Petite Etincelle

Chapitre 10

7262 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a presque 3 ans

Il faut savoir qu'Optimus n'est pas encore celui que nous connaissons dans la série Prime. Il est au début de sa carrière de leader, il n'est pas aussi rigide et impassible à ce moment-là. C'est par la suite qu'il s'est endurci. D'ailleurs, les Autobots le disent dans l'un des épisodes qu'il n'était pas comme ça avant, que c'est la guerre qui l'a forgé ainsi.

Dans cette fanfiction, ou du moins au début, nous le voyons avant ce changement. C'est pour cette raison qu'il semble plus "détendu" que dans la série où il ne sourit jamais lol

Enfin voilà. Ne soyez pas surpris ! C'est tout à fait normal que les personnages soient un peu différents.

CHAPITRE 10

POV Normal


Tout s'était passé si vite, beaucoup trop vite pour en comprendre le sens.

Il était comme alimenté par une force invisible, quelque chose qui échappait totalement à son contrôle. Sa force s’était littéralement décuplée tandis qu’il se laissait guider par cet instinct primaire, une petite voix à l’arrière de son CPU qui prenait possession de ses membres. Ces pleurs déchirants… Ce sentiment de peur dans son Spark… L’étincelant avait été l’élément déclencheur de cette pure frénésie. En à peine quelques astrosecondes, Optimus Prime enjamba la pièce qui lui servait de zone de recharge puis plaqua assez violemment l’intrus contre le mur le plus proche, obtenant un glapissement de terreur lorsque la tête de ce dernier entra en contact avec le métal. Ses optiques blanches brillaient intensément sous l’effet de la fureur ressentie dans son Spark, pendant que ses doigts se contractaient autour de la fine gorge du bot pris au piège entre lui et le mur. Le mecha intimidant grogna derrière son masque de bataille au moment où il entendit le gémissement mécanique apeuré de son petit étincelant dans les bras de l’inconnu.

«S’il vous plaît arrêtez, vous me faites mal !» Supplia la fembot dans un murmure étranglé, pétrifiée par la peur.

Une fembot ?!

Aussitôt que son processeur eut traité l’information, Optimus relâcha la fembot sur le sol comme s’il avait touché de l’acide à mains nues. Immédiatement, son protocole de sauvegarde d’étincelant se retira et il put à nouveau voir son environnement sans les dizaines de messages d’alerte qui obstruaient sa vision. Tout comme reprendre le contrôle de son propre corps. Retrouvant peu à peu sa lucidité, son Spark avait repris une vitesse normale dans son châssis alors que ce mystérieux instinct protecteur le libéra de sa puissance hors normes. Néanmoins toujours confus par ce changement brutal de comportement, le Prime cligna plusieurs fois des optiques avant de retirer son masque puis de ranger son épée à l’intérieur de son bras une fois certain qu’il n’y avait vraiment aucun danger. Il se sentait déstabilisé, si anormalement déboussolé par cette rage aveuglante. Se mettant rapidement à genou au sol après avoir retrouvé ses esprits, il aida la fembot à se redresser dans une position assise.

«Je vous présente mes plus plates excuses. Je n’aurais jamais dû vous agresser de la sorte...» S’excusa-t-il à la hâte, sa voix se perdant dans cet intense brouillard de confusion qui l’avait enveloppé.

La fembot affalée contre le mur tremblait de peur, mais ne desserra pas son étreinte sur l’étincelant. Au contraire, ses bras se refermèrent davantage autour du petit protoforme argenté niché contre son châssis, comme pour le protéger coûte que coûte après cette altercation brutale avec le commandant des Autobots. Ses optiques bleues, écarquillées, fixaient le mecha rouge et bleu qui, dans un geste de repentir, posa doucement sa grande main sur son épaule pour la stabiliser. Son regard trahissait de profonds regrets. Tandis que ses évents tournaient à plein régime, elle serra instinctivement l’arrière de la tête du petit robot dans ses bras, cherchant à le rassurer lorsqu’il se mit à pleurnicher d’anxiété. Ce réflexe déclencha aussitôt une réaction naturelle chez le Prime. Il laissa glisser son index entre les petites ailettes de Moonlight pour l’apaiser de ses tensions. La pression douce exercée sur la structure sensible du protoforme suffit à calmer son agitation.

L’étincelant s’arrêta de gigoter pour se mettre à gazouiller de bonheur avec un sourire à faire fondre les Sparks, ce qui sortit la fembot de son état d’alerte. La petite création ne semblait plus avoir peur, comme si elle connaissait le leader ou qu’elle avait confiance en lui d’une certaine manière. Se pourrait-il...? Méfiante tout de même, l’inconnue redressa son regard réprobateur sur le Prime agenouillé devant eux, sur le visage duquel elle pouvait apercevoir un minuscule sourire alors qu’il rassurait le jeune étincelant dans ses bras. Il n’y avait pas de doute, il s’agissait de son créateur. Désormais en proie à de l’embarras mêlé de honte pour avoir eu un jugement trop rapide, elle se racla nerveusement le vocaliser tout en se redressant contre le mur, ses optiques s’abaissant à ses pedes à cette erreur monumentale qu’elle venait de faire. Maintenant qu’elle voyait le Prime sous une autre facette, il était devenu clair qu’il n’avait agi que sous l’impulsivité de son instinct protecteur.

