La Destiné de la Terre des Illusions (DdlTI)
Chapitre 5
La fête de Reimu
C’était le soir, l’agitation régnait au Sanctuaire Hakurei. Les habitantes du sanctuaire voisin avaient tout bien préparé et les invitées étaient arrivées en grand nombre afin de remercier Reimu pour son courage pour avoir sauvé Gensokyo. Mais pour beaucoup, c’était également le moyen pour festoyer et boire plus que de raison.
Sanae était la responsable de la fête, accueillait les invitées et les emmenait à leur place. Kanako s’était installée à l’emplacement de l’urne à offrandes, déplacée et dépoussiérée pour l’occasion. La fête battait son plein et l’ambiance était festive. Toutes mangeaient et buvaient à cœur joie en attendant le retour de Reimu pour lui souhaiter la surprise.
Le clan du Manoir du Démon Écarlate observait la fête dans leur coin alors que Patchouli était en train de lire tout en caressant la tête de Koakuma, qui avait beaucoup trop forcée sur le saké. Meiling était étendue de tout son long, accoudée au sol et en train de dormir sous le regard désespéré de Sakuya qui se demandait ce qu’elle pourrait lui faire pour qu’elle se comporte mieux.
– C’est pas la peine de te tracasser pour ça, lui répondit sa maîtresse, le démon Écarlate, Remilia Scarlet.
– Mademoiselle…
La domestique en chef regarda alors la jeune vampire qui tenait dans ses bras sa jeune sœur, Flandre Scarlet.
– Elle s’est endormie, je te prierai de ne pas la réveiller.
– Bien mademoiselle…
Non loin de là, l’ambiance était très solennelle. La femme à l’allure de médecin but tranquillement une gorgée de saké avant de regarder les deux lapines en train de manger. Soudain, la jeune femme aux très longs cheveux noirs lui parla.
– Eirin ?
– Oui princesse ?
– Quand Reimu arrivera ?
– Je pense qu’elle arrivera bientôt, pourquoi cela mademoiselle ?
– Je ne sais pas pourquoi… j’ai un mauvais pressentiment…
À ce moment, son regard se figea vers l’allée. Là, deux personnes suivirent Sanae. La princesse Kaguya se leva, surprenant un instant Erin.
– Que viens-tu faire là ?! s’écria la Sélénite en exil.
La personne interpellée jeta son regard derrière son épaule et la vue de cette personne la fit se stopper. Elle se retourna, baissa la tête et marcha vers leur table, les mains dans les poches.
– Qui voilà, la « princesse » est présente ici…
Eirin se leva et s’interposa en écartant les bras, faisant sortir Remilia de la torpeur dû aux caresses qu’elle donnait à sa jeune sœur. La vampire, intriguée, se mit à observer avec attention.
– Mokou ! Cela ne sert à rien de se battre !
– Ce n’est pas à toi que j’en veux, répondit la jeune femme aux longs cheveux blancs dont les mains commencèrent à s’embraser.
– Mokou !
Une main se posa sur son épaule, c’était celle de la personne qui l’accompagnait. D’une voix froide et dure, elle lui demanda de ne pas faire de grabuges. Après l’avoir regardée, la femme aux mains de feu les éteignit, se retourna et la suivit.
Sanae souffla un coup. Soudain, Suwako arriva derrière elle et lui demanda d’aller s’occuper de la table qui était plus en arrière, les convives de celle-ci étaient à court de nourritures. Elle se précipita et alla servir cette table déjà vide malgré le faible nombre de convives attablées.
À cette table, il n’y a avait que deux personnes et une montagne de plats déjà vide.
– Je suis désolé du comportement de ma maîtresse … s’excusa la jeune fille vêtue de vert et aux cheveux argentés.
– Ce n’est rien, répondit Sanae, légèrement gênée, je vais apporter de nouveaux plats.
– Je te remercie, répondit la maîtresse de la jeune fille et qui était vêtue d’un kimono bleu et blanc.
– Maîtresse … il faut que vous vous comportiez un peu mieux…
– Il faut savoir profiter de la vie, mange un peu plus, je te trouve un peu maigrelette et tu n’as rien mangé depuis qu’on est arrivées.
– C’est en partie parce que vous ne m’avez rien laissée… répondit-elle à demi-mot.
Juste à côté, étaient attablées les habitantes de l’Ancienne Enfer. Les deux satoris étaient ensemble avec leurs deux animaux de compagnie. Cependant, non loin de là, une personne avait beaucoup de difficulté. Il se tenait juste devant l’entrepôt, l’endroit où étaient gardées la nourriture et la boisson dont le saké. Il dut faire face à deux créatures qui convoitaient cette ressource primordiale pour la fête. Tel un dresseur de fauve, il donnait des coups de fouet vers les deux créatures assoiffées.
