Petite Etincelle
CHAPITRE 29
Ténèbres envahissantes, ténèbres engloutissantes.
La peur, tel un écho permanent.
Un petit tiraillement, constant...
Cette douleur perpétuelle au fond de mon châssis, ne formait plus qu'un avec cette terreur omniprésente dans mes circuits. Elle ne voulait plus s'en aller, elle ne voulait plus me libérer de son étreinte acérée. Les pulsations irrégulières de mon Spark n'étaient plus qu'un bourdonnement sourd dans mes audios, alors que je sombrais toujours plus profondément dans ces ténèbres de glace. Il n'y avait rien pour m'accrocher, rien pour m'entraîner vers la raison. Juste cet océan de noirceur dans lequel mon cadre dérivait lentement, emporté par la solitude et le désespoir, avec un arrière-goût de folie. Que s'était-il passé ? Où étais-je ? Pourquoi flottais-je ? Accompagnant parfois les pulsations de mon Spark, je pouvais aussi percevoir les vibrations d'une voix grave et profonde mais aux paroles imperceptibles, se trouvant quelque part au loin dans cette noirceur envahissante.
On m'appelait... Quelqu'un m'appelait.
Puis tout à coup, après une courte chute dans ce néant sans fin, je me retrouvai dans ma cellule sombre où j'avais passé les derniers orns comme prisonnière de guerre. Recroquevillée sur moi-même dans le coin gauche de la pièce exiguë entaillée de traces profondes, je tirai lentement mes genoux contre mon châssis pour pouvoir enrouler mes bras autour de mes jambes. Calmement, je passai mes optiques ternies par la souffrance sur les griffures que j’avais laissées sur ces murs formant ma cage. Sur cette console de commande qui ne m’avait jamais laissé le choix de la liberté... La mine tombante, je baissai tristement mes optiques sur le sol argenté, traversé de nombreuses rayures de part et d’autre. Mon réservoir me faisait mal, il criait famine. Cependant, ce n'était pas aussi affligeant que la douleur qui persistait dans mon Spark et qui se propageait comme de petites ondes électriques dans l'ensemble de mon protoforme en manque de soin. Il était d'ailleurs surprenant que je puisse encore bouger après tous les sévices que l'on m'avait infligés jusqu'ici... Dans le seul but d'avoir le plein contrôle sur mon esprit.
Je gémissai contre mes genoux, les optiques hermétiquement fermées lorsque la peine me harponna le Spark. Personne n'était venu pour moi... Personne n'avait ouvertement défié les Decepticons. Il n'y avait jamais eu de combat d'arène avec Bumblebee. Aucun Autobot n'avait traversé le plafond gigantesque de ce maudit terrain de jeu où j'avais vu de nombreuses vies être détruites pour divertir un public. Je n'avais jamais quitté cette cellule étroite dans laquelle j'avais l'impression que les murs se refermaient petit à petit sur moi, chaque klik de plus coincée ici, mon dernier sanctuaire et sans doute mon tombeau. J'étais seule, horriblement seule face à moi-même. Affamée et désespérée à l'idée qu’un cycle, je puisse revoir la lumière des soleils à la surface. De revoir ne serait-ce qu'un visage familier et bienveillant... Celui de mon Opiluk, celui de mon meilleur ami, n'importe qui pour apaiser ma pesante solitude rongeant chaque petit centimètre de câbles.
Seule... J'étais seule... Abandonnée à ce triste sort qu'était de servir une cause qui n'était pas la mienne.
Moonlight...
Retenant un sanglot malheureux au fond de mon vocaliser à cette voix qui me torturait sans relâche, je me retrouvai soudainement face au grand trône de Megatron, là où mon cauchemar avait débuté quelques cycles auparavant. Je me souvenais encore de ma première électrocution aux pieds des marches menant à ce siège menaçant et de la lueur de satisfaction contenue dans les optiques rouges du Seigneur de guerre que tous craignaient. Le mecha argenté en question siégeait actuellement sur son trône immense, son regard glacial et analytique rivé sur moi, sa main droite tenant une chaîne reliée à mes poignets. La pièce était excessivement silencieuse mais paradoxalement, j'entendais le cliquetis de ces chaînes traînant sur le sol à mes genoux comme un écho dans le fond de mon esprit. Tout était si étrange... Incongru. Ma vision était trouble tandis que je lorgnai craintivement le robot massif en retour, agenouillée sur le sol avec mes poignets menottés et dans l'incapacité de bouger ne serait-ce qu’un petit doigt. Comment m'étais-je retrouvée ici ? Perturbée, mais aussi terrifiée par cette vision horrifique, je sentis un long frisson parcourir mon dos puis mes ailettes lorsque le tyran se mit à sourire d'une lenteur exagérée.
Un sourire calculateur, débordant de malveillance.