«Oh non, c’est à moi de m’excuser. Ce n’est qu’un immense malentendu !» Répondit enfin la fembot, se mettant à rire pour évacuer la tension accumulée et la terreur qui s’était emparée de ses circuits. Son rire s’amplifia au regard perplexe de son interlocuteur ; «je vous assure, tout est de ma faute. Je n’aurais jamais dû rentrer dans vos quartiers en premier lieu.»

«Cela n’excuse en rien mon comportement déplacé. Je n’avais pas à vous agresser, c’est indigne de moi. Mais cette réaction excessive échappait totalement à mon contrôle, je dois bien l’admettre…» Rectifia le mecha d’un froncement de crêtes optiques tout en aidant la fembot à revenir à ses pedes.

«Le lien créateur. Ne cherchez pas plus loin ! Cette connexion peut faire des ravages …» Soupira-t-elle en hochant de tête en connaissance de cause, l’étincelant dans ses bras pépiant d’incompréhension lui rappelant qu’elle devait le rendre à son créateur. D’un dernier sourire affectueux à la petite, elle la tendit à Optimus pour qu’il la range dans la sécurité de sa cale.

«C’est notre instinct de protecteur qui nous pousse à réagir comme ça. Un peu dans l’extrême… Ça fait toujours bizarre la première fois !» Poursuivit-elle d’un autre petit rire nerveux.

Ce fut à ce moment-là que le Prime prit le temps de mieux étudier la fembot étrangère qui avait pénétré dans ses quartiers sans autorisation et qui, par la même occasion, avait expérimenté sa colère. Il devait dire qu’elle était plutôt jolie avec son dégradé de couleurs jaune et noir et ses portes ailes dans le dos… Sa silhouette était svelte, élancée, deux roues étaient disposées sur chacune de ses hanches. Ses audios avaient la forme d’antenne et au lieu d’avoir cinq doigts comme la majeure partie des robots vivants sur Cybertron, elle n’en possédait que quatre. Des rayures noires étaient peintes sur son châssis ainsi que sur les pièces qui constituaient ses jambes, plus particulièrement ses tibias solides. À priori, elle semblait pouvoir se transformer en véhicule terrestre, d’après son cadre assez robuste et ses grandes pièces de carrosserie. Toutefois, sa taille ne dépassait pas son propre châssis. Mais ce qui retint soudainement l’attention d’Optimus, c’était une particularité unique chez cette fembot.

Son sourire inestimable était captivant. Elle avait un charme fou avec ce sourire… Et la façon dont elle le regardait, lorsque ses lèvres se retroussaient dans ce sourire chaleureux, produisait un effet saisissant sur lui. Il avait rarement vu d’aussi beaux sourires, surtout en cette période sombre et il devait bien reconnaître que cette image réchauffait son Spark de leader aguerri. Alors que cette fembot dégageait une gentillesse incomparable, Optimus fut brusquement sorti de son analyse lorsqu’il entendit un petit gémissement provenant de l’autre côté de la pièce, à côté de son bureau. Son incrédulité s’intensifia au moment où la fembot laissa échapper un hoquet de surprise puis qu’elle traversa rapidement la pièce pour rejoindre celui qui avait fait ce bruit. Ses antennes amovibles s’étaient figées sur sa tête pendant qu’elle s’agenouillait pour récupérer une petite chose cachée dans un coin du bureau.

Un étincelant.

Dire qu’il était choqué serait un euphémisme.

Optimus ne s’attendait absolument pas à découvrir un autre étincelant dans cette base ! Toutes les fembots et mechas porteurs avaient été regroupés dans des centres souterrains spécialisés, qui avaient malheureusement été détruits. Ce petit étincelant rescapé avait eu une chance inouïe de se retrouver, d’une manière ou d’une autre, en ce lieu avec sa créatrice. Le dernier refuge sûr pour les Autobots. Le petit robot ressemblait beaucoup à sa créatrice, à quelques différences près. Il était plus robuste qu’elle et commençait déjà à adopter les caractéristiques d’un jeune mecha en pleine santé. Optimus se redressa et s’approcha de la fembot pour mieux observer l’apparence de l’étincelant qui pleurnichait doucement dans ses bras. Cependant, sa stupéfaction se mua rapidement en une profonde honte lorsque le jeune Autobot, à son approche, cacha son visage dans le châssis de sa créatrice. Confirmant ses doutes qu’il avait tout vu de l’attaque. Quelle image renvoyait-il à la jeune génération ? Un Prime hors de contrôle, agressant les pauvres fembots…

Voilà qui était déshonorant.

