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Chapitre 6 : Chapitre Sixième : Compromis

Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 02:55

 

Chapitre Sixième : Compromis

 

 

Edward eut beau lutter pour maintenir la trajectoire du pick-up, ses efforts furent vains. Le véhicule dérapa vers la droite, heurta le bord du fossé et décolla, avant de retomber violemment sur la chaussée et de s’arrêter dans un mugissement sourd.

Le cœur battant à se rompre, il se tourna vers Bella.

-        Ça va ?

Elle ouvrit les yeux et hocha lentement la tête, mais son visage était livide.

-        Oui.

Elle prit une profonde inspiration, repoussant ses cheveux en arrière d’une main tremblante.

-        J’espère que tu as une roue de secours, murmura-t-elle.

Edward sortit le revolver de son holster et lui tendit son téléphone portable. Bella écarquilla les yeux à la vue de l’arme.

-        Appelle Jasper, ordonna-t-il. Dis-lui que nous sommes à cinq kilomètres de chez moi, sur la voie express, et qu’on vient de tirer dans un des pneus.

Tandis qu’elle parlait, Edward garda l’œil sur le bouquet d’arbres qui bordait la route. Il était quasi certain d’avoir entendu une détonation dans la fraction de seconde qui avait précédé l’éclatement du pneu.

-        Il arrive, annonça Bella d’une voix un peu plus aiguë que d’habitude.

Il sentait la peur irradier d’elle, mais ne se tourna pas. Au contraire, il continua à fixer l’endroit d’où le danger pourrait venir. Il ignorait si l’attaque était terminée ou si le pneu éclaté n’était qu’un début.

Quelqu’un s’approchait-il en ce moment même du pick-up immobilisé, sachant que Bella et lui étaient des cibles faciles ?

Les minutes s’égrenèrent dans un silence total. Edward était reconnaissant envers Bella d’être restée calme et de ne pas chercher à parler. Elle semblait avoir aussitôt compris qu’il avait besoin de concentrer toute son attention sur sa tâche.

Son cœur continuait à battre à toute allure, mais la peur ne tarda pas à laisser place à la colère. Qui donc se cachait derrière tout cela ? Pourquoi Jasper et lui ne parvenaient-ils pas à le découvrir ?

Il ne se détendit vraiment que lorsque la voiture de patrouille de Jasper s’immobilisa de l’autre côté de la route. Il abaissa son arme et ouvrit la portière tandis que le policier s’avançait vers eux, l’arme au poing.

-        Tu es en train de devenir un boulot à plein temps, Edward, commenta-t-il en arrivant à leur hauteur. Ça va ?

Il se pencha pour regarder Bella.

-        Et vous, madame ?

-        Oui, merci, répondit-elle.

-        Tu es sûr qu’on a tiré sur le pneu ? demanda Jasper à Edward.

-        J’ai entendu un claquement juste avant. Je crois que c’était un coup de feu.

Jasper parcourut les environs des yeux.

-        Tu as une idée de l’endroit d’où il venait ?

-        Quelque part dans ce bosquet, répondit Edward, à deux ou trois cents mètres d’ici. Je suis sûr que le type est parti. S’il avait voulu nous abattre, il aurait pu essayer avant que tu arrives.

-        Tu as des soupçons sur l’identité du tireur ?

-        Les mêmes que d’habitude, rétorqua Edward. Plus un : j’ai congédié Emmett McCarty ce matin avant de partir en ville. Peux-tu faire en sorte qu’on nous ramène au ranch ?

Jasper acquiesça.

-        Je vais appeler Henry par radio. Il vous raccompagnera. En attendant, je vais jeter un coup d’œil dans les bois et voir si je trouve quelque chose. Tu es armé ?

Edward lui montra le revolver.

-        Ne t’en fais pas, j’ouvre l’œil. Vas-y et nous allons attendre Henry.

Jasper hocha la tête, avant de pivoter sur ses talons afin de regagner sa voiture.

Edward se tourna vers Bella, constatant avec plaisir qu’elle avait repris quelques couleurs.

-        Je ne crois pas que nous soyons en danger, dit-il doucement. Et j’apprécie que tu aies gardé ton sang-froid.

Elle lui adressa un faible sourire, mais ses lèvres tremblaient légèrement.

-        Je ne suis pas du genre à faire des crises d’hystérie. Tu as renvoyé Emmett ?