La lumière blafarde de la pièce se concentrait uniquement au-dessus de Megatron pendant qu'il me contemplait avec cette expression sournoise et remplie de malice. Je ne voyais rien d’autre que lui. La scène qui se déroulait juste sous mes optiques était particulièrement déroutante… L’ambiance était différente. Presque irréelle. L'angoisse palpitant férocement dans mes câbles, les bords de ma vision continuaient de se résorber alors que je fixai cet individu maléfique que je haïssais profondément. Lui, et toutes ses idéologies destructrices. Tous ceux qui le suivaient aveuglément, sans jamais se poser de questions. Le mecha ne parlait pas, ni même ne bougeait. Il se contentait simplement d'instaurer la peur dans mes circuits avec son regard intimidant, jouissant de son pouvoir de soumission. Pourquoi n'y avait-il aucun autre son autour de moi que celui des chaînes ? Pas même le bruit de mes gémissements ? Je paniquai, je me sentais à nouveau dériver. Quelqu'un m'appelait... Cette même voix qui revenait à l'arrière de mon esprit et qui tentait de me tirer vers la lumière, loin de cette boucle infernale cauchemardesque.
Moonlight...
Qui était-ce... ? Elle me semblait pourtant si familière. Je tendis aveuglément les doigts devant moi, mais mis à part la noirceur oppressante il n'y avait rien que le néant. Rien que cette sensation de vide intersidéral. Megatron avait disparu et, à la place de son trône, se trouvait désormais une couchette sous cette étrange lumière blanchâtre provenant d'un ciel d'encre, la seule source de lumière dans ce monde entièrement constitué d'obscurité. Perplexe par cette découverte, j'avançai prudemment vers cette fameuse couchette se trouvant au beau milieu de nulle part pour me rendre compte avec horreur qu'il s'agissait de la couchette quand j’étais étincelant. Trébuchant presque en arrière d'effroi, une multitude de souvenirs douloureux en lien avec cette couchette m'envahirent brutalement l'esprit alors que mes optiques s'écarquillèrent, n'étant pas capable de hurler et encore moins de fuir. Auteure de nombreux cauchemars, celle-ci avait une signification très précise.
Non, ce n'était pas possible...
Désormais, des images flashaient diligemment dans mon CPU, la plupart n'ayant aucun sens à mes optiques. Des visages, des voix, des cris, des explosions... Puis une vive douleur à l'arrière de mon optique droite. Violente et soudaine. C'était si inattendu que je poussai automatiquement un petit cri plaintif tout en posant la paume de ma main sur la pièce a priori défaillante, les dentas serrées de douleur. Ce n'était pas une douleur à proprement parler, mais plutôt une pression très gênante au niveau de l'anneau, comme un vieux souvenir lié à une blessure ancienne. J'étais complètement perdue entre la frontière du réel et de l'irréel. Perdue dans les méandres de mon esprit. Toutes ces images floues... Tous ces souvenirs d'une autre époque, je ne les comprenais pas ! Que signifiaient-ils ? Comme prisonniers dans une boîte scellée à l'arrière de mon esprit, je n'arrivais tout simplement pas à les débloquer pour me permettre de me libérer de cette incompréhension frustrante.
Alors, comme j’avais appris à le faire, je les repoussais du mieux que je le pouvais. Je les enfermai à nouveau dans une partie sombre de ma tête, là où ils ne pourraient plus me faire de mal. Titubant à mes pedes et maintenant à moitié aveugle, je cherchai à m’éloigner de cette couchette car je savais pertinemment ce qui m’attendait en dessous de cette dernière. Je n’avais aucune envie de m’y frotter une énième fois. Retenant à peine le gémissement de peur qui s’échappa de mes lèvres, je me retournai pour partir dans l’obscurité lorsque tout à coup, quelque chose m’attrapa fermement la jambe pour me tirer sur le sol. La terreur s’empara aussitôt de mes circuits. Les optiques écarquillées, je m’effondrai de tout mon long d’un rebond douloureux. Je poussai un hurlement de terreur tandis que la chose qui me détenait entre ses griffes me tirait rapidement sous la couchette, là où deux optiques rouges scintillaient suivis par un rire acariâtre que je connaissais que trop bien. Le monstre de mes cauchemars voulait me récupérer, et cette fois-ci personne n’était là pour l’en empêcher.
Hurlant à m’en briser le vocaliser, bien qu’aucun son ne sortît de ma bouche, je tentai désespérément de creuser mes doigts dans le sol métallique lisse, des larmes de détresse dévalant bientôt mes joues. C’était instinctif, je refusais de le laisser m’entraîner ! Je ne voulais pas sombrer à jamais dans les ténèbres. Mon Spark allait imploser dans mon châssis. C’était la fin… J’avais perdu. J’allais m’effacer pour de bon, car ce cauchemar était bien trop réel pour espérer m’en sortir indemne. Mais alors que je m’évanouissais dans la pénombre sous la couchette, sans rien pouvoir faire pour me dépêtrer de la poigne du monstre, ce dernier me relâcha subitement, et je ressentis une pression réconfortante sur mon bras gauche. Quelque chose, ou quelqu’un, était en train de me tenir, et cette même voix m’appelait une fois de plus.