Optimus secoua la tête de désapprobation tout en écoutant les murmures apaisants de la fembot pour rassurer sa progéniture traumatisée, peiné par cette situation involontaire. Manifestement, il enchaînait les erreurs depuis quelques temps. Serait-ce une forme de malchance ? Sur le point de s’excuser à nouveau, le Prime referma toutefois la bouche lorsque la fembot se tourna vers lui pour lui offrir un sourire compatissant. Elle avait senti sa détresse émotionnelle. À l’évidence, le grand bot débutait en tant que créateur et ne devait pas encore être très familier avec les réactions naturelles de ce lien. Du moins, c’était ce qu’elle se disait en le voyant avec cette mine aussi dépitée, les épaules tombantes d’humiliation. Une simple intuition. Enveloppant son étincelant dans la chaleur de son amour, elle utilisa sa main libre pour la poser sur le bras d’Optimus, l’invitant à relever ses optiques affligées vers les siennes.

«C’est normal, ne culpabilisez pas pour quelque chose qui vous échappe. J’aurais fait exactement pareil pour mon étincelant. Chaque créateur réagit différemment à la détresse de sa progéniture. La vie est précieuse et mérite d’être défendue. Le lien que nous partageons est puissant, aussi puissant que le lien du Sparkmate, alors ne le sous-estimez jamais. Mais vous apprendrez à le contrôler avec le temps. Vous verrez.» Rassura-t-elle d’un autre de ses sourires bienveillants.

«Je ferais en sorte que cela ne se reproduise plus. Merci pour ces conseils.» Remercia Optimus avec sincérité, retrouvant un semblant de décence grâce aux sages paroles de la fembot.

Le Prime arqua une crête optique au moment où l’étincelant dans les bras de sa créatrice émit un son mécanique de confusion, puis porta son regard intrigué vers lui. Visiblement, ce petit mecha débordait de curiosité ! Quelle ne fut pas sa surprise quand Moonlight répondit aux appels répétés du jeune Cybertronien, derrière l’épaisseur des plaques de métal qui la séparaient du monde extérieur, à l’intérieur de la chambre à étincelant. Les optiques rondes du robot un peu plus âgé s’élargirent aussitôt alors qu’il fixait d’un air étonné le châssis rouge et bleu d’Optimus. Son intérêt grandit d’autant plus grâce aux rires de sa créatrice qui trouvait cette scène des plus adorables. Hébété, le mecha jaune et noir pointa du doigt le châssis du Prime, tandis que ses optiques stupéfiées se tournaient vers le visage amusé de sa créatrice, comme pour lui montrer que le son suspect venait bien de là. Devant cette innocence propre aux étincelants, les deux adultes se mirent à sourire.

«Puis-je vous demander pourquoi vous étiez dans mes quartiers et surtout, pourquoi vous étiez avec mon étincelant ?» Demanda soudainement Optimus après un moment à observer les réactions du petit mecha agité, désireux de clarifier les faits maintenant que le malentendu avait été levé. Il croisa les bras sur son châssis lorsque la fembot baissa les optiques à ses pedes, l’air embarrassée.

«Eh bien, je marchais en direction de mes quartiers quand j’ai entendu les pleurs d’un étincelant. J’ignorais qu’il y avait d’autres étincelants ici, alors je suis allée enquêter, puis j’ai trouvé votre porte entrouverte. La petite chose était toute seule sur le sol, appelant quelqu’un… » La fembot marqua un temps de pause, revivant la scène au gré de ses mots. La tête penchée et les optiques dans le vague, elle continua ; «c’était stupide, mais je croyais qu’elle avait été abandonnée. Je voulais la remettre dans son berceau pour aller chercher de l’aide, mais ensuite vous êtes apparu… Et j’ai compris que j’avais commis une infraction grave.»

Optimus hocha pensivement la tête, comprenant parfaitement sa réaction et ne doutant pas un seul instant de la véracité de son récit. Cependant, il ne comprenait pas comment sa porte avait pu se retrouver ouverte alors qu’il était l’unique Autobot à y avoir accès dans la base… À moins qu’elle ait été ouverte de l’intérieur ? C’était la seule possibilité envisageable, sauf que Moonlight était bien trop petite pour atteindre le verrou à identification biométrique, sans compter qu’elle ne disposait pas des droits d’accès requis. De plus, elle n’aurait jamais pu descendre de son berceau sans l’aide de quelqu’un. Il allait devoir consulter Ratchet, et peut-être aussi Huffer, pour installer des sécurités supplémentaires sur le verrouillage de ses quartiers, à l’instar des caméras. Qui savait ce qui aurait pu se produire si personne n’avait été là au bon moment ? Il n’osait l’imaginer une seule seconde, mais la situation aurait pu virer au drame en une fraction de nano-klik… Les optiques posées sur l’étincelant bercé dans les bras de sa créatrice, il reprit la parole.

«C’est pardonné, et je vous en suis infiniment reconnaissant pour votre intervention. La sécurité de mon étincelant est ma priorité. Je vais faire vérifier les verrous dans les plus brefs délais afin que cet incident ne se reproduise plus.» Certifia Optimus tandis que la fembot retrouvait un sourire éblouissant capable de réchauffer son Spark anormalement rapide.

Malheureusement, le charme fut rompu par l'entrée fracassante de Stranno.

«Monsieur ! J'ai entendu des hurlements depuis la salle des machines ! Et… Oh.» L’Autobot rouge et noir s’arrêta subitement de parler dès l’instant où posa ses optiques sur la fembot plantée au beau milieu des quartiers de son supérieur hiérarchique. Par réflexe, il leva son chain gun dans sa direction.