-        Oui, dit-il en recommençant à scruter les environs. Je lui ai donné deux avertissements concernant sa consommation d’alcool durant les heures de travail, mais il était à moitié ivre hier, quand il est venu apporter le sapin.

-        J’avais remarqué. Crois-tu qu’il serait capable de faire une chose pareille, seulement pour se venger ?

Edward fronça les sourcils.

-        À dire vrai, je n’en sais rien. Il ne travaille pas depuis très longtemps pour moi. J’espère que cet incident ne va pas te faire changer d’avis, que tu accepteras quand même de vivre ici.

-        Je n’ai pas encore pris de décision à ce sujet, répondit-elle fermement. Et le moment me paraît plutôt mal choisi pour me demander ce que j’en pense.

À cet instant, Henry Clewreater arriva au volant de sa voiture de patrouille. Bella et Edward descendait de leur véhicule quand Jasper réapparut.

-        Je n’ai rien trouvé, avoua-t-il. Je suppose que tu ne vas pas accepter de rester calfeutré chez toi en attendant que je sache qui t’en veut ? Demain, c’est Noël. Tu n’as sûrement pas besoin de t’absenter ?

-        Je ne sortirai sans doute pas pendant les deux jours qui viennent, admit Edward, mais je refuse de me terrer chez moi, Jasper.

Le shérif fronça les sourcils.

-        Je sais. Je fais ce que je peux, mais ces incidents ne me fournissent guère d’indices.

Edward mit la main sur l’épaule de son ami. Il savait que ce dernier prenait son travail très au sérieux, et qu’il était tout aussi frustré que lui par leur absence de progrès.

-        Je demanderai à Billy Black de remorquer ta voiture jusqu’au garage, ajouta Jasper. Et je te rappelle demain ou après-demain. En attendant, essaie quand même de passer un joyeux Noël.

Edward acquiesça, puis rejoignit Bella sur la banquette arrière.

-        Ça va ?

-        On ne s’ennuie pas avec toi, n’est-ce pas ?

Décelant encore un vestige de peur dans ses grands yeux, il lui prit la main. Elle enroula aussitôt ses doigts autour des siens, comme si elle avait désespérément besoin de ce contact.

À sa grande surprise, Edward se sentit envahi par un farouche instinct protecteur alors qu’il tenait sa main fine dans la sienne.

Sans doute parce qu’elle était la mère de ses enfants.

Il fut non moins surpris de se rendre compte qu’il n’avait aucune envie de la lâcher, même quand la voiture d’Henry s’immobilisa devant la maison.

Bella prit ses paquets et Edward se hâta de la faire entrer. Ils furent accueillis par Esmé, visiblement inquiète.

-        Que se passe-t-il ?

-        Rien de grave, rassure-toi. Un de mes pneus a éclaté, répondit Edward avant que Bella ait eu le temps d’ouvrir la bouche. La roue de secours était à plat et Henry passait par là. Il a proposé de nous ramener.

Il ne voulait pas effrayer sa mère, et il espéra avec ferveur que Bella entrerait dans son jeu. En effet, elle ne le contredit pas.

-        Tout va bien ? demanda-t-elle. Les enfants ont été sages ?

Le visage d’Esmé s’éclaira aussitôt.

-        Comme des images, répondit-elle tandis qu’Edward remerciait Bella d’un sourire.

La jeune femme suivit sa mère dans le salon tandis qu’il se dirigeait vers son bureau. Il devait parler au garagiste, et avoir une conversation avec Sam pour savoir comment s’était déroulé son entretien avec Emmett.

Surtout, il avait besoin de s’éloigner de Bella. Il ne pouvait s’empêcher de penser à la joie qu’il avait éprouvée à tenir sa main dans la sienne, à son parfum qui l’avait enivré toute la matinée.

Il la désirait.

Il voulait la revoir nue entre ses bras, gémissant de plaisir comme lors de la nuit qu’ils avaient partagée. Le problème, c’était qu’elle lui avait expliqué très clairement ce qu’elle cherchait : le grand amour, un mariage pour toujours, toutes ces sornettes !

Pas du tout ce qu’il comptait lui offrir.

Serait-elle tentée par une nuit de passion, sans engagement de part ni d’autre, sans promesse d’amour ?

Peut-être.

Elle n’était pas indifférente, il le savait. Il avait vu une étincelle briller dans ses yeux lorsqu’il s’approchait d’elle. Il avait remarqué que son regard s’attardait sur lui quand elle ne se pensait pas observée.

Il s’assit à son bureau et soupira.