Reviens.
Je ne voyais plus rien, j'étais aveuglée, pétrifiée de terreur. Néanmoins, la pression sur mon bras était toujours présente et elle était accompagnée d’émotions positives qui ne venaient pas de moi, mais du lien créateur. Je n'avais même pas remarqué qu'il était ouvert jusqu'à maintenant… Pourtant, de nombreuses émotions en découlaient continuellement, notamment de l'amour et de l'espoir. Beaucoup d'espoir. Je me sentis submergée par tous ces sentiments bienveillants qui me portaient doucement vers une lumière au bout d'un long tunnel, vers la fin de ce cauchemar répétitif aux allures de souvenirs perdus. Le poids de l’obscurité commençait à se dissiper, emporté par cette force invisible qui m’étreignait. Loin de la folie, et plus proche de la raison. À bout de forces, je me laissai donc lentement guider par ce lien pour sortir de l'obscurité et ainsi rejoindre la frontière du néant où cette voix masculine familière devenait de plus en plus claire, de plus en plus forte.
Bientôt consumée par la joie et le soulagement, je finis par entrer dans la lumière aveuglante, laissant derrière moi l’ombre étouffante qui m’avait enfermée depuis si longtemps.
oOoOoOoOoOoOoOoOoOo
POV Normal
Bip
Bip
Bip
Le son se répétait, inlassablement.
Encore et encore il se faisait entendre, toujours dans la même tonalité, comme s'il n'existait aucun autre son produit par l'univers. Il ne semblait y avoir rien d'autre que ce bruit récurrent, semblable à une pulsation, à un rythme régulier mais lent d'un Spark. Là, quelque part à sa droite. Était-ce même sa droite ? Tous ses repères avaient disparu... Envolés, sans doute à jamais perdus dans les tréfonds de son esprit brisé. Émergeant lentement, elle commença par se concentrer sur les textures qui l'entouraient, le poids de son corps sur une surface solide, la température froide qui l'enveloppait de la tête aux pedes. Et enfin, elle se rendit compte que quelque chose était sur sa main gauche. Ou plutôt l'enlaçait chaleureusement dans une sorte d'étreinte désespérée. Automatiquement à cette sensation, elle se raidit sur cette surface qui ressemblait étrangement à celle d’une couchette, avant de redevenir parfaitement immobile. Le bip bip incessant s'accélérait au rythme de son Spark. De quoi s'agissait-il ? Où était-elle ? Qu'était-il arrivé ?
L’angoisse la gagnait peu à peu. Préférant se retenir de gémir par crainte d’alerter ceux présents de sa sortie de stase, Moonlight se concentra sur les pulsations effrénées de son Spark tout en essayant vainement de chasser ce sentiment de terreur de ses circuits. Les optiques toujours fermées, la fembot en détresse se sentit encore plus déroutée quand aucun souvenir des derniers instants avant sa mise en stase n’apparut dans son esprit embrumé. C’était comme s’il lui manquait toutes les images des derniers breems, comme s’il n’y avait plus rien entre l’instant où elle était dans sa cellule et ce moment-là... Allongée sur une couchette. Il lui manquait une partie de sa mémoire. D’ailleurs, se trouverait-elle seulement dans sa cellule ? Elle se posa rapidement la question tandis qu’elle se concentrait sur sa main gauche ensevelie sous un poids, lui faisant réellement penser à une étreinte ou quelque chose de similaire. Une sensation exceptionnelle qu’elle n’avait plus ressentie depuis bien longtemps.
Toutefois, chaque détail lui semblait flou, comme si elle émergeait d’un rêve lourd et confus. Non, elle ne pouvait définitivement pas être dans sa cellule sombre et humide. Le bruit ambiant et l’odeur stérile, bien loin de celle de la rouille, la rassuraient légèrement. Rien ne lui rappelait ses quartiers chez les Decepticons. Une timide lueur d’espoir traversait ses pensées, lui soufflant qu’elle pouvait encore se relever une dernière fois. Elle se trouvait plutôt dans une infirmerie, d'après les sons environnants qui lui évoquaient des machines de contrôle, notamment un monitoring constatant les hausses du rythme de son Spark anormalement serré dans son châssis. Mais alors, si elle était bien dans l'infirmerie de Knockout, qui se trouvait actuellement à ses côtés ? L’anxiété remplaça vite sa perplexité. Pourquoi n’avait-elle plus aucun souvenir ? Quelles expériences lui avaient-ils encore infligées ? Mais avant tout, elle devait affronter la vérité, quelle qu’elle soit. Embrouillée mais assez lucide pour se concentrer, Moonlight serra les dentas de crainte avant de prendre la dure décision d’ouvrir les optiques pour découvrir son environnement et ainsi comprendre sa situation.