«Stranno ! Baisse ton arme tout de suite ! C’est un ordre !» Somma immédiatement le Prime tout en pointant son index en direction du sol, le mécontentement lisible dans ses optiques rétrécies au guerrier trop prudent.

«Pardon ! Je pensais qu’elle représentait une menace.» S’excusa-t-il tout aussi vite en rangeant sa mitraillette d’un haussement d’épaules coupable. Il n’avait même pas fait attention que la fembot portait un étincelant dans les bras, jusqu’à ce qu’il la regarde une seconde fois. Son expression devint dubitative, mais la méfiance restait tout de même de mise.

Optimus s'apprêta à dire quelque chose quand, soudain, Jazz et Ironhide firent irruption dans la pièce, alertés par l’éclat de voix de leur leader.

«Hey, Prime, votre porte est cassée !» Lança Jazz en ricanant stupidement tout en désignant la porte détruite à ses pedes. Ironhide leva les optiques au plafond devant cette remarque inutile puis se dirigea vers le centre de la pièce pour se poster aux côtés d’Optimus, les canons de ses bras s’activant par réflexe défensif.

«Qu’est-ce qui se passe ici ? Vous faites une fête sans nous ? C’est pas très sympa de votre part.» La voix grave et rauque du mecha noir résonna dans la pièce alors qu’il tentait une plaisanterie pour alléger l’ambiance. Ses optiques plissées de méfiance se posèrent sur la fembot, soudainement devenue timide à l’arrivée des trois Autobots à l’allure menaçante. Optimus agita sa main.

«Un simple malentendu. Maintenant je vous prie de tous sortir de mes quartiers, j’ai un étincelant à laver et une porte à réparer.» Demanda Optimus tout en se frottant le visage, retenant de justesse un grognement d’agacement dans son vocaliser. Il fit un autre petit geste de la main en direction de ce qu’il restait de la porte, puis lança un regard des plus sévères à ses soldats qui tardèrent à réagir.

«Ça roule, chef. Tu sais où nous trouver si jamais la petite fête recommence !» Jazz salua Optimus avant de quitter la pièce avec les deux autres bots sur ses traces, finalement suivie par la fembot et son étincelant. Mais avant que celle-ci ne franchisse le seuil, la voix du commandant se manifesta à nouveau.

«Excusez-moi mais, quelle est votre désignation ?» Questionna-t-il après un petit temps d’hésitation. La surprise passa dans son regard lorsqu’elle se retourna, mais son expression s’adoucit rapidement en un sourire familier.

«Sunray. Je m’appelle Sunray, Monsieur.» Révéla-t-elle avec douceur, après quoi, elle tourna les talons pour rejoindre le couloir où les deux autres mechas avaient déjà disparus.

Figé au milieu de ses quartiers dorénavant vides d’intrus, Optimus eut un sourire évasif tandis qu’une curieuse émotion se faufilait dans son Spark étrangement serré dans son châssis, les optiques fixées sur la silhouette qui s’éloignait. Cette rencontre avait été des plus particulières… Il se demandait s’ils se recroiseraient un cycle prochain. Sortant de sa rêverie passagère au bruit d’un raclement de vocaliser, le Prime se tourna vers l’auteur de ce son qui n’était autre qu’Ironhide en personne. Mais que faisait-il encore ici ? Comment, par Primus, avait-il fait pour ne pas se rendre compte qu’il était toujours dans la pièce ? Le bot tapait son pede au sol, les mains posées sur ses hanches d’un étrange petit sourire aux coins des lèvres. Qui ressemblait plutôt à un rictus alors qu’il évaluait son chef visiblement mal à l’aise sous son regard inquisiteur.

«Quelque chose à dire mon vieil ami ?» S’interrogea le Prime, perplexe par ce comportement louche mais qui gardait néanmoins son impassibilité.

«Non, rien du tout.» Se moqua Ironhide en haussant les épaules et en marmonnant quelque chose d’inintelligible. Il passa ensuite devant son leader qui haussa une crête optique à cette réponse, alors qu’Ironhide suivait le même chemin que ses amis, laissant le mecha rouge et bleu à ses interrogations.

Eh bien, ce cycle solaire était assurément des plus inhabituels ! Il contacta sans tarder Huffer pour qu’il vienne réparer sa porte automatique et installer de nouvelles caméras. Soudain, un gémissement provenant de l’intérieur de son châssis rappela au Prime qu’il était l’heure du bain pour son étincelant. Il s’empressa donc de s’engager dans les nombreux couloirs de la base en direction des douches communes, laissant le problème de ses quartiers à résoudre pour plus tard.

{==Station de lavage==}

Optimus pénétra dans la gigantesque salle qui servait de douches aux Autobots de la base. C’était une pièce relativement spacieuse, faite de métal bleu et noir, avec des cristaux d’energon intégrés dans les murs au-dessus de six compartiments de douche alignés parallèlement les uns aux autres. Dans chacun de ces compartiments se trouvaient de puissants jets projetant un mélange d’huile et de lubrifiant, une recette parfaitement équilibrée pour laver et lustrer les armures jusque dans les moindres recoins. Au centre de la pièce trônait une immense piscine d’huile fumante destinée à ceux qui souhaitaient prendre un bain relaxant, surmontée d’un lustre de cristal diffusant une ambiance apaisante. Elle était accessible à tout groon. Quelques gouttes d’huile parsemaient encore les murs et le plafond, vestiges du passage d’un robot qu’Optimus avait croisé dans le couloir à son arrivée.

