Un jour à Gensokyo

Chapitre 114 : Mon ami Rinnosuke

1189 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/01/2021 22:18

Tom se dirigea d’un pas décidé. Il marcha droit vers sa destination, la boutique Kourindou. Cela faisait plusieurs jours qu’il avait du mal à vivre ses journées, depuis le jour où il avait échappé de peu à la mort. Il espérait que se balader dans cette boutique pourrait lui changer les idées.

Il arriva en vue de cette boutique. Il ouvrit la porte et une petite sonnette se balança, avertissant le propriétaire des lieux de sa venue. Celui-ci se reposait, accoudé sur son bureau en train de lire. Il releva un peu la tête afin de voir de qui il s’agissait. Il leva le bras en signe de salutation. Tom alla vers lui et commença à lui parler.


-Veuillez m’excuser monsieur Rinnosuke mais j’aimerais voir ce que vous avez. Dit-il avec le plus de politesse qu’il pouvait employer.

-C’est pas la peine d’être aussi formelle. Si tu veux quelque chose, prend-le et apporte-le sur le bureau ou préviens si c’est trop lourd. Répondit-il sans décoller son regard du livre avant de tourner la page.


Tom l’écouta et alla visiter la boutique vétuste. Il farfouilla de longues minutes avant de tomber sur une armoire, il l’ouvrit et découvrit une collection de sabres japonais dont un qui semblait plus important que les autre puisqu’il était sous verre. Il appela le vendeur et demanda s’il pouvait venir pour lui parler de cette arme. Il posa le livre sur la table et alla vers le jeune homme. Une fois arrivé devant l’objet en question, il sortit une clé de sa poche et ouvrit le contenant et le pris avec délicatesse avant de lui en parler. C’était la légendaire Épée de Kusanagi, l’un des trois trésors sacrés du Japon. Tom était impressionné et demanda comment il pouvait l’avoir en sa possession. Il raconta qu’il l’avait trouvé chez Marisa, dans une pile de métal qu’elle avait récupérée. Le jeune homme demanda pourquoi elle avait fait ça. Il répondit qu’elle cherchait un métal en particulier, du hihi'irokane, un métal extrêmement rare, même légendaire. L’apprenti magicien ne perdit pas une miette de ce qu’il racontait. Il continua en disant que cette épée était faite en cette matière et qu’elle fut découverte dans la quatrième queue d'un serpent monstrueux à huit têtes et à huit queues, Yamata-no-Orochi lorsque ce dernier fut abattu par le dieu Susanoo-no-Mikoto. Le dieu offrit ultérieurement l'épée à sa sœur, Amaterasu également sœur de Tsukuyomi, le Seigneur de la Lune. 


-C’est… une histoire incroyable. Dit Tom avec difficulté tant il fut émerveillé par celle-ci.

-Je sais. Les mythes et légendes sont toujours passionnants. Répondit Rinnosuke.

-Mais ce sont plus que de simples légendes ! Protesta-il.

-Je sais. Répondit-il afin de le calmer.

-En tout cas, cette épée est singulièrement différente des sabre japonais. Elle ressemble plus à un glaive.

-Tu veux la tenir ?

-Quoi ?! Vous êtes sérieux ? Vous pensez que ce n’est pas un peu dangereux quand même ?

-Il n’y a pas de problème. Tu es en partie responsable de la libération de Tsukuyomi, je pense que les dieux vont te permettre de la toucher. Dit-il avec un léger sourire.


Tom posa sa main droite sur la poignée et sa main gauche sous la lame, il fit demi-tour tout en la contemplant avant de la lever vers le ciel. Il sentit comme une étrange douleur dans son poignet. Il rendit l’arme à son actuel propriétaire et sa douleur cessa. 


Après avoir refermé l’armoire, la clochette sonna. Un homme d’une quarantaine d’année venait d’entrer. Il portait une tenue traditionnelle japonaise, bien ajustée. Il portait un sandogasa sur la tête, cachant ses courts cheveux blonds. Il regarda dans la direction de Tom et Rinnosuke. La pièce se plongea dans un léger silence. Il releva son chapeau et parla au marchand.


-Alors, c’est comme ça que tu me reçois ? Dit-il de manière froide.

-Oui, c’est comme ça que je reçois un concurrent. Dit-il de manière tout aussi froide avant de se rapprocher de lui.


Ils étaient l’un en face de l’autre, s’observant. Puis ils mirent à rire puis l’homme pausa sa main sur l’épaule de Rinnosuke.


-Alors, pourquoi viens-tu me voir ? Demanda-il.

-Je voulais prendre des nouvelles de toi… et de ma fille…

-Ta fille… Elle va bien. Elle est même amoureuse en ce moment.

-Ah ? Je ne m’attendais à qu’elle ait le temps pour l’amour. J’aimerai bien savoir à quoi il ressemble.

-Tu le sais déjà.

-Comment ça ?

-Tom, je te présente le père de Marisa. Dit Rinnosuke à Tom et dont celui-ci se mit à rougir.

-C’est donc lui ? Il a bien la tête d’une personne qui lit plus qu’il ne travaille. J’espère que c’est un humain ? Chuchota-il à Rinnosuke.

-Oui, c’est bien un humain. Il vient du Monde Extérieur.

-Du Monde Extérieur ? C’est intéressant ça. Kourin ne t’a pas pris comme associé ? Demanda le père de Marisa à Tom, tout en lui souriant.

-Heu… non monsieur. Dit-il en baissant le regard.

-Hmmm… Je me demande pourquoi elle l’a choisi. Il n’a pas du tout le même caractère qu’elle. C’est presque même l’inverse.

-On dit que les opposés s’attirent. Dit Rinnosuke.

-M’ouais…

-Monsieur… Je suis honoré de rencontrer le père de celle que j’aime par-dessus tout. 

-Et bien… Tu es quelqu’un de particulier. Je ne m’attendais pas à temps de formalisme.

-Il est comme ça avec les personnes qu’il ne connait pas beaucoup. Dit Kourin.

-Et bien, c’est mieux que l’inverse. J’aimerais connaitre ton nom.

-Je m’appelle Tom, Apprenti magicien. Dit-il légèrement plus sûr de lui.

-Et bien… Je vois que tu n’as pas qu’une seule facette. Là, je reconnaitrai bien plus ma fille. Dit-il en rigolant un bon coup avant d’afficher la tristesse.

-Je sais qu’elle te manque mais laisse lui le temps.

-Cela fait longtemps maintenant. Je n’ai pas pu voir ma fille grandir. Pourquoi il a fallu qu’elle s’intéresse à la magie ?

-C’est ainsi fait. Tu dois juste attendre qu’elle te pardonne.

-Je sais. Tom, si tu vas au village, n’hésita pas à passer chez moi, je t’accueillerai et je te ferai des prix. Dit-il en souriant.

-Fort bien.


Le père de Marisa repartit après avoir salué Rinnosuke et Tom. Ce dernier s’en alla à son tour car il raconta qu’il avait un rendez-vous très important ce soir et qu’il devait se préparer.


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