Le temps passe, rien ne s'efface...
Chapitre 1
Je regardais avec intensité le plafond de ma chambre. Allongée sur le dos, les bras dans le vide, je me sentais comme déconnectée. Je ne ressentais plus rien en cet instant alors que dix minutes plus tôt, j’étais si mal. J’entendais la radio en fond et « Zombie » des Cranberries se faisait entendre. Je pris la télécommande de ma chaine Hi-fi et monta le son. Cette chanson était un vrai refuge pour moi, dès que j’allais mal je l’écoutais et le hasard avait fait qu’elle passe à ce moment là. Après plusieurs minutes, les dernières notes se firent entendre et je me relevais. Je me dirigea vers la salle de bain, mis mon poignet sous l’eau froide pour enlever le sang qui s’y étaient propagé. Quand ma plaie fut nettoyée, je retournai dans ma chambre, pris mon couteau et lui administra les mêmes épreuves, afin de le rendre stérile de toute trace de sang. Je m’étais encore mutilée, ça faisait un an que j’avais recommencé. Une fois que j’eus finis, je retournai sur mon lit pour réfléchir. J’allumais une cigarette et la fumée envahit peu à peu ma chambre. Le faire m’avait soulagé, mais maintenant je me sentais encor plus mal. Pourquoi je ne pouvais pas m’arrêter ? Pourquoi à chaque fois que je déprimais, je me faisais du mal ? Pourquoi je ne pouvais pas être heureuse comme toutes les autres filles de mon âge ? Je me mis alors à repenser à la raison pour laquelle j’avais fait ça. Le jour d’aujourd’hui était maudit et pour couronner le tout, il avait fallu qu’Elle mette son grain de sel, comme si je n’avais pas assez souffert…
Quelques minutes plus tôt ma mère m’avait appelé. Renée n’était pas ce qu’on pourrait qualifier de mère exemplaire. Depuis environ 3ans, notre relation s’était dégradée. Pour comprendre, je vais vous raconter un peu ma vie. J’ai une sœur plus vieille que moi d’un an. Danielle a toujours été fragile. A l’âge de 6ans, on a découvert que ma sœur avait une maladie génétique. Elle n’était pas fatale mais à ce moment là, ma mère a cessé de s’occuper de moi pour se consacrer uniquement à ma sœur. J’étais jeune, je ne comprenais pas tout. A cette époque, je ne m’en préoccupé pas car j’avais mon père, Charlie. Il aimait de façon inconditionnelle ma mère, et ne lui reprocha jamais de s’occuper plus de Danielle que de moi. Et ma sœur et moi avions une relation presque normale quand nous étions plus jeunes. Mais tout changea le jour de mes 15ans. Le 13 septembre 2007, en plein milieu de mon cours de biologie le proviseur est venu me chercher.
Flash Back
-Melle Swan, je pourrais vous parler ?
Je sortis dans le couloir, observée par tous mes camarades de classe. Une fois seule avec le proviseur, il m’amena dans son bureau. Il était gêné et je le voyais hésiter. Il pris un instant et parla, enfin.
-Votre mère vient d’appeler. Elle va venir vous chercher pour vous amener à l’hôpital.
-Mais pourquoi ?
-Je suis désolé, votre père est mort dans un accident de voiture…
Et je m’évanoui.