Il s’agissait de douches communes, certes, mais étant donné que les fembots étaient plutôt rares dans cette base, il n’en croisait pratiquement jamais ici. Ce détail suscita un léger sentiment de malaise chez le Prime, car son étincelant était une petite fembot et il n’y avait quasiment que des mechas qui utilisaient ces douches-là. Non pas que cela fasse vraiment une différence, toutefois c’était une question de principe qu’Optimus aimait honorer. Notamment en ce qui concernait le respect de la vie privée. Il chassa vite cette gêne passagère, puis se dirigea vers un meuble dans le coin de la pièce pour récupérer une éponge spéciale et un savon polissant. Il entra ensuite dans l’un des compartiments vides, avant de sortir son étincelant de son châssis pour le prendre dans sa grande main et lui présenter les lieux avant d’activer les jets. Il ne voulait surtout pas lui faire peur, parce qu’avec sa petite taille, tout pouvait vite devenir impressionnant.

Le jeune protoforme gazouilla de curiosité à ces puissants jets d’huile chauds qui entraient bruyamment en contact avec la belle armure de son Opiluk. Intriguée, Moonlight pencha la tête sur le côté avant de tendre ses petits doigts vers le liquide qui formait des nuages de condensation dans la douche. La température était vraiment agréable... Attrapant les doigts d’Optimus dans une prise ferme, elle se courba vers l’un de ces jets et éclata de rire lorsque l’huile s’infiltra sous les pièces de son protoforme, chatouillant les câbles ci-dessous. Elle aimait ça ! C’était tellement amusant. À ce cri joyeux, elle ressentit de vives émotions en écho dans le lien créateur, résonnant en parfaite harmonie avec son euphorie. Elle leva ses petites optiques vers le visage souriant du Prime, qui avait positionné son corps de sorte à ce que les jets n’entrent pas directement en contact avec elle. Si jamais ça arrivait, elle serait sûrement projetée !

«C’est agréable en effet.» Acquiesça Optimus, en accord avec les sentiments de son petit étincelant.


Moonlight émit un simple pépiement en retour mais débordante de curiosité qu’elle devait satisfaire, elle s’approcha du bord de la main du mecha pour regarder en bas, jusqu’à ce que l’Autobot la récupère d’un bruit de protestation. Elle sursauta, les optiques écarquillées. Au regard effrayé de son Opiluk, elle en déduisit qu’il pensait qu’elle allait sauter dans le vide. Pensait-il vraiment qu’elle se jetterait volontairement ? Elle était jeune, mais pas stupide pour autant. Les étincelants possédaient des réflexes de base intégrant un protocole de sécurité chargé d’évaluer les risques, ainsi qu’un système de défense suffisamment sophistiqué pour leur permettre de survivre en milieu hostile, malgré leur armure quasi inexistante. Qui plus est, leur capacité cognitive dépassait largement celle de la plupart des êtres vivants de la galaxie. Alors penser un seul instant qu’elle sauterait d’une telle hauteur, au risque de subir de sérieux dégâts, revenait à croire que les jeunes Cybertroniens étaient aussi bêtes que leurs pedes…

«Ne refais plus jamais ça, ma petite. C’est très dangereux !» Gronda Optimus tout en agitant son index au visage de la petite fembot qui s’amusait à suivre le mouvement de son doigt. Par Primus, son Spark avait failli bondir de son châssis quand il l’avait vu se pencher dangereusement au-dessus de sa main ! Il lui lança un regard sévère mais ne tint pas plus de deux astrosecondes face à la bouille adorable de son étincelant réprimandé.

«Ne bouge pas, laisse-moi faire.» Lui demanda-t-il ensuite d’une voix bien plus douce en la positionnant contre son châssis pour qu’elle puisse profiter des jets. Un nouveau sourire se dessina sur son visage lorsqu’il vit que la fembot s’amusait à dessiner des motifs sur son pare-brise, formés par la condensation du mélange chaud. Elle se regardait dans le reflet de la vitre, penchant sa petite tête d’un côté à l’autre d’un gazouillis à son image déformée. Un instant plus tôt, elle avait failli pleurer parce qu’il l’avait disputée pour son imprudence et maintenant, elle s’amusait... C’était fascinant de voir à quelle vitesse les étincelants pouvaient changer d’humeur.

«Allez, sweetspark, c'est l'heure du savonnage.» Informa Optimus avec tendresse qui attrapa la savonnette dans sa main libre pour commencer à frotter le protoforme crasseux de Moonlight obnubilée par ses dessins. La fembot fusilla la savonnette du regard puis tenta de repousser l’objet inquiétant loin d’elle, cependant son Opiluk avait l’air déterminé à la laver avec cette chose grotesque... Ce truc-là ne ressemblait à rien !

