Trop besoin de lui
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Voici donc le chapitre 8, « Rivalité », qui est un peu spécial : il est écrit d’un point de vue omniscient (« le point de vue omniscient : le narrateur sait tout des personnages et peut voir tous leurs faits et gestes. Il connait leur passé, leur futur, leurs sentiments, leurs émotions, etc.» source : Wikipédia) et au passé.
Voilà ! Je ne vous retiens pas plus et vous laisse dévorer la suite ! à bientôt et merci pour vos commentaires!
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Edward avait entendu une voix d’homme, des cris provenaient de la maison de Bella. Quelques centaines de mètres le séparaient encore de l’habitation, il se mit donc à courir à vitesse inhumaine, sa condition de vampire le lui permettant. Il n’accepterait plus qu’il arrive quoique se soit à sa belle, surtout maintenant qu’il était là pour la protéger.
Il fendait l’air, et essayait de capter les paroles qui lui parvenaient. Il descellait de la colère et de la rancœur dans cette voix grave. Peu à peu il saisit les mots prononcés, tandis qu’il arrivait près de la maison aux fenêtres illuminées :
« ... suis qu’un pauvre fou d’avoir cru que je pourrais te le faire oublier, que j’arriverai à le chasser de ton cœur. Mais t’inquiète pas, je te laisserai tranquille dorénavant. Toi et ton mort vivant vous n’entendrez plus parler de moi. »
Il comprit qu’il s’agissait de Jacob, d’autant qu’il le vit débouler de la maison quelques secondes plus tard comme une furie. Leur regard se croisèrent et ils se figèrent tous deux, surpris et méfiants.
Jacob n’en croyait pas ses yeux : depuis quand était-il là celui-là ? Il attendait que Bella le largue pour récupérer aussitôt sa place de sangsue attitrée ? Hors de lui, il attaqua le premier :
-« Qu’est-ce que tu fiches là toi, espèce de suceur de sang ? Tu viens apprécier ta victoire ? Espèce de pourriture, tu te crois vraiment tout permis ! Tu la quitte, lui brise de cœur, c’est moi qui doit recoller les pots cassés et la protéger des dangers que Tu as semés, et maintenant tu reviens pour récolter les lauriers ? »
Edward fut surpris par son agressivité, il ne comprenait pas tout, mais la simple idée que Jacob était entrain de déverser sa colère sur sa chère et tendre quelques minutes plus tôt lui fit perdre patience. En plus comment se permettait-il de l’insulter ? Il lui répondit, avec un calme insolent et sur un ton de défiance :
-« Qu’est-ce qui te prend sale cabot ? T’es de mauvais poil ? »
S’en était trop pour Jacob, il n’avait plus la force de se contrôler, un frisson lui parcourait déjà l’échine, il sentait la transformation imminente.
-« Je vais te montrer à quel point, saleté de vampire. Il est grand temps de rétablir l’ordre des choses.» A ces mots il se crispa en position d’attaque, et un grognement rauque sorti de sa gorge.
Edward tentait de discerner ses pensées, pour savoir qu’est-ce qu’il allait réellement faire et pouvoir anticiper une attaque potentielle, mais il ne pu rien capter. Fichu loup-garou.
Il se figea alors également, le torse en avant, canines dehors, prêt à accueillir l’assaut de cette sale bête -qui avait posé ses mains sur Bella durant son absence- comme il se doit. Cette pensée seule suffisait à le mettre en rogne.
Un feulement jaillit de sa gorge et au même moment il vit Jacob se transformer.
Il n’avait jamais vu de loup-garou, et sa grande stature l’impressionna.
Les babines du loup étaient retroussées et laissaient apparaître sa mâchoire effroyablement acérée. Mais pas une once de peur n’effleura le vampire. Il était prêt à tout pour Bella, même si cela devait engager sa vie.
Ils se tournaient maintenant autour, ne se lâchant pas des yeux, attendant le moment propice pour bondir. Ils grognaient tous deux, comme des bêtes sauvages, ce que la rivalité avait d’ailleurs fait d’eux.
Des pensées malsaines animaient leur esprit, comme s’ils voulaient faire germer leur soif respective de vengeance.
Edward pensait à Jacob, cajolant Bella pendant les longs mois où il l’avait laissée seule et sans défenses, la faisant finalement tomber dans ses filets à force de stratagèmes tous plus mièvres les uns que les autres, et maintenant il avait peut-être pu profiter de sa pureté virginale sans vergogne, refermant son piège sournois sur la fragile jeune femme. Il imaginait ses doigts de rustre se poser sur sa peau si délicate, sur chaque partie de ce velours pâle, jusqu’à ses courbes les plus intimes. La haine éclaira ses yeux dorés et le venin lui monta dans la bouche. Il allait réduire se sale loup à néant, effaçant par la même occasion ces visions dégoutantes qui le rendait malade. Ainsi il n’y aurait plus aucun risque que ce gamin repose un jour son regard lubrique sur Sa Bella.