D’abord, il n’y eut qu’un violent flash de blanc l’aveuglant quelques nano-kliks. Puis progressivement, les contours flous du plafond se dessinèrent au-dessus d’elle. Incrédule, la fembot allongée fronça doucement les crêtes optiques car ce plafond n’était pas d’un gris rouillé, mais plutôt d’un gris clair, sans aucune trace de corrosion. Son incrédulité s’approfondit davantage au fur et à mesure que sa vision s’éclaircissait, dévoilant une pièce relativement spacieuse et bien rangée, complètement différente de l’infirmerie de Knockout. Même si ce dernier aimait l’ordre et la propreté, cette infirmerie-là dégageait quelque chose de totalement différent. Une autre ambiance. Une impression presque apaisante, comme si les murs eux-mêmes émettaient une forme de sérénité silencieuse. Lentement, elle cligna plusieurs fois des optiques, incertaine d’être la victime d’une autre illusion malsaine. Le silence était presque doux, ponctué seulement par le bip régulier du monitoring. Tout semblait trop calme… Presque trop parfait. Et pourtant, quelque chose en elle chuchotait que, pour une fois, elle était peut-être en sécurité.
Où suis-je ? Moonlight se posait la question.
Clignant plusieurs fois des optiques pour rendre sa vision plus nette, la fembot toujours immobile parcourra tranquillement le plafond du regard. Il était d’un gris pâle satiné uniforme, traversé par de fines lignes lumineuses encastrées qui diffusaient une lueur blanche et douce, sans agressivité. Aucun câble pendant, aucune fissure, aucune trace d’humidité. Son regard glissa ensuite sur les nombreuses étagères murales se trouvant juste en face de sa couchette. Il y avait un grand comptoir blanc avec des outils propres dessus, une table mobile avec des tissus souillés dans un bocal à côté d'un immense paravent métallique faisant office de séparation entre les différentes chambres des patients. Elle pouvait d'ailleurs entendre un autre son répétitif et agaçant provenir de là. Chaque détail, chaque texture, chaque reflet métallique semblait crier qu’elle n’était plus au même endroit. Calmement pour n'alerter personne, elle tourna la tête sur la droite pour voir qu'effectivement, un monitoring prenait note des pulsations erratiques de son Spark, la ligne blanche faisant des allés et retours entre le haut et le bas de l'écran.
Dorénavant bien consciente cependant très nerveuse, la fembot déboussolée par cet environnement pour le moment inconnu commença à ressentir une pression douloureuse au centre de son châssis, mais n'avait pas la force de lever sa main pour inspecter son armure. Tout son protoforme lui paraissait affreusement lourd. Ses écrous hurlaient à chaque tentative de mouvement. Elle était comme prise au piège de son propre cadre… Incapable de se défendre ou même de se redresser tant l’épuisement l’accablait. Aussi bien physiquement que mentalement. D'une petite grimace à l'effort qu'elle s'apprêtait à faire, elle réussit à baisser les optiques pour voir que son armure était remplie de bosses et de rayures, et qu'il manquait de la couleur à certaines de ses pièces. Un épais câble noir sortait directement du centre de son châssis, raccordé à une interface qu’elle ne pouvait identifier. D'autres la reliaient à deux grosses machines mobiles, toutes entreposées sur la droite de sa couchette et prenant silencieusement note de chacun de ses paramètres vitaux.
Elle poursuivit son exploration visuelle pour récolter des informations supplémentaires sur une possible issue, lorsque son Spark fit une violente embardée au moment où elle ressentit la prise sur sa main se resserrer. Comme si le robot présent à ses côtés savait qu'elle était consciente. Confusément et avec beaucoup de prudence, Moonlight tourna la tête dans le sens inverse pour confronter celui ou celle qui siégeait à son chevet, se préparant au pire. Gardant les optiques basses dans un premier temps, elle finit par redresser son regard craintif pour rencontrer une paire d'optiques bleues. Bleues... Familières. Ses optiques plongées dans ce regard révélant de la surprise, elle ne montra aucune émotion, pas même une lueur de reconnaissance. Rien d'autre que ce visage lisse qu'elle s'était elle-même forgé au fil des cycles passés enfermée chez les Decepticons, torturée et humiliée à maintes reprises jusqu'à ce qu'il ne reste plus rien d'elle.
Il y eut un long silence, et puis...
«Opi ? T-tu es réel ?» Murmura Moonlight d'une petite voix tremblante, incertaine. Elle tendit son autre main avec hésitation, effleurant le métal rouge de son avant-bras pour s’assurer qu’en effet, tout cela était bien réel et pas une autre de ses hallucinations.
C'était solide.