Agacée par l’insistance du mecha, elle râla dès l’instant où la savonnette métallique remplie de savon effleura le haut de sa tête, reculant jusqu’à toucher le châssis derrière elle pour l’éviter au maximum. Elle était complètement recroquevillée sur elle-même. Optimus étouffa un rire au ridicule de la situation en continuant de gentiment passer la savonnette sur le corps de sa fille, veillant à ne pas faire de mouvements brusques qui pourraient la blesser. Il ne voulait surtout pas lui faire du mal avec sa force qu’il ne contrôlait pas toujours… Et laver une si petite chose relevait carrément du défi ! Il n’était d’ordinaire pas un bot maladroit, mais son protoforme était si petit, et si fragile, qu’il pourrait facilement lui causer du tort… Quelque chose qui était absolument inconcevable pour lui. Bon, à ce rythme-là, ils n’étaient pas près de finir leur douche.

Le Prime se réprimanda intérieurement pour son manque de confiance en lui tandis qu’il passait plus activement la savonnette sur l’intégralité du corps de son petit étincelant grincheux, jusqu’à ce qu’il soit entièrement recouvert de mousse et de bulles presque aussi grandes que lui. Les optiques légèrement écarquillées par sa bêtise, il s’empressa de la rincer avant qu’elle n’en ingère par accident. Il ne manquerait plus qu’elle fasse une réaction au produit ! Il n’avait pas particulièrement envie de retourner voir Ratchet de sitôt. Il avait peut-être un petit peu exagéré… Ne voulant cependant pas montrer sa panique grandissante à l’idée de la voir disparaître à jamais dans la mousse, il se dépêcha de mettre Moonlight sous les jets pour enlever toute cette accumulation de bulles qui avait fini par l’envelopper de la tête aux pedes. Elle réapparut après quelques nano-kliks, entre ses mains jointes, riant follement de cette petite mésaventure très amusante pour elle mais très effrayante pour le commandant.

«Ne le dis à personne, d’accord ? Ce sera notre petit secret.» Lui confia-t-il de soulagement à la petite fembot au sourire contagieux. Évidemment, c’était humoristique étant donné qu’elle était incapable de parler et qu’il n’y avait personne d’autre avec eux.

En tout cas, cela semblait grandement amuser la fembot, car Moonlight rigolait toujours de ce qui venait de se produire. Elle ne savait pas ce qui était le plus drôle dans l’histoire, entre sa disparition dans la mousse, et le visage horrifié d’Optimus Prime. Toutefois, comprenant parfaitement bien les mots de son Opiluk embarrassé, elle positionna donc son petit doigt à sa bouche pour faire signe de garder le silence. Ce qui rendit Optimus fier. Elle était déjà très intelligente pour son âge, remarqua-t-il avec étonnement. Il était sur le point de ranger la savonnette lorsqu’une petite main lui attrapa le poignet pour l’empêcher d’atteindre le support contre le mur. Interloqué, le mecha baissa les optiques sur Moonlight pour voir que cette dernière voulait atteindre la savonnette dans sa main droite. Alors il lui donna la brosse pour se rendre compte qu’elle voulait elle aussi frotter sa carrosserie pour la rendre plus brillante. Amusé par ses tentatives de garder une bonne prise sur le manche de la savonnette, il fut néanmoins surpris lorsqu’elle trouva une astuce pour nettoyer les plaques de son torse. Le manche sous son aisselle pour garder l’équilibre.

Quand Moonlight frotte, Optimus…

La douche s'arrêta après plus d’un breem sous les jets, et tous deux en sortirent plus propres que jamais. L’étincelant n’avait plus aucune trace de saleté ni d’energon séché, son protoforme brillait de mille feux grâce aux soins qu’avaient apportés Optimus.

Atteignant l’autre bout de la pièce de plusieurs grandes enjambées, le Prime déposa Moonlight sur le sol en lui ordonnant de ne plus bouger le temps qu’il rangeait les affaires qu’ils avaient utilisées dans l’armoire contre le mur de droite. C’était une tâche assez rapide à réaliser, mais pas assez pour éviter que la chose suivante ne se produise. Optimus se retourna au moment où il termina, sauf qu’il n’y avait plus de fembot à l’horizon. Incrédule, ses crêtes optiques se froncèrent tandis qu’il balayait la salle du regard pour trouver la trace de l’étincelant farceur, l’inquiétude grandissant dans son Spark lorsqu’il ne vit personne aux alentours. Il jeta automatiquement un coup d’optique à la porte, mais celle-ci était bien fermée. Les mains à ses hanches, il chercha la petite fembot qui s‘était mystérieusement envolée alors qu’il avait le dos tourné un klik seulement. C’était quand même incroyable qu’elle disparaisse aussi rapidement de son champ de vision !

«Moonlight ?» Appela-t-il une première fois, l’inquiétude montant d’un cran au silence à rallonge.

