Un jour à Gensokyo

Chapitre 28 : Les secrets de Patchouli

1103 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/03/2020 00:12

La nuit fut courte pour Tom. Le jour ne s’était pas encore levé qu’il était déjà debout. Il n’arrivait pas à croire que c’était sa dernière journée de cours avec Patchouli. Il sentait qu’il avait encore tellement à apprendre.

Il était seul, au milieu de la chambre. Il fixait le miroir accroché au-dessus d’un tiroir. Il fixait son reflet. Ses cheveux étaient encore plus en bataille que d’habitude, un léger duvet s’installait sur son visage, il se disait qu’il devait se raser très bientôt.

Il sortit de la chambre et descendit dans la bibliothèque, il découvrit Patchouli en train de lire. Il s’avança doucement vers elle. Il était juste derrière elle quand elle lui demanda d’éviter de la surprendre. Il demandait comment il pourrait la surprendre si elle savait déjà qu’il était là. Suite à cette question, Tom esquissa un léger sourire et un long silence eut lieu, uniquement interrompue par la question de Tom.


-Patchouli, vous êtes déjà au travail, le jour n’est pas encore levé.

-J’ai travaillé toute la nuit, je suis une magicienne, je n’ai ni besoin de dormir, ni de manger, Tom.

-Une vie sans trop de plaisir quoi.

-Hein ? Que voulez-vous dire ?

-Manger reste en soi un plaisir. Dormir l’est aussi. D’autant plus si l’on partage son sommeil avec quelqu’un qu’on aime.

-C’est vrai, vous les humains, vous prenez les choses de la vie comme vous le sentez.

-Est-ce une vie ça ? Vivre entre quatre murs, sans voir le Soleil.

-Je dois perfectionner mes sorts et …

-Et rien du tout. Quand je partirai, qui restera-il ?

-Pourquoi cette question ?

-La vie. Simplement la vie. Il faut profiter des bonnes choses, sans en abuser quand même. Disait-il en affichant un large sourire.

Les amis, les petits plaisirs de la vie, tout cela et bien plus font la vie.

-Tu parles comme les autres humains, et pour une seule raison : ton espérance vie. Elle est très courte chez les humains. Soixante, soixante-dix ans en moyenne. J’ai plus de cent ans et je compte vivre au moins plusieurs siècles de plus. Ton idéal de vie se fonde sur une échelle de temps qui correspond à un clin d’œil.

-Est-ce que vivre aussi longtemps, voire éternellement, rend-elle la vie plus heureuse. Non, l’immortalité, c’est long. Surtout vers la fin.

-Pour toi, peut-être. Commençons ton entrainement.

-Oui, Pat…chy.


L’entrainement dura jusqu’au déjeuner. Tom était en sueur. La fatigue et la douleur le rongeait. Il montait difficilement les escaliers. Sakuya l’attendait en haut de ceux-ci. C’était l’heure de déjeuner.

Suite à son repas, il décida de se balader dans le manoir.


Après plusieurs heures de marches et l’exploration de kilomètres de couloirs et d’une quantité inimaginable de pièces, il tomba sur une porte en bois, dans les sous-sols. Il l’ouvrit. La pièce était relativement petite. En son centre, un escalier héliocoïdale en fer menait vers l’étage supérieur. La pièce était encombrée de livres et de cartes du ciel. Il monta l’escalier et tomba sur une pièce bien plus grande. Il fut impressionné par ce qu’il voyait : un télescope. La pièce avait un dôme qui semblait pouvoir tourner et une fenêtre pour le télescope. La pièce était en désordre. Les étagères comportaient des centaines de livres sur l’astronomie, l’astrologie, les planètes, les étoiles, des cartes du ciel et biens d’autres objets en rapport avec les astres. Il voyait dans un coin un pupitre sur lequel était posé un livre. C’était la première édition de Dracula de Bram Stoker de 1897, signée par l’auteur en personne. Un bout de papier dépassait du livre. Tom le retira et le lit. C’était une lettre de Patchouli à Remilia, elle était datée de 1950, elle parlait d’un homme, un humain, que Patchouli semblait énormément apprécier et elle écrivait cette lettre pour dire à son amie son intention de suivre cette homme. Tom remit la lettre dans le livre et continua ses recherches.

Il tomba sur une porte, à moitié caché par une pile de livres. Il ouvrit la porte et entra. C’était une grande salle, très sombre. Tom trouva à tâtons, un chandelier. Il se concentra et les bougies s’allumèrent. Il fit le tour de la salle pour allumer un maximum de bougies. C’était une sorte d’atelier. Ici se côtoyaient, livres et recettes alchimiques, pierres précieuses et magiques, des plantes, des livres de botaniques, … Il vit un bout de papier sur une table. Il la prit et se mit à la lire. C’était la recette d’un filtre d’amour. A côté de la lettre, un bocal contenait une mèche de cheveux blonds.

Tom se retourna et Patchouli le fixait, d’un air peu sympathique. Tom afficha un large sourire forcé.


-Que fais-tu là ? Demanda-elle.

-Je pourrais te poser la même question. Répondit-il

- Ceux sont mes appartements.

-Ha. C’est très joli.

-Ne te moque pas de moi. Je pourrais te punir terriblement pour cette intrusion.

-Qui était cet homme, à qui appartient cette mèche de cheveux ?


Patchouli resta surpris par la détermination de Tom malgré les menaces qu’elle faisait planer.


-Cet homme, c’est une erreur de mon passé, idem pour cette mèches, un amour inavoué.

- Ceux sont tes échecs qui t’ont amenée à ton caractère actuel. Je peux comprendre.

Tom posa le papier et s’approcha de Patchouli. Elle recula d’un pas. Il la prit dans ses bras.

-Mais qu’est-ce …

-T’inquiètes pas. Tu peux tout m’avouer. Je suis ton ami, celui sur qui tu peux compter, tous dire.

Une larme coula de la joue de Patchouli. Elle commença à raconter sa vie à Tom qu’il écouta en silence et sans juger.


A la fin de l’après-midi, Tom et Patchouli sortirent de l’atelier. Elle semblait beaucoup plus sereine et remercia Tom pour son aide. Elle laissa Tom dans la bibliothèque, partant d’un pas léger et enjoué. Tom resta sur place.


-Ma vie, c’est donc ça. Etre le psy de Gensokyo. Se disait-il d’un air déconfit.

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