La grande main sombre se resserra encore autour de ses doigts en guise de réponse, tandis que le commandant des Autobots offrait un sourire rare à sa fille enfin sortie de stase après deux longs orns de convalescence. Une éternité, selon lui. Un sourire fébrile mais sincère qui modifiait sans retenue les traits habituellement sévères de son visage, désormais marqué par un intense soulagement. Ce simple geste chassa toutes les traces d’inquiétude dans le regard de Moonlight, dont l’expression sceptique se transforma à son tour, laissant apparaître un sourire fragile accompagné de larmes aux coins de ses optiques rondes sidérées. Non, elle ne rêvait pas ! Ce n’était pas un mauvais tour de son esprit malade, mais bien la réalité. Hoquetant sous le poids de son bonheur écrasant, la petite fembot en réparation se redressa comme si toute sa fatigue venait d’être drainée, pour fondre dans les grands bras accueillants d’Optimus Prime, plongeant contre son châssis dans une étreinte désespérée. Sans se soucier des contraintes.
«Je n’ai jamais perdu espoir. Je savais que tu ne m’abandonnerais pas... Que tu étais là, quelque part...» Murmura doucement Moonlight, les larmes coulant contre l’épaule du grand robot rouge et bleu aussi ému qu’elle. Leur lien s’inondait de bonheur.
«Je ne pourrais jamais t’abandonner. Tu es ma fille.» Rétorqua aussitôt Optimus, les optiques fermées, pressant doucement le côté de sa tête contre celle de la fembot émotive. Faisant totalement abstraction de son statut de Prime et de commandant durant ces retrouvailles, il laissa les émotions envahir son Spark et son visage. Quand ses optiques devinrent humides à leur tour, il resserra ses bras autour d’elle, cherchant à ressentir les vibrations rassurantes de son Spark contre le sien, tous deux pulsant la chamade. Il poursuivit dans le même ton débordant de sensibilité et de sincérité.
«Tout va bien, je suis là. Je te tiens. Tu es ce que j’ai de plus précieux au monde. Rien ni personne ne pourra changer ça. Jamais.» Il hocha doucement la tête quand Moonlight hoqueta, leur lien déversant une abondance d’émotions et cette fois dans les deux sens.
Finis les interférences, terminé le silence.
«Je suis à la maison...» La voix déchirée de la fembot se fit à nouveau entendre. Elle n’en revenait pas d’être là, en sécurité, dans les bras de son Opiluk.
«Tu es à la maison.» Répéta le Prime, son sourire s’élargissant à la joie de la retrouver après si longtemps séparés.
«M-mais c-comment… ?» Balbutia-t-elle, perdue. Elle ne comprenait pas comment elle avait pu atterrir là, ni comment c’était possible, car elle ne se souvenait d’absolument rien ! Cependant, la main de son Opiluk se posa juste en dessous de ses ailettes, ce qui eut pour effet de calmer ses interrogations.
«Je t’expliquerai toute l’histoire quand tu auras retrouvé des forces. Je te le promets. Mais en attendant, laisse-moi te dire à quel point je suis soulagé de te savoir en vie. À quel point je suis heureux… Et reconnaissant de t’avoir enfin à nouveau auprès de moi.» Déclara le Prime à l’audio de la petite fembot nichée contre lui, voulant à tout prix confesser les émotions qui se bousculaient en lui. Il ne remercierait jamais assez Primus pour cette seconde chance offerte, celle de pouvoir se rattraper et lui dire à quel point il l’aimait, à quel point elle comptait pour lui.
Contre ce châssis vibrant qu’elle adorait tant, Moonlight posa son front contre la vitre de gauche puis laissa enfin couler toutes les larmes qu’elle s’était interdites de faire tomber pendant son emprisonnement. Toutes ses peurs, ses angoisses, cette lourde solitude qui l’avait ravagée sans pitié… Les groons de torture infligés par Shockwave, les humiliations publiques, les coups, les électrocutions, les combats atroces menés dans cette arène de la mort, son mental brisé, les vies perdues, la manipulation cruelle de Megatron… Elle évacuait toute sa souffrance à travers des sanglots et des cris étouffés. Et pendant tout ce temps, Optimus ne prononça aucun mot. Il se contentait de la serrer dans son étreinte, écoutant avec une douleur profonde ses lamentations. Un mélange déchirant de tristesse et de rage l’habitait, car il était incapable de chasser les images de Megatron s’en prenant physiquement à sa fille. Une rage dévorante qui le consumait depuis le moment où il l’avait ramenée à l’infirmerie de Ratchet, et constaté l’état déplorable dans lequel se trouvait la pauvre fembot.
Sans parler des dégâts psychologiques irréparables.
À cette pensée ravageante, le mecha fronça les crêtes optiques en posant doucement sa main derrière la tête de Moonlight pour la bercer, submergé par un besoin irrépressible de la protéger du monde extérieur. Un sentiment puissant qui l’animait depuis leur première liaison, il y a dix-neuf vorns de cela. Parfois incontrôlable, parfois accablant. Ressentir cette désolation dans leur lien déchirait son Spark en deux... Il avait l’impression de faillir à son devoir de créateur, d’être incapable de réparer les dégâts causés par son ennemi juré, Megatron, dans le seul but de l’atteindre lui. Qu’avait-elle enduré entre leurs mains de vermine ? Il se posait encore et toujours cette question terrible, redoutant la réponse qui ne tarderait pas à arriver au fil des cycles à venir. Ce n’était qu’une question de temps, mais quoi qu’il découvre, il serait là, à ses côtés, tout au long de son processus de guérison. Il n’était pas seulement son créateur, il était devenu son protecteur, son refuge dans la tempête. Et il assumera toutes ses responsabilités jusqu’à la fin.