Elle n’était pas dans les compartiments de douche, ni sous le comptoir à gauche de la porte, et la surface de la piscine d’huile était, fort heureusement, stagnante. Sur le point d’appeler Ratchet en urgence pour de l’aide, Optimus coupa instantanément la communication privée dès l’instant où il posa les optiques sur le minuscule étincelant caché derrière le rebord de ce fichu bain. Pourquoi avait-il un rebord aussi haut ?! Irrité, mais enfin libéré de cette peur irrationnelle, le commandant ferma la distance entre lui et la petite Moonlight pour la récupérer dans ses bras d’un regard inflexible. Pas le moins du monde amusé par ses sottises. Mais après réflexion, c’était lui le seul fautif. Il l’avait laissée sans surveillance, ce qui était totalement irresponsable de sa part. Ce lieu n’étant pas adapté aux jeunes étincelants, elle aurait facilement pu se blesser. Si Ratchet avait été là, il se serait déjà pris de sacrées remontrances pour sa maladresse, peut-être même aurait-il reçu sa clé fétiche dans la figure…

Il enchaînait les erreurs en un rien de temps.

Frottant ses optiques avec le bout de ses doigts, Optimus redressa la fembot dans ses bras pour qu’elle soit à proximité de son Spark irrégulier après cette courte frayeur. Il commençait à comprendre ce que ressentaient les créateurs au quotidien… C’était une véritable épreuve psychologique d’élever un étincelant ! Ses nerfs étaient plus vite mis à l’épreuve que dans un combat avec un Decepticon, pour dire ! Il devait constamment rester vigilant et surveiller les moindres gestes de sa création s’il ne voulait pas qu’un drame se produise. Rien que l’idée de la voir blessée le remplissait d’effroi, ce qui engendra un couinement alarmé de la part du jeune robot, qui s’accrochait à son châssis après avoir ressenti cette émotion négative dans le lien. Tapotant doucement sa petite tête pour la rassurer qu’il allait bien, il la rangea ensuite dans la sécurité de sa cale pour éviter qu’elle fasse d’autres bêtises. Il avait eu assez de crises de Spark pour aujourd’hui.

Tout en apaisant son étincelant surexcité par le biais du lien, Optimus sortit de la salle de lavage avec plus de doutes sur ses capacités à élever un étincelant que lorsqu’il était entré. Etant un bot très discipliné et exigeant, il n’acceptait pas ces erreurs de débutant qu’il commettait, même si c’était tout à fait normal d’après Sunray et Ratchet. Personne n’était parfait, pourtant son statut de Prime l’empêchait d’avoir droit à ce genre de réflexion car il se devait de montrer le bon exemple à tous et en permanence. Une figure d’autorité exemplaire sur laquelle Moonlight pouvait se reposer. Mais ces incertitudes revenaient sans cesse, surtout dans ces moments où sa patience légendaire était mise à rude épreuve. Optimus se dirigea vers ses quartiers afin de travailler un peu sur certains datapads qui devaient impérativement être traités avant le cycle prochain. Une occasion pour lui de se changer les idées.

Oui, il avait encore énormément de choses à apprendre.

oOoOoOoOoOoOoOoOoOo

POV Moonlight

J’observai mon nouvel Opiluk avec un grand intérêt.

Ses traits du visage me rappelaient grandement ceux de mon premier Opi, celui qui me murmurait à l’audio quand j’avais peur du noir ou qui me berçait contre son châssis lorsque je pleurais. Sa grosse voix faisait vibrer tout mon corps quand il s’adressait à moi. J’aimais ce sentiment de sécurité qu’il me procurait, presque autant que mon autre Opi. Il me manquait beaucoup, j’aimerais qu’il revienne vite ! Ma Dani aussi me manquait… Quand reviendront-ils tous les deux ? Ce n’était pas que je n’aimais pas cet Opiluk, non, mais l’absence de la chaleur de leurs étincelles faisait comme un immense trou dans mon torse, là où était mon Spark. Je baissai tristement la tête pour regarder mon reflet dans le pare-brise puis posai mes deux mains sur la vitre face à moi, me souvenant finalement qu’aucun des deux ne reviendrait me chercher. Jamais.

Mon attention se reporta sur la lueur bleu ciel de mes optiques qui me fascinaient beaucoup, elles ressemblaient à celles de Dani ! J’aimais cette couleur ! Mais j’aimais encore plus la couleur des optiques de mon nouvel Opi ! Sa voix ressemblait parfois à celle de mon ancien Opiluk, elle avait presque la même résonance, ce qui me plaisait énormément. Parfois, j’avais l’impression de le voir à travers lui. Dès qu’il parlait, son pare-brise tout entier vibrait, et moi avec ! C’était drôle, car mon Spark répondait toujours positivement au son de cette dernière, me plongeant dans un bien-être incroyable. L’amusement déteignant rapidement sur la tristesse qui m’avait consumée à la pensée de mes anciens créateurs, je laissai sortir un petit gazouillement de béatitude pour attirer l’attention d’Opi. Ce qui fonctionna plutôt bien, car l’instant d’après, il me regardait avec de grandes optiques. J’aimais sa tête et ses drôles d’expressions ! Il avait toujours l’air aussi sérieux, mais je savais que ce n’était qu’une facette grâce à notre liaison qu’il inondait d’émotions agréables.

