D'où ?
Là où il y a du soleil, souris je, esquivant le nom de ma ville natale. À peine trois jours, et ça me manque déjà...
Tu avais beaucoup d'amis là bas ? »
Je me tournai vers lui en réfléchissant.
« J'avais beaucoup de connaissance. Mais pas d'amis.
Vraiment ? S'étonna t il en me dévisageant.
Oui. C'est que... M'enfin, antécédent familiaux.
Un père en prison ?
Une famille effrayante, souris je. Des grand costauds et des femmes qui font froids dans le dos.
Et toi ?
Bah, j'suis plus à l'aise seule.
C'est une technique pour me dire de te laisser tranquille ?
Non, non ! M'écriais je en m'arrêtant. Je... Ah, désolée, j'ai pas l'habitude de...
Mentir ? Cacher des choses ?
Voilà.
C'est bien, la franchise, fit il, pensif.
En parlant franchise... C'est indiscret si je te demande si tu détestes Dev ?
Ce n'est pas évident ? Répondit il avec un sourire moqueur.
Mais... pourquoi ?
Ah... Il faut nous connaître pour savoir. Mais pour simplifié, divergence de point de vue. »
Voyant ma mine perplexe, il ajouta, plus sérieusement.
« On est vraiment à l'opposé l'un de l'autre. On ne voit pas les choses du même oeil et, avec nos caractères, on en vient souvent à des disputes.
Ou à se battre, rajoutais je.
Oui.
Ça a faillit partir dans le couloir, ce matin, hein ?
Non. On évite devant témoin. »
Je soupirais.
J'entendis quelqu'un approcher derrière nous. Je m'écartais pour la laisser passer mais elle se mit à notre hauteur.
Une fille de petite taille, les cheveux noirs frôlant ses reins, tout aussi pâle que mon compagnon de marche.
« Salut, me fit elle en me regardant de ses yeux noirs.
Salut... répondit je.
El, je te présente mon amie Tess.
Enchantée ! Chantonna t elle. »
Je hôchais la tête timidement.
Amis ? Apparemment, il ne traînait qu'avec des gens aussi fascinant que lui. Encadrée de mes deux nouvelles connaissances, je marchais en silence.
Au bout d'un moment, la fille nous dépassa rapidement, filant sur le chemin avec une grace peu commune.
Du coin de l'oeil, je vit que mon … camarade se déplaçait pareillement, mais d'une grâce animale, presque fêline. Il intercepta mon regard admiratif et sourit.
« Oui ? »
Je fronçais les sourcils.
« J'ai quelque chose sur le visage ? »
Je mis peu de temps à comprendre qu'il me citait. J'éclatais de rire.
« C'est une manie, ici, de reprendre les formulations des autres ?
Non, pourquoi ?
Dev à fait exactement la même chose, en Maths.
Ah... ce barbare doit être un peu plus fin que ce que je pensais...
Si c'est de la finesse, je ne l'ai pas reconnu. ( Je regardais le ciel.) Il fait toujours aussi sombre, ici ?
Oui. (Il haussa les épaules.) On s'habitue vite.
Je préfère le soleil.
Tout le monde préfère le soleil.
Non, mais je préfère vraiment le soleil. (voyant sa mine interrogative, j'expliquais.) Quand je suis sous un ciel nuageux, j'ai tendance à être agressive, peu sociable, à la limite de l'imbuvable. Sous un ciel bleu, en revanche... Je me sens libre, j'ai l'impression d'être pleine d'énergie.
Et la nuit ?
J'aime voir la lune et les étoiles. Limite, je préfère les belle nuit dégagé au soleil froid de l'hiver. Mais en même temps, j'aime la neige qui tombe en hiver. Et la pluie n'est pas désagréable, à petite dose. Mais ça, fis je en montrant les nuage, ce temps lourd et triste...
ça ne va pas à ton caractère.
Exactement ! Tu as tout compris. Je suis une fille de la lumière, du ciel dégagé !
Moi aussi j'aime le soleil, admit il »
Je le regardais attentivement, surprise pas la tristesse dans sa voix.
Je ne lui demandais pas alors, pourquoi il était aussi pâle. On continua a marcher en silence.
J'entendis un craquement sur notre droite. Je tournais immédiatement la tête vers ce bruit, voyant mon compagnon faire de même. Sorti de derrière un arbre, Devdan, l'air grave. Je soupirais d'anticipation.