Le médecin Autobot s'était bien gardé de lui dévoiler certains détails concernant l'état de Moonlight. Optimus n'était pas dupe non plus, il savait que son ami grincheux préférait éviter de déclencher une réaction trop vive de sa part. Et à juste titre. Qui pouvait prédire comment il réagirait s’il apprenait tous les sévices infligés à Moonlight durant sa captivité ? Après avoir été témoin de plusieurs épisodes de sa fureur destructrice et imprévisible dès qu’il s’agissait de sa création, il était compréhensible que Ratchet choisisse de préserver son avis médical. Optimus ne pouvait pas vraiment lui en vouloir, car le médecin cherchait simplement à le ménager, à l’épargner d’une partie de la vérité trop lourde à porter. Mais il ne pourrait pas lui cacher cela éternellement. Un cycle, il finirait par découvrir tous les tourments qu’ils avaient fait subir à Moonlight, et à ce moment-là, il laisserait son instinct prendre le dessus. Qu'importe les avis, sa fille aura la justice qu'elle mérite, tôt ou tard !
Megatron ne payait rien pour attendre. Mais en attendant ce futur cycle, Optimus serait là pour sa fille, prêt à tout pour réparer ses blessures afin qu’elle redevienne la fembot insouciante d’autrefois. Prêt à porter son fardeau. Sa merveilleuse création, celle qui portait son Spark sur la main… Toujours prête à aider les autres et à offrir son amitié. Une fembot courageuse et généreuse par définition, sa plus grande fierté. Certes, un travail de récupération long et semé d’embûches, mais qui réserverait la plus belle des récompenses à la clé.
Les mots étaient maintenant devenus superflus. Les sentiments échangés dans leur lien créateur, ainsi que la douceur de cette accolade désespérée, suffisaient à exprimer leur amour mutuel.
Toujours à l’écoute des larmes de la fembot fragile et cabossée qui semblaient ne plus vouloir cesser, le commandant se contenta de l’épauler, lui offrant un soutien moral sans paroles… Ne désirant pas briser ce précieux moment. Elle avait besoin de contact, tout comme lui. La savoir en sécurité dans ses bras était inestimable, un scénario qu’il s’était imaginé maintes fois avant de mettre son plan à exécution. Pourtant, un déluge de questions lui brûlait les lèvres. Il voulait savoir tant de choses, à commencer par s’assurer qu’elle allait bien et qu’elle ne ressentait aucune douleur. Jetant un rapide coup d’optique à l’écran de contrôle, Optimus remarqua que le tranquillisant ne faisait plus vraiment effet. Dès l’instant où ils avaient franchi le portail, Ratchet s’était immédiatement chargé de Moonlight, réalisant un bilan complet et recensant chacune de ses blessures, qui se comptaient par dizaines… Rien que les visibles. Maintenue en stase durant tout le processus, la plupart de ses souvenirs traumatiques avaient été volontairement brouillés par le médecin afin de l’aider à se rétablir dans de bonnes conditions, mais cette aide médicale ne serait malheureusement pas définitive.
À un moment ou à un autre, il faudra tous les affronter.
Le médecin l'avait prévenue qu’une fois sortie de stase après un long moment sous sédatif, Moonlight serait confuse. Probablement incertaine quant à la réalité des choses, complètement déboussolée avec une partie de ses souvenirs manquants. Cette précaution aidait à ne pas revivre ses cauchemars mais cette méthode, bien que nécessaire, ne pouvait empêcher ses fantômes de revenir ni la souffrance enfouie de refaire surface à chaque mouvement. Ce n’était qu’une question de temps. S’accrochant résolument au pare-brise de son créateur faisant preuve d’un calme exemplaire, la fembot au bleu terne se détacha lentement de cette étreinte pour fixer Optimus droit dans les optiques. La bouche légèrement entrouverte comme prête à prononcer un mot, ses optiques remplis d’energon s’élargirent et en une fraction de nano-klik à peine, son expression bascula. Passant d’un soulagement palpable à une horreur indicible.
Optimus comprit qu'elle avait retrouvé la plupart de ses souvenirs perdus.
«Ils l'ont tué... Ils l'ont tué...» Répéta Moonlight d'un gémissement sans décrocher son regard larmoyant de son Opiluk soucieux, ses mains agrippant son armure dans la panique. Elle semblait sur le point de faire une surchauffe.
«Non, aucun bot n’est tombé au combat cette fois. Ils n’ont rien gagné avec cette bataille.» Assura rapidement le Prime en secouant doucement la tête. Il attrapa les épaules tremblantes de sa fille pour l’apaiser, insistant doucement sur les mots ; «Tout le monde est en vie.»