– Vous ne boirez pas ! S’écria-t-il en faisant claquer son fouet.
Celui-ci s’enroula autour du bras de la plus grande des deux créatures.
– On veut boire, laisse-nous passer ! s’écria-t-elle.
«J’avais bien raison… les affronter pour protéger du sake, c’est du suicide… »
À cet instant, il vit la deuxième créature cornue grandir, devenant aussi haute que le bâtiment.
«Dans ce cas…» se disait-il avant de tirer le plus fort possible sur la corde.
En réaction, la créature tira d’un coup sec vers elle. Mais à ce moment précis, il bondit et s’envola en direction de la géante. Il se dirigea grâce à la corde qu’il tenait toujours et parvint à la contourner avant de lui asséner une claque dans la nuque avant de sauter sur le toit du bâtiment. La créature posa un genou à terre et se plaignit avant de rapetisser. Là, il vit que la seconde créature tenta d’entrer. Il dégaina son colt Buntline, visa et tira.
L’instant suivant, elle s’écria. Tout le monde se retourna et la vit en position fœtal contre le mur. Olivier redescendit du toit et alla la voir. Sanae arriva.
– Que s’est-il passé ? demanda-t-elle inquiète.
– Tu permets ? Demanda-t-il à la créature ayant une corne sur le front.
– Oui…
Il plongea sa main dans la chemise, juste sous la nuque et retira un haricot.
– Tu peux l’éloigner… de moi… gémit la Oni.
Il le rangea dans sa poche et regarda la miko en bleu.
– Tu m’as dit de surveiller l’alcool de ces deux onis, il fallait bien que je trouve un moyen de les battre.
– Tu as donc chargé un haricot dans ton revolver ?!
– Je tire mieux que je jette… et je n’avais pas assez pour acheter beaucoup de haricots…
– Mais de là un seul…
Il tira alors de sa poche une poignée de ce légume.
– Je comptais m’en faire aussi mon petit-déjeuner… dit-il l’air gêné.
– Pfff… va t’occuper d’elle et surveille-les…
Elle se dirigea alors vers une autre table.
Entre les tables, les flashes crépitèrent. Aya prit en photo le plus de personnes possibles alors que sa rivale, Hatate, prenait quelques photos par-ci par-là depuis sa position assise. Face à elle, Nitori démontait un appareil, laissant traîner clé à molette, tournevis et engrenages sur la table.
Soudain, arriva la Yama, accompagnée par sa fidèle shinigami. En arrivant ici, elle se crispa. Sanae vint l’accueillir et les conduire à une table. Elle s’assit, restant parfaitement droite et digne, tenant fermement son bâton de deux mains. Celle qui l’accompagnait posa sa faux par terre puis sa main sur l’épaule de la crisper.
– Ne sois pas comme ça. C’est la fête.
– C’est toi qui ne devrais pas être comme ça ! Il faut toujours rester digne de notre fonction.
– En tout cas, évite de t’en prendre aux gens ce soir.
La Yama ne répondit pas et se contenta de boire une gorgée de sake avant de le poser sur le côté. Komachi soupira et commença alors à manger puis à boire.
Soudain, Sanae s’enthousiasma. Tom venait de revenir avec Reimu qui ne comprenait pas ce qui était en train de se passer et se dirigeait vers l’organisatrice de l’événement en la menaçant de son gohei.
– Reimu, c’est une fête en ton honneur, répondit-elle.
– Quoi ?!
– On souhaitait te remercier pour ce que tu avais fait.
– …
– Tu en restes sans voix, proclama une voix familière.
– Marisa…
– Te voilà enfin. Et toi aussi mon petit chéri.
– Marisa… je t’en prie… répondit-il rougissant.
– Bien ! Maintenant que tout le monde est là, on va passer au discours.
– Au discours ? demanda Reimu.
Elle fut emmenée jusque devant son propre sanctuaire. Kanako se leva, prit place et commença son discours.
– Bonsoir tout le monde ! Je suis heureuse que vous soyez tous réunit ce soir pour acclamer Reimu Hakurei ! annonça-t-elle en dirigea sa main vers la concernée qui ne savait plus quoi penser.
– Heu… merci…
– Sans elle, la Terre des Illusions ne serait plus ! Reimu, tu auras pour toujours notre reconnaissance éternelle. Je vais laisser la parole aux autres maintenant.
– Aux autres ?! S’étonna la miko en rouge.
