Trop besoin de lui

Chapitre 1 : Imprégnation

Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 07:57

Sa main chaude et douce sur ma joue.

Une vague de chaleur traverse tout mon corps.

Je soupire sous cette sensation de bien-être et d’apaisement inédite et si confortable que je ferme les yeux quelques secondes.

Mais une sorte d’impatience me serre soudain la gorge, me poussant à rouvrir les paupières.

Devant moi : sa peau cuivrée, ses cheveux ébène, ses iris havane.

Et son regard. Calme. Confiant. Tendre. Fort.

Je le Vois enfin.

Jacob.

Une déferlante d’émotions et de sensations  me submerge violement ; puis des voix, des images.

J’ai l’impression de ne plus toucher terre. Je ne peux rien distinguer clairement, juste un bourdonnement  étourdissant et grisant dans mon corps et dans ma tête.

Je ne peux me l’expliquer, mais je crois que je perçois son amour. Oui, c’est tous les sentiments qu’il a pour moi qui courent  maintenant  dans mes veines, et irradient mes os.  Je les ressens dans tout mon être.  Plus que son amour, c’est Jacob tout entier que je ressens.

Mon corps se cambre dans un frisson et le corps de Jacob fait écho.

Je pose ma main sur la sienne pour la retenir et maintenir le feu de sa paume sur ma peau, ce contact qui me transcende.

Je suis ancrée dans ses yeux et lui dans les miens.

Nous ressentons la même chose à cet instant.

Et je comprends. Non. Je Sais.

Comme si ça avait toujours été en moi, à l’état latent.

Et l’évidence enflamme mon cœur et ma raison :

C’est l’imprégnation.

 

Des gouttes d’eau commencent à tomber du ciel, crépitant sur le sable et  formant des cercles à la surface de l’eau.  Mais nous ne bougeons pas, sidéré l’un comme l’autre.

La scène en est presque irréelle. Sa main sur ma joue, ma main sur la sienne, nous nous tenons droits, à quelques centimètres l’un de l’autre.  Mon regard est plongé dans le sien, et je constate que sa respiration est irrégulière,  comme la mienne.

 Mon trouble est profond, et seul le grondement soudain du tonnerre, pas très loin, me tire de cet état. Jacob aussi détourne le regard vers l’horizon.

Le ciel est gris-bleu, sombre et menaçant, comme souvent à Forks. Des raies de lumière  filtrent  tout de même à la lisière de certains nuages, offrant un spectacle remarquable.

Un éclair vient déchirer ce tableau au dessus de la mer et le tonnerre frappe presque simultanément, m’arrachant un sursaut. Jacob saisit ma main et m’entraine en retrait de la mer, qui s’agite sous l’averse devenue violente. Nous courons jusqu’à l’orée des bois. Il s’arrête et nous nous retournons pour contempler le déluge.

-« On n’peut pas rester là, c’est dangereux de rester sous les arbres ! » il crie presque, tellement le vacarme est assourdissant, en me regardant d’un air inquiet.

Je ne peux plus détacher mes yeux de son visage, la bouche entrouverte, j’essaie d’articuler une réponse, mais aucun son ne sort. Je suis affectée par l’émoi qui me traverse ; et ses yeux, d’un marron profond... mon cœur tambourine dans ma poitrine. Il doit le sentir car il me dit, se voulant rassurant :

-« T’inquiète pas, on va courir jusqu’à ma voiture, elle n’est plus très loin ! 

Non c’est…

- QUOI? ALLER VIENS ! » Il prend ma main et se retourne pour partir, il n’a pas remarqué le trouble qu’il a éveillé en moi, mais au lieu de me laisser entrainer comme tout à l’heure, je le retiens, tirant sur son bras, le stoppant net dans son élan.

J’ai besoin de son corps près du mien, soudainement je me sens énormément attirée...

Il me regarde, interrogatif,  l’eau ruisselle sur ses joues halées.

En un pas, je suis contre lui, je sens la chaleur émaner de son corps musclé, je lève les yeux jusqu’à ses lèvres pleines et roses, elles ont l’air si douces que j’approche ma main et les effleure du bout des doigts. Il reste immobile un moment, surpris par mon attitude, ce qui me laisse le loisir de l’observer de très près. Mon regard suit ma main de la commissure de ses lèvres, le long de sa peau parfaite jusqu’à ses beaux cheveux noirs trempés par la pluie que je caresse minutieusement.

Il saisit brusquement ma main, m’incitant à le regarder dans les yeux.  Je pourrais me perdre dans ses grands yeux bruns. Et en une seconde ou je lui donne silencieusement mon accord en un regard, il glisse sa main sous mes cheveux, enroule ses doigts autour de ma nuque et déposent -enfin- ses lèvres sur les miennes, en un baiser ardent. Je lui offre ma bouche entière et sa langue douce et chaude vient caresser la mienne. Il pose son autre main sur ma hanche, puis m’attire plus près de lui encore, au creux de son torse musclé et brûlant en passant tout son bras autour de ma taille.

Sa chaleur embrase mon corps malgré la pluie froide qui ruissèle sur ma peau et je sens son cœur battre fort contre le mien.  La diversité des émotions qui m’animent me bouleverse,  et leur intensité est sidérante. Jacob lui aussi est secoué par ce flux démesuré, je le sens, et son halètement entre mes lèvres le confirme. Il s’écarte un peu et me regarde, ses prunelles brunes brillant d’une lueur nouvelle.

-« Alors tu l’a ressenti aussi ?» Je perçois dans sa voix de l’incrédulité, mais aussi une joie non dissimulée. Je me contente de lui sourire timidement, en levant un sourcil, et me blottie dans ses bras. Le temps s’est figé et je me sens sereine comme jamais. Je lui connaissais déjà cette capacité, celle de me calmer, de me faire rire et oublier tous mes soucis. Mais ce niveau de quiétude… Une douce paix m’envahie, malgré la pluie battante.

Je relève la tête vers Mon Jacob et pose doucement un baiser sur sa bouche mais le tonnerre gronde subitement tout près de nous, et la puissance du grondement m’arrache un petit cri. Jacob ne peut s’empêcher d’en rire, mais il a déjà attrapé ma main et me tire derrière lui à travers le bois. Nous arrivons, dégoulinant, à sa voiture et nous engouffrons dedans à toute vitesse en riant aux éclats, amusés par notre course effrénée contre l’orage.

 

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