Suite à cela, la fembot sanglota bruyamment en laissant librement couler d’autres grosses larmes sur ses joues argentées, tandis qu’elle cherchait un réconfort dans le regard adouci d’Optimus. Il lui disait la vérité. Le soulagement la traversa de part en part, alors qu’une partie de ses souvenirs revenait peu à peu sous la forme d’un torrent d’images souvent confuses. Mais une scène en particulier l’emplissait d’effroi : celle de son meilleur ami, Bumblebee, aux griffes de la bête enragée... Suspendu dans le vide, face aux tribunes des dirigeants, son regard douloureux croisait le sien dévasté. Étranglant un nouveau gémissement à cette vision d’horreur, Moonlight chercha instinctivement à en savoir plus sur ce qui s’était passé dans cette maudite arène sous la ville de Kaon. Elle ne se souvenait pratiquement de rien ! Il lui manquait des informations, elle ne savait pas ce qui s’était passé ensuite, après le coup porté à son visage par Megatron. Elle s’empressa donc de poser une nouvelle question, dans l’espoir d’apaiser sa conscience.
«Où est-il ? J'ai besoin de le voir !» S'exclama-t-elle dans la précipitation tout en entamant sa descente de la couchette médicale.
«Doucement, doucement. Calme-toi. Tu n'as pas encore récupéré toute ton énergie vitale.» Optimus leva la main quand il vit la fembot tirer sur les nombreux câbles raccordés à son protoforme ainsi qu'à son châssis entre-ouvert pour se délivrer des entraves.
«Je veux le voir.» Insista-t-elle avec fermeté en décrochant le câble relié à son coude droit. Tant pis si elle allait s’attirer les foudres de Ratchet. Elle ressentait ce besoin urgent de voir son ami, de s’assurer qu’il était bien vivant et hors de danger.
Elle supplia son créateur du regard, posant doucement sa petite main sur le bras rouge du commandant qui restait plongé dans ses pensées, espérant qu’il accepte sa requête malgré sa fragilité. Une fragilité qu’il avait toujours perçue en elle depuis qu’il l’avait recueillie. Étudiant longuement le visage égratigné de la petite fembot désormais redressée et assise au bord de la couchette, Optimus leva rapidement les optiques vers l’horloge holographique murale pour voir qu’ils étaient au beau milieu du cycle lunaire, et que Ratchet ne reviendrait pas avant deux bons groons. Avec un peu de chance, le médecin dévoué à sa tâche ne remarquerait même pas que Moonlight s’était levée sans son autorisation… Dans le cas contraire, Optimus endosserait le rôle de coupable. Et puis, il n’était pas du tout insensible au regard qu’elle lui offrait, un regard si désespéré qu’il lui donnait mal au Spark. Elle avait toujours eu ce pouvoir persuasif sur lui... Poussant un petit soupir de défaite, le Prime ferma un instant ses optiques fatiguées avant de revenir à Moonlight, qui attendait toujours patiemment son accord pour pouvoir voir Bumblebee.
Elle avait gagné.
Mais au lieu de donner une réponse verbale, il se leva lentement de sa chaise pour retirer les derniers câbles raccordés au châssis de sa fille pour ensuite la tenir par le bras lorsqu'elle posa le premier pede au sol. Il pouvait se le permettre, étant donné qu'elle était hors de danger. S’assurant de sa stabilité, il resta très attentif à tout signe de douleur sur le visage de la fembot, résolue à faire ses premiers pas depuis sa sortie de stase. Les dentas serrées mais munie d’une volonté de fer, Moonlight fit un pas tremblant après l’autre pour contourner la couchette, s’accrochant à la main de son créateur gardant le silence pendant qu’il la conduisait vers le pare-vent de l’autre côté de la pièce. Après une dizaine de pas seulement, la fembot réussit à garder son équilibre, bien que très fragile, la faisant tituber d’un côté à l’autre en trébuchant plus d’une fois. Heureusement que son Opiluk était à ses côtés pour la soutenir !
Arrivés devant la cloison mobile d'où s’échappait une légère lueur bleutée, Optimus s’arrêta brusquement, offrant à sa fille un moment privé avec le jeune scout qui se trouvait juste derrière. Il lança un coup d’optique nerveux au visage de Moonlight, s’assurant qu’elle tiendrait sur ses pedes mais surtout pour vérifier qu’elle ne regrettait pas son choix, terriblement inquiet de sa réaction lorsqu’elle verrait le mecha… Et dans quel état il se trouvait. Elle lui adressa une petite tape sur l’avant-bras en guise de remerciement avant de faire un pas supplémentaire pour franchir la séparation médicale, permettant au Prime de se retirer dans la pénombre en attendant son retour. Moonlight resta immobile quelques nano-kliks, la scène insoutenable de Bee rejouant devant ses optiques. Anxieuse, elle poussa lentement la séparation métallique puis pénétra dans la seconde partie de la baie médicale où une couchette était occupée par un bot familier. La lumière bleue provenait d’un cristal d’energon servant de veilleuse dans un coin faiblement éclairé, non loin de plusieurs machines semblables aux siennes.
