Tomb Raider, une survivante est née

Chapitre 13

1490 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/05/2020 16:12

— Lara ! Lara enfin, je t'ai trouvée.


— Dieu soit loué, tu es en vie ! On s'est fait un sang d'encre, tu sais ? Quand les autres vont apprendre que je t'ai retrouvée, ils vont être aux anges. Mais pourquoi n'as-tu pas attendu dans le campement comme prévue ?


— Lara ? Es-tu seulement en train de m'écouter ? C'est moi James Whitman, de l'Endurance, tu te rappelles ?


— Mon dieu Lara... Que t'est-il arrivé ? Tu ne te souviens de rien ? Reyes ? Grim ? Roth peut-être ?


À la prononciation de ce dernier nom, une lueur semble s'allumer dans les yeux de la jeune femme et sans un mot cette dernière se lève, le revolver encore à la main et prend Whitman dans ses bras. D'abord décontenancé, il accepte Lara et la serre contre lui, sentant une demande de réconfort.


— Je ne sais pas ce que tu as vécu, mais on ne peut pas rester ici Lara, on doit y aller. Tu es d'accord ?


— Tout le monde s'est réunis, mais Roth en te cherchant, s'est blessé à la cheville, on va le rejoindre pour l'aider et ensuite on retrouvera les autres, ça te va ?


Lara accepte d'un signe de tête et s'appuyant sur Whitman pour soulager sa jambe, prend la route.


— Ce n'est pas très loin, tu vas voir, quoique l'île paraisse assez grande, enfin c'est l'affaire d'une trentaine de minutes, je pense, pas plus.


— Cet endroit me paraît assez sauvage et vraiment décalé par rapport à notre monde, par rapport à ce que l'on connaît je veux dire.


— Est-ce que tu penses qu'on est bien sur l'île de Yamatai ici ? C'est ce que tout le monde s'accorde à dire, mais personne n'a de preuve tangible et on ne peut que présumer sans preuve.


Face au silence pesant de Lara, Whitman ne sait plus quoi dire et il décide simplement de se taire, la jeune femme est sûrement encore en état de choc.

Après quelques instants, cependant, Whitman devient nerveux, il se sent observé, suivit. La forêt est épaisse et difficile à percer pour des yeux qui n'ont pas l'habitude d'un tel environnement.

Un groupe d'hommes pourrait aisément se cacher ici et épier les mouvements des deux comparses.

Le silence de mort qui s'est installé est bientôt coupé, stoppé par les battements du cœur de Whitman, on dirait un tambour, son martellement continue ajoute à la tension du moment.


Sans réaction aucune de la part de Lara, le Dr Whitman, qui n'arrive plus à garder son sang-froid, crie à qui veut l'entendre :

— Sortez de là ! Qui que vous soyez. Nous... Nous sommes armés !


Le ton peu sûr qu'il emploie, bien malgré lui, ne risque d'intimider personne et à la pensée que quelqu'un puisse surgir des bois avec des intentions malveillantes, il frémit.

Néanmoins, aucune réponse ne lui vient, peut-être est-ce simplement sa peur qui se joue de lui ?


— Bon, il n'y a l'air d'avoir personne. Repartons, on a encore un peu de marche à faire avant de trouver Roth.


Après environ un quart d'heure de marche, Whitman est obligé de constater que :

— Je... Je ne comprends pas Lara, j'ai dû me tromper de route, je ne reconnais pas du tout cet endroit. Un peu désemparé, l'angoisse le gagnant, Whitman accélère son pas sans faire attention à la jambe de Lara et bientôt celle-ci manifesta sa douleur en l'agrippant plus fermement.


— Vous allez trop vite, ça me fait mal.


— Bien sûr, je suis désolé, attends je sais ce que l'on va faire, tu vas rester ici, je ne serais pas long, je pars juste en reconnaissance voir si je peux retrouver le bon chemin.


— Non, s'il vous plaît, restez ici, je ne veux pas rester seule.


Comprenant la position de Lara, Whitman se résigne et les deux comparses repartent à faible allure.

Après quelques minutes, cependant, leur route est barrée par un édifice grandiose, un temple japonais se dresse face à eux, imposant sa magnificence à tout ce qui le contemple.

Apparemment très bien conservé, malgré le poids des années, le bâtiment semble figé dans le temps.


— Oh, c'est magnifique Lara, tu vois ce qui est devant nous ? Quelle beauté, quelle splendeur !

Il faut que l'on s'approche, Dieu seul sait ce qui peut se cacher à l'intérieur.


Rendus à quelques pas du temple, Whitman et Lara gravissent les quelques marches qui les séparent de la porte et n'en deviennent que plus ébahit.