Resserrant tendrement ma prise autour de son pare-brise pour un câlin miniature, je ronronnai de joie au moment où il enveloppa sa grande main autour de moi pour me protéger du monde extérieur. J’aimais déjà énormément cet Opi… Il était rassurant, doux et très patient avec moi. La tête dorénavant posée sous son Spark qui ne cessait d’émettre des ondes positives, je regardai où il m’emmenait avec une très grande curiosité. J’avais fait une petite recharge dans la chambre à étincelants avant qu’il ne me sorte de mon endroit confortable pour me porter avec son bras gauche, alors que nous quittions la pièce où Opi rechargeait quand il en avait l’occasion. Tout était si nouveau pour moi. Tous les couloirs se ressemblaient, je ne reconnaissais rien de mon environnement. Mais après quelques virages supplémentaires, nous étions arrivés dans une très grande salle remplie de robots que je n’avais jamais vus auparavant.

Et dès l’instant où nous avions franchi le pas de la porte, toutes les optiques se focalisèrent sur moi et mon Opiluk d’aspect détendu. Cette attention soudaine me déstabilisa complètement. Je tressaillis et cherchai refuge derrière la main d’Opi. Mais malheureusement pour moi, il la retira pour permettre aux autres robots de venir me voir. Je n’aimais pas ça du tout… J’avais peur malgré l’amour et l’attention qu’il m’envoyait continuellement dans le lien du Spark. Du coin de mes optiques méfiantes, je vis avec horreur quatre bots se rapprocher de nous, dont un tout noir que je reconnus parfaitement. Il s’agissait du mecha qui avait été présent le cycle où mon nouvel Opiluk s’était lié avec moi pour me sauver. Mais ils étaient tous tellement immenses et intimidants !

«Hey, Prime ! Viens donc t’asseoir avec nous !» S’exclama le gros robot de couleur noir qui avait une voix des plus effrayantes, son timbre caractéristique envoyant une série de frisson dans mon protoforme.

«Tout doux, Ironhide. Tu vas l’effrayer.» Parla mon Opiluk dans sa douce voix grave quand le bot se rapprocha de moi pour me regarder d’un peu plus près, les optiques plissées.

À son regard insistant, je cachai immédiatement mon visage dans le châssis d’Opi d’un gémissement, mais finis par me retourner pour examiner l’imposant mecha qui discutait vivement avec mon créateur. Je ne comprenais pas grand-chose à ce qu’ils racontaient, mais d’après leurs expressions préoccupées, ce n’était rien de vraiment bon. Cela se confirma par une vague d’inquiétude que je ressentis dans le lien et que je m’empressai de recouvrir de tout mon amour, voulant à mon tour le rassurer comme il le faisait si souvent quand j’avais peur. Cette attention se résulta par une petite caresse sur le haut de ma tête pour me remercier. Me tenant aux plaques de torse de mon créateur occupé à discuter, je continuai d’épier le grand mecha noir qui avait l’air sévère mais pas si méchant, finalement. Complètement absorbée par ce grand mecha bavard, j’observai les étranges objets placés sur ses deux avant-bras tout en me demandant à quoi ils pouvaient bien servir. Ils étaient si énormes !

J’avais envie de les toucher, mais Opi se mettrait sans doute en colère si j’essayais de le faire… Alors je me résignai d’un petit soupir d’ennui. Je regardai plutôt la grande pièce dans laquelle nous nous trouvions, émerveillée par toutes ces voix autour de nous. Il y avait de nombreuses tables et d’étranges armoires contre les murs contenant de la nourriture en forme de cubes. Je remarquai que la plupart des optiques continuaient de me regarder avec curiosité. Soudain, les deux robots géants cessèrent de parler pour me regarder intensément, leur silence prolongé me mettant vite mal à l’aise. Celui qui se prénommait Ironhide leva tout à coup son bras droit puis alluma un objet cylindrique accroché à ce dernier, qui devint vite rougeoyant et vrombissant. Je ne savais pas ce que c’était, mais j’aimais beaucoup la chaleur qui s’en dégageait ! En totale admiration devant cette démonstration de force, je lui souris timidement en applaudissant, ce qui déclencha les rires de plusieurs robots présents dans la salle.

«Frimeur !» Hurla quelqu’un dans la foule de plus en plus dense autour de nous.

Ironhide répondit quelque chose qu’Opi n’appréciait pas du tout, car il le gronda aussitôt. C’était un vilain mot ! Mon autre Opi n’aimait pas non plus les vilains mots, et il le faisait savoir à quiconque essayait d’en dire devant moi. Sentant l’agacement de mon créateur émaner de son cadre, je le regardai se détourner des autres pour aller récupérer de délicieux cubes d’energon dans l’un des compartiments lumineux au fond de la salle, avant de sortir sans même dire au revoir à ses amis. Était-il fâché contre moi ? M’inquiétai-je, mes optiques soucieuses dirigées vers son visage fermé. Cependant, il me rassura rapidement d’un léger sourire, de ceux qui étaient si rares à voir. À vrai dire, j’étais un tout petit peu triste maintenant que je m’amusais bien avec Ironhide et ses étranges objets bruyants sur ses bras… Il avait l’air gentil tout compte fait. J’espérais le revoir bientôt !

Mais tant que j’étais auprès de mon Opiluk, rien d’autre n’avait d’importance.

À suivre…


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