Alors qu’elle prenait lentement connaissance des lieux, le lien créateur fut soudainement inondé de sentiments positifs.
D’abord confuse par le soutien inattendu de son Opiluk, Moonlight comprit rapidement la raison de ce geste.
Là, gisant inanimé sur sa couchette, Bumblebee n'était plus que l'ombre de lui-même.
Posant rapidement sa main droite sur sa bouche pour étouffer un cri d’horreur naissant, la fembot écarquilla les optiques devant l’état misérable de son meilleur ami, jadis connu pour sa joie de vivre, son enthousiasme à toute épreuve et sa gentillesse inégalable. Ses genoux sur le point de flancher, elle s’empressa d’atteindre la chaise proche de la couchette de Bee et s’y effondra. Le bip incessant qui l’avait tirée de sa stase quelques breems plus tôt ne provenait pas de son propre monitoring, mais bien de la machine qui maintenait le Spark du scout en vie...
Le choc se peignit sur le visage de Moonlight. Elle n’avait plus de mots, son Spark bourdonnait dans ses audios. Les optiques figées sur cette silhouette ayant perdu toute sa couleur, toute sa vivacité, elle parcourut calmement mais difficilement le cadre du jeune mecha inconscient branché de toutes parts à différentes machines médicales. Il y en avait tellement qu’elle ignorait la fonction de la plupart, occupant pratiquement toute la zone. Son armure autrefois lisse et éclatante, était désormais criblée d’impacts et de rayures profondes. Le métal semblait plié, cabossé, presque déformé par la violence des assauts subis par les tentacules du Predacon. Certaines plaques protectrices manquaient, laissant apparaître des circuits exposés, scintillant faiblement sous la lumière devenue blafarde de la baie médicale. Il lui manquait même sa porte-aile droite. Mais le pire, c’était son visage, et plus particulièrement son cou. Les plaques de protection avaient été arrachées avec une telle violence que les câbles d’alimentation avaient été sectionnés net, laissant sa gorge comme une cavité profonde, silencieuse.
«Bumblebee... Mais qu'est-ce qu'ils t'ont fait...» Pleura doucement Moonlight tout en se penchant sur la couchette du scout pour attraper sa main dans les siennes.
Évidemment, elle n’obtint aucune réponse. Ses optiques rondes autrefois si adorables étaient désormais éteintes, fixant sans vie le plafond de l’infirmerie, dénuées de toute expression faciale. Comme s’il n’était plus qu’une armure vide avec un Spark pulsant à peine. Un amas de métal sans âme. C’était la toute première fois qu’elle le voyait aussi vulnérable. Aussi… Éteint. Affalée sur le bras de Bumblebee, Moonlight sanglotait de manière incontrôlable en s’accrochant à la main de son ami, tandis que l’écho de ses pleurs déchirants rebondissait sur les murs autour d’eux. Dans le lien, elle sentait le soutien de son Opiluk dans cette nouvelle épreuve. Toutefois elle ne pouvait y croire, elle refusait d’admettre la vérité. Elle ne pouvait pas perdre Bumblebee, victime des Decepticons, elle ne s’en remettrait jamais… C’était beaucoup trop dur à accepter, trop difficile à surmonter après tout ce qu’elle avait traversé… Après tout ce qu’ils avaient vécu. Elle se sentait terriblement coupable de l’état de son ami, à une époque si plein de vie.
C’était ça, son véritable cauchemar.
Inconsolable, la fembot posa sa tête contre le bras du scout inerte en fermant hermétiquement ses optiques alors qu’un déluge de nouvelles larmes témoignait de son désarroi. Un horrible sentiment persistait dans son Spark que tout ceci était de sa faute. Si elle n’avait pas été inconsciente ce cycle-là avec Niltrex, rien de tout cela ne serait arrivé… Jamais Bumblebee ne se serait sacrifié pour elle, pour la sauver. Elle n’aurait pas été faite captive, son créateur n’aurait pas autant souffert, et Bumblebee serait encore parmi eux, entier. Sa faute… Tout était de sa faute. Secouant douloureusement la tête sous le poids de cette évidence, Moonlight gémit, étreignant désespérément le bras de Bee comme une bouée de sauvetage, un dernier rempart contre la folie qui menaçait de l’engloutir. Puis entre deux hoquets, elle murmura d’une voix affligée à son audio gauche.
«Pardon...»
À suivre...
Ce chapitre est court et simple mais ne vous inquiétez pas, les suivants révéleront de nombreuses nouvelles informations. Moi-même je suis impatiente de poursuivre cette aventure et de vous dévoiler d’autres mystères ;)
Et surtout, n'oubliez pas...
Ce n'est pas fini.
VP