— Si seulement j'avais encore mes caméras... dit Whitman. J'aurais pu faire un magnifique reportage. M. Nishimura m'aurait généreusement gratifié pour ça. Mais tu as vu cette beauté ? répéta-t-il.

Ces Onna bugeisha*¹ sont magnifiques, on ne peut pas se tromper sur elles, elles sont armées de naginata, ce sont des armes de femmes.


Après s'être approché des portes du vieil édifice, le docteur ne peut que constater :

— Évidemment... Les portes sont bloquées. Elles doivent être obstruées de l'intérieur, je vais voir s'il n'y a pas une autre entrée, attends-moi ici.


— Je reconnais ces signes ! cri Lara, sortit de sa torpeur. La jeune femme se mit à scruter plus attentivement le bois et les différents ornements du temple puis ajoute :

— C'est un temple dédié à la Reine solaire, on est donc bien au Yamatai, Whitman ! Venez voir ! J'en suis sûr, c'est forcément ça.


Whitman accourt alors vers elle, quand soudain, une détonation le surprend et l'oblige à se jeter au sol.

Lara se terre à l'abri du temple, mais en l'absence de nouveau coup de feu, se concentre sur la voix lointaine du tireur et croit reconnaître l'allié de l'homme qui l'a agressée un peu plus tôt.


— J'en ai trouvé deux Vladimir, ils se sont cachés dans un temple, je m'en occupe et je reviens.


Whitman, qui a repéré le tireur, avertit discrètement Lara :

— Je m'en charge Lara, toi, tu dois fuir, retrouves Roth, il n'est pas loin.


— Vous êtes sûr ? Je ne veux pas que vous risquiez votre vie pour moi !


— Ne t'en fais pas, ça va bien se passer, je ne prendrais pas de risque inutile.


— Prenez au moins mon arme ?


— Non non, je ne saurais pas m'en servir de toute façon, lui répond Whitman avant de se fondre dans la forêt.


Étant désormais au pied du mur, Lara prend la direction opposée du docteur et prudemment, s'éloigne du temple et de ses dangers. Plusieurs coups de feu la font sursauter le long du chemin et Lara se résout à chaque fois à feindre de ne pas les entendre.


— Je ne peux rien pour lui. Il faut que je me mette à l'abri.


Par chance, après quelques minutes de marches, la jeune femme aperçoit des signes de vie.


Je sens que Roth est ici.


En effet, à quelques pas, un campement de fortune se dresse, constitué de quelques bois et d'une grande toile, l'abri fait pitié à voir, mais il permet de donner un semblant de protection pour ceux qui s'y cachent.

Planté comme un piquet au milieu du refuge, s'aidant d'une branche pour se maintenir debout, Roth semble attendre quelque chose, nerveusement.


À sa vue, Lara exulte et, comme si elle oublie ses maux, l'espace d'un instant, se précipite vers lui, le sourire aux lèvres :

— Roth ! Comme je suis heureuse de te voir !


— Je suis soulagé de te retrouver Lara, répond Roth, partageant la joie de la jeune femme.


— Tu as l'air en piteux état ma pauvre, viens, assieds-toi ici, ce n'est pas le grand luxe, mais au moins il y a le feu.


Malgré la joie que semble ressentir Lara de le retrouver, Roth sent que la jeune femme couve autre chose.


— Qu'est-ce qui s'est passé Lara ?


— Il y a des gens ici, déclare Lara. Ce sont des monstres de barbarie.


D'un calme olympien, Roth demande :

— Tu penses qu'ils sont nombreux ?


— Je ne sais pas... J'en ai tué un ! dit-elle en pleurs avant de s'effondrer dans les bras de Roth.


— Comment ai-je pu faire ça Roth ? Je suis horrible, je ne me reconnais plus !


— C'était un dégénéré ! Il m'a poussée dans mes derniers retranchements, il m'a obligée à en arriver là.


— Oh Lara... Je suis désolé. Tu es très forte d'avoir survécu à un pareil traumatisme.


— C'est tellement facile de prendre une vie Roth, c'est terrifiant !


— Je sais ce que tu ressens Lara... Ça va être très compliqué pour toi maintenant, tu ne débarrasseras peut-être jamais ton esprit de ces événements, mais tu es une Croft. Tu es la fille de l'homme le plus obstiné et le plus passionné que je connaisse. Mais surtout, n'oublie pas pourquoi tu te bats et pour qui.


— J'aimerais tellement qu'ils soient là tous les deux, Roth.


— Moi aussi Lara, moi aussi.


Laisser un commentaire ?