Fin du Flash Back
Depuis ce jour, je ne fête plus mon anniversaire. Mon seul soutien était parti, ma seule famille. Et depuis ce jour, je ne suis plus la même. Car au fond de moi je sais que si mon père est mort, c’est à cause de moi. Le matin, il m’avait dit qu’il devait aller chercher mon cadeau dans l’après midi. Il voulait ensuite venir me chercher au lycée pour pouvoir passer un peu de temps avec moi. C’est en allant chercher mon cadeau qu’un chauffard a grillé un feu rouge et m’a enlever mon père. Il s’était enfui et je n’avais jamais fait mon deuil. Depuis ce jour, ma mère me déteste. Je lui avais pris son unique amour et elle s’attacha encore plus à ma sœur, me laissant seule. A 15ans, je dus apprendre à m’en sortir seule, je n’étais plus rien sans lui et c’est comme ça que j’ai commencé à me mutiler. Je me détestais et je savais que ma mère aussi. Aujourd’hui ma sœur ne me parle plus, elle était si heureuse de me voir partir. Elle était restée à Forks, incapable de vivre loin de ma mère. Quand Renée m’avait appelée, elle m’a dit qu’elle n’en revenait pas que je laisse tomber sa fille, que je ne la soutienne pas. J’étais qu’une fille ingrate et j’avais gâché sa vie. Elle ne m’avait pas appelé pour ça au départ, mais comme chaque discussion, ça finissait ainsi. Mais ce qu’elle ignorait c’est que ma sœur m’a fait payer plus que quiconque la mort de mon père…
Je regardais mon poignet. La marque était rouge et enflée. Je devrais la cacher, heureusement pour moi que le moi de septembre était très pluvieux cette année, les manches longues pourraient cachées ma folie. Je repensais alors à ce qui m’avait poussé à recommencer. Il y a un an, j’avais rompu avec mon petit ami. Il s’appelait Jasper Hale. On est sorti pendant un an ensemble. Jamais quelqu’un ne m’avait aussi bien compris, il me comprenait parfaitement, comme si il devinait mes émotions. Je l’avais rencontré au lycée, pendant ma deuxième année et au bout d’un moi d’une amitié très forte, nous nous étions embrassés et on sorti ensemble. Il avait été patient, avait attendu que je lui dévoile tout sur ma famille. Il ne me jugea pas, et m’avait toujours soutenu. Et même quand il avait vu que je me mutilais, jamais il ne me porta un quelconque jugement. Il m’encouragea juste à arrêter. Ce que je fis par amour. On avait décidé de postuler dans la même fac, mais arrivé en terminal, on se rendit compte que notre histoire n’était qu’une passion adolescente, et que nous préférions rester amis. J’avais beaucoup souffert, mais aujourd’hui je gardais contact avec lui, et une amitié avait pu naître. Il a été accepté à Columbia, comme moi et on s’était promis de ne pas perdre contact, nous ne connaissions personne d’autres dans cette grande ville. Bien sûr, je ne serais jamais aussi proche avec lui qu’on a pu l’être, mais tout ce que je voulais c’était son bonheur et je savais que ce ne serait pas avec moi.
J’avais donc décidé de vivre sur le campus de la faculté de Columbia. New York était une ville merveilleuse et même si j’aimais beaucoup Forks, ma ville natale, partir a été la meilleure des choses. Je sais qu’en partant si loin, j’ai fuis ma vie et ma famille. Mais je dois me construire une nouvelle vie et que c’était impossible à Forks.
J’entendis la porte d’entrée s’ouvrir, ça devait être ma colocataire. Une certaine Jessica Stanley, sans doute la fille la plus facile de tout Columbia. Elle avait encore passé la nuit dehors. Sans doute chez Mike, son nouveau coup de cœur. Cependant, depuis une semaine de vie commune, j’avais cru comprendre qu’elle se lassait vite de ses amourettes. J’espère que Mike ne s’accrochera pas à elle, elle ne le méritait pas.
-Bella ? m’appela t’elle.
-Oui, je suis là, répondis-je.
Elle rentra dans ma chambre sans frapper, je tirai alors sur ma manche pour cacher mon poignet. Elle ne sembla pas s’en rendre compte.
-Dis, on est samedi et tu es encore là toute seule. Tu ne voudrais pas qu’on sorte ce soir ? Je me disais que ça nous ferait surement du bien de trouver des nouveaux étudiants… Je sais que tu connais peu de monde ici, alors peux être que ça te ferait du bien de voir de nouvelle tête…
C’est vrai qu’à part Jasper, je ne connaissais pas grand monde sur le campus. Mais je devais trouver un travail et j’espérais que cela me permettrait de rencontrer de nouvelles personnes.
-Je suis désolée Jess, je n’ai pas vraiment envie de bouger ce soir. Une autre fois ?
-Oh non Bella, allez, bouge toi… Les cours ont commencés que depuis une semaine, tu ne vas pas réviser…
C’est vrai que je n’avais rien d’autres à faire. Même si je n’en avais pas envie, je me disais que rester seule ce soir serait une incitation à refaire des bêtises. J’acceptai donc, à contre cœur.
Je me mis alors à la recherche d’une tenue pour ce soir. Ma garde robe était désespérante, mais je réussi à trouver un haut assez moulant et qui couvrait mes bras.
A 20h nous sortîmes toutes les deux pour aller dans le bar situés tout prés du campus, là où Jess était sure de trouver une nouvelle proie. Arrivé là bas, elle commença à se jeter sur un groupe de garçons qui devaient faire partie de l’équipe de football de la fac. Je me dirigeais alors vers le bar pour prendre un coca. Je sentais que cette soirée allait être longue. A peine arrivée, j’entendis mon prénom à travers le brouhaha du bar.
-Bella ? Qu’est ce que tu fais là ? Oh en fait, bon anniversaire !!!