Il était nettement plus facile de réfléchir à la manière d’attirer Bella dans son lit que d’essayer de deviner qui cherchait à l’abattre.

 

 

-        Tu es tout à fait en sécurité ici, affirma Edward à Bella plus tard ce soir-là. La maison est équipée d’un système d’alarme dernier cri. Personne ne peut s’introduire à l’intérieur sans qu’il se déclenche.

Bella acquiesça et but une gorgée de vin. Esmé venait d’aller se coucher, Anthony et Nessie étaient endormis et Edward et elle étaient assis dans le salon éclairé par les guirlandes lumineuses du sapin.

Depuis leur retour, elle n’avait cessé de s’inquiéter pour la sécurité de ses enfants. Comment pouvait-elle envisager de s’installer ici en sachant que quelqu’un cherchait à nuire à Edward ? En sachant qu’il était possible que les enfants ou elle soient des victimes innocentes ?

-        Je ne peux sérieusement songer à vivre ici avant que ce problème soit résolu, avoua-t-elle avec franchise. Et même dans ce cas…

-        Mais je veux que tu y songes sérieusement, insista Edward avant de marquer une pause. Les élections auront lieu en février. D’ici là, je suis sûr que Jasper saura qui me harcèle.

Elle arqua un sourcil.

-        Franchement, il me semble que le terme de « harcèlement »est un peu faible pour décrire ce qui est arrivé depuis que je suis ici. Nous aurions pu mourir tous les deux aujourd’hui. Si le pick-up s’était retourné, nous ne serions pas là pour en discuter.

-        Je te jure que je ne ferai rien qui puisse vous mettre en danger, les garçons et toi.

Elle haussa les épaules.

-        Peu importe, de toute façon. J’ai l’intention de rentrer chez moi demain après-midi.

-        Le jour de Noël ? se récria-t-il. Tu ne peux pas faire ça. Ma mère aurait le cœur brisé !

Bella lui sourit.

-        D’abord tu essaies de m’amadouer avec une offre d’emploi et maintenant tu te sers de ta mère pour me manipuler. Tu devrais avoir honte !

Il éclata de rire et une agréable vague de chaleur se répandit dans le corps de Bella.

-        Je refuse de me sentir coupable si cela t’incite à rester un peu plus longtemps. D’ailleurs, Lauren va préparer un repas de Noël traditionnel pour le déjeuner. Un jour de plus ne fera pas une grande différence, si ?

-        Tu veux seulement avoir plus de temps pour me persuader d’emménager, ici, rétorqua-t-elle.

Il hocha la tête, l’enveloppant d’un regard taquin.

-        Ça aussi, reconnut-il.

-        Bon. D’accord. Je ne partirai pas demain. Mais après-demain matin, nous devrons rentrer.

Il termina son whisky et déposa son verre sur la table du salon.

-        Et ensuite ? demanda-t-il, redevenu grave. Quand reverrai-je les enfants ?

Bella hésita.

Sa vie allait se compliquer, c’était certain. Elle avait été ravie qu’Edward veuille s’impliquer dans la vie de ses enfants, mais à présent elle devait faire face aux problèmes logistiques que cela posait.

-        Je peux m’engager à venir ici deux week-ends par mois, je suppose. Je sais que ce n’est pas idéal, que tu voudrais voir les jumeaux tous les jours, ajouta-t-elle devant son évident désarroi. Mais, Edward, il faut que nous fassions un compromis.

-        Je sais.

Il se laissa aller contre le dossier du canapé, fronçant les sourcils d’un air songeur.

-        Jamais je n’avais imaginé qu’avoir des enfants aurait un tel effet sur moi, murmura-t-il. Je ne savais pas à quel point j’aurais envie de les voir, de prendre soin d’eux, de les protéger…

Elle sourit. Lorsqu’il parlait ainsi de ses enfants et que l’amour se lisait dans son regard, il ne lui en paraissait que plus séduisant.

-        Non, répéta-t-il. Je ne savais pas du tout comment ce serait.

Ses traits étaient adoucis dans la pénombre, et Bella se surprit à caresser des rêves impossibles.

Elle aurait tant aimé qu’Edward et elle soient mariés et que, ce soir, ils fassent l’amour. Qu’ils partagent leur petit déjeuner, échafaudant des projets, rient des mêmes plaisanteries. Qu’ils se retrouvent autour d’une tasse de café, chaque matin, durant le reste de leur vie.