Jacob imaginait lui la scène qui avait dû se dérouler quelques heures auparavant, quand il avait ramené Bella chez elle. Edward devait surement l’attendre dans sa chambre, et il avait dû lui jouer une scène digne d’un acteur hollywoodien pour qu’elle oublie sa rancune et retombe naïvement dans ses bras. Il lui avait sans doute murmuré d’insipides mots doux, usant de son charme et de ses dons vampiriques pour la faire fondre une nouvelle fois, effaçant de sa mémoire l’image de son ami indien et celle des moments passés auprès de lui. Il l’avait certainement caressée avec ses doigts glacés, embrassée avec sa bouche de suceur de sang, souillant la soie de sa peau claire et ses lèvres si parfaites. Son retour avait balayé tout ce que lui avait gagné à force d’amour et de patience et ce avec une facilité outrageuse. Et bientôt elle le laisserai la transformer en une chose sans vie, sans âme et son plan machiavélique toucherai enfin son but. Il ne pouvait pas laissé faire ça, il comptait bien arrêter ce manipulateur, quoiqu’il lui en coute.
Soudain, Edward aperçu la silhouette vacillante de Bella, qui se découpait dans la lumière sur le pas de la porte. Elle était en larmes et les regardait, interloquée.
Il avait détourné les yeux l’espace d’une seconde, mais Jacob saisit cette aubaine pour attaquer le premier. Il fonça sur le vampire en un éclair, si bien que celui-ci n’eut pas le temps d’esquiver.
Bella hurla. Elle contemplait la scène, incrédule et horrifiée.
Elle aurait voulu intervenir mais elle était pétrifiée devant ce spectacle désolant. Elle vit le loup qu’était Jake sauter sur Edward, distrait, et lui mordre le bras qu’il avait juste eu le temps de lever en un mouvement défensif. Elle les vit rouler parterre, sur le goudron de la rue, et Edward, en une roulade, repoussa son assaillant avec la force de ses jambes tout en se relevant. Le loup s’écrasa à quelques mètres, mais se redressa aussitôt et se rua de nouveau sur le vampire.
Celui ci profita de sa vitesse spectaculaire pour esquiver l’attaque et asséna un violent coup au flanc au loup, projeté ainsi au sol dans un gémissement animal. Le vampire fonça tête baissée sur sa victime, lui laissant à peine le temps de reprendre ses esprit, ils s’empoignèrent, roulèrent encore, grognant plus fort l’un que l’autre comme deux chiens enragés. De coups de griffes en coups de crocs, le sang avait jaillit de part et d’autre.
Bella devait se ressaisir et interrompre cet affrontement déraisonnable. Elle ravala les énièmes larmes qui montaient à ses yeux, et couru jusqu’à eux en criant, oubliant la douleur qui irradiait sa cheville.
-« Arrêtez ! Arrêtez immédiatement, vous êtes fous ?! » Sa voix se brisa et les deux adversaires se retournèrent ensemble.
Elle était là, devant eux dans la pénombre, les yeux rougis par les pleurs, les cheveux en bataille, une manche de sa chemise s’était déchirée dans sa chute et un peu de sang maculait le tissu blanc à cet endroit.
A cette simple vision, l’inquiétude remplaça immédiatement la colère dans le regard des deux rivaux, et ils s’approchèrent de Bella qui titubait maintenant.
Jacob était encore loup, et voyant le vampire se rapprocher de la jeune femme, il se souvint que c’est celui-ci qu’elle avait choisit.
Il allait s’occuper d’elle, plus personne n’avait besoin d’un loup ici, ni même de l’humain qu’il était.
La peine lui serrait la gorge, mais c’était son choix, il devait l’accepter.
Il tourna les talons et détala dans le sous-bois.
Bella vit la tristesse dans ses yeux et avant qu’elle ait pu comprendre ou prononcer un seul mot, il s’était retourné, et s’enfonça rapidement entre les arbres.
-« Jacob, non ! » C’était trop tard. Elle n’avait pas pu lui dire la vérité, laissant son cœur ravagé par le tourment qu’il ne méritait pas.
On entendit un hurlement déchirant s’échapper de la forêt et monter bien plus haut que la cime des plus hauts arbres, comme pour rejoindre l’astre blanchâtre qui luisait pleinement au zénith ce soir.
Edward commençait à prendre soin d’elle, vérifiant son bras, ne faisant plus cas de ce qui l’entourait.
Il retrouva l’odeur grisante du sang de sa Tua Cantante, ses yeux s’illuminèrent avec la soif qui venait de naître, mais il pouvait parfaitement se contrôler maintenant, il compressa la petite plaie sous ses doigts froids alors que Bella, se retournant vers lui l’air désolé, lui dit doucement :
- « Pourquoi tout est toujours si compliqué ? »
Une petite goutte d’eau dessinait un arc sur sa joue rosie, brillant de ses grands cils bruns jusqu’à sa mâchoire.