« Je peux me joindre à vous ? »
Il me sembla que même Alexander semblait surpris. Je haussais les épaules, feignant l'indifférence. Dev se mit à ma droite, me frôlant presque.
« Tu n'as pas froid ? Demandais je, remarquant qu'il portait un simple pull à col en V.
Euh … Non. Pourquoi ?
Bah... Il fait froid quand même. Ce matin, j'ai vu qu'on était à 5°C. C'est pas rien.
Ah, c'est que... J'ai jamais froid. »
Ses yeux fuirent les miens. Je gloussai.
« On croirait entendre mon oncle... Je suis frigorifiée dès qu'il fait moins de 15°C et lui, il se balade en tee shirt, tranquille...
Tu es venue avec toute ta famille ? Demanda Alex.
Ouaip. Nous vivons tous ensemble. Ma grand mère est tyrannique, elle ne laisse personne échapper à son contrôle, plaisantais je. Et vous, vous vivez seulement avec vos parents, frères et soeurs ?
Personnellement, je vis avec ma mère et mon frère, répondit Dev. Mais j'ai beaucoup de famille dans la ville...
J'ai été adopté, le coupa Alex. J'ai une soeur et deux frères. La soeur de ma mère nous a aussi suivit avec sa fille et son fils. Ils sont jumeaux.
Et bien, ça en fait des grandes familles ! Souris je. Ils s'entendent aussi bien que vous deux où le conflit n'a pas encore atteint l'extérieur du lycée ? »
Ils ne répondirent pas. Je patientais quelques minutes puis abandonna tout espoir d'avoir ma réponse. Je soupirai en pensant que, ironiquement, que ce soit chez moi ou au lycée, la plupart de mes questions n'obtiendront que du silence.
On arriva devant un bâtiment juste au moment où la sonnerie retentit pour le début des cours de l'après midi.
Lorsque nous arrivâmes tous les trois devant la salle, je surpris plusieurs regards interloqués.
Je n'en pouvais plus de toutes les étrangetés de ce lycée. Je filai donc directement vers une table pour y prendre place. Comme les cours précédents, mes deux nouveaux « amis » m'encadrèrent. Mais l'un à gauche et l'autre à droite.
Je grimaçai et me plongea dans mon livre d'anglais, résolue à devoir supporter leurs bizarreries jusqu'à ce qu'ils se lassent de la nouvelle venue...
A la fin des cours, je me précipitai vers la sortie du lycée, espérant que Zac serait déjà là. Je vis sa voiture grise de l'autre côté de la route et sentis mes lèvres esquisser un sourire de soulagement. Je jetai un coup d'oeil derrière moi et croisa le regard de Dev.
Culpabilisant de ma conduite lors de cet après midi (autant dire que j'ai été d'une impolitesse incroyable...), je lui fis un signe de la main avec un sourire. Puis je courus vers la voiture.
Une fois dans l'habitacle, je fermai les yeux en posa ma tête sur le siège.
« ENFIN ! M'écriai je avec soulagement. »
Zac ne répondit rien mais j'entendis son ricanement moqueur.
Je rouvris les yeux et aperçu Alex, dans une superbe mercedes, qui me fixait. Voulant équilibrer les choses entre lui et Dev, j'agitai la main.
Lorsqu'on passa devant lui, Zac fronça les sourcils.
« Je vois que tu as deux nouveaux copains.
Alexander et Devdan. Ils peuvent pas se voir...
Le type à la mercedes c'est...
Alex.
Donc le grand costaud...
C'est Dev. (Je regardais la route en essayant de me détendre.) Je te jure, Zac, je n'avais jamais vécu une journée comme ça... Ce lycée n'a rien de normal, si ce n'est les profs ! Ils doivent vivre en dehors de la ville, c'est pas possible...
Effectivement, je ne t'ai jamais vu si épuisé du contact des autres, remarqua Zac.
Gère un conflit entre deux inconnus qui veulent à tout prix que tu sois de leurs côtés. »
Il pouffa sans me répondre. Arrivée devant la maison, je souris.
« Finalement, malgré tous les secrets de cette famille, il n'y à qu'avec vous que je ne me fatigue pas. Et je ne savais pas que je pouvais être aussi heureuse de rentrer chez Sophie ! »
Zac me prit par les épaules.
« J'veux pas te décourager, mais demain, re-belotte, El. »
Ignorant la provocation, je franchis le seuil de la maison en gardant mon sourire.