C’était stupide, elle le savait. Il s’agissait de rêves nés d’une lumière romantique, d’un sapin de Noël, de la chaleur qui berçait cette maison.

Petit à petit, elle était en train de tomber amoureuse d’Edward, alors qu’elle savait qu’il était vain d’espérer quoi que ce soit hormis des week-ends passés là avec les enfants.

Néanmoins, elle avait accepté de rester un jour supplémentaire parce qu’elle était réticente à quitter cette maison chaleureuse, à le quitter, lui.

-        Y a-t-il d’autres jumeaux dans ta famille ? demanda-t-il soudain, l’arrachant à ses pensées vagabondes.

-        Pas que je sache. Et dans la tienne ?

-        Je crois qu’il y en avait du côté de mon père…

Le tintement de la sonnette l’interrompit. Fronçant les sourcils, Edward jeta un coup d’œil à sa montre.

-        Qui diable cela peut-il être ? marmonna-t-il.

Bella le suivit des yeux alors qu’il se levait, admirant ses gestes souples et virils.

Lorsqu’il disparut dans l’entrée, elle laissa échapper un soupir. Elle avait pris tant de plaisir à passer cette journée avec lui…

Pourtant, elle avait été choquée par ses idées sur le mariage.

Avait-il donc si peur qu’une femme ne lui prenne son argent ? Ne se rendait-il pas compte de sa valeur en tant qu’homme ? À quoi cela servait-il d’avoir tant d’argent si on devait redouter constamment que quelqu’un ne vous le vole ?

Elle se demanda ce qui avait rendu Edward cynique à ce point. Avait-il été trahi par une femme par le passé ?

Pour sa part, Mike l’avait fait souffrir, mais même cette déception ne l’avait pas fait douter de l’existence du véritable amour.

Edward revint, ses clés de voiture à la main.

-        C’était Billy, le garagiste. Il a ramené le pick-up, dit-il en se rasseyant.

-        Edward, as-tu un ordinateur ?

Elle savait qu’il n’avait pas vraiment accepté son récit concernant MystérieuseAideMaman. Et elle tenait par-dessus tout à lui fournir la preuve qu’elle ne s’intéressait pas à son argent.

-        Bien sûr. Pourquoi ?

-        Je me demandais… accepterais-tu que je m’en serve ? J’aimerais voir si je peux contacter MystérieuseAideMaman. C’est à peu près l’heure où je me connectais au forum. C’est important pour moi que tu croies ce que je t’ai dit.

-        Tu ne m’as pas donné de raison d’en douter.

Néanmoins, elle décela une pointe d’incertitude dans sa voix, comme si « jusqu’à maintenant »manquait à la fin de sa phrase.

-        Peut-être, mais pour ma propre tranquillité d’esprit, j’aimerais te montrer.

Il se leva. Bella termina son verre et le suivit dans le couloir. Il lui fit signe de s’asseoir devant l’ordinateur et vint se tenir derrière elle. Aussitôt, il sembla à Bella que l’immense pièce venait de rétrécir.

Ils attendirent un instant que l’ordinateur se mette en marche. Elle avait une conscience aiguë de son odeur masculine, de son haleine chaude sur son cou. Un frisson de plaisir la traversa et elle espéra qu’il ne s’était pas aperçu qu’elle avait le souffle court.

-        Vas-y, dit-il. Tu es connectée à internet maintenant.

Elle déplaça la souris, cherchant le forum où, soir après soir, pendant des mois, elle avait bavardé avec son amie et d’autres futures mamans. À sa totale consternation, ce lieu devenu si familier, où elle avait passé tant de temps et confié tant de ses secrets, n’était plus là.

-        Je ne comprends pas, murmura-t-elle en cliquant ici et là, à la recherche du lien manquant. Il n’y a plus rien.

Un affreux sentiment de frustration monta en elle.

-        C’est Noël, Bella, intervint Edward. C’est sans doute la raison pour laquelle personne n’est en ligne.

-        Non, ce n’est pas ça. C’est le forum lui-même qui a disparu.

Elle leva les yeux vers lui, surprise par l’émotion qui la submergeait. Elle aurait tant voulu lui prouver que ce n’était ni son argent ni la perspective d’une vie facile qui l’avaient amenée chez lui !

-        Tu as une adresse de courrier électronique pour cette MystérieuseAideMaman ?

Bella fit non de la tête.

-        Nous parlions toujours sur le forum. Je n’ai eu qu’un seul message de sa part, et c’était celui où elle m’indiquait le chemin pour venir ici, mais quand j’ai essayé de répondre, mon message m’a été retourné.

Elle couvrit sa main de la sienne.

-        Il faut que tu me croies, Edward. C’est très important pour moi.

Il la dévisagea longuement, intensément, comme s’il lisait dans son âme.

-        Je te crois, Bella. Tu n’as rien à me prouver.

Il retira la main qu’il avait placée sur son épaule et éteignit l’ordinateur.

-        Viens. Il commence à être tard et le Père Noël passera tôt demain matin.

Il était grand temps qu’elle sorte du bureau, qu’elle s’éloigne de lui. Les jambes flageolantes, encore troublée par son odeur, par la chaleur de sa main, par le regard qu’il avait posé sur elle, Bella le précéda dans le salon où il éteignit les lumières.

Ils gravirent côte à côte les marches qui montaient au premier étage, et, une fois de plus, elle éprouva un pincement de regret. Tout aurait pu être différent entre eux d’eux s’ils s’étaient rencontrés autrement. S’ils étaient sortis ensemble plusieurs mois durant avant qu’elle tombe enceinte…

Elle se reprit.

À quoi bon ressasser le passé ?

Lorsqu’ils atteignirent le palier, elle entra dans la chambre des jumeaux, suivie d’Edward.

Nessie dormait paisiblement, un petit sourire sur les lèvres, comme si elle faisait de beaux rêves. Le cœur gonflé d’amour, Bella se pencha sur Anthony, et ne fut pas surprise de voir qu’il avait repoussé la couverture et qu’il était allongé en travers de son berceau. Elle ne chercha pas à le bouger, mais le recouvrit tendrement.

Puis elle recula et regagna le couloir.

-        Anthony a le sommeil agité. Il se réveille facilement, commenta-t-elle doucement.

Elle fit quelques pas, s’arrêtant sur le seuil de sa chambre.

-        Bonne nuit, Edward.

Il s’avança vers elle. Il était si proche qu’elle sentait la chaleur de son corps.

-        Bella… j’ai été très heureux de passer la matinée avec toi, murmura-t-il.

-        Moi aussi.

Son cœur battit plus vite, tout à coup.

Elle ne pouvait se méprendre sur la lueur de désir qui brillait dans les yeux d’Edward. Lorsqu’il se pencha pour lisser une mèche de ses cheveux, Bella tressaillit, comme sous l’effet d’une décharge électrique.

-        J’ai souvent pensé à toi après cette nuit, ajouta-t-il d’une voix rauque. Je me demandais si tu étais bien arrivée. Si, un jour, nos chemins se croiseraient de nouveau… J’ai du mal à croire que nous avons partagé tant de choses… et pourtant si peu.

-        Nous avons perdu la tête, souffla-t-elle.

-        Ce soir aussi, j’ai l’impression de perdre la tête…, dit-il dans un souffle.

Sans lui donner le temps d’assimiler ses paroles, il l’attira dans ses bras et prit possession de ses lèvres.

Pas un instant, elle ne songea à le repousser, à se refuser le plaisir de l’embrasser.

Ses lèvres étaient à la fois tendres et exigeantes, exactement comme dans son souvenir.

Elle entrouvrit la bouche, et leur baiser se fit plus intime. Edward promena les mains sur son dos, la pressant contre son corps musclé.

Étourdie, enivrée, Bella sentit le désir déferler en elle. Aucun homme n’avait jamais eu un tel effet sur elle.

Jamais elle ne s’était sentie aussi vivante qu’à cet instant, entre les bras d’Edward.

Il la lâcha brusquement et recula d’un pas, le regard sombre et voilé. Bella lutta pour se ressaisir, réprimant l’envie folle de le prendre par le bras et de l’entraîner dans son lit.

Puis une pensée s’imposa à son esprit, chassant instantanément tout le reste.

-        Tu as essayé de me manipuler pour me persuader de rester ici, dit-elle. La séduction est-elle aussi une de tes armes ?

Un sourire se dessina lentement sur ses lèvres, et il prit son temps pour répondre.

-        Je te promets que je ne te séduirai pas dans le but de te faire emménager dans la petite maison, affirma-t-il, son regard rivé au sien. Si je le faisais, ce serait strictement pour mon plaisir. Rien d’autre.

Il leva la main et, du bout du doigt, effleura sa lèvre inférieure.

- Et j’ai bien l’intention de te séduire, Bella, murmura-t-il. Dors bien. À demain.

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