La déesse laissa sa place à la jeune vampire, Remilia Scarlet.
– Pour commencer, je voulais remercier les habitantes du Sanctuaire Moriya pour cette fête. Mais si je suis là, c’est pour te dire merci Reimu. Sans toi, on n’aurait jamais pu retrouver notre liberté, et du coup mon manoir. Je tenais à te le dire, en toute sincérité, et de la part de toutes les habitantes de mon manoir, merci. Merci à toi qui as réussi à défaire le mal qui s’était emparé de Gensokyo.
Alors qu’elle cédait sa place, Tom se recroquevilla sur lui-même. Il avait honte de ce qu’il avait fait et ne pouvait plus supporter que l’on parle de ce passé. Il jeta un œil et vit Byakuren, prêt à prononcer son discours.
– Mes amies, je suis heureuse d’être là, parmi vous, pour fêter la réussite de Reimu sur ce mal insidieux. Sans toi, Gensokyo ne serait plus ce qu’il était, ce qu’il est et ce qu’il sera. Reimu, nous te remercions tous.
Suite au discours de la moniale, Tom se sentit de plus en plus mal. Il allait se lever quand il vit Marisa prendre la parole. Son regard croisa celle de la jeune humaine et le réconforta. Il se rassit confortablement et l’écouta.
– Si je suis là, c’est pour remercier Reimu de nous avoir sauvés. Mais aussi pour remercier les habitants de la montagne pour cette fête. Mais il y a plus aussi… Tom, je ne sais pas ce que tu peux ressentir. Je sais que tu t’en veux pour ce que tu as fait. Tu croyais bien faire mais tu étais dans l’erreur et aujourd’hui, tu as décidé d’en payer le prix. Mais, j’aimerais tellement que l’homme que j’aime cesse de souffrir comme ça. À chaque fois que je croise ton regard, je vois de la douleur. Je vois une âme morcelée par le chagrin et le regret et la honte. Tom, sache que moi mais aussi ton ami Olivier mais aussi nous, nous serons toujours là pour toi.
– M’ouais… marmonna-t-on dans la foule.
– Tom, tu es la seule personne qui a pu me voler ce qui m’est le plus précieux.
– Une voleuse volée… s’amusa Remilia.
– Tom, je t’en prie, cesse de te tourmenter pour ce que tu as fait et tourne-toi vers l’avenir, et non plus vers le passé. Merci Reimu pour avoir sauvé Gensokyo… et Tom…
Marisa quitta la « scène » alors qu’Olivier la remplaça. Tom souriait de joie alors que des larmes se mirent à couler sur ses joues. Il ne savait plus quoi penser entre différentes émotions contraires alors qu’Olivier prit la parole.
– Bon… je ne sais pas quoi dire… bah… merci Reimu pour avoir sauvé Gensokyo… et mon ami par la même occasion, même si ce n’était pas ton but initialement…
– Merci à tous ! s’écria Tom qui se releva brusquement et qui fondit en larmes.
– Tom…
– Merci Olivier pour me pardonner après tout ce que je t’ai fait ! Merci à toi Marisa, de m’aimer encore après ce que j’ai fait ! Merci à vous tous pour vouloir me pardonner ! Et merci Reimu pour m’avoir sauvé !
– Je ne voulais pas te sauver…
Il se rassit, en larmes, mais en larmes de joie et non plus de désespoirs.
Reimu était à côté de lui. Elle hésita un instant puis le réconforta en posant sa main sur son épaule. Il releva la tête et la regarda.
– Reimu…
– Tom, je suis heureuse que tu sois là avec nous pour cette fête, affirma-t-elle en souriant.
– Dans ce cas, je proclame qu’on doit faire la fête toute la nuit ! Lança le jeune homme sur « scène ».
Des cris de liesses s’élevèrent et on recommença à boire, manger et s’amuser.
Des fées ayant trop bu « volèrent » au-dessus du sanctuaire. Nombreuses furent celles qui finirent par s’endormir à même le sol alors qu’Olivier ne cessait de se battre contre les onis afin de les empêcher de prendre le saké pour elle. Yuugi répondit que cela lui faisait un très bon entraînement, ce à quoi il répliqua qu’il voulait faire la fête, pas s’entraîner. L’alcool coula à flot et l’ambiance resta toujours bonne enfant malgré quelques tentatives de meurtres entre Kaguya et Mokou ou d’une tentative de dévorement de la part de Rumia envers Tom. Cette dernière finit par s’endormir contre un arbre, une cuisse de poulet dans la bouche.
Nul ne pouvait se douter que non loin de là, certaines personnes préparèrent leur entrée.