La lettre oubliée

Chapitre 2 : La lettre

Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 15:23

« Le 25 septembre 1948

Cher Jack,

Je m’inquiète de ne pas avoir de vos nouvelles. Depuis la fin de la guerre, je vous ai envoyé plusieurs lettres qui m’ont été retournées. J’ai fais de nombreuses démarches auprès de l’état-major de l’armée britannique qui se sont toutes soldées par un échec. En effet, la seule trace de vous remonte à 1941 où vous seriez mort au combat… ce que je ne comprends pas puisque nous nous sommes rencontrés à la fin de l’hiver 1942 ! Mais j’ai eu la chance de croiser

(…)

Je ne sais pas ce que vous êtes devenu après votre départ, les choses cependant n’ont plus été les mêmes. Le temps a passé lentement jusqu’à ce jour béni du débarquement des troupes alliées en Normandie, ce 6 juin 1944…

(…)

Puis quand les allemand ont enfin évacué, nous nous sommes mis à crier, à danser et avons hurlés de joie. Enfin nous étions libérés ! J’ai beaucoup pensé à vous à ce moment là. Où étiez-vous ? Partagiez-vous cette même liesse ? Fêtiez-vous la victoire ?

(…)

Quelques mois après la fin de la guerre, j’ai reçu un courrier m’annonçant que mon fiancé était en vie et qu’il serait rapatrié sous peu. C’était la plus belle nouvelle que j’ai reçue depuis longtemps. Hélas, je ne m’attendais pas à le revoir en si mauvaise santé due à ses années de captivité. Il doit suivre un lourd traitement médical et un repos forcé en sanatorium mais nous espérons sa guérison complète aussi vite que possible. Dès que nous le pourrons, nous fixerons la date de notre mariage. Je souhaiterais tant que vous soyez présent ce jour là !

(…)

J’ai prié et remercié Dieu de nous avoir épargné et je l’ai également remercié de vous avoir mis sur mon chemin. Je me souviens encore de ce jour où nous nous sommes rencontrés. Je ne vous remercierais jamais assez, je vous dois la vie…

J’espère que vous êtes sain et sauf et que vous recevrez cette lettre !

Je vous souhaite tout le bonheur du monde parmi les vôtres.

Donnez-moi de vos nouvelles.

Avec toute mon amitié.

Marthe »

 

Gwen, Toshiko et Ianto restèrent silencieux. Un pan du passé de Jack se révélait à leurs yeux.

Gwen : Vous pensez que c’est à cause de cette lettre qu’il est parti pour la France ?

Ianto : C’est probable

Gwen : Mais pourquoi maintenant ?

Toshiko : J’ai repéré une marque au bas de l’enveloppe, là à cet endroit

Elle montre la trace

Ianto : Et alors ?

Toshiko : Cette marque a été faite par un trieur automatique nouvelle génération… qui n’est utilisé par les services postaux que depuis quelques mois…

Gwen : Tu veux dire que la lettre a mis soixante ans pour arriver ???

Toshiko : Oui

Ianto : Ouah…

Gwen : Je comprends mieux pourquoi il s’est enfermé dans son bureau. Cela a du être un choc… Tosh, tu penses pouvoir retrouver la trace de cette Marthe ?

Ianto : Elle est sans doute morte

Toshiko : Non peut-être pas, si elle avait vingt ans en 1942, il est tout à fait possible qu’elle soit toujours vivante…

Gwen : Et tu peux la retrouver ?

Toshiko : Là tu en demandes un peu trop...

 

Un taxi s’arrêta sur la place d’un village. Le véhicule déposa son passager avant de repartir aussitôt. A cette heure matinale, il n’y avait presque personne dans les rues et Jack pu admirer le paysage. De nombreux souvenirs firent surface au fil de sa progression dans la bourgade alors qu’il se dirigeait vers le cimetière communal. A l’entrée, Jack aborda un employé qui lui désigna une tombe sur laquelle il s’agenouilla pour se recueillir.

Jack : Je suis désolé de ne pas avoir été là pour le mariage…

Une voix derrière lui l’apostropha.

« Vous connaissiez mes grands-parents ? »

Jack se retourna et aperçu une jeune femme tenant un bouquet à la main. Il fut surpris par une ressemblance flagrante qui le déstabilisa quelques instants. Il se releva.

Jack : Excusez-moi ?

La jeune femme : Vous connaissiez mes grands-parents ?

Jack : A vrai dire… pas vraiment

La jeune femme : Que faites-vous devant leur tombe ?

Jack : Vous êtes leur petite-fille ?

La jeune femme : Vous êtes anglais ? Vous avez un accent

Jack : Oui

La jeune femme : Je vois pourquoi vous avez un peu de mal à me comprendre. Je vais répéter ma question. Que faites vous devant cette tombe si vous ne connaissiez pas les personnes qui y sont enterrées ?

Le caractère affirmé de la jeune femme lui rappela celui de son aïeule, ce qui n’était pas pour lui déplaire… Il sourit à ce souvenir.

Jack : Je ne les connaissais pas personnellement mais mon grand-père a eu ce privilège... pendant la guerre

La jeune femme : N’importe qui peut dire ça, il n’y a personne pour vérifier…

Jack : C’est exact

La jeune femme : Et ??

Jack observa un moment la jeune femme avant de poursuivre.

Jack : Comment vous appelez vous ?

La jeune femme : Et vous ?

Jack sut qu’il n’aurait pas le dernier mot.

Jack : Capitaine Jack Harkness et comme vous l’avez deviné je suis anglais

La jeune femme : Surprenant !

Jack : Qu’y a-t-il de surprenant ?

La jeune femme : Votre nom ! Ma grand-mère m’a parlé d’un anglais qui lui avait sauvé la vie pendant la guerre et il s’appelait Harkness

Jack : Oui… mon grand-père

La jeune femme : Et son petit-fils débarque soixante ans après les troupes en Normandie… vous arrivez en retard…

Jack parti dans un fou rire.

La jeune femme : Quoi ? Qu’est-ce qui vous fait rire ?

Jack : Vous ! Vous lui ressemblez tellement…

La jeune femme : A qui ?

Jack : A votre grand-mère !

La jeune femme : Il faudrait pour ça que vous l’ayez connue… ce qui me semble bien improbable

Jack : Avant de mourir, mon grand-père m’en a fait une description très vivante que je crois la voir en vous. Saviez-vous que votre grand-mère lui avait aussi sauvé la vie ?

La jeune femme : Tiens c’est une maladie ! Tout le monde sauve la vie de tout le monde…

Jack : C’est pourtant la vérité

La jeune femme ne semblait pas disposée à le croire. Jack sorti de sa poche la lettre.

Jack : Tenez, lisez ceci

La jeune femme : Qu’est-ce que c’est ?

Jack : Une preuve…

La jeune femme commença à lire la lettre puis s’assit sur la tombe. Elle resta silencieuse, surprise par ce qu’elle venait d’apprendre.

La jeune femme : Je ne savais pas ça…

Le temps tourna à l’orage.

Jack : Il va pleuvoir. Puis-je vous offrir un verre ?

La jeune femme : Oui je crois que j’en ai besoin

Jack : Si vous me disiez comment vous vous appelez ?

La jeune femme : Camille

Jack : Eh bien Camille indiquez moi l’adresse de votre